15/01/2013
Oradour. Retour sur un massacre
Alité pour encore quelques jours, j'ai pu visionner de nouveau l'enquête conduite par Christophe Weber concernant le massacre de 642 civils à Oradour sur Glane en juin 1944.
Après guerre, certains auteurs ont, en évoquant le drame de Vassieux en Vercors, parlé de deuxième Oradour. Bien que les pertes en vie humaine à Vassieux, s'élevant tout de même à 73 victimes civiles, soient moindre que dans ce petit village du Limousin, l'historien amateur que je suis ne peux s'empêcher de faire des rapprochements entre ces deux crimes contre l'humanité.
Tout d'abord l'absence de justice. Après guerre, les principaux responsables de ces massacres ne furent pas inquiétés. Heinz Lammerding, le commandant de la division Das Reich, dont la 3ème compagnie du 1er Bataillon du régiment Der Fuhrer fut l'auteur du crime d'Oradour ne fut pas inquiété tout comme le général Karl Pflaum, le responsable de la 157ème division de réserve, unité engagé dans la repression des maquis du sud est de la France (Glières et Vercors notamment)
Outre ces deux responsables majeurs, leurs principaux adjoints ou officiers sous leurs ordres ne furent pas plus inquiétés. Ainsi, dans le Vercors, le tristement célèbre Theodor Oberländer ne fut pas poursuivi pour les crimes perpétrés notamment à la Chapelle en Vercors et fini même ministre dans les années 60.
Une politique de terreur.
Que se soit à Oradour ou dans le Vercors, une même politique de terreur basée sur la violence et le meurtre fut à l'oeuvre. Elle fut justifié en amont (les ordres données et les affiches placardées annonçant que les maquisards pris les armes à la main seraient traités en francs-tireurs et non en soldats d'une quelconque armée de libération) mais également à postériori par la volonté d'éradiquer la gangrène terroriste qui sévissait lourdement sur les arrières des troupes allemandes en cet été 1944. Or Oradour, contrairement à un Vercors insurgé, était une petite bourgade tranquille, ces principaux faits de résistance étant d'avoir soustrait des persécutés (juifs, communistes..) aux griffres de la gestapo.
Avant de sévir dans le Vercors, les troupes, notamment le commando de la Luftwaffe devant prendre le contrôle de Vassieux assistèrent à une harangue où les habitants du plateau furent présentés comme étant tous des terroristes. Terroristes car se battant les armes à la main ou terroristes car apportant une aide active au maquis. Cette assertion se traduisit par des crimes massifs commis par la soldatesque de la Wehrmacht, à la grotte de la Luire, à Vassieux, à la Chapelle en Vercors ou encore à Grenoble, tant au polygone d'artillerie qu'au cours Berriat.
Cela permis de cautionner les crimes les plus horribles commis dans le Vercors en juillet ou quelques semaines plutôt, le 10 juin 1944 à Oradour sur glane.
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