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12/02/2010

24 heures qui font/fondent un monde.

25-regard-sur-le-monde-70-x-90-cm-n.jpgNon, il ne s'agit de faire une revue de presse classique reprenant les principales informations de la journée mais seulement de souligner quelques faits souvent passés sous silence sur les principaux médias nationaux.

Ainsi l'Afghanistan enregistre presque ses premiers progrès : Hier matin à Bruxelles, un porte-parole de l'OTAN a expliqué que les talibans présents dans la ville Marjah (Sud du pays) avaient le choix entre se rendre, partir ou combattre. Ils seraient "bien avisés de prendre les options un ou deux", s'est cru obligé de souligner James Appathurai. Ah l'art de la guerre, conseiller à ses ennemis de quitter le champ d'action...afin de mieux migrer vers une autre zone. La nouvelle stratégie des Etats-Unis et de l'OTAN en Afghanistan a vraiment toutes les chances de réussir. Toujours en Afghanistan, on apprenait également aujourd'hui que les cultures d'opium dans ce pays devraient rester stables en 2010, après deux années de baisse significative. Ce matin notre premier ministre François Fillon, arrivait à Kaboul pour sa première visite en Afghanistan, une visite surprise bien sûr pour pallier à toute attaque hypothétique des talibans, où il a assuré que "la France resterait le temps qu'il faudra pour assurer la stabilité" du pays. Déjà plus de 8 ans de présence, "le temps qu'il faudra" est une nouvelle unité de mesure qui se compte sans doute en décennie.

Un peu de realpolitik : La cour d'appel de Tunis a prolongé aujourd'hui la peine de prison du journaliste d'opposition Zouhair Makhlouf, reportant ainsi sa libération au 19 février. Il a déjà passé quatre mois en détention...mais puisqu'on vous dit le président Ben Ali est le dernier rempart entre nous et les islamistes ! Alors un journaliste de plus ou de moins en prison...on va quand même pas se priver de vacances dans l'un des hôtels du groupe Accor, fort présent en Tunisie.

Qu'est ce que le train-train ou la routine ? : Un kamikaze a lancé sa voiture chargée d'explosifs contre une patrouille de police dans la région de Khyber au Pakistan, à la frontière afghane, faisant six morts "Ils effectuaient une patrouille de routine lorsqu'un kamikaze les a percutés avec sa voiture, les tuant tous les six". La routine, quoi, dans ce pays quotidiennement endeuillé par des attaques commis par des fous de dieu.

Les dangers d'une visite : Le pape Benoît XVI effectuera une visite de deux jours à Malte, les 17 et 18 avril, durant laquelle il rencontrera le président maltais, des évêques et des jeunes, a annoncé mercredi le Vatican. Espérons que sa sainteté saura tenir sa langue lors du voyage. Le dernier en Afrique l'avait amener à tenir des propos quelque peu maladroit sur le préservatif et le Sida.

Et puis un poil d'économie : L'année 2009 laisse un goût amer au pays du chocolat. Pour la première fois depuis six ans, les fabricants suisses ont vu leur ventes reculer, avec une baisse de 5,9% des quantités vendues et une chute de 6,4% du chiffres d'affaires. Ah depuis que Carla surveille la ligne de son « chouchou »... Bah, la Suisse compte d'autres secteurs..

20/12/2009

Retour à la Base départ

Amertume, Colère, Déception, Tristesse, Désaroi, Résignation,  voilà quelques sentiments parmi tant d'autres pour décrire l'état moral dans lequel se trouvent, certains les qualifient de « khmers verts », l'ensemble des défenseurs de notre environnement après l'échec du sommet de Copenhague. Sans doute avons-nous « péché par naïveté » en pensant que les principaux décideurs mondiaux feraient abstraction pour une fois de leurs intérêts nationaux respectifs, au nom des générations futures et de l'intérêt général. L'intérêt général, notion primordiale dans un monde capitaliste ou l'égoïsme reste la pierre angulaire du système, tant au plan individuel qu'étatique. Le changement ne viendra pas du haut, mais bien de la base de nos sociétés, de ses citoyens membres d'associations, de groupes de protection de l'environnement.

Le sommet de Kyoto de 1997 avait eu au moins son traité, certes non ratifié par les Etats-Unis, le Sénat y étant hostile et en grande partie non respecté par ses signataires dont la France. Mais il avait au moins le mérite d'exister, de fixer des contraintes, des chiffres, des objectifs. A l'époque, c'était déjà une grande avancée. Depuis malheureusement on ne cesse de régresser malgré des déclarations affirmant l'inverse.

Douze ans plus tard, malgré les importantes recherches scientifiques réalisées dans le domaine de la climatologie, les travaux du GIEC, la prise de conscience planétaire d'un phénomène dont l'homme est en grande partie responsable, le sommet de Copenhague s'est soldé par un échec. Loin d'aboutir à la création d'un nouveau traité, fixant des objectifs clairs à atteindre suivant un échéancier précis, ce sommet a accouché d'un accord sans contraintes et engagements, bref d'un simple chiffon de papier griffonné dans les derniers instants par une petite partie des chefs d'état et de gouvernement des pays les plus industrialisés afin de limiter l'impact politique et médiatique d'un tel fiasco et de sauver ainsi (un peu) la face. La chancelière allemande Angela Merkel estimait ainsi aujourd'hui dans l'hebdomadaire "Bild am Sonntag" que Copenhague constituait « un premier pas vers un nouvel ordre climatique mondial, pas plus mais aussi pas moins". Selon elle quiconque dit « du mal de Copenhague participe aux efforts de ceux qui mettent les freins plutôt que d'avancer ». Avec des premiers pas comme celui là, la route risque d'être vraiment longue et la pente toujours plus dure dans la lutte mondiale contre le dérèglement climatique. Un premier pas pour Angela, « un grand pas » selon le principal conseiller d'Obama. Les Chinois auraient sans doute voulu parler de « grand bond en avant » mais l'expression avait déjà été utilisée dans le passé par Mao avec le succès que l'on connait...Le président de la République française, Nicolas Sarkozy a parlé lors de sa conférence de presse « d'accord positif ». On voit guère ce qu'il y a de positif dans un texte, on ne peut parler d'accord, qui fixent des objectifs louables à long terme mais rien d'autres.

 Mais comment ne pas s'attendre en effet à un échec alors que les intérêts nationaux de chacun semblent si irréconciliables. La Chine, premier émetteur de CO2 au monde depuis 2006, devant les Etats-Unis, a calqué, comme bien d'autres pays, son modèle de développement sur celui des puissances occidentales avec toutes les dérives que cela peut entraîner. L'Europe avait déjà fait un pas significatif cette année en promettant de réduire de 20% ses émissions de GES par rapport au niveau de 1990 tout en investissement pour que 20% de son énergie proviennent des énergies renouvelables. Au début du sommet de Copenhague, l'UE avait proposé de porter sa réduction à 30% d'ici 2020, ce qui était un bon pas, mais seulement si elle était suivi par d'autres puissances. L'idée de donner l'exemple et de devenir le moteur mondial de la lutte contre le réchauffement climatique ne semble pas rentrer dans la ligne de compte de nos dirigeants. On reste dans le domaine du marchandage de tapis non dans l'initiative salutaire et altruiste.

Barack Obama, lui, se serait bien passé de ce sommet alors que son pays traverse la pire crise économique depuis celle de 1929. Son industrie automobile par exemple avec General Motors est encore au bord de la faillite comme de nombreux autres secteurs, fort émetteurs de GES. Obama, surtout après 8 années de bushisme, nous reste sympathique, ce qui nous amène souvent à oublier qu'il est avant tout le président des Etats-Unis.

Comment se concerter à 192 ?

Ce sommet a également mis en avant un fait que nous ne connaissions déjà que trop bien à travers le fonctionnement de  l'ONU, à savoir la difficulté de se concerter et de discuter avec un si grand nombre de pays présents.  D'ailleurs quel poids accordé à chacun dans le processus. Le Lesotho doit il avoir autant de pouvoir de décision que la Chine par exemple ? C'est un débat sans fin. A l'ONU, avec le conseil de sécurité et ses 10 membres non permanents à présence ponctuelle, le débat est difficile et les résolutions sont le fruit d'un long et pénible travail de diplomatie. Avec des résultats que l'on connaît en ce qui concerne l'application des résolutions de l'ONU...