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07/05/2013

Une brève analyse du dernier ouvrage consacré au Vercors.

 

Ouvrage : Peter Lieb, Vercors 1944 Resistance in the French Alps, Edition Osprey, 2012, 96 p

 

 

 

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Avant de chercher à analyser l’œuvre de Peter Lieb et son apport éventuel à nos propres recherches, nous vous proposons tout d’abord un bref résumé de l’ouvrage.

 

 

 

       I.            Résumé de l’ouvrage de Peter Lieb

 

 

L’auteur, Peter Lieb, nous offre une description de la bataille de Vercors sous le prisme de ses propres recherches, à savoir les techniques de répression allemande sur les mouvements de résistance en Europe lors de la seconde guerre mondiale. Nous avons en effet affaire à un historien militaire enseignant notamment à la prestigieuse académie militaire britannique de Sandhurst. Il a donc par le passé déjà étudié les politiques de répression allemande notamment en URSS.

L’auteur traite peu de la formation du maquis du Vercors, des premiers camps à la genèse du plan Montagnard. Il nous propose au contraire une lecture toute militaire des opérations conduites dans le Vercors en juillet 1944 par les forces allemandes, croquis et cartes à l’appui. Par exemple, il décrit ainsi minutieusement la nomenclature des unités allemandes ayant participé au bouclage puis à l’attaque du maquis.

 

C’est donc avant tout un ouvrage militaire plutôt qu’une analyse politique ou sociologique du maquis du Vercors. Il nous propose notamment de suivre les principales étapes de la bataille du Vercors de l’attaque générale lancée le 21 juillet 1944 à la période de répression (fin juillet-début août) et nous livre un regard nouveau sur les principales unités employées et sur le commandement.

 

En effet, l’auteur a non seulement réalisé des recherches sur la composition de ces dernières et l’organigramme décisionnel allemand mais il s’est livré également à des recherches biographiques concernant les principaux responsables militaires qu’il s’agisse de Karl Pflaum, le chef de la 157ème division allemande de réserve (la principale unité engagée en juillet 1944 contre le Vercors) ou de ses subordonnées. En ayant en tête ses renseignements, on peut alors mieux comprendre les degrés différents de répression exercés dans le Vercors durant cet été dramatique, ce qui apporte des éléments nouveaux concernant notre zone d’étude. Mais nous y reviendrons dans une prochaine partie.

 

Le livre de Peter Lieb permet également de mettre en perspective le Vercors dans la politique de répression des maquis en France en cette année 1944. En effet, l’auteur nous présente également d’autres opérations menées par cette même division de réserve, dans le Jura ainsi qu’en Savoie à partir de mars 1944 employée qu’elle fut contre le maquis des Glières. Le livre se termine d’ailleurs par la présentation de la dernière opération d’envergure conduite dans le sud de la France en Tarentaise contre la résistance et cela en août 1944 alors que la libération du sud du territoire nationale n’est plus qu’une question de jours.

 

La présentation de cette dernière manœuvre permet également de comprendre le retrait progressif des troupes allemandes du plateau dès le début août 1944 alors que les opérations de ratissage conduites jusqu’alors n’avait pas permis de détruire totalement les unités de maquisards disséminées sur ce territoire.

 

L’intérêt du livre de Peter Lieb réside également dans la confirmation d’informations sujettes jusqu’alors à caution, tant en raison de leur véracité que du manque de sources cités par certains auteurs pour étayer leur propos. Nous y reviendrons également dans la partie consacrée aux apports de l’auteur dans l’historiographie du Vercors.

 

Nous pouvons citer à titre d’exemple le cas du chef du SD-SIPO pour la région Rhône-Alpes, le lieutenant-colonel Werner Knab, le chef de Klaus Barbie, qui fut bien présent dans le Vercors et cela dès les premières heures de l’opération Bettina, le 21 juillet 1944. Là aussi nous y reviendrons dans la partie consacrés aux apports de l’ouvrage sur le Vercors.

 

Après cette brève présentation de l’ouvrage de Peter Lieb, nous allons désormais nous consacrer dans une seconde partie à analyser le travail de recherches de l’auteur.

 

 

    II.            Une analyse du travail de recherche de Peter Lieb

 

 

Peter Lieb s’attache avant tout à présenter de manière minutieuse les unités allemandes (Compagnie, Bataillon, Régiment), leurs origines (Gebirjagers, Fallschirmjager, unité spéciale de la Luftwaffe, troupes de supplétifs, unités de police, unités de soutien, escadrille de combat) et leur rôle dans l’attaque du massif du Vercors ou dans la phase de répression. Par le passé, nous avons déjà lu de nombreuses publications à caractère militaire notamment les ouvrages aux éditions Heimdal. Cette présentation scientifique et très précise demande un vrai travail de mémoire pour assimiler une présentation toute militaire des opérations.

 

Nous avions déjà pu trouver une liste de ces unités dans d’autres ouvrages, mais cette fois ci, l’auteur ne réduit pas son travail à une simple énumération des forces engagées. Il met en perspective ces dernières avec les opérations conduites dans le Vercors et cela de manière fort précise.

 

Il nous livre également des éléments biographiques concernant les principaux décideurs, tant du côté allemand, qu’un sein de l’état-major du Vercors et nous donne également des détails sur les terrains d’opérations antérieurs sur lesquels ont été engagées certaines unités de la Wehrmacht.

 

Ainsi, ce travail de recherche nous permet d’opérer une différence entre les unités de l’armée régulière, impliquée notamment en France dans la traque des maquis du sud est du territoire et d’autres unités, employées notamment sur le front de l’est pour anéantir les groupes de partisans.

 

Il nous apporte également un regard sur la division des responsabilités au sein des services allemands, notamment en termes de répression. L’armée allemande était loin d’être un bloc monolithique faite d’unités régulières. Elle devait également compter sur les services de sécurité du Reich, notamment le service SIPO-SD (Police de sécurité et Service de sécurité et de renseignement) Ainsi, le livre de Lieb confirme la présence d’officiers de renseignement au sein même des unités opérant dans le Vercors.

 

Selon l’auteur, théoriquement les troupes régulières impliquées avaient la responsabilité des questions purement militaires, la Sipo/ SD était responsable des affaires de police, autrement dit de la prise en charge et de l’exécution des prisonniers, des suspects et des civils aussi bien que de l’exercice d’autres représailles comme la destruction des maisons. Ainsi, un membre de la Sipo/SD accompagnait toujours chaque compagnie ou même chaque section de la Wehrmacht pendant les opérations. C’était lui qui exerçait les responsabilités concernant toute forme de représailles. (J’ai élargi mes recherches et ainsi étudié une intervention de l’auteur devant la Fondation de la Résistance, en 2007)

 

En somme, la répartition imprécise des compétences entre Wehrmacht et Sipo/SD ainsi que l’absence absolue de l’une ou l’autre de ces organisations dans certaines actions contre les maquis posent souvent un grand problème pour l’historien : il est souvent difficile d’identifier les responsables des massacres de population civile pendant l’été 1944. C’est le cas pour la grotte de la Luire, ou des maquisards blessés ont été achevés par la soldatesque allemande sans que la responsabilité de l’ordre d’un tel massacre ne soit encore connue. Responsabilité d’un officier du SIPO SD ou ordre du commandant des opérations, le colonel Schwehr pour le secteur de ratissage, dont la grotte de la Luire fait partie ?

 

L’auteur se livre également à une analyse du passé, du comportement et des motivations des principaux décideurs allemands sur le terrain : Bien des officiers de la police allemande en France avaient organisé des exécutions en masse des juifs en Russie dans les années précédentes et l’expérience de l’Est semble avoir joué un rôle considérable dans le comportement de certaines unités dans le Vercors.

 

 

III) Apports et les limites du travail de Peter Lieb.

 

 

Outre les apports tant sur l’aspect militaire que factuels, l’ouvrage de Peter Lieb confirme, mais sans citer ses sources, différentes informations que nous prenions jusqu’alors avec précautions si ce n’est scepticisme.

 

Ainsi, nous avions lu dans différents ouvrages, dont celui de l’ancien directeur du musée de la Résistance de Vassieux en Vercors, Bernard Colliat, que Werner Knab, le chef du SIPO-SD pour la région Rhône-Alpes avait participé à l’opération contre le maquis du Vercors, en étant même présent dans l’un des planeurs ayant atterri à Vassieux lors de la première vague d’assaut, le 21 juillet 1944.

 

La présence du plus responsable de cet organisme chargé de la répression et de la sécurité des troupes d’occupation dans cette partie du territoire nationale nous avez laissé dubitatif. Or Peter Lieb nous propose de nouveaux éléments pour justifier une telle présence.

 

En effet, Werner Knab voulait prouver (et se prouver ?) aux autres officiers de l’armée régulière qu’il n’était pas simplement un bureaucrate, un fonctionnaire zélé pour mener à bien par l’intermédiaire de tiers, la politique de répression contre les maquis et leurs soutiens dans la population civile, mais qu’il pouvait lui-même s’investir directement.

 

Knab a donc bien participé à l’opération, étant même blessé lors de l’opération. Evacué dans un avion affrété à cet effet de la plaine de Vassieux, sans doute le 24 juillet 1944, il reviendra poursuivre la politique de répression contre le maquis à la fin du mois.  

 

A) Limites des travaux de Peter Lieb

 

La principale limite de l’auteur, c’est bien entendu l’affirmation de faits sans faire référence à la moindre source.

 

1.      Le Vercors d’avant juin 1944.

 

L’auteur ne s’intéresse qu’à la partie dite proprement militaire du Vercors et aux opérations conduites dans le massif en juillet 1944. Ainsi , il n’aborde pas les grandes étapes de la genèse du Vercors, des premières initiatives du groupement Franc-Tireur dès 1942 au drame du plan montagnard en passant par l’établissement des premiers camps en 1943, conséquence de l’instauration en France du STO.

 

Il divise ainsi son travail de recherche en trois chapitres, présentant les chefs militaires, leurs plans respectifs et leurs moyens, le plus long étant consacré aux opérations militaires proprement dites et aux principales étapes de la conquête allemande du massif.

 

2.      Les limites de son travail de recherches.

 

L’auteur, lui-même, assume ces limites. En effet, certaines unités (et leur commandement) notamment au sein des OST Bataillon, ne sont à ce jour toujours pas identifiés (p 48) Certaines de leurs opérations doivent aussi être présentées au conditionnel. De plus, comme nous l’avions souligné, la séparation des champs d’attribution entre Wehrmacht et SIPO-SD n’étant pas toujours évident, les auteurs de certains ordres ayant entraîné des crimes de guerre ne sont pas connus. (p 69)

 

Concernant le nombre de décès occasionnés par l’attaque allemande, l’auteur se réfère aux chiffres publiés dans la plupart des ouvrages récents consacrés au massif du Vercors (639 maquisards et 201 civils, p 71) Peter Lieb affirme qu’un travail de comptage des victimes aux abords du Vercors devrait également être entrepris pour donner une estimation plus juste des combats de l’été 1944. Ce que ni lui ni personne d’autre n’a entrepris. (Nous pouvons aller plus loin et élargir à l’ensemble des victimes : déportés, déportés du travail, blessés, victimes civiles, femmes violées…)

 

3.      Des simples coquilles aux erreurs de l’auteur.

 

1.      L’auteur présente ainsi (p 15) le lieutenant-colonel Huet comme le successeur d’Alain Le Ray (démissionnaire de son poste de chef militaire du Vercors en janvier 1944 pour un désaccord avec Marcel Descours, le chef d’état-major de la région R1 dont le Vercors fait partie intégrante) En réalité, il y eut une période intermédiaire, entre janvier et juin 1944 ou le commandement militaire du Vercors fut scindé en deux (Jay et la Thivollet) avant d’être de nouveau placé sous la houlette d’un seul homme, François Huet…à la veille du débarquement en Normandie.

 

L’auteur fait donc l’impasse sur un aspect qui demanderait à être étudié de manière plus pertinente, tant le fait que le nouveau chef du Vercors ne soit pas issu des anciens du maquis (Connaissance du terrain, des hommes, des limites du plan montagnard….) que sur le rôle conséquent qu'il a pu jouer dans certaines décisions prises en juin et juillet 1944.

 

2.      Evoquant la tragédie de la grotte de la Luire, l’auteur évoque le sort du seul médecin ayant survécu à cette tragédie, à savoir le docteur Ganimède. Peter Lieb affirme ainsi que ce dernier a été épargné, tout comme le seul blessé étranger de la grotte, le lieutenant américain Myers. Or si Ganimède a été « épargné », cela n’est pas dû à un acte de mansuétude de la part des allemands mais parce que le médecin a réussi à s’évader. Toujours concernant la grotte de la Luire, l’auteur indique que cette dernière a été découverte le 28 juillet (p 69), or cette dernière a été découverte la veille. Il chiffre également à 20 le nombre de victimes, achevés par les troupes allemandes or le nombre de victimes s’élèvent à 27.

 

3.      A propos de la manœuvre allemande consistant pour les troupes déployées dans le nord du Vercors à opérer une jonction avec les éléments aéroportés dans la plaine de Vassieux, l’auteur justifie le choix du haut commandement allemand d’emprunter la route reliant Villard de Lans à Saint Martin en Vercors, cette dernière passant à proximité du hameau de Valchevrière, par le fait que la seconde et dernière route de communication entre les deux parties du Vercors a été piégée et que les ponts ont sauté. Le principal pont, celui de la Goule Noire sur cette route sera effectivement détruit mais le 23 juillet et non auparavant. (Il est vrai que cette route ne se prêtait pas à la manœuvre pour des troupes habituées à fixer l’ennemi avant de le neutraliser par une manœuvre de débordement sur les flancs).

 

4.      Lors du parachutage massif d’armes à Vassieux en Vercors, le 14 juillet 1944, l’auteur se réfère à une donnée erronée (p 37) en affirmant que 72 forteresses volantes américaines ont participé à l’opération. En fait, il n’en y eu que 36…Revenant à Vassieux, en avril 1944 : Lors d’une opération de la milice, trois maquisards sont fusillés et non deux (p 35)….

 

5.      Peter Lieb date au 5 août le retrait des gebirdjäger allemands du plateau du Vercors (p 70). Ce n’est pas faux en soit mais cet apport laisse supposer que c’est l’ensemble des forces allemandes qui ont quitté le massif à cette date. Or les troupes de la Wehrmacht continue de patrouiller dans le nord Vercors notamment, étant la cible de maquisards dans ma zone d’étude et cela entre le 9 et le 18 août 1944. La dernière victime connue étant Francisque Trouillet, d’Autrans, tué par une patrouille le 14 août 1944.

 

 

B) Des informations intéressantes.

 

Le travail de Peter Lieb nous offre également une partie consacrée aux devenirs des principales figures du Vercors, tant du côté allemand qu’au sein des anciens responsables du maquis.

 

Ainsi, l’immense majorité des chefs de la Résistance du Vercors ont fini leur carrière comme général (armée ou corps d’armée) qu’il s’agisse de Beauregard, Huet ,Descours ou Zeller, tandis qu’une figure, décriée par d'anciens maquisards pour son comportement et ses frasques, Geyer/La Thivollet n’a fini « que » lieutenant-colonel….

 

Du côté allemand, le chef militaire pour le sud de la France, le général Niehoff, succomba rapidement après sa capture par l’armée rouge. Le lieutenant Schäfer, chef du commando K200 ayant été aéroporté à Vassieux le 21 juillet 1944, fut décoré pour cette opération de la médaille de chevalier de la croix de fer, la plus haute décoration allemande du IIIème Reich. Il fut le seul à recevoir cette distinction pour une opération menée contre les partisans…Il devient par la suite un simple représentant de commerce.

 

Le colonel Knab, chef de la SIPO-SD pour la région Rhône-Alpes est présumé avoir été tué en février 1945 dans un bombardement allié en Allemagne.

 

L’ouvrage nous révèle également la destinée de deux officiers alliés parachutés dans le Vercors, le major Long et le capitaine Houseman. Ayant réussi à sortir du Vercors, ils parvinrent à gagner la Suisse ou ils furent internés. Quelques semaines plus tard, ils regagnent l’Angleterre où ils durent faire face à des accusations de lâcheté avant d’être acquittés et décorés.

 

 

 III.            Une approche de l'historiographie

 

Comme nous l’avons déjà signalé, la bibliographie de l’auteur est assez succincte. Seuls douze ouvrages sont en effet cités, ce qui tranche avec les bibliographies actuelles, présentes dans les ouvrages récemment consacrés au massif du Vercors lors de la seconde guerre mondiale. Moi-même pour mon mémoire de recherches, j’ai puisé dans une cinquantaine de publications alors que je m’intéresse qu’à une zone limitée du massif et non à sa globalité.

 

Historien militaire, Peter Lieb se réfère ainsi aux travaux de Gilles Vergnon, sans doute le chercheur référent actuel pour la massif du Vercors ainsi qu’à Paul Dreyfus, dont l’ouvrage Vercors, Citadelle de la Liberté constitue toujours lui aussi une base pour comprendre la genèse du maquis puis les conséquences de l’attaque allemande de juillet 1944.

 

Mais Peter Lieb est un spécialiste des opérations anti-partisans menées par les troupes allemandes ou leurs supplétifs en France. Il est d’ailleurs l’auteur d’un ouvrage consacré à ce sujet Konventioneller Krieg oder NS-Weltanschauungskrieg ? Kriegführung und Partisanenbekampfung in Frankreich 1943/44, Oldenbourg Verlag : Munich 2007 Guerre conventionnelle ou guerre idéologique ? Conduite de guerre et lutte contre les partisans en France 1943/44], Oldenbourg, Munich, 2007, non traduit en français pour l’instant.

 

Dans l’ouvrage étudié, Peter Lieb porte donc crédit à des ouvrages, référencés dans sa bibliographie mais sans citer ses sources, ce qui est dommageable. C’est notamment le cas pour la découverte de la Grotte de la Luire, les soldats allemands ayant été renseignés par un enfant du pays selon lui. Il porte ainsi foi aux informations et notamment au témoignage de l’un des rares rescapés de l’hôpital provisoire du maquis, à savoir le docteur Ganimède, mais sans même le citer.

 

Peter Lieb se réfère également aux archives militaires mais en nommant que les sites et non les documents étudiés. Ainsi, il a pu avoir accès aux archives militaires allemandes (Bundesarchiv-Militärachiv à Fribourg), aux archives conservées au bureau historique de la Défense à Vincennes, aux archives nationales à Paris (Peter Lieb révèle avoir eu accès à des mémoires d’anciens maquisards du Vercors dont les œuvres n’ont pas été publiées), aux archives départementales de l’Isère, de la Drôme et de Savoie. Certaines photos publiées dans l’ouvrage proviennent des archives du musée de la Résistance de Vassieux en Vercors.

 

 

 

 IV.            Intérêt de l'ouvrage pour mes propres recherches

 

1.      Le cas du colonel Seeger.

 

Cet ouvrage m’a donc permis d’avoir un éclairage nouveau sur les unités allemandes impliquées dans l’attaque du massif du Vercors tout en mettant en relief, grâce à des données biographiques, les principaux responsables militaires allemands.

 

Dans ma zone d’étude, les maquisards, notamment regroupés au sein de la première compagnie du 6ème BCA, reconstitué le 13 juillet 1944, sur ordre du lieutenant-colonel Huet, chef militaire du Vercors, firent face à des chasseurs alpins (Gebirdjäger) commandés par le colonel Seeger. Ce dernier revient juste d’Allemagne ou il a dû être hospitalisé pendant une durée non précisée. Il n’a jamais commandé d’opération anti-partisans contrairement à d’autres chefs d’unités, ayant notamment opérés en URSS ou dans les Balkans. Il n’a pas opéré non plus en France contrairement à son homologue, le colonel Schwehr qui lui mène la principale attaque à l’est du massif. Or, le but de l’auteur dans ce livre mais également dans une autre étude présenté à la Fondation de la Résistance en 2007 est de démontrer que certains facteurs (Idéologie, appartenance à une élite militaire, campagne de Russie, expérience de la lutte contre les partisans) peuvent aggraver la répression exercée tant contre les résistants que contre la population civile.

Le colonel Seeger est de plus commandant du 7ème régiment d’artillerie de réserve (157ème division) dont certaines unités participent à l’attaque du Vercors au cours de l’opération Bettina et n’est donc pas issu d’une unité d’infanterie.

Le fait que le chef militaire ayant en charge la conquête, puis le ratissage de la zone d’étude, ait peu d’expérience de ce type d’opération, et qu’il n’est pas l’un des quatre marqueurs expliquent sans doute en partie que la zone des quatre montagnes dont le val Autrans Méaudre fait partie intégrante, n’ait pas subi les mêmes répressions que dans la partie drômoise du plateau.

A titre de comparaison, nous pouvons prendre l’exemple du commando aéroporté, le KG 200 du lieutenant Schäfer. Membre d’une unité d’élite, ce commando a en outre a été employé par le passé dans des opérations de lutte contre les partisans.

 

Il est manifeste que la politique de répression exercée dans le Vercors n’a pas été la même selon les zones géographiques. Outre les combats (menés principalement dans la partie drômoise du massif, la plus affectée par la répression), il n’est pas impossible d’envisager que le val Autrans Méaudre tout comme son homologue villardien a été moins touché car le chef militaire du secteur n’a pas employé les mêmes méthodes que certains de ses homologues.

 

Si l’on dresse une liste des crimes commis dans ma zone d’étude (assassinats de maquisards faits prisonniers, destruction d’habitations au hameau des Eymards sur la commune de Lans en Vercors, arrestations et déportations en Allemagne de plusieurs dizaines de jeunes, non des camps mais affectés à des travaux), elle semble bien moins importante, même si il est toujours difficile de se prêter à la comparaison, face aux tragédies et souffrances qu’a connues le sud du Vercors (Vassieux, la Chapelle en Vercors)

 

2.      Certaines critiques partagées.

 

L’auteur souligne les erreurs ayant conduit à la tragédie du Vercors. Tout d’abord, la, mobilisation décrétée dans la nuit du 8 au 9 juin 1944, deux jours après le débarquement en Normandie, opération toujours indécise et plus de deux mois avant celui de Provence.

 

Malgré les nombreux parachutages d’armes, les maquisards du Vercors, dont l’effectif passe de 350 à près de 4000 en juin 1944 sont équipés d’armes légères, plus propices à des actions de guérilla qu’à des manœuvres militaires plus classiques.

 

Faisant intervenir, via ses écrits, Etienne Poitou, dit Stéphane, chef d’une compagnie de résistants réputée pour ses opérations et sa capacité de déplacement, l’auteur critique le statisme des résistants du Vercors et leurs contacts avec les populations civiles, les exposant ainsi à de terribles représailles de l’ennemi.

 

3.      La précision des chiffres.

 

La plupart des chiffres se réfèrent aux pertes humaines subies tant du côté des maquisards du Vercors qu’au sein des unités allemandes. Ainsi à titre d’exemple, les combats de Saint-Nizier le 15 juin, firent 6 morts et 15 blessés dans les rangs de la Wehrmacht et 24 morts chez les résistants. Cette précision tranche avec certaines données fournies par d’anciens du maquis. Ainsi Paul Brisac, chef d’une compagnie ayant participé à la bataille de Saint-Nizier affirmait que 300 allemands avaient été mis hors de combat lors de cette dernière (CF, Le Vercors raconté par ceux qui l’ont vécu)

 

Bruno Rey, mai 2013

05/05/2013

Quelques trouvailles;

Avant d'écrire prochainement un article sur l'une des dernières publications consacrée au Vercors (L'ouvrage de Peter Lieb) je profite d'un peu de temps libre pour vous présenter les derniers objets en lien avec la seconde guerre mondiale que j'ai pu acquérir ces derniers jours.

 

Tout d'abord cette étrange caisse à munitions. Au premier abord, il me semblait qu'il s'agissait d'une caisse militaire française. Mais les inscriptions effacées avec le temps m'ont un peu interpelé avant que l'ouvre....

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Chinée sur le marché aux puces de Marseillan dans l'Hérault, elle proviendrait du département voisin de l'Aube.

 

Ci dessous quelques journaux dont beaucoup en très bon état avec des titres éloquants. Deux présentent l'armistice du 25 juin 1940, un autre date du premier jour des hostilités, le 10 mai et enfin un dernier titre sur l'exécution de Pierre Laval. De véritables mines d'informations concernant cette époque.

 

Verbandkasten ( trousse de secour véhicule allemand)

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Enfin voici une cartouchière française pour MAS 35-37. Elle est en parfait état et ne semble pas avoir été utilisée. (L'ouvrage de Peter Lieb nous présente en couverture un groupe de maquisards équipés avec cette cartouchière)

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En tout cas, si vous possèdez dans vos placards, greniers, garages, caves...des objets de l'époque, en bon état ou à l'article de la mort, n'hésitez pas à prendre contact avec moi.  

18/01/2013

Le petit espace consacré aux prisonniers de guerre.

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Plus de 2 millions de soldats français furent faits prisonniers en mai et juin 1940. Ils furent ensuite répartis entre stalags et oflags en Allemagne. En 1942, l'Allemagne nazie ayant besoin de plus en plus de mains d'oeuvre pour faire tourner ses usines d'armement, le principe de la Relève fut instauré en France par Pierre Laval. Il s'agissait d'un calcul sordide : Pour trois travailleurs qualifiés partant en Allemagne, cette dernière libérait un prisonnier de guerre...Les stalags comptant encore à cette époque près de 2 millions de prisonniers, il aurait donc fallu en théorie 6 millions de volontaires pour que l'ensemble des soldats français rentre en France...

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Les soldats emprisonnés dans les stalags reçurent une nouvelle plaque, en plus de celle qu'ils portaient à leur poignet. Un nouveau matricule leur fut donné, certains la gardèrent près de 5 ans.

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En 1945, les camps allemands comptaient encore plus d'un million de prisonniers de guerre. Ci dessous, une carte de rapatriée datant de 1945.

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Les plaques de soldats français, commes les allemandes, peuvent se séparer en deux. Une que l'on laisse sur le corps du soldat, une autre pour pouvoir établir le tableau des pertes.

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Une médaille décernée aux prisonniers de guerre français.

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Voici une autre médaille décernée aux anciens prisonniers.

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Une déclaration de démobilisation à gauche et un ensemble de lettres d'un prisonnier expédié d'Allemagne.

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Des billets de camps. Il existait différentes coupures.