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07/01/2010

Quelle Europe?

Herman Van Rompuy est désormais le nouveau président de l'Union Européenne. Pardon du conseil européen. Pardon encore, mais je croyais que c'était l'Espagne qui assurait cette fonction pour six mois à partir du 1er janvier...

Revenons pour l'instant à notre ancien premier ministre belge, figure tellement effacée et méconnue dans notre paysage politique qu'elle a été choisi sagement pour devenir le représentant officiel et la figure emblématique de l'Europe politique nouvelle, née du Traité de Lisbonne. Il sera assisté dans sa tache par une nouvelle représentante chargée de la politique extérieure de l'UE, à savoir la britannique Catherine Ashton, baronne de son état. A ce stade, on arrive à peu près à suivre les réformes institutionnelles introduites par le Traité de Lisbonne, notamment la nomination pour de 2 ans et demi avec mandat renouvelable une fois, d'un président du conseil européen par l'ensemble des chefs d'état et de gouvernements membres de l'UE. Ce que l'on comprend moins bien, c'est le rôle désormais tenu par le pays président le Conseil européen pour 6 mois. Depuis le 1erjanvier, c'est à l'Espagne de José Luis Rodriguez Zapatero qu'incombe ce rôle comme nous l'avons déjà souligné.

Pour le commun de mortels, auquel j'appartiens, la diarchie ou présidence bicéphale ainsi constitué est déjà fort complexe pour comprendre, le niveau et l'étendue des pouvoirs de chacun. Et c'est sans compter sur José Manuel  Barosso, notre président de la commission européenne, autre figure de l'exécutif européen. Là faut-il parler désormais de triarchie ou d'anarchie dans les prérogatives respectives de chacun des acteur nommés.  

Les modifications du mode de fonctionnement de l'UE ne permettent toujours de répondre à des aspirations de nombre de concitoyens, notamment en terme de politique sociale et d'harmonisation fiscale. Le référendum d'initiative populaire, nécessitant 1 millions de signatures d'européens, vendu comme une avancée démocratique par une Europe soucieuse des attentes de nos concitoyens et se voulant plus proche de ces derniers, est conditionné au bon vouloir de la commission européenne qui peut valider...ou non une telle démarche.

D'autres questions restent en suspend notamment en ce qui concerne l'élargissement de l'Union Européenne envers d'autres pays européens (Albanie, Serbie, Croatie, Bosnie Herzégovine, Kosovo, Macédoine, Ukraine, Biélorussie,..............Norvège, Islande, Suisse). La Turquie reste encore un lourd dossier malgré les véritables progrès enregistrés sous l'ère Erdogan et contribue au débat sur les frontières de l'Union Européenne. Sont elles physiques, humaines, culturelles, religieuses ? Pour ma part, je tent à incliner pour une entrée d'une Turquie démocratique et respectueuse de sa minorité kurde dans l'Union Européenne. Le « partenariat stratégique » vendu par certains hommes politiques pour complaire à leurs opinions publiques risque d'entraîner ce pays vers ces turpitudes passés au lieu de l'ancrer dans un espace porteur de valeurs fortes.

Et notre Défense commune dans tout cela. En réintégrant la France dans le commandant intégré de l'OTAN, dont notre pays était sortie en 1966 par volonté du général, le président Sarkozy a torpillé tout espoir de voir naître un jour une véritable force européenne de défense. Nain diplomatique, nous restons sous étroite emprise américaine sur ce dossier.

Et puis il y a tous les autres sujets, de l'harmonisation fiscale à la mise en place d'une vraie politique sociale européenne.

Je reste persuadé que le règlement intérieur de la maison Europe aurait du être établi avant l'élargissement massif de 2004 à 10 pays issus en grande partie de l'ancien glacis soviétique. Mais on ne pas revenir sur le passé et le Traité de Lisbonne montre bien à sa manière que le Plan B ou Plan Bis qui n'était pas censé exister après le rejet massif du Traité Constitutionnel européen en mai 2005 par le peuple français a bien pu voir le jour. Au prix, certes, d'une confiscation d'un débat politique et démocratique, le traité ayant été adopté par le Parlement réunis en Congrès et non par le peuple.

Commentaires

L'Europe est une construction souhaitée par les puissances économiques dont les intérêts sont les seuls à présider au devenir des peuples. Cela passe par la confiscation du pouvoir que le peuple a gagné par les révolutions.

Les peuples de plusieurs pays se sont prononcés contre le développement antidémocratique de la structure Europe (France, Pays-Bas, Suède .. d'autres auraient suivi si les puissants n'avaient pas décidé de ne finalement pas consulter les citoyens). Mais ils n'ont pas été écoutés .. On peut, pour s'en assurer, constater que les pays s'étant exprimés par voie référendaire et ayant refusé la construction proposée se sont finalement vu ralliés au projet de construction européenne par voie parlementaire. Là où les peuples refusent .. leurs élus acceptent.

En sommes, les puissants auraient aimé construire avec l'accord des peuples car cela leur aurait donné une certaine légitimité .. mais si les peuples ne votent pas dans le bon sens (le sens qui intéressent les puissants), on ignore tout simplement leur vote et on fait sans eux.

La structure qui est mise en place en Europe vise à priver les peuples du peu de pouvoir que leur conférait la "démocratie" (je mets démocratie entre guillemets car il s'agit déjà d'un abus de langage).
Aujourd'hui, les peuples se retrouvent à élire des présidents et des députés dont le seul pouvoir est de nous dire qu'il ne peuvent rien faire parce que c'est l'europe qui décide (mais votez pour nous quand même).

Les puissances économiques voulaient que leurs capitaux circulent aisément et qu'il soit facile pour elles de faire du business. Nos politiques leur ont offert l'Euro.
Les peuples voulaient que leur conditions de vie s'améliore. Nos politiques leur donnent du dumping sociale et le nivellement par le bas.

Mais le pire de tout reste le fait que l'Europe est ouvertement construite dans l'intérêt des puissants.
Derrière l'article 123 du traité de lisbonne se cache la même ignominie que derrière l'article 104 du traité de Maastricht: l'abandon, au profit de sociétés privés, du mécanisme de création monétaire.
Ce qui constitue la condamnation implicite des états à voir leur dette augmenter irrémédiablement et la condamnation des citoyens à s'entretuer pour pouvoir survivre (on appelle aussi cela la sacro-sainte concurrence).

Une telle mascarade ne peut être que le fait d'une bande d'incompétent incapable de percevoir l'horreur dans laquelle ils nous plongent.
Ou d'une bande de personnes aussi bien informées qu'intéressées financièrement à ce détournement.

Les tergiversations institutionnelles qu'on nous agite médiatiquement ne sont que des leurres. Comme tous les effets de prestidigitations, il faut détourner l'attention du publique pour l'éloigner de là où se trame la supercherie.
Nous ne sommes ni conviés à nous exprimés, ni écoutés .. alors ...

Personnellement, j'ai voté OUI au référendum pour la constitution européenne (en n'aimant pas du tout le texte). J'étais complètement manipulé par la culpabilisation médiatique qu'on nous préparait. Je ne me suis rendu compte que plus tard de la supercherie. Aujourd'hui que le plan B dont parlait Fabius est en route, on se rend compte que les peuples sont littéralement ignorés et que la construction du nouvel ordre mondial se fera sans les peuples et contre les citoyens.

Écrit par : JiBé | 10/01/2010

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