20/12/2009
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Amertume, Colère, Déception, Tristesse, Désaroi, Résignation, voilà quelques sentiments parmi tant d'autres pour décrire l'état moral dans lequel se trouvent, certains les qualifient de « khmers verts », l'ensemble des défenseurs de notre environnement après l'échec du sommet de Copenhague. Sans doute avons-nous « péché par naïveté » en pensant que les principaux décideurs mondiaux feraient abstraction pour une fois de leurs intérêts nationaux respectifs, au nom des générations futures et de l'intérêt général. L'intérêt général, notion primordiale dans un monde capitaliste ou l'égoïsme reste la pierre angulaire du système, tant au plan individuel qu'étatique. Le changement ne viendra pas du haut, mais bien de la base de nos sociétés, de ses citoyens membres d'associations, de groupes de protection de l'environnement.
Le sommet de Kyoto de 1997 avait eu au moins son traité, certes non ratifié par les Etats-Unis, le Sénat y étant hostile et en grande partie non respecté par ses signataires dont la France. Mais il avait au moins le mérite d'exister, de fixer des contraintes, des chiffres, des objectifs. A l'époque, c'était déjà une grande avancée. Depuis malheureusement on ne cesse de régresser malgré des déclarations affirmant l'inverse.
Douze ans plus tard, malgré les importantes recherches scientifiques réalisées dans le domaine de la climatologie, les travaux du GIEC, la prise de conscience planétaire d'un phénomène dont l'homme est en grande partie responsable, le sommet de Copenhague s'est soldé par un échec. Loin d'aboutir à la création d'un nouveau traité, fixant des objectifs clairs à atteindre suivant un échéancier précis, ce sommet a accouché d'un accord sans contraintes et engagements, bref d'un simple chiffon de papier griffonné dans les derniers instants par une petite partie des chefs d'état et de gouvernement des pays les plus industrialisés afin de limiter l'impact politique et médiatique d'un tel fiasco et de sauver ainsi (un peu) la face. La chancelière allemande Angela Merkel estimait ainsi aujourd'hui dans l'hebdomadaire "Bild am Sonntag" que Copenhague constituait « un premier pas vers un nouvel ordre climatique mondial, pas plus mais aussi pas moins". Selon elle quiconque dit « du mal de Copenhague participe aux efforts de ceux qui mettent les freins plutôt que d'avancer ». Avec des premiers pas comme celui là, la route risque d'être vraiment longue et la pente toujours plus dure dans la lutte mondiale contre le dérèglement climatique. Un premier pas pour Angela, « un grand pas » selon le principal conseiller d'Obama. Les Chinois auraient sans doute voulu parler de « grand bond en avant » mais l'expression avait déjà été utilisée dans le passé par Mao avec le succès que l'on connait...Le président de la République française, Nicolas Sarkozy a parlé lors de sa conférence de presse « d'accord positif ». On voit guère ce qu'il y a de positif dans un texte, on ne peut parler d'accord, qui fixent des objectifs louables à long terme mais rien d'autres.
Mais comment ne pas s'attendre en effet à un échec alors que les intérêts nationaux de chacun semblent si irréconciliables. La Chine, premier émetteur de CO2 au monde depuis 2006, devant les Etats-Unis, a calqué, comme bien d'autres pays, son modèle de développement sur celui des puissances occidentales avec toutes les dérives que cela peut entraîner. L'Europe avait déjà fait un pas significatif cette année en promettant de réduire de 20% ses émissions de GES par rapport au niveau de 1990 tout en investissement pour que 20% de son énergie proviennent des énergies renouvelables. Au début du sommet de Copenhague, l'UE avait proposé de porter sa réduction à 30% d'ici 2020, ce qui était un bon pas, mais seulement si elle était suivi par d'autres puissances. L'idée de donner l'exemple et de devenir le moteur mondial de la lutte contre le réchauffement climatique ne semble pas rentrer dans la ligne de compte de nos dirigeants. On reste dans le domaine du marchandage de tapis non dans l'initiative salutaire et altruiste.
Barack Obama, lui, se serait bien passé de ce sommet alors que son pays traverse la pire crise économique depuis celle de 1929. Son industrie automobile par exemple avec General Motors est encore au bord de la faillite comme de nombreux autres secteurs, fort émetteurs de GES. Obama, surtout après 8 années de bushisme, nous reste sympathique, ce qui nous amène souvent à oublier qu'il est avant tout le président des Etats-Unis.
Comment se concerter à 192 ?
Ce sommet a également mis en avant un fait que nous ne connaissions déjà que trop bien à travers le fonctionnement de l'ONU, à savoir la difficulté de se concerter et de discuter avec un si grand nombre de pays présents. D'ailleurs quel poids accordé à chacun dans le processus. Le Lesotho doit il avoir autant de pouvoir de décision que la Chine par exemple ? C'est un débat sans fin. A l'ONU, avec le conseil de sécurité et ses 10 membres non permanents à présence ponctuelle, le débat est difficile et les résolutions sont le fruit d'un long et pénible travail de diplomatie. Avec des résultats que l'on connaît en ce qui concerne l'application des résolutions de l'ONU...
21:29 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : politique, france, copenhague, actualités, drôme, blog, écologie, environnement sommet, parti, politique française
Commentaires
Comme vous le faites très justement remarquer, les intérêts économiques prédominent sur les intérêts humains.
Hugo Chavez, lors de son discours à Copenhague a dit une phrase que je trouve particulièrement juste et pertinente:
""" Si le climat était une banque, tout le monde se serait précipité pour le sauver"""
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Le fait est que, pour bon nombre d'industriels et de financiers, la bataille pour le climat est une lutte contre le capitalisme maquillée en débat scientifique.
Pour eux, les scientifiques du GIEC sont une bande d'emmerdeurs écologistes qui empêchent les générateurs de profit de créer de la richesse comme bon leur semble. Et pour les politiques (qui écoutent les industriels), les citoyens de leur pays sont avant tout des consommateurs et des électeurs plutôt que des êtres humains. Adopter des mesures qui risqueraient d'affecter leur confort et leur niveau de vie seraient une aberration politique aux conséquences électorales potentiellement lourdes. Très peu nombreux sont ceux qui auraient le cran de se lancer dans cette direction là.
D'un pays à l'autre, les méthodes pour éluder la question de l'urgence climatique diffèrent considérablement.
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En France, la population est assez convaincue de la nécessite de prendre des mesures fortes pour enrayer le réchauffement climatique. Les politiques se servent de ce sentiment dominant pour mettre en place de nouvelle taxe et pour finalement contraindre les populations à assumer le poids des dérèglements climatiques de sorte à ne pas enrayer la productivité des entreprises. Notez bien que ces nouvelles taxes sont présentées comme étant le fruit d'une démarche écologiste entreprise pour le bien des populations.
Mais au final cette démarche se résume de la manière suivante:
Question: Vous voulez qu'on fasse de l'écologie?
Réponse : Oui
Action: Faire cracher les contribuables au bassinet.. (taxe carbone)
Question: Vous voulez encore de l'écologie ? (sous-entendu "il vous reste encore un peu de tune)?"
Réponse: Non merci ça ira
Conclusion: On a fait ce qu'il fallait pour l'écologie. La preuve, les français n'en demandent plus.
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Dans les pays anglo-saxon, la démarche est différente, on privilégie la désinformation. La population se voit expliquer à coup de reportage télé et d'article de presse que les travaux du GIEC sont fortement contestables.
A ce titre, l'argumentaire déployé suit la démarche suivante:
En élargissant l'horizon d'analyse de l'évolution du climat, on constate qu'une progression à la hausse des températures de la planète se retrouve à plusieurs reprisse dans l'histoire de la planète. Ainsi, on peut conclure que les réchauffements sont cycliques au même titre que les refroidissements qui les compensent. Etant donné que cela ne dépend finalement pas de l'activité humaine, la contribution de cette dernière est très largement surestimée. Les températures augmentent, certes, mais l'homme n'y est pas pour grand chose. Il serait donc stupide de demander à l'homme de se restreindre alors qu'il n'est pour rien dans le réchauffement.
Par ailleurs, les modèles mathématiques utilisés pour évaluer les températures futures sont incomplets. En outre, ils ne tiennent pas compte des récentes découvertes des climatologues.
De plus, et pour achever de persuader les plus sceptiques, les résultats obtenus par ces modèles sont artificiellement gonflés pour effrayer les politiques et les populations (=> affaire ClimateGate).
En conclusion, il n'y a pas grand chose d'anormal dans l'évolution du climat.. on peut raisonnablement continuer à puiser dans la planète pour générer la croissance dont nous profitons tous (surtout les plus riches).
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Enfin, dans les pays nouvellement riches, on explique à la population que ces histoires de climat sont un moyen pour les puissances occidentales d'enrayer le développement des pays émergents qui sont perçus par l'occident comme des concurrents de plus en plus sérieux.
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Voilà.. la boucle est bouclée .. tout le monde à sa bonne raison de relativiser l'échec de Copenhague (et de justifier la continuation d'un capitalisme qui nous apporte le bien-être et le bonheur quotidien)
Écrit par : JiBé | 21/12/2009
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