Un très bon ouvrage...

        Demain soir, sur France 2 commence la nouvelle saison de la série Un Village français, qui nous plonge au cœur d'un village (fictif), celui de Villeneuve, lors de l'occupation. (Village situé en zone occupée dans le département du Doubs) Cette production a pour principale qualité de présenter différents protagonistes et leur comportement respectif face à une situation exceptionnelle. Et contrairement à de nombreux écrits ou films, tout n'est pas peint en blanc ou en noir. De nombreuses nuances de gris parsèment cette œuvre. A titre d'exemple, le maire, campé par Robin Renucci, cherche à atténuer les méfaits de l'occupation quite à se compromettre dans la collaboration, notamment lors de l'établissement d'une liste de dix individus, promis au peleton d'exécution. Même chose pour le représentant de la préfecture qui cherche loyalement à exécuter les lois vichystes, notamment celles concernant la persécution des juifs.

        Pourquoi parler de cette série? Quel est le lien avec l'ouvrage, Mort d'un collabo de Gilles Antonowicz? Avocat de formation, l'auteur s'est déjà illustré par le passé pour son ouvrage sur l'avocat de Jacques Isorni (Défenseur de résistants sous l'occupation, il fut l'avocat du maréchal Pétain en 1945). Ici également, aucun lien avec le massif du Vercors, principal sujet de mes notes sur ce blog. L'auteur nous plonge au cœur de la ville de Poitiers entre 1940 et 1944. Le meurtre d'un médecin, Michel Guérin, avocat patenté de la politique de la collaboration sert ici de prétexte pour décrire une période et le comportement d'une kyrielle de protagonistes, notamment au sein de l'administration française (Police, mairie et Préfecture)

 Et c'est pourquoi je ne peux m'empêcher de faire un parallèle entre ces représentants réels (maires nommés par Vichy, hauts fonctionnaires de l'administration) et le maire de Villeneuve. Fidèles au maréchal Pétain et sa révolution nationale, ils cherchent donc à limiter les contraintes de l'occupation, quitt pour certains à se compromettre.

 

    Certains membres de la Résistance ne sont pas épargnés non plus par les recherches de Gilles Antonowicz. Il en va ainsi de Louis Renard (Mort assassiné en déportation avec d'autres membres de son groupe). Dès 1942, convaincu qu'une libération prochaine du territoire nationale par les troupes anglo-saxonne se profile à l'horizon, ce dernier, autoproclamé général, se propose de dresser une liste de personnalités locales capables de prendre en charge les destinés du département lorsque les allemands et leurs collaborateurs français auront été chassé. Or par amateurisme, laxisme et simple légèreté, la police française puis son homologue allemande sont mises au courant de ses projets...De nombreuses personnalités locales sont ainsi arrêtées après que le fichier comportant de nombreux noms soient tombées dans l'escarcelle des forces de répression....Or certaines d'entre elles n'ont jamais été consultées et se trouvent ainsi arrêtées alors qu'elles n'ont jamais appartenu à la Résistance.

 L'auteur présente également les différents moyens de répression mis en place par l'état français. Jaloux de ses prérogatives régaliennes, notamment contre les communistes, l'état français crée ainsi des tribunaux d'exception (Le tribunal d'état) ou de nouvelles équipes comme la SAP chargé de traquer les opposants au régime de Vichy à et sa politique de collaboration avec l'Allemagne nazie.

Le cas de l'assassinat de Michel Guérin sert ainsi de support pour présenter les différents protagonistes de cette affaire (Membres de la police, du parquet, avocats...) et l'évolution du conflit.

La libération de la région en 1944, c'est également l'heure des règlements de compte. Et l'épuration dans ce département est à l'image de ce qui a pu se passer dans l'ensemble de l'hexagone : Vieilles querelles qui servent de prétexte pour se débarasser d'un rival, homonymie qui conduise à une tragédie, crimes de guerres (assassinats de prisonniers de guerre), brigandisme et forfaitures.

Non, tout ne fut pas blanc ou noir, la Résistance d'un côté, le régime de Vichy de l'autre. (Le dernier ouvrage d'Olivier Wievorka sur la Résistance en France est à ce titre très interessant, un chapitre étant notamment consacré au vicho-résistants...).

Certains haut-fonctionnaires se sont compromis avec l'occupant mais dans ceux présentés par l'auteur, de nombreux semblent avoir agi de bonne foie afin de préserver des vies humaines.  Un autre exemple : Un policier, membre d'une organisation de la résistance travaillant pour le compte des services de renseignement britannique, semble avoir été retourné par la gestapo après son arrestation en 1943. Il fit preuve ensuite de zèle dans sa traque des résistants, quite à avoir recours à la torture avant de participer de nouveau à la résitance lors de la libération en août 1944. Condamné à mort, il s'étonnera de se verdict, jugeant avoir participé à la résistance la plus grande partie du conflit ....

 

Bref, un très bon livre à se procurer.

 

 

 

Découverte du jour

         "Quelques" journaux de la première guerre....plus de 600 numéros. Les premiers datent d'août 1914 et nous replongent dans les débuts de la guerre. Mais ils couvrent une période allant jusqu'à juillet 1919. Le principal titre est L'Avenir du Puy de Dôme et du Centre mais l'on retrouve également quelques Moniteur du Puy de Dôme, du Journal et du Petit Journal (Des éditions nationales et non régionales comme les deux premiers)

Numéro du 1er août 1914. L'Europe toute entière entre en guerre. Dans ce lot, nous avons le mois d'août au jour le jour, soit 31 numéros.

Numéros de 1914 : Août (31 n°), Septembre (34 n° car différents titres), Octobre (31 n°), novembre (34 n°) soit 130 numéros pour la première année du conflit.

Numéros de 1915 : Janvier (28 n°), Avril (30 n°), Mai (29 n°), Juillet (30 n°), Août (30 n°), Septembre (29 n°), novembre (1 n°) et décembre (30 n°) soit 237 numéros.

Numéros de 1916 : Avril (12 n°), Juillet (30 n°), Décembre (3 n°) soit 45 numéros pour 1916.

Numéros de 1917 : Janvier (16 n°), Juin (23 n°), Juillet (30 n°), Août (30 n°), Septembre (9 n°), Octobre (8 n°), Décembre (13 n°) soit 129 numéros.

Numéros de 1918 : 4 n° pour le mois de mars.

Numéros de 1919 : Mai (22 n°), Juin (14 n°) et Juillet (24 n°) soit 60 numéros.

 

 

 

 

 

La libération

Je vous présente ce soir quelques objets, je pense assez rares, du moins très intéressants pour mon exposition consacrée à la Résistance dans le Vercors et à la Libération.

 

Tout d'abord, voici un loto dénommé les Alliés. Constitué d'une dizaine de plaquettes (avec les principaux chefs militaires et politiques), des jetons et de sa règle du jeu.

 

Roosevelt, le général nationaliste chinois Tchang Kaï Tchek, le martyr de la Résistance Jean Moulin, et le célèbre fumeur de cigares, Winston Churchill.

 

Pour continuer, voici des jeux de pliages et de découpages afin de réaliser des petites scènes...

Enfin, voici un ensemble de 9 partitions et chants publiés à la Libération dont le célèbre "Ceux du maquis" ainsi que les hymnes de deux des principaux alliés

"C'est marrant"

     Un livre à se procurer: Soldats, Combattre, tuer et mourir : Procès Verbaux de récits de soldats allemands. Cet ouvrage de Sönke Neitzel et Harald Welzer se veut une analyse des écoutes secrêtes réalisées sur des soldats allemands faits prisonniers lors de la seconde guerre mondiale. En effet, dès 1940, des conversations de milliers de soldats du Reich furent enregistrées par les services de renseignement anglais et américain.

Et au détour d'un chapitre, voilà un échange entre pilotes allemands prisonniers à propos de l'attaque du Vercors en juillet 1944....

 

L'ouvrage propose en effet un extrait entre deux pilotes de la Luftwaffe (p 112 et 123) évoquant leur engagement contre la résistance. L'un d'eux affirme que ce fut "marrant" d'opérer dans le Vercors et de larguer de dizaines de bombes contre le maquis.

 

Cet échange est également intéressant à plus d'un titre, notamment en ce qui concerne le manque/ exagération des renseignements. Ainsi la résistance aurait eu des canons de DCA avec lesquels la Luftwaffe aurait eu maille à partir. L'un d'eux se vante également d'avoir largué une bombe sur un QG avec "tout un état major avec un paquet d'officiers supérieurs, y compris un général anglais qui avait été déposé quelques jours plus tôt"....

 

Or la résistance du Vercors ne fut jamais équipée avec des pièces anti-aériennes à proprement parlé et l'officier anglais avec le grade le plus élevé présent dans le massif lors de l'attaque de l'été 1944 fut un major, le major Longe, qui d'ailleurs survécu au ratissage.

 

Les képis et coiffes diverses chinés cette année...

 

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Merci la recyclerie de Villard de Lans

Voici un ancien képi découvert à la recyclerie de Villard de Lans. Il a sans doute appartenu à un ancien sous officier d'une unité française de type coloniale, le 23ème spahis, crée en 1958.  

Et surprise à l'intérieur du képi....un autre képi, celui beaucoup plus ancien, fin du XIXème siècle (Guerre franco-prussienne de 1870?)

Quelques affiches d'époque glânées ici et là....

Je commence à encadrer de manière standart mes affiches, et autres documents, concernant la seconde guerre mondiale. J'en profite donc pour vous montrer quelques exemplaires que je n'avais pas encore photographiés et présentés sur ce blog.

Voici une affiche reprennant une phrase du président du conseil, Paul Reynaud...à moins qu'il ne s'agisse de son prédecesseur, Edouard Daladier. Cette affiche date du début de l'année 1940, lors de la "drôle de guerre". Slogan facile et affiche réprésentant la France et Le Royaume-Uni ainsi que l'ensemble de leurs colonies...face à une Allemagne qui semble écrasée bien que les frontières européennes aient été mises à jours avec la disparition de la Pologne...

 

Voici une affiche datant de l'année 1942. Alors qu'il annonce souhaiter la victoire de l'Allemagne, le président du conseil, Pierre Laval présente le 22 juin le principe de la Relève. Pour tout envoi en Allemagne de trois travailleurs qualifiés, l'Allemagne nazie s'engage à renvoyer dans ses foyers un prisonnier de guerre français. A ce époque, il y a encore près d'un million de soldats toujours détenus dans un stalag ou un oflag de l'autre côté du Rhin....Cette mesure provoquera les premiers départs à la campagne notamment des premiers réfractaires à la Relève. La mise en place du STO en 1943 est une conséquence de l'échec de cette première mesure pour founir en mains d'oeuvre les usines d'armement du Reich.

 

La défense passive

 

Ci dessous trois exemples d'affiches concernant la Défense Passive et les mesures de sécurité à prendre en cas d'alerte. La plus connue, du moins la plus diffusée et l'exemplaire photographié ci dessous...

Ci dessous, un journal alsacien daté du 8 mai 1945, jour de la capitulation allemande. La plupart des articles sont écrits en allemand.

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Ensemble de documents allemands ou le tampon allemand est omniprésent...

 

Les trouvailles du dimanche pour alimenter l'exposition

Comme presque chaque dimanche matin, me voici parti pour trouver quelques reliques des années 30-40 sur l'un des nombreux marchés aux puces de la région.

Voici un masque à gaz français daté de 1939 retrouvé dans son emballage d'origine, bien abîmé en ce que le concerne. Ce modèle est peu courant contrairement aux nombreux autres produits à cette époque. En effet la plupart (Nous en avons une quinzaine) de ceux rencontrés, soit en naviguant sur internet, soit en brocante, sont des modèles contenus dans des boîtes cylindriques. J'en ai d'ailleurs trouvé un à Saint Nazaire en Royans la semaine dernière. L'intéret également de ce modèle est le tuyau en caoutchou très difficile à trouver dans cet état, la plupart ayant été soit utilisés aprrès guerre pour de multiples taches soit se trouvant dans un état bien abîmé.

Nous disposons actuellement de nombreux portraits du maréchal Pétain pour évoquer la France de Vichy et la page sombre que constitua l'Etat français dans l'histoire de France. En voici encore un autre, plus rare à trouver que les nombreux supports papiers, simples aggrandissements des cartes postales vendues par centaines de milliers.

Un portrait du maréchal Pétain imprimé à Romans sur Isère dans la Drôme...une ville qui compta de nombreux soutiens à la politique du maréchal Pétain, du moins, au début du régime.

Voici un nouveau portrait d'un poilus. D'après des explications reçues sur le lieu d'achat (Marché aux puces de Chatillon Saint Jean, Drôme), il s'agirait d'un portrait de soldat italien de la grande guerre. En haut à gauche, un nouvelle douille de 75 français travaillée artisanalement.

Les petits objets de l'exposition

        Je vous présente aujourd'hui les petits objets de l'exposition consacrée à la Résistance dans le Vercors et de manière plus générale à la seconde guerre mondiale.

Il s'agit essentiellement de décorations militaires, de petits insignes ou d'objets de la vie courante des soldats.

Ci dessus :

Premier rangée à partir de la gauche : Médaille CEF (Corps expéditionnaire Français) décernée pour la campagne en Italie, Croix de guerre 1939 1945, Médaille du combattant volontaire en bronze, Médaille commémorative de la Libération.

Seconde rangée à partir de la gauche : Insigne "On ne passe pas" de la ligne Maginot, divers insignes avec croix de Lorraine, Insigne FFI numéroté. Médaille de la France Libre, Croix de guerre 1939-1940 avec citation, Croix de guerre avec palme.

En haut à droite : Deux barettes de rappels de décorations

Voici quelques autres médailles. De gauche à droite : Médaille des Internés (Avec barette déporté), Médaille des Déportés, Médailles des patriotes proscrits, Médaille France Libérée, Médaille Reconnaissance de la Nation avec barette 1939-1945, Médaille de la Libération.

De plus, nous pouvons observer également quelques plaques d'identification.

De gauche à droite : Médaille coloniale avec agraffe Extrême Orient, Médaille de la Valeur militaire avec deux citations et deux palmes, Médaille commémorative de la Libération avec deux barettes, Médaille de l'Engagé volontaire avec barette Indochine, Croix de guerre, Médaille TOE, Médaille Extrême Orient avec barette Indochine et Médaille du maintien de l'ordre (euphémisme...) en Afrique du Nord avec agraffe Algérie. Au dessus le "placard" trouvé avec ces médailles.

Voici quelques objets ayant un lien avec l'internement de milliers de soldats français. A droite et au milieu des plaques de prisonniers et diverses médailles commémoratives.

1914-1918

Voici d'autres médailles :

Première rangée, celle du haut : Médaille UNC (Union nationale des combattants, Médaille des blessés (2ème modèle),  deux Croix de guerre, Médaille Secours aux blessés avec ruban et agraffe campagne du Maroc, Médaille N'oubliez pas (Guerre de 1870-1871), une autre Médaille commémorative et une médaille Secours aux Blessés (SB)

 

Seconde rangée : Médaille de Verdun avec boîte, Médaille des blessés, Superbe croix de guerre avec citations et palme, deux autres croix de guerre, Médaille du combattant volontaire de la grande guerre et une autre croix de guerre avec sa bôite d'origine.

Quelques objets de la guerre 14-18

Depuis quelques mois, je me suis passionné pour l'art poilu de la grande guerre. Douilles, balles, éclats, tout fut réutilisé pour faire divers objets : Des Christ, des coupes papiers, des presses papiers....

 

 

 

Quelques médailles allemandes chinés au cours des dernières années. Il est aujourd'hui très dur de différencier le vrai du faux, de nombreuses copies ayant été fabriquées depuis.

Voici un lot de petits objets ayant appartenu à des soldats allemands : Une cueillère-fourchette, des petits paquets de feuille à rouller, un rechaud Esbit et des pansements datés de 1943 et 1944.

 

Quelques petits objets d'époque : Lot d'insignes et broches de la Légion des Combattants sous le régime de Vichy, Gamma de la milice, Croix de guerre de Vichy avec citation et palme, Rasoir américain avec boîte, pansements US avec dose de sulfamide et boîte de munitions italiennes avec cartouches pour fusil Carcano.

A propos de Romans sur Isère

 

A l'occasion de ce numéro spécial de l'Express consacrée au département de la Drôme lors de la seconde guerre mondiale, je publie de nouveau une affiche placardée par les troupes allemandes à Romans sur Isère, en juin 1940.

Voici une affiche datée du 26 juin 1940. Elle fut donc publiée et rendue publique au lendemain de l'entrée en vigueur de l'armistice. La ville de Romans va donc connaître une dizaine de jours d'occupation allemande, avant que les troupes de la Wehrmacht ne se retirent derrière la ligne de démarcation.

 

Elle fut récupérée par mon arrière grand père, instituteur à Romans et conservée dans ma famille depuis. Il s'agit peut être d'un exemplaire unique. Je ne pense pas qu'elle soit présente dans le fond d'archives de la ville ni dans celles du département de la Drôme.

 

La dernière phrase de l'affiche est un exemple même de la propagande hitlérienne : "Le peuple allemand et son führer n'ont pas voulu cette guerre".