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03/12/2009

L'avenir de nos enfants

Film_Affiche.jpgLe réchauffement climatique n'est pas une fatalité mais pour cela des mesures d'urgence sont à prendre tout de suite. Telle est la leçon que l'on pourrait tirer de ce documentaire réalisé par Gaël Derive et projeté mercredi 2 décembre salle Jean-Villar à Romans. La ville de Romans proposait en effet une conférence thématique sur le climat à une semaine de l'ouverture du sommet mondial de Copenhague, suivi d'un débat avec le réalisateur, spécialiste du climat. Cette soirée servit également pour la remise de documents portant sur le bilan du programme développement durable de la ville et d'un appel à la participation citoyenne des romanais afin qu'ils rejoignent la commission extra municipale Agenda 21. Notons en outre que cette soirée a attiré plus de 250 personnes, ce qui en dit beaucoup sur l'intéret que porte nos concitoyens à le sujet.

Point de fatalité en effet au dérèglement climatique, mais un constat accablant réalisé en tout objectivé, sans tomber dans le pathos (Mis à mis à part l'image de l'ours polaire que l'on retrouve dans tous les documents du genre..), de la l'état de notre planète.

Et pour commencer, un véritable réquisitoire sur l'action de l'homme lors du siècle passé avec des chiffres chocs et des images à l'appui.

La température a augmenté de 0,74° au cours du siècle passé. Certes ce chiffre semble bien modeste mais il s'agit ici de souligner que cette progression s'accentue d'année en année et que la courbe ressemble de plus en plus à une courbe exponentielle.

Jusqu' à présent, en raison de cycles et de l'activité du soleil, qui est elle aussi irrégulière, les écarts se situaient entre -0,2° et + 0,2° sur les 2000 ans passés. Ce n'est plus le cas maintenant et c'est bien l'action de l'homme qui est responsable pour 90% dans le processus de changement, ou plutôt de dérèglement climatique.

Entre le début 1850 et l'enregistrement des courbes de températures, les dix années les plus chaudes se situent au cours de la décennie passée avec un pic en 2005 qui semble bien être l'année la plus chaude depuis des siècles, voir des millénaires. Cet « exploit » est bien entendu à mettre au compte de l'homme et du mode de société basée sur la consommation de masse et le gaspillage, extrêmement énergétivores et émettrices de GES (Gaz à effet de serre)

Ce réchauffement climatique se constate  pour la première fois depuis la création de la Terre à l'échelle d'une simple vie d'homme. Les glaciers reculent et avec eux les réserves d'eau douce qu'ils représentent. Cette fonte a pour principale corolaire l'augmentation du niveau des mers et océans,  17 cm au XXème siècle. Cette fonte s'accélérant, le niveau augmente de 3 minimètre par an mais de façon inégale selon les zones géographiques étudiées

Cette fonte des glaciers atteint également la première réserve d'eau douce du monde, à savoir l'Antarctique qui perd chaque année près de  75 milliards de tonnes de glace. Cette glace qui disparaît entraîne le problème de l'hausse du niveau des océans mais pose également la question du taux de salinité dans l'eau et l'équilibre général des courants marins.

En France, cette hausse de la température se traduit par une moyenne de + 1° au cours du siècle passé, bien que cette moyenne cache des inégalités, cette augmentation n'étant « que » de 0,6° pour le nord est de la France pour 1,4° pour une ville comme Grenoble, ville du réalisateur.

Cette hausse des températures se traduit notamment dans la précocité des vendanges, certaines ayant été avancées de 2 à 3 semaines en 30 ans. Et ce n'est là qu'en exemple parmis tant d'autres.

Les principales sources des GES.

L'énergie occupe la première place. Pétrole, charbon, gaz, déforestation pour la cuisine et le chauffage dans de nombreuses parties du monde. L'énergie représente à elle seule 26% des émissions mondiales de GES. En France, l'énergie produite pour les habitations occupe la première place. C'est donc l'un des principaux chantiers sur lequel il s'agit d'intervenir, le parc d'habitat français étant assez ancien. Suivent l'Industrie (19%), l'Agriculture (L'emploi d'intrants azotés et la filière bovine grande émettrice de méthane), les Transports (13%), l'Habitat (8%), la Déforestation (17%) et les Déchets (3%) Ces derniers émettent des gaz qu'il s'agit de récupérer pour produire de l'énergie.

Chaque décennie, c'est 2% du total de nos forêts qui disparaissent. Véritable poumon de la terre, les arbres capturent de grande quantité de carbone, tout comme les micro-organismes des océans que sont les phytoplanctons. Victime de coupe pour l'exploitation commerciale ou pour permettre d'agrandir les parcelles réservées à l'élevage, les forets ne peuvent plus assurer le rôle d'équilibreur qui leur était autrefois dévolu.

L'avenir nous appartient.

Si rien n'est entrepris dès aujourd'hui, le niveau des températures s'élèvera entre5 et 6° l'échelle de la Terre et il ne s'agit là que d'une moyenne. Des régions connaîtront des hausses beaucoup plus importantes. 10° par exemple pour une petite ville comme Romans en 2050. L'été caniculaire que nous avons connu deviendra la norme d'ici cette date.

Comme le soulignait Gaël Derive, l'homme n'est qu'une espèce parmi d'autres. Si rien n'est fait, c'est entre 20 et 40% des espèces qui risquent de disparaître. Cette perte de biodiversité aura des conséquences pour l'homme. Nous oublions que nous dépendons de la Terre pour vivre. De ses poissons pour leur chaire, de ses insectes pour le processus vital de pollénisation, de ses plantes et arbres, sources de soins et de matières premières, de ses oiseaux, objets d'observations, d'écoutes et de plaisir.

Aujourd'hui, un français rejette 8 tonnes de carbone chaque année. C'est quatre fois plus que la Terre ne peut en tolérer. Souvenons-nous du discours tenu en 2002 par Jacques Chirac : « La planète brûle mais nous regardons ailleurs ». Et depuis cette date, nous avons continué à faire l'autruche malgré de nombreux discours grandiloquents empreint de pathos et assez larmoyants d'une partie de notre classe politique.

Pour préserver notre mode de consommation, il faudrait non pas une mais donc bel et bien 4 Terre. Et encore, nous sommes loin derrière les américains. Les indiens et les chinois qui ont calqués leurs modes de développement sur le notre (Et ce n'est pas nous qui pourrions les blâmer pour cela) émettent de plus en plus de GES.

Au stade actuel, les humains rejettent 42 milliards de tonnes de carbone chaque année dans l'atmosphère. Mais soulignons une chose très importante : L'Afrique par exemple, qui n'est responsable que de 2% du total des émissions de GES au cours du siècle passé contre 30% pour les Etats-Unis et 28% pour l'Europe sera sans doute le continent le plus touché par les dérèglements climatiques induits par l'action des pays les plus riches (Inondations et sécheresses, stress alimentaire encore plus important...)

Ce que nous pouvons faire dès à présent.

Depuis 1990, la France a baissé ces émissions de 6%. C'est beaucoup mieux que d'autres puissances (+14% pour les USA contre une promesse faîte d'une baisse de 7%, + 22% pour le Canada...) mais ce chiffre ne traduit pas une véritable volonté politique (Progrès scientifique, délocalisations en Chine d'industries...) Et c'est encore insuffisant.

Notre température augmentera car n ce qui concerne le processus, c'est déjà trop tard. Par contre, cette augmentation pourra être limitée à , ce qui se traduirait par des impacts modérés sur les écosystèmes mondiaux. Par contre une hausse, qui dépasserait ce cap fatidique des 2°, serait catastrophique pour notre planète et c'est bien contre ce péril qui nous guette et vers lequel nous allons en courant la tête baissée, que Gaël Derive voulait nous mettre en garde.

La France, membre fondateur et influent de l'UE doit rattraper son retard sur certains voisins en termes d'économie d'énergie et de recours aux énergies alternatives.

Il y a peu l'Union Européenne s'est engagé à faire 20% d'économie d'énergie à l'horizon 2020 ainsi que d'utiliser 20% d'énergies renouvelables dans le total de ses ressources toujours à la même date. C'est un pas important, mais qui reste insuffisant. 30% voir 40% serait un pourcentage plus pertinent et prometteur pour notre avenir.

L'avenir passe par la sobriété. Ne rentrons pas ici dans le débat sur la décroissance. Restons ici cantonner aux actions immédiates que nous pouvons mettre en place dont la généralisation des modes de production énergétique renouvelable (La marée, le soleil, le vent...)

A ce titre, une publication, le Guide du romanais responsable est une véritable mine d'informations pour adopter un comportement et avoir recours à des moyens pour économiser de l'énergie, être éco-responsable tout en faisant des économies tout court dans bien des cas.

Nous n'avons plus de temps à perdre car tout simplement nous n'en avons  plus. Le crédit que nous avait accordé la Terre est arrivé depuis quelques années à échéance. . Il nous faut seulement une véritable volonté politique, au niveau local, national et international

Cette volonté politique dépend en grande partie de la couleur du bulletin de vote que nous glissons dans l'urne. Lors des dernières élections européennes, l'écologie a fait une entrée fracassante dans le débat politique français. En mars prochain, poursuivons dans cette voix en choisissant un parti qui défend avec courages de vraies propositions en matière d'environnement !

PS : Le Guide du Romanais Responsable, Lauréat du Concours Projets Citoyens mis en place par la mairie de Romans est vraiement à diffuser au-delà des murs de notre ville tant il recèle d'informations et de conseils pratiques.