21/04/2013
La Résistance dans le val Autrans Méaudre à travers les pierres.
Le chamois des Alpes bondit ? Ce message fut il envoyé en juin 1944? Malgré cette petite polémique, il devient le symbole du maquis du Vercors. A Autrans, plus d'une vingtaine de tombes sont ainsi ornées avec cette plaque (Vercors avec le V de la victoire). On le retrouve également sur les stèles et petits monuments que l'on trouve aux bords des chemins et routes...implantés pour la plupart sur les sites où des maquisards ont trouvé la mort.
Hameau d'Echarlière, entre Autrans et le col de la Croix Perrin.
Jacquet Georges. Originaire de l’Albenc (Selon "Jasserand" dans la publication Le Vercors raconté par ceux qui l'ont vécu...., p 149) Membre du C5 avant le juin 1944 selon un decompte du C5, qui compte à cette date, 23 hommes selon Joseph La Picirella (Témoignages sur le Vercors,p 14) Sergent chef, il est l’adjoint d’Henri Cheynis dit Noël, le chef du C5. Sans doute blessé lui aussi lors des combats de la Croix Perrin, il est fusillé au lieu dit Echarlière sur la commune d'Autrans (En face du centre de la ville de Grenoble)
Cheynis Henri (Chef du camp C5 situé sur la commune de Méaudre de mars 1944 à sa mort le 21 juillet de la même année). Militaire de carrière selon Joseph Parsus, l’adjudant ou sous-lieutenant (selon les sources) Henri Cheynis appartient au génie militaire. Originaire de La Bâtie-Rolland, ou il est né le 19 septembre 1918, il entre au maquis de Malleval en octobre 1943. Le village de Malleval sert alors de base hivernale pour des anciens du 6ème BCA. Il échappe de peu à la mort lors de l’attaque du maquis le 29 janvier 1944 par les troupes allemandes. Entre sa fuite du village de Malleval et sa nomination à la mi mars comme chef du camp 5 (C5) basé sur la commune de Méaudre, il est un temps sous les ordres de Narcisse Geyer (Dit Thivollet) au sein du 11 ème cuirassier. Toujours selon Joseph Parsus, il est grièvement blessé à la cheville (une balle explosive au talon) lors des combats de la Croix Perrin au premier jour de l'attaque. Refusant de se faire évacuer par ses camarades, il meurt des suites de ses blessures. Selon d’autres sources, fait prisonnier avec deux autres camarades, il est achevé au lieu dit Echarlière sur la commune d’Autrans. Un autre maquisard, lui aussi ancien de Malleval, Vincent Penia, dit Loule, blessé également parviendra à sa cacher pendant 17 jours dans les environs. Selon Parnus, Loule a même reçu l’extrême onction par un religieux, l’abbé Vincent dit Pivoine (p 168). Il est enfin extrait de sa foret, le 7 août par le curée d’Autrans, le curé Léon Gavet (Où) et soigné (par qui ?)
Vincent Penia : Originaire de Grenoble, mobilisé en septembre 39, il servira au sein de l’armée jusqu’en août 40. Il entre au maquis de Malleval en novembre 43. Après l’attaque du maquis de Malleval, il retourne à la vie civile avant de rejoindre la compagnie Dufau (Bordenave) le 9 juin 1944, jour du bouclage et de la mobilisation générale du Vercors. Il décèdera le 25 janvier 52 des suites de ses blessures. (Joseph Parsus, opus cité, p 240) La montée de Loule au Vercors est confirmée par un article d’un ancien du C5 de Méaudre et cela le 9 juin (Revue des pionniers du Vercors, n°86, avril 1994, p 21). Son frère, "Yvon", lui avait après la tragédie de Malleval rejoint le C5 de Méaudre. Il sera tué en tentant de traverver l’Isère à la nage, le 3 août avec quatre autres compagnons d’infortune. Selon Joseph Parnus, Loule est blessé « la clavicule, au bras et à la paume de la main » le 21 juillet, au premier jour de l'attaque allemande.
Ferrafiat Pierre, 22 an , tué le 22 juillet 1944. Selon Marc Serratrice (Voir sa contribution à la bibliothèque du Parc du Vercors p 57), il est fait prisonnier le 21 avant d’être fusillé le lendemain. Capturé, il est conduit dans le village tout d’abord utilisé comme un bouclier humain par les soldats allemands. Il était membre du C5, la section de ce camp étant positionné sur le principal axe de progression des allemands en direction d’Autrans et de Méaudre, à savoir la route de la Croix Perrin.
Fillot-Legerot Roger, étudiant, 18 ans. Selon Joseph La Picirella (Témoignages sur le Vercors, p267), il fit parti des blessés et malades, les moins gravement atteint qui évacuent la grotte de la Luire le 22 juillet, cinq jours avant sa découverte et l’extermination des blessés. Fillot sera exécuté au même endroit qu’Hernik, lui aussi présent à la grotte de la Luire, car chargé d’évacuer les blessés de Valchevrière. Selon l’association des anciens du 11ème cuirassier, Fillot-Légerot fit bien parti de cette unité (http://11eme-cuirassiers-vercors.com/documents.php?sp=2) mais sans doute après le 6 juin, son nom n’apparaissant pas dans la liste de 389 noms établie par Jo La Picirella. (Liste non exhaustive car les noms d’Hernik et de Wilk, engagés dans les rangs FFI dès mars 1944 n’y apparaissent pas) Fillot était originaire de Villard de Lans. Son corps est ramené d’Autrans, le 7 septembre par une équipe d’urgence de Villard (Selon Paul Jansen, revue les Pionniers du Vercors, n°75, juin 1991)
Il n'est donc pas interdit de penser que Fillot et Hernik se connaissaient déjà. Un était originaire de Villard de Lans, l'autre fut pendant plusieurs années étudiant au lycée Cyprian Norwid implanté à l'hôtel du Parc dans la même commune. Il est également possible qu'ils aient cherché à fuir ensemble un territoire alors en pleine ratissage.
Zdzislaw Hernik dit Jimmy. (Pour l’orthographe du prénom, nous nous référons à celui retranscrit dans l’ouvrage consacré au lycéen polonais de Villard de Lans. (Des résistants polonais en Vercors, Association du lycée polonais Cyprian Norwid, PUG, 2011)
Né en Pologne dans les années 1920, il a 24 ans au moment de l’attaque générale du Vercors. Pourtant, Zdzislaw peut déjà être considéré comme vétéran car il participe au conflit sans doute dès 1939. Le 2 septembre 1939, la Pologne est envahie par plusieurs armées allemandes et est totalement occupée en trois semaines par l’Allemagne nazie, puis par l’URSS soviétique. Le gouvernement polonais part en exil et des milliers d’hommes parviennent à quitter leur patrie pour rejoindre la France alors en guerre où des unités de polonais sont reconstituées. Il fait ainsi parti de la brigade autonome de chasseurs de Podhale, « constituée en France, à Malestroit, conformément aux conventions interalliées du 4 janvier 1940 avec le gouvernement polonais en exil. (…). L'organisation est calquée sur le modèle français des brigades de chasseurs alpins. La brigade est équipée en totalité de matériel français payé sur les crédits déjà accordés à la Pologne avant les hostilités et elle comptera environ 5 000 soldats et officiers ».
On retrouvera ce jeune polonais en Norvège aux côtés de ses frères d’armes français. Il combat donc à Narvik, où le 6ème BCA auquel nous reviendrons s’illustre déjà, avant de regagner la France ou les allemands ont attaqué le 10 mai 1940 après de longs mois de drôle de guerre. Il est blessé à Dunkerque, sans doute au mois de mai avant que le « camp retranché » établit dans cette ville ne tombe la première semaine de juin aux mains de la Wehrmacht. Pour sa convalescence, il est envoyé dans un camp de de travail dans le centre de la France. Je me réfère ici toujours au travail de l’association du lycée polonais de Villard. Cet internement est sans doute une conséquence de la chute de la IIIème république et de l’instauration du régime de Vichy. Une des premières mesures du tandem Pétain Laval est de créer des camps pour les non nationaux. Il s’enfuit en Algérie, revient en France, s’y fait arrêter et est de nouveau interné dans un camp de travail. Il rejoint le lycéen Cyprian Norwid en 1941 (Voir également le portrait dressé de l’homme par son ami, Edward Renn, p 85 de l’ouvrage déjà cité)
Etudiant au lycée, cas unique d’une institution ce cette sorte dans l’Europe sous la botte allemande, il s’engage dans les rangs de la résistance dès mars 1944, bien avant la mobilisation générale décrétée en juillet 1944 par les autorités du Vercors. Il fait partie du 12ème BCA du commandant Philippe, basé dans les Coulmes. Il est ensuite affecté au sein d’une unité du 11ème cuirassier afin de construire et de protéger une piste au sud de Vassieux en Vercors. Il est alors sans doute sous les ordres de Pierre Haezebouk, le responsable des travaux. Cette piste commence à être aménagée au lendemain de l’arrivée de la mission Pacquebot, le 7 juillet 1944. Nous savons donc pas encore qu’elle fut sa vie entre son engagement au maquis en mars et juillet 1944.
Le 17 juillet, une partie des polonais, « requis », certains de force par les maquisards, rejoignent Hernik à Vassieux en Vercors. Ils font désormais partie avec d’autres du groupe du capitaine Hardy dit Haezebrouck (60 hommes selon la même source, p 99) chargé de la défense et de l’aménagement de la piste d’atterrissage de Vassieux en Vercors. Ils sont armés de quelques mitrailleuses lourdes (Notons au passage que 4 mitrailleuses lourdes Browning cal 12,70 furent enlevé de Vassieux pour la défense du PC de Saint Martin, quelques jours avant l’attaque (Selon Bernard Coliat, Vercors 1944, des GI’S dans le maquis p 147) ou elles ne furent pas d’une grande utilité. Auraient ils mieux armés, que la bataille pour Vassieux aurait été tout autre..car la plupart des étudiants polonais ne possèdent rien pour se défendre.
De ce fait, Hernik est l’un des rares présent à Vassieux à servir une mitrailleuse et le seul des polonais à se battre les armes à la main lors de l’attaque générale (Des résistants polonais en Vercors, Association du lycée polonais Cyprian Norwid, PUG, 2011 p 106). En effet, les 12 élèves du lycée polonais et les employés sont requis uniquement pour le seul aménagement du site susceptible d’accueillir les fameux renforts alliés. A leur arrivé donc à Vassieux ils ramassent les armes, rebouchent les trous et agrandissent la piste d’atterrissage. Trois jours plus tôt, le 14 juillet, dans le cadre de l’opération Cadillac, 36 forteresses volantes américaines ont parachuté et cela en pleine journée, plus de 800 contenaires d’armes sur le terrain Taille Crayon à Vassieux même. Cette opération exécutée en pleine journée n’est pas sans conséquence, l’aviation allemande, présente sur le terrain de Chabeuil (Drôme) intervenant promptement, bombardant le village et ses environs, rendant la récupération des armes difficiles en plein jour. Des maisons sont atteintes par les bombes et il y a des victimes tant la population civile qu’au sein des maquisards.
Rappelons que dans le cadre de l’opération « Montagnard » dans sa version réduit fortifié renforcé par des éléments extérieurs, la piste de Vassieux doit servir à accueillir des avions américains types Dakota…
Les polonais du lycée de Villard ne sont toujours pas armés lors de l’attaque générale du 21 juillet et cela n’est pas dû à une carence en armement…Les allemands, employant des commandos spéciaux arrivent à bord de planeurs DFS 230, arrivent par suivre à Vassieux le 21 au matin, certains utilisant la piste prévue pour les alliées.
Une grande partie des polonais de Vassieux sont tués le jour même. Un rescapé de l’attaque du Vercors, un lycéen du nom d’Edward Renn, qui se cache dans une cavité dans le village même, parvient à s’enfuir et retrouve le 23 Jimmy Hernik à la grotte de la Luire. Un peu plus tôt dans la journée, un autre polonais l’a vu à Saint Martin en Vercors. (Le Vercors racontés par ceux qui l’ont vécu, p 108) Refusant de se joindre aux polonais rescapés, il préfère rejoindre Valchevrière, (Qui tombe le jour même) ou les allemands sont en train de percer les lignes françaises afin de faire la jonction avec les éléments aéroportés de Vassieux. A Valchevrière, Hernik s’improvise sans doute brancardier car il transporte des blessés des combats à la grotte de la Luire, nouveau hôpital du maquis depuis son déplacement avorté sur Die quelques jours plutôt. Il est donc vu à la grotte le 23. Il a du faire l’allée retour dans la journée, la défense de la compagnie Chabal étant débordé (Chabal tué) ce même jour.
Des blessés de Valchevrière sont bien transportés jusqu’à la grotte de la Luire, Ainsi, Auguste Mulheim du C1, un camp implanté à Plénouze, sur la commune d’Autrans, blessé gravement en avant du hameau, est mort des suites de ses blessures à la grotte de la Luire selon Joseph La Picirella. (opus cité, p 284).
Que fait-il ensuite, le 23 au soir ?
Le détachement d’Hernik, le capitaine Hardy dit Haezebrouck ayant été tué le premier jour de l’attaque de Vassieux est dissout le 25 juillet. Trois jours plutôt, le docteur Ganimède, l’un des trois médecins de la grotte de la Luire, avait demandé aux blessés légers et aux malades capables de se mouvoir de quitter la grotte. Parmi la liste des blessés ou malades de l’hôpital du maquis figure le nom de Roger Fillot.
On sait également, grâce à un décompte effectué par Joseph La Picirella dans son ouvrage Témoignages sur le Vercors, que Roger Fillot, exécuté au même endroit qu’Hernik, a été l’un des patients soignés à la Grotte de Luire. Malade ou blessé légèrement, il figure parmi les maquisards que le docteur Ganimède convainc de quitter la grotte, quelques jours avant sa découverte par les allemands
Quelques jours plus tard, Henrik est fusillé à Autrans en compagnie de Roger Fillot. Ont-ils quitté la grotte ensemble ? Je ne pense pas que cela soit une coïncidence. De plus, Fillot était originaire de Villard de Lans, village d’adoption depuis 1941 d’Hernik.
Selon l’ouvrage de l’association Mémoire du lycée polonais Cyprian Norwid, il est tué à Autrans le 29, tué avec un villardien et un autranais. (op cité par 115). Pour Max Semperre, il semble qu’il est vécu à une époque à Rencurel, village ou Gilbert Joseph le croise en effet en compagnie du commandant Philippe et dresse de lui un portrait peu flatteur.
Gilbert Joseph assiste peut être même à leurs exécutions, affirmant avoir, assisté impuissant, à la lisière de la forêt à l’exécution de deux résistants (En fait trois maquisards ont été tué au lieu-dit Les Eperousses, mais il n’est pas impossible que l’auteur commette ici une erreur, ou que les exécutions n’est pas eu lieu en même temps) (Gilbert Joseph opus cité p 254) Il situe cette exécution quelques jours avant la tentative de certains maquisards du C5, descendant dans la vallée par le pas du mortier de traverser l’Isère. Rencontrant ces maquisards, lors d’une patrouille, l’auteur affirme que certains trouveront la mort en se noyant. Or, nous savons de sources concordantes que le chef du C5, Hyacinthe Penia, trouve la mort en ce noyant le 3 août avec d’autres camarades de ce camp. Donc l’exécution ayant lieu le 29, cette déduction est à la fois viable dans l’espace et dans le temps.
On peut donc présumer qu’Hernik a du rester parmi le personnel de la grotte de la Luire entre le 23 et le 25. Le 26, son détachement étant officiellement dissout (Comment l’apprend t-il ?), il décide donc peut être de quitter la grotte avec Fillot. Il est possible qu’il le retrouve au cours de sa fuite.
Pour aller où ? Cherchent-ils à quitter le Vercors. Le site des Eperousses se situe à la sortie nord d’Autrans En poursuivant plus au nord, c’est Gève, puis le pas de la clé. Ensuite, c’est une descente vers Montaud, commune situé au pied nord du Vercors….Cherchaient t-ils à fuir le Vercors pour la plaine. Le lieu de leur exécution coincide t-il avec le lieu de leur arrestation. Que de questions en suspend et qui ne trouveront peut-être pas de réponses...
On peut même spéculer sur la grotte de la Luire, ou des polonais se croisent. Les membres du lycée polonais de Villard de Lans d’un côté et quatre polonais, sous uniformes allemands. S’agit-il pour ces derniers de volkdeutsch ? , d’enrôlés de forces dans l’armée allemande.
Leurs noms : Felix Dombrowski (séminariste, parle le français, p 302 GM), Kruzel, Malachowski et Veronecki, capturés au combat de Montclus dans les hautes alpes en juin 1944.
Méaudre, le 3 août 1944, deux maquisards tentent de se glisser par les champs de blés pour quitter la forêt où ils sont cachés depuis près de 10 jours. Ils sont capturés. Louis Sylvestre est fusillé au hameau des Griats tandis que son compagnon, Pierre Rochas, est fusillé cours Berriat, le 14 août 1944. Selon l’ouvrage d’Albert Oriol Maloire (Les Pierres de la mémoire, 1993, 271 p), les deux maquisards sont sortis du bois, afin de regagner une ferme car Louis Sylvestre est malade et voulait se faire soigner (photos des résistants, p 146 et 147). Ils appartenaient bien tous deux à la section Buisson de la compagnie Philippe. Sans doute exécuté au cours de son transfert. A-t-il tenté de s’évader ? Ou a-t-il été tué car malade ? Capturé le 3 fusillé le 6 août (Source : Paul et Suzanne Silvestre, Chronique des maquis de l’Isère 1943-1944, p 321)
Les tranchants, 14 août 1944. Paul Barnier , fils du couple tenant l'hôtel du même nom (Aujourd'hui hôtel de la Poste), membre du C5 selon la liste établit par Joseph La Picirella, est blessé alors que son camarade Trouillet Francisque est tué. Paul parvient néanmoins, à rejoindre la famille de sa fiancée, en dehors du Vercors, à Chatte, près de Saint Marcellin. Il s'agit sans doute du dernier tué sur la plateau...Cette patrouille est sans doute envoyée dans le val Autrans Méaudre, après l'attaque meurtrière conduite par un groupe de maquisards sur la route reliant Lans en Vercors à Saint Nizier (plusieurs morts dans les rangs de l'armée allemande contre un seul blessé dans celui du maquis). En effet, le gros des effectifs de l'armée allemande s'était retiré quelques jours plutôt de cette zone.
Celle de Francisque Trouillet, toujours au cimetière d'Autrans avec la fameux chamois. Comme déjà souligné, il semble que le jeune Francisque soit l'une des dernières victimes connues du massif. Le même jour, le 14 août 1944, 20 jeunes des quatre montagnes, dont deux de Méaudre (Pierre Rochas et Marius Repellin) et un d'Autrans (Pierre Salvi) sont exécutés à Grenoble. La plupart des autres jeunes hommes raflés sont eux envoyés en Allemagne.
Walperschvyler Paul ou Walperswiller (Joseph la Picirella p 325). Il fit parti des blessés de la grotte de la Luire, les plus gravement atteint, car achevés à quelques dizaines de mètres de la grotte. après que les troupes allemandes aient séparé ces derniers en deux groupes. Selon les pionniers du Vercors, il fit parti du troisième groupe civil constitué à Méaudre en novembre 43 sur la commune de Méaudre. Il est enterré à la nécropole de Saint Nizier et avait atteint le grade de caporal au sein des unités militaires reconstituées dans le Vercors. Son corps est découvert dans un charnier, et exhumé le 12 septembre 1944 avec l’aide d’allemands prisonniers selon Paul Jansen (Revue les Pionniers du Vercors, n°75, juin 91). Il a sans doute été blessé à Saint Nizier lors des combats des 13 et 15 juin 1944.
J'ai trouvé peu d'informations concernant Pereto Marcel. Selon Joseph la Picirella, cet ouvrier mécanicien aurait été tué 3 mai 44 (Opus cité p 121), dans un accident, sans que l'auteur n'apporte de précisions.
Victor Piscicchio, 19 ans, teinturier de profession, aurait été tué le 26 juillet 1944 à Méaudre (Selon Joseph La Picirella, Témoignages sur le Vercors, p 283). Cette stèle se trouve légèrement à gauche du premier télésiège de la station de Méaudre.
Une tombe dont les incriptions se sont effacées avec le temps. Le chamois indique qu'au moins un des membres de cette famille a contribué à la Résistance.
Les pionniers de la Résistance à Méaudre
Rochas Marcel dit Tiotio (1899-1972). Lui aussi pionnier de la Résistance dans sa commune, il tient à cette époque l'hotel de la Poste avec ses soeurs, Lucie et Germaine, hôtel qui accueille dans sa cuisine des réunions importantes tenues par des figures du massif. Le 25 janvier 1944 se tient la réunion connue sous le nom de code de Monaco », à Méaudre, où 9 représentants des mouvements de résistance sont présents. Pierre Falureau dit Pel, défend la thèse de la « guérilla immédiate » « Il faut, dit-il, frapper l’ennemi sans trêve ni répit, en tous lieux et en toutes circonstances » On lui rétorque qu’une telle action engendrera « des représailles allemandes contre les populations civiles terribles », ce qui aurait pour conséquence de désolidariser les populations de la Résistance. Pour expliquer le nom choisi, Monaco, certains ont considéré que Chavant régnait à l'époque sur une sorte de principauté, un îlot de relative sécurité en terre occupée comme celle de la famille Grimaldi. D'autres ont argués que des bierres à la grenadine furent tout simplement servies lors de cette réunion....
Sont présents ainsi à cette réunion:
Léon Chevallet dit Benoit pour le movement Front National, émanation du PCF clandestin. En cet hiver 1944, ce représentant de premier plan vit caché dans une ferme à Méaudre, celle de la famille Durand Poudret. Il y vécut ainsi de décembre 1943 à mars 1944 (Source : Pionniers du Vercors, p 14, n°76, septembre 93). Selon cette contribution, on y apprend que Chavant, le chef civil du Vercors s’y rend souvent, logeant à l’hotel de poste chez Titio. Voici la liste des autres présents à cette réunion : Pierre Flaureau dit Pel pour le PCF, Albert Seguin de Reynies pour l’AS, Eugène Chavant dit Clément pour FT, Eugène Samuel dit Jacques pour FT, André Sibellas dit Martin pour Libération, Alphonse Manhaudier pour Combat, Alain Le Ray dit Rouvier ou Bastide pour l’organisation militaire du Vercors, Jean Lécutiez pour le NAP.
La ferme de la famille Durand-Poudret à Méaudre. Deux de ses fils (Famille de 12 enfants) furent arrêtés fin juillet 1944 dont Désiré (Rencontre avec ce dernier) qui fut ensuite envoyé travailler en Allemagne avec de nombreux autres jeunes hommes (De 17 à 30 ans) du Vercors. Sa soeur, Marie-Louise, secrétaire de mairie, secondée par Valentine Repellin, fabrique de faux papiers pour les maquisards. Pour cela, elle utilise les identités de personnes récemment décédées sur la commune afin de rendre ces derniers plus crédibles en cas de contrôle. Marie Louise se mariera après guerre avec Georges Buisson. Elle aide d'ailleurs ce dernier lors de l'accueil début 1943, à la cabane du cru (Au dessus du hameau des Eymes à Méaudre) des premiers réfractaires (Non au STO mais au service de la Relève, instauré en juin 1942 par le gouvernement de Vichy)
Vincent-Martin Léon. (1912-2003). Le boulanger de Méaudre (A ne pas confondre avec un homonyme, le docteur Léon Martin, ancien maire de Grenoble qui fit la jonction entre les initiatives de Villard de Lans et l’équipe de Pupin à Grenoble) est l'un des pionniers de la résistance dans son village avec Georges Buisson et Marcel Rochas. Il est également le ravitailleur du C5 pour le pain, le beurre et le fromage alors que ce camp de maquisards se trouve sur les hauteurs, à l'ouest de la commune, près du col de Pertuizon au lieu dit Gros Martel. (Revue des pionniers du Vercors, n°86, avril 1994). Une anecdote : Léon Vincent Martin installait un grand drap blanc, dans la cour derrière sa boulangerie, visible des hauteurs, afin de prévenir les maquisards d'un danger potentiel.
Buisson Georges (1908-1982), est négociant en bestiaux de profession. Lui aussi est l'un des pionniers de la Résistance dans sa commune. Membre de la compagnie civile de Méaudre, il deviendra chef de section à la compagnie Philippe (24ème BCA) lors de la mobilisation générale du Vercors. Contraint de se cacher aavec ses hommes après l'attaque générale du massif le 21 juillet 1944, il restera quelques jours sur les hauteurs à l'ouest d'Autrans avant de se déplacer un peu plus aud, au dessus de la ferme Durant Poudret.
La section de Méaudre conduite par Georges Buisson, est ainsi au pas de Montbrand le 21 juillet au soir (Paul et Suzanne Silvestre, Chronique des maquis de l’Isère 1943-1944, p 320). Ils y restent les 22 et 23 juillet où ils se heurtent à une patrouille allemande
Après avoir passé quelques jours sur le secteur du Pas de la clé, ils décident de revenir sur Méaudre. Ils parviennent, à travers bois, le 31 juillet, au niveau du hameau de la truite (Paul et Suzanne Silvestre, Chronique des maquis de l’Isère 1943-1944, p 321) Ils y établissent un contact avec la ferme Durant-Poudret (Qui a déjà ravitaillé le maquis par le passé). Ils demeurent au- dessus du bois, au lieu-dit les clapiers jusqu’au 10 août « n’y souffrant pas de la soif car ils en connaissent les sources (Cf, ils habitent la commune), demeurant couchés jusqu’à midi pour économiser un repas, guettant le village du sommet d’un sapin » « Le soir, ils trouvent un peu de ravitaillement déposé à la corne du bois amené en catimini par les jeunes filles de la ferme dans un landau de bébé. Ces maquisards ont donc de nombreux avantages dans cette période où ils sont devenus des gibiers en puissance contrairement à de nombreux autres montés au Vercors à la suite du débarquement de Normandie. Ils connaissant le secteur, les sources d’eau et ont des liens avec la population locale.
Les maquisards sortiront du bois, à partir du 10 août et reprendront leur activité dans les champs sans être inquités à cette date. Ce ne fut pas le cas pour deux membres de cette section, Louis Silvestre et Marcel Rochas. Georges Buisson se mariera apr_s guerre avec Marie Louise Durant Poudret après l’avoir fréquenté avant les évènements du Vercors.
Autrans
Bernard Justin : Tué le 23 juillet 44 à l’âge de 22 ans au pas de la Ville (Des combats au souvenir, Lieux de Résistance et Mémoire-Isère et Vercors, photo de la plaque, p 84 (Pas de la posterle selon La Picirella (P 281 et 283). Il fit parti des quelques dizaines de maquisards chargés de la protection des pas, réputés infranchissables et donc peu défendus . Il était peut être membre de la compagnie Adrien/Villard, 12ème bataillon C.A du commandant Philippe, acheminé à la rescousse des pas le 21 juillet lors de l’attaque générale. Il trouve la mort en compagnie notamment de romanais. Quelques dizaines par Pas, ils subirent le gros de l'attaque allemande. En effet, ils firent face aux troupes du Kampfgrupp Schwehr, le plus important en effectifs des quatre groupes de combats employés dans le Vercors.
Selon le livre de Peter Lieb, Vercors 1944, Resistance in the French Alps, (p 59), douze maquisards ont perdu la vie au Pas de la Ville et au Pas de Berrièves. Ces derniers constituent les derniers passages a tombé aux mains des troupes de montagne allemandes. Le Pas de la ville tombe en effet le 22 tandis que celui de Berrièves est l'objet de durs combats.
Au total, près de 50 maquisards ont été tué lors de la bataille des Pas alors qu'ils était au départ uniquement 150 chargés de leurs protections (Effectifs renforcés après le prélèvement d'une compagnie au au sein du 14ème BCA). En face, l'ennemi déployait entre 1200 et 1500 hommes ce qui donne un ratio de 8 ou 10 contre 1.
De plus, le commandement du Vercors, persuadé à tort que les allemands n'attaqueraient pas à l'est, ne donna pas d'ordre pour construire de modestes fortifications sur les Pas. "Cette négligeance se revéla fatale", Peter Lieb (opus cité, p 51)
Le Lieutenand Ruettard (surnommé Tojo selon l’auteur de la revue des pionniers du Vercors, p 21, n°86), est tué le 9 mars 1944 avec son adjoint Marcel Bilk dit Dupuy chef du C5 et les volontaires Fierindo Priant (Fils) et Marc Broyer (Marco).
Ruettard Jean-Marie est né le 23 décembre 1913 à Lyon (Rhône), était marié et père d'un enfant, avait choisi lui aussi la carrière militaire. Après avoir suivi le peloton des élèves caporaux à Chambéry, il reçoit sa première affectation à Lanslebourg, au 153éme R I A. En 1938 il séjourne a St Maixent. En 1939, avec son régiment, il est sur la ligne Maginot. Après différents séjours à Modane en 1941 et à Autrans, il devient le chef de la 2ème SES au 153ème RIA basée à Autrans. Il fit partie ainsi des rares officiers de carrière à passer à la résistance.
Selon Joseph La Picirella dans son ouvrage Témoignages sur le Vercors, ils sont tués à Beauregard-Barret au cours d’une mission ayant pour objectif Valence (p 93). Ils sont fusillés à Beauregard Baret (Le Vercors racontés par ceux qui l'ont vécu, p 150, témoignage de Jasserand) Selon une autre source les chasseurs de Ruettard tentent, au niveau de Pont en Royans de freiner la progression d’une colonne allemande pénétrant dans le Vercors. Ils se replient ensuite vers l’est, en direction de Choranche. Là, ils tentent encore de freiner les allemands mais sont contournés et faits prisonniers. Torturés par les allemands pour connaître les dépots d’armes du maquis, ils sont ensuite fusillés et leurs corps sont pendus au parapet du pont au lieu dit dit pont du Martinet.
Selon l’association des anciens du 11ème cuirassier, le 8 mars, les 2 chefs de groupe (Ruettard et Dupuys) décident de retourner aux camps pour récupérer des affaires et faire disparaître toutes les traces de leur passage dans les locaux où ils se trouvent afin de protéger les populations civiles. (CF sitehttp://11eme-cuirassiers-vercors.com). En effet les camps de la zone nord se sont déplacés en plaine de craintre d'une incursion de la milice. Ils sont accompagnés de leur chauffeur et d'un autre homme du C5. Partis par Vinay, ils tombent sur une colonne Allemande qui a établi un barrage à Pont-en-Royans. Alors qu'ils tentent, au culot de discuter en présentant leurs "papiers", un soldat allemand découvre un pistolet caché dans leur véhicule. Ils sont immédiatement arrêtés, interrogés de façon musclée, et torturés (d'après un témoignage, dans les locaux de la gendarmerie de Pont en Royans, mais ça n'est pas sur, les pages du registre de la gendarmerie ayant été arrachées en août 44...)
Lorsque la colonne repart vers Romans, elle les emmène prisonniers, liés 2 par 2 avec du fil de fer. A une vingtaine de kilomètres plus loin (quartier des Combes, à Beauregard Baret) à quelques dizaines de mètres de la nationale, ils sont fusillés, et leurs corps traînés contre une grange ou ils seront retrouvés le lendemain matin.La gendarmerie de St-Nazaire en Royans prévenue, procède aux constats et formalités d'usage, et réquisitionne un transporteur pour emmener les corps au cimetière de Romans, ou ils seront enterrés, la municipalité de Beauregard Baret devant prendre à sa charge les frais occasionnés par les obsèques. Les cadavres seront photographiés, afin d'être identifiés plus tard, par jugement du Tribunal de Valence.
Salliquet André : Jeune du village, tué sur la place du village à Autrans le 21 juillet au soir.
Salvi Pierre (1922-1944). Il est fusillé à Grenoble, sur le cours Berriat, 20 août 1944. Il fit parti du groupe des 20 vingt jeunes hommes pris par les allemands dans des villages des quatres montagnes (Autrans : 1, Méaudre : 2 et Villard de Lans : 17) et qui périrent sous les balles allemandes. Selon Edouard Masson, ancien résistant et ancien président de l’association des pionniers du Vercors, (Le Vercors, par ceux qui l'on vécu p 305), les otages sont le 7 août 1944 à la prison de Bonne à Grenoble. Ils sont exécutés au lendemain de la mort d'un soldat allemand, tué à Grenoble.
Sanlaville Antoine (1920-1944,)Tué à Malleval, le 29 juillet 1944 (Voir le livre de Reymond Tonneau, un romanais monté au maquis en juin 1944) en compagnie d’autres maquisards cherchant à fuir le Vercors. La plupart de ses compagnons, sont des romanais. (Un autre, Gervasoni, est de Villards de Lans) Un, Reymond Tonneau, parviendra à survivre après avoir été blessé et traqué pendant plusieurs jours. Avant que le groupe cherchant à regagner la pleine, se scinde, notons, la présence d’un certain Saraillon, qui serait un milicien infiltré. Les romanais, Joseph Cheval (17 ans), Andréa Edmond (17 ans), Camille Lacour ( 17 ans) et MaximeMayet (35 ans) , membres du 12ème BCA, sont présents à Vassieux lors de l’attaque du village par les planeurs allemands (S / BC, p 143). Ils croisent d’ailleurs le commando US. Selon Reymond Tonneau (p 126) Antoine Sanlaville, membre du 12ème BCA (reconstitué officiellement le 13 juillet 44) acceuille son groupe venu de la région romanaise en juin. Selon l’auteur, il aurait quitté les chantiers de jeunesse d’Autrans (Groupement 11) pour rejoindre le maquis. Il fait partie de l’équipe civile d’Autrans appartenant à la résistance Vercors.
Les Pionniers de la Résistance à Méaudre.
Tombe du docteur Chauve.
F/O G.D.Carroll, Sgt P.T.Thompson, P/O A.E.Reid RCAF, F/S J.A.Taylor RCAF, Sgt R.D.Clement, Sgt G.S.Woodrow, Sgt K.W.Radford.
Le Halifax, codé NF-O, serial LL-114, appartenant au 113rd Squadron de la Royal Air Force, au cours de la nuit du 7 au 8 Février 1944, pris dans une tempête de neige et par un épais brouillard, percute la montagne dans le Massif du Vercors, à la hauteur du Pas Brochier entre le Bec de l’Orient et le Pas de la Clé, au nord d’Autrans, lors d’une mission de parachutage à la Résistance. Ce sont des maquisards qui découvrirent la tragédie cinq jours plus tard. L’appareil ayant explosé, impossible de dégager les corps qui sont rapidement ensevelis sous la neige. Ce n’est qu’en avril, que sept corps sont récupérés et identifiés, puis camouflés au fond d’une crevasse dans le rocher. Les aviateurs alliés seront enterrés au cimetière d’Autrans, à la libération, le 22 août 1944.
Le panneau implanté à proximité du site du crash, à côté du monument érigé à la mémoire des membres de l'équipage arrive en quelques lignes à présenter plusieurs erreurs. (Modèle de l'avion, circonstance de la découverte de ce dernier par les maquisards du C3 de Gève...
Par contre, nous pouvons toujours y trouver des restes de munitions. Au regard de la quantité et de la variété de ces dernières, on peut légitimement supposé que l'avion devait parachuter des armes, des grenades (morceaux encore extraits cet été) à un maquis.
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