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16/11/2010

Very bad trip

 

Que faut il donc retenir de ce remaniement si attendu et si commenté ?

 

Le ministère de l'immigration disparaît. C'est un changement majeur, et une vraie surprise : il n'y a plus ni ministre ni secrétaire d'Etat à l'immigration. La question est désormais rattachée à l'Intérieur, et la notion 'd'identité nationale' n'existe plus. Quelques mois après la surenchère sécuritaire de Grenoble, ce choix sonne comme un aveu d'échec de la stratégie de reconquête des voix du Front national. Quant à Eric Besson, il quitte ce poste pour l'économie. Dernier symbole de la fameuse ouverture à gauche, il est remercié par un retour à la case départ.

 

Nicolas Sarkozy continue de vouloir faire le vide autour du leader de République Solidaire, Dominique de Villepin, en nommant l'une de ses proches, Marie Anne Montchamp, à la....Solidarité, cela ne s'invente pas. Quel magnifique pied de nez au mouvement de l'ancien premier ministre de Jacques Chirac. Après le député Tron, les rares soutiens de Dominique de Villepin semblent impuissants, incapables de résister à un petit maroquin ministériel. Le prince Sarkozy aurait également pensé à nommer Hervé Mariton, député maire de Crest dans la Drôme au rang de bouffon officiel, proposition que l'intéressé aurait pour l'instant décliné.

 

"J'ai toujours dit que je désirais rester", déclarait hier encore sur RTL Éric Woerth, qui est soupçonné de conflits d'intérêts pour ses liens avec le gestionnaire de fortune de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt. "Je pense que j'ai été un ministre du Budget efficace, et un ministre des Affaires sociales également. C'est au Président de choisir. Ses décisions seront les bonnes, par principe." Infaillible comme le pape, Nicolas Sarkozy a donc décidé de renvoyer Woerth à son hippodrome de Chantilly.

 

Après un passage éphémère au ministère de l'écologie en 2007, Alain Juppé, alias "le meilleur d'entre nous" revient donc au gouvernement avec rang de ministre d'Etat et de numéro 2 du gouvernement. Le fait qu'il conserve pour autant la mairie de Bordeaux et la présidence de la communauté d'agglomération ne gêne pas outre mesure l'intéressé qui a usé ce week-end d'un argument béton en justifiant ce cumul de mandats par la fait que d'autres petits vilains se soient affranchis de cette règle non écrite avant lui (Mais ubert Falco et Christian Estrosi ont depuis été remerciés). Quel exemple! Et quel homme! Des surhommes on vous dit au sein du camp présidentiel, comme Jean François Copé, député, président du groupe UMP, secrétaire général de l'UMP, avocat d'affaires....

 

Nathalie Kosciusko-Morizet devient ministre de l'Ecologie, du développement durable, des transports et du logement après avoir par deux fois secrétaire d'Etat dans les gouvernements FILLON précédents. Cela explique sans doute pourquoi l'Ecologie, contrairement à une promesse de campagne du candidat Sarkozy (Encore une me dira t-on) n'est plus rang de ministère d'Etat. Faire passer NKM de secrétaire d'Etat à ministre d'Etat sans passer par les cases ministre délégué ou ministre de plein droit, impensable...

 

Notons également l'arrivée de Frédéric Lefèvre, fidèle porte flingue du président de la République, remercié en étant nommé à un secrétariat d'Etat. (Secrétaire d'Etat auprès de la ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, chargé du Commerce, de l'Artisanat, des Petites et moyennes entreprises, du Tourisme, des Services, des Professions libérales et de la Consommation, bref un sujet par jour)

 

 

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En déplacement à Grenoble, hier, le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a condamné «la folie de quelques-uns qui n'hésitent pas à viser les soldats du feu et les policiers avec des balles réelles». «Notre détermination à maintenir le calme dans le quartier de la Villeneuve est intacte. Ici comme ailleurs, personne ne fera reculer l'État de droit», a ajouté le ministre.

 

Parallèlement, dans une note adressée en octobre au ministère de l'Intérieur et révélée mercredi par France Info, le directeur de cabinet de François Fillon, Jean-Paul Faugère, rappelait «que la loi interdit aux services de renseignement de se procurer directement les factures détaillées auprès des opérateurs de téléphone».

 

http://fr.news.yahoo.com/64/20101114/tpl-surveillance-tlphonique-matignon-ale-b4551a8.html

 

Personne ne fera reculer l'Etat de droit? Ah bon.

 

 

14/11/2010

La comédie du pouvoir.

J'emprunte aujourd'hui le titre d'un ouvrage de Françoise Giroud, co-créatrice de l'Express et naguère éphémère secrétaire d'Etat à la Condition féminine sous Giscard, pour décrire le triste spectacle offert par l'Elysée et la classe politique française en général.

 

Cela fait plusieurs mois déjà que l'on spécule sur l'avenir de François Fillon à l'hôtel Matignon. Le "collaborateur" de Nicolas Sarkozy, qui avait autrefois comme "mentor"" Philippe Seguin et non l'actuel locataire de l'Elysée, fut donné partant pour être remplacé par son super ministre de l'Ecologie, Jean Louis Borloo. Ce dernier avait d'ailleurs commencé à constituer son cabinet ministériel en prévision d'une nomination, sûr "à 99%" selon lui, à la rentrée. Mais une nouvelle coupe de cheveux n'y a pas suffit et une communication jugée hasardeuse lors du blocage des raffineries en octobre combinée à une fronde non dissimulée des parlementaires umpéistes ont fini par convaincre le prince qu'une nomination de Jean Louis comportait trop de risques. (Sa sortie sur la TVA sociale lors des élections législatives de 2007 avait marqué nos députés soucieux de se faire réélire...)

 

La comédie se poursuit aujourd'hui. Après avoir remis sa démission et celle de son gouvernement, François Fillon était renommé ce matin. Il devrait consulter toute la journée, selon "une source proche de Matignon" (Reuters). Comme si cela dépendait du premier ministre!!! Tout se décide au palais de l'Elysée et non à Matignon. Et le principal objectif de la nouvelle équipe, ce n'est pas bien sûr au bout de trois ans l'Emploi et la Croissance, mais la réélection du prince en 2012 alors que cela semble très mal engagé actuellement.

 

La comédie du pouvoir se poursuit avec le grand Dominique Galouzeau de Villepin, aujourd'hui principal opposant au président de la République, bien qu'il reste encarté à l'UMP qui affirme que Nicolas Sarkozy constitue un problème pour la France. Lui l'auteur de "l'Esprit de cour", grand pourfendeur de cette caste proche du prince, fut le grand chambellan de Jacques Chirac en étant son secrétaire général à l'Elysée entre 1995 et 2002, période faste ou il fallait protéger le prince des infâmes juges. Les emplois fictifs et la cellule corézienne à la mairie de Paris? Il fallait bien aider un département dans le besoin selon lui... En toîle de fond de ses attaques, la fameuse affaire Clearstream...Dominique de Villepin, le grand moralisateur de République Solidaire...

 

Et que penser de la nouvelle dénomination des Verts et d'Europe Ecologie, à savoir Europe Ecologie-Les Verts? A 53%,  ces derniers arrivent à s'entendre sur le plus petit dénominateur commun, eet l'on garde les noms des deux anciennes écuries au lieu de mettre un nouveau nom sur une fusion entre deux entités politiques. Et puis comment nommer ses membres? Les écologistes européens et verts? Les européens écologiques et verts? Les verts naguère?

 

La comédie du pouvoir, c'est également le régime minceur auquel s'astreint l'ancien premier secrétaire du parti socialiste, M François Hollande pour faire plus présidentiable. Pas certain, qu'une ligne affinée et une teinture lui donne le charisme nécessaire pour accéder à la fonction suprême, lui qui était surnommé "flamby" par ses petits copains de la rue Solferino.

 

La comédie du pouvoir, ceux sont nos parlementaires réformant leur propre système de retraite et le montant de leurs indemnités mais renvoyant les modalités d'application à l'après 2012 (On est jamais trop prudent...)

 

La comédie du pouvoir, c'est notre leader du parti du gauche, Jean Luc Mélanchon, grand pourfendeur des médias, mais qui se laisse inviter sur le canapé rouge de Michel Drucker, connut pour sa pugnacité et ses questions à pousser dans les retranchements du divan.

 

On a la classe politique que l'on mérite...Cynisme?

Suis je totalement désabusé? Et quel homme politique, quel parti, cristallise mes aspirations?