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22/07/2014

Le Vercors libre brisé par la barbarie nazie, article du Dauphiné Libéré, revu et annoté

Si l’instauration de la République du Vercors a fait souffler un vent de liberté sur le massif, les villages, dont Vassieux-en-Vercors, vont subir les atrocités et la barbarie nazie à partir du 21 juillet 1944. Des événements commémorés aujourd’hui par le Premier Ministre, Manuel Valls.

Les massacres et les exécutions sommaires laisseront à jamais un souvenir indélébile dans toutes les communes du Vercors. Pas une n’en réchappera et toutes subiront les atrocités et la barbarie nazie. (Avec des nuances de tailles quand même entre des villages détruits à plus de 95% comme Vassieux, Malleval, Saint Nizier du Moucherotte ou encore les Barraques en Vercors, ceux ayant été bombardés comme Pont en Royans, Plan de Baix, Beaufort sur Gervanne et ceux ayant eu des pertes matériels et humaines moindres) Plusieurs centaines de Vertacomicoriens et résistants paieront de leur vie leur engagement au service de la liberté ou le fait simplement d’habiter et de vivre sur le plateau.

Pourtant, le Vercors semblait être une forteresse imprenable, devenant un lieu stratégique. D’autant que le débarquement du 6 juin 44 allait provoquer l’afflux de 4000 volontaires sans armes et peu ou pas formés. Tous attendant les parachutages d’armement alliés. Ce qui incitera l’armée allemande à se lancer dans une opération d’extermination de la résistance et de ses combattants, considérés par les nazis comme des “terroristes”.

Dans la nuit du 8 au 9 juin, le colonel Marcel Descours, chef d’état-major régional de l’Armée Secrète, donne l’ordre de verrouiller le massif. Dans la foulée, les résistants instaurent la République du Vercors.

La République proclamée officiellement le 3 juillet

Elle est proclamée officiellement, le 3 juillet, à Saint-Martin-en-Vercors par Yves Farges (Yves Farge), commissaire de la République. Elle se dote des services de contrôles des déplacements, d’un service du courrier, d’un tribunal militaire et d’un camp de détention à La Chapelle, où seront emprisonnés des soldats allemands, des miliciens et des collaborateurs, dont l’infâme Mireille Provence qui fera arrêter quantité de résistants, parmi lesquels Albert Triboulet.

Un journal sera même édité, le “Vercors Libre”, remplacé ensuite par “Le Petit Vercors”.

« Il s’agissait, pour Pierre-Louis Fillet, directeur du Musée départemental de la Résistance de Vassieux, de rétablir, en fait, la République Française dans ses prérogatives ».

Dès lors, une nouvelle organisation de l’administration et du gouvernement se met en place. Ce, malgré les différences politiques ou militaires. Tous vont cohabiter pendant près de 43 jours. Et les parachutages d’armes vont se succéder, notamment durant les nuits du 12 et 13 juin. (Il n'y a pas eu de parachutages le 12, et seulement deux parachutages mineurs dans la nuit du 13 au 14 juin, l'un à Méaudre avec deux avions, l'autre à la Chapelle en Vercors avec la même quantité d'aéronefs, soit environ 30 contenaires par mission. Les deux plus importants eurent lieu, le premier à la Chapelle en Vercors le 25 juin 1944 avec 432 contenaires dans la cadre de l'opératio ZEBRA, le second à Vassieux en Vercors, le 14 juillet 1944 avec 864 contenaires et colis, opération Cadillac) Même si les demandes en armes lourdes ne sont pas satisfaites.

Puis, les 28 et 29 juin, 15 parachutistes et un major anglais sont largués à Vassieux, avec la mission d’évaluer la situation, d’instruire les maquisards au maniement des armes et au combat non conventionnel. (Les parachutistes, dont la nationalité n'est pas précisé explicitement, sont américains, opération Justine de l'OSS. En ce qui concerne le major Long, il fut parachuté avec 3 autres officiers, un américain, Paray, un autre anglais, John Houseman et le français Croix dans le cadre des missions alliées dite Jedburgh)

15 jours d’une répression aveugle

Les Allemands ne tarderont pas à réagir. À partir du 13 juin, les nazis attaquent Saint-Nizier-du-Moucherotte et font sauter ce verrou d’accès au plateau deux jours plus tard, avant d’incendier le village. À partir du 13 juillet, l’aviation allemande bombarde Vassieux, La Chapelle-en-Vercors, jusqu’au 21 juillet. L’offensive contre le Vercors est déclenchée.

À Vassieux, des témoins entendent des rafales de mitrailleuse vers 5 heures. (Il faut que je rencontre ces témoins car je n'ai jamais lu cet horaire)  À 9 heures, une dizaine de planeurs allemands déverse autour du village et des hameaux environnants des troupes aéroportées. (En réalité, environ une vingtaine le premier jour selon les différentes sources, planeurs pilotés par des aviateurs du KG 200 rompus aux opérations spéciales) Les planeurs continueront à atterrir les deux jours suivants.(Le 22 juillet, la météo exécrable empêche la seconde vague de planeurs d'être ammenés en renfort et prive les assaillants assiégés dans Vassieux de tout support aérien. La seconde vague de planeurs, environ une vingtaine de DFS 230 et 3 Gotha 242 se posera donc le 23 juillet)

La population tentera de fuir, alors même que la répression débute, aveugle. Les multiples exemples de la férocité des soldats nazis n’épargneront personne. (Le recensement de 1936, le dernier effectué avant guerre, montre que le village de Vassieux comptait à cette date 430 habitants. Certains sont morts avant l'attaque du 21 juillet, notamment lors des bombardements des 13 et 14 juillet; Plus de 60 périront le 21 juillet et dans les jours qui suivirent dont des familles entières comme celle d'Arlette Blanc, qui succombera plusieurs jours après avoir été extraite des ruines de sa maison. Mais heureusement de nombreux autres purent se cacher, s'enfuir vers les forêts proches...72 habitants (civils) et 4 résistants nés ou résidants de manière permanente à Vassieux furent tués au cours des mois de juillet et août 1944)

Ils exécuteront, sans autre forme de procès, les femmes, les enfants, les personnes âgées,… Fusillant seize hommes dans une cour de ferme à La Chapelle le 25 juillet, anéantissant l’hôpital du maquis retranché dans la grotte de la Luire le 28 juillet,…(L'hôpital du maquis du Vercors replié à la Grotte de la Luire depuis le 22 juillet fut découvert dans l'après midi du 27 par des chasseurs alpins du groupe de combat SCHWEHR. 11* grands blessés furent exécutés peu après à proximité. 8 autres, capables de se déplacer à pieds furent exécutés le lendemain, le 28/07, au Pont des Oules près du Rousset. * La stèle commémorative placée sur le parking de la Grotte de la Luire compte 13+ 1 noms. En effet, trois autres résistants, blessés, partis de la grotte avant sa découverte furent exécutés dans les heures ou les jours qui suivirent à proximité de cette dernière, sur la commune de Saint-Agnan)

La répression va durer jusqu’à la mi-août, laissant le massif dans un état de désolation absolue. Le bilan humain est, par ailleurs, très lourd. On  (Le On couvre sans doute Joseph la Picirella, fondateur du musée de la Résistance de Vassieux et ancien maquisard du Vercors pour qui les combats et a phase de répression de l'été 1944 firent 456 victimes, 130 civils et 226 résistants, et la commission américaine NASH de 1945 et ses 840 victimes : 639 résistants et 201 civils pour la période 43-44) estime le nombre de victime entre 500 et 800. (Donc entre 456 et 840)  Rien qu’à Vassieux, on dénombre plus de 200 tués, dont 73 civils. (Moins de 200 dont environ une centaine de résistants, tués à Vassieux même, ayant succombés à leurs blessures, à l'hôpital de Saint-Martin en Vercors ou blessés ayant été exécutés à la Grotte de la Luire-Pont des Oules) Les dégâts matériels sont considérables.

Cependant, plus de 3000 combattants ont survécu, la plupart poursuivront la lutte en intégrant le 6e BCA et le 11e régiment de cuirassiers. (Groupements qu'ils avaient déjà intégrés, pour certains, depuis le 13 juillet 1944, date de la reconstitution dans le Vercors de ce unités dissoutes le 27/11/1942 avec l'armée d'armistice)

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