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12/02/2010

24 heures qui font/fondent un monde.

25-regard-sur-le-monde-70-x-90-cm-n.jpgNon, il ne s'agit de faire une revue de presse classique reprenant les principales informations de la journée mais seulement de souligner quelques faits souvent passés sous silence sur les principaux médias nationaux.

Ainsi l'Afghanistan enregistre presque ses premiers progrès : Hier matin à Bruxelles, un porte-parole de l'OTAN a expliqué que les talibans présents dans la ville Marjah (Sud du pays) avaient le choix entre se rendre, partir ou combattre. Ils seraient "bien avisés de prendre les options un ou deux", s'est cru obligé de souligner James Appathurai. Ah l'art de la guerre, conseiller à ses ennemis de quitter le champ d'action...afin de mieux migrer vers une autre zone. La nouvelle stratégie des Etats-Unis et de l'OTAN en Afghanistan a vraiment toutes les chances de réussir. Toujours en Afghanistan, on apprenait également aujourd'hui que les cultures d'opium dans ce pays devraient rester stables en 2010, après deux années de baisse significative. Ce matin notre premier ministre François Fillon, arrivait à Kaboul pour sa première visite en Afghanistan, une visite surprise bien sûr pour pallier à toute attaque hypothétique des talibans, où il a assuré que "la France resterait le temps qu'il faudra pour assurer la stabilité" du pays. Déjà plus de 8 ans de présence, "le temps qu'il faudra" est une nouvelle unité de mesure qui se compte sans doute en décennie.

Un peu de realpolitik : La cour d'appel de Tunis a prolongé aujourd'hui la peine de prison du journaliste d'opposition Zouhair Makhlouf, reportant ainsi sa libération au 19 février. Il a déjà passé quatre mois en détention...mais puisqu'on vous dit le président Ben Ali est le dernier rempart entre nous et les islamistes ! Alors un journaliste de plus ou de moins en prison...on va quand même pas se priver de vacances dans l'un des hôtels du groupe Accor, fort présent en Tunisie.

Qu'est ce que le train-train ou la routine ? : Un kamikaze a lancé sa voiture chargée d'explosifs contre une patrouille de police dans la région de Khyber au Pakistan, à la frontière afghane, faisant six morts "Ils effectuaient une patrouille de routine lorsqu'un kamikaze les a percutés avec sa voiture, les tuant tous les six". La routine, quoi, dans ce pays quotidiennement endeuillé par des attaques commis par des fous de dieu.

Les dangers d'une visite : Le pape Benoît XVI effectuera une visite de deux jours à Malte, les 17 et 18 avril, durant laquelle il rencontrera le président maltais, des évêques et des jeunes, a annoncé mercredi le Vatican. Espérons que sa sainteté saura tenir sa langue lors du voyage. Le dernier en Afrique l'avait amener à tenir des propos quelque peu maladroit sur le préservatif et le Sida.

Et puis un poil d'économie : L'année 2009 laisse un goût amer au pays du chocolat. Pour la première fois depuis six ans, les fabricants suisses ont vu leur ventes reculer, avec une baisse de 5,9% des quantités vendues et une chute de 6,4% du chiffres d'affaires. Ah depuis que Carla surveille la ligne de son « chouchou »... Bah, la Suisse compte d'autres secteurs..

31/01/2010

Sur la scène française

Biz.Clearstream.jpgAprès sa relaxe prononcée par la justice dans la ténébreuse affaire Clearstream, au grand dam de l'Elysée pour qui cette décision constitue un véritable soufflet, notre ancien premier ministre, avec son lyrisme habituel se pose désormais en victime d'une cabale montée contre lui par l'actuel locataire de l'hôtel situé au 55 rue du Faubourg Saint Honoré à Paris. Sur la scène politique française, les prestations de Dominique de Villepin, toujours pleine de panaches comme hier devant le conseil de sécurité des Nations Unies en plein conflit diplomatique sur le dossier irakien n'ont guère d'échos auprès des électeurs. Seul un carré de députés (Hervé Mariton, George Tron, Jean Pierre Legrand..) lui restent fidèles et l'affirmation lancée par l'un d'entre eux que les clubs Villepin, lancés par l'ancienne secrétaire d'Etat à l'Outre Mer, Brigitte Girardin, pourraient à terme se transformer en véritable parti politique capable de fédérer sous un nom, près de 100 000 personnes, relève du grotesque.

Invité, depuis la décision de justice, par tous les médias nationaux, Dominique de Villepin, dans son rôle de metteur en scène, place le public devant une représentation parfaitement calibrée. L'homme, s'affirmant hier serein en pleine tempête, est aujourd'hui un homme qui affirme vouloir « tourner la page », positionnement presque biblique en affirmant ne pas vouloir répondre aux attaques supposés des cerbères du pouvoir. Quel belle image en effet que celle d'un homme, se présentant comme une victime de la haine et de l'acharnement d'un autre et qui pourtant tend l'autre joue au nom de l'unité et du rassemblement. Une larme coule sur ma joue au moment ou j'écris ces quelques lignes. Lui, le poète, l'homme de lettres, traîné dans la boue depuis des années face au Goliath (sic) de l'Elysée.

Il faut dire que l"indépendance de la justice en France en souvent remise en question, parfois à juste titre notamment dans les affaires impliquants de grands noms du paysage politique, et que le statut du président de la République pose probème, pouvant être à la fois partie civile mais non justiciable comme le commun des mortels. Les sorties du procureur général, Jean Claude Martin sur Europe 1, radio appartenant à la famille Lagardère en constituent un autre.

Jamais élu au suffrage universel par des électeurs auxquels il propose aujourd'hui une alternative politique en prônant le rassemblement autour de sa modeste personne, Dominique De Villepin transforme l'arène politique, remplis de fauves à la solde du président en tribune médiatique. Pourtant il n'y a pas si longtemps, le nom de Dominique de Villepin était accolé à celui du CPE ou la proclamation de l'état d'urgence avec les émeutes dans les banlieues. L'affaire Clearstream, en lui servant de tribune médiatique a masqué un temps ses turpitudes politiques passées. Le terme «abracadabrantesque » soufflé au président Chirac en plein étalages des affaires, c'est lui. La lutte acharnée contre les juges, coupables de mener des instructions contre le président, c'est lui aussi. L'utilisation des réseaux de renseignements français à des fins politiques quand il était place Beauvau, c'est lui également. Quelle magnifique incarnation de l'idéal républicain en effet !

D'ici peu, il pourra se comparer au personnage joué par Yves Montand dans le fameux film de Costa Gavras, le Procès. Mieux, c'est un nouvel Edmond Dantes que nous avons aujourd'hui devant nous.

Dans un autre registre, c'est un autre spectacle, celui-ci affligeant, que nous propose une nouvelle fois le président de la région Languedoc-Roussillon (Le terme de Septimanie pour qualifier le fief sur lequel George Frêche n'ayant pas été adopté), le socialiste George Frêche avec ses propos portant sur « la tronche pas catholique » de Laurent Fabius. Après avoir traité de « sous hommes » les harkis et regretté qu'il y ait trop de « blacks » dans l'équipe de France, et il ne s'agit ici que de quelques perles relayées par la presse, l'indéboulonnable président de la région et ancien maire de Montpellier fait honte au parti. Une victoire ne doit pas être entaché de cette façon par un homme qui ne représente pas les idéaux défendus par le parti socialiste.

Enfin, le débat reste toujours aussi vif en France sur le bien fondé d'une interdiiction dans les lieux publics de costumes dignes des temps les obscurs comme le niqab, la burqa ou autres prisons de tissus.

07/01/2010

Quelle Europe?

Herman Van Rompuy est désormais le nouveau président de l'Union Européenne. Pardon du conseil européen. Pardon encore, mais je croyais que c'était l'Espagne qui assurait cette fonction pour six mois à partir du 1er janvier...

Revenons pour l'instant à notre ancien premier ministre belge, figure tellement effacée et méconnue dans notre paysage politique qu'elle a été choisi sagement pour devenir le représentant officiel et la figure emblématique de l'Europe politique nouvelle, née du Traité de Lisbonne. Il sera assisté dans sa tache par une nouvelle représentante chargée de la politique extérieure de l'UE, à savoir la britannique Catherine Ashton, baronne de son état. A ce stade, on arrive à peu près à suivre les réformes institutionnelles introduites par le Traité de Lisbonne, notamment la nomination pour de 2 ans et demi avec mandat renouvelable une fois, d'un président du conseil européen par l'ensemble des chefs d'état et de gouvernements membres de l'UE. Ce que l'on comprend moins bien, c'est le rôle désormais tenu par le pays président le Conseil européen pour 6 mois. Depuis le 1erjanvier, c'est à l'Espagne de José Luis Rodriguez Zapatero qu'incombe ce rôle comme nous l'avons déjà souligné.

Pour le commun de mortels, auquel j'appartiens, la diarchie ou présidence bicéphale ainsi constitué est déjà fort complexe pour comprendre, le niveau et l'étendue des pouvoirs de chacun. Et c'est sans compter sur José Manuel  Barosso, notre président de la commission européenne, autre figure de l'exécutif européen. Là faut-il parler désormais de triarchie ou d'anarchie dans les prérogatives respectives de chacun des acteur nommés.  

Les modifications du mode de fonctionnement de l'UE ne permettent toujours de répondre à des aspirations de nombre de concitoyens, notamment en terme de politique sociale et d'harmonisation fiscale. Le référendum d'initiative populaire, nécessitant 1 millions de signatures d'européens, vendu comme une avancée démocratique par une Europe soucieuse des attentes de nos concitoyens et se voulant plus proche de ces derniers, est conditionné au bon vouloir de la commission européenne qui peut valider...ou non une telle démarche.

D'autres questions restent en suspend notamment en ce qui concerne l'élargissement de l'Union Européenne envers d'autres pays européens (Albanie, Serbie, Croatie, Bosnie Herzégovine, Kosovo, Macédoine, Ukraine, Biélorussie,..............Norvège, Islande, Suisse). La Turquie reste encore un lourd dossier malgré les véritables progrès enregistrés sous l'ère Erdogan et contribue au débat sur les frontières de l'Union Européenne. Sont elles physiques, humaines, culturelles, religieuses ? Pour ma part, je tent à incliner pour une entrée d'une Turquie démocratique et respectueuse de sa minorité kurde dans l'Union Européenne. Le « partenariat stratégique » vendu par certains hommes politiques pour complaire à leurs opinions publiques risque d'entraîner ce pays vers ces turpitudes passés au lieu de l'ancrer dans un espace porteur de valeurs fortes.

Et notre Défense commune dans tout cela. En réintégrant la France dans le commandant intégré de l'OTAN, dont notre pays était sortie en 1966 par volonté du général, le président Sarkozy a torpillé tout espoir de voir naître un jour une véritable force européenne de défense. Nain diplomatique, nous restons sous étroite emprise américaine sur ce dossier.

Et puis il y a tous les autres sujets, de l'harmonisation fiscale à la mise en place d'une vraie politique sociale européenne.

Je reste persuadé que le règlement intérieur de la maison Europe aurait du être établi avant l'élargissement massif de 2004 à 10 pays issus en grande partie de l'ancien glacis soviétique. Mais on ne pas revenir sur le passé et le Traité de Lisbonne montre bien à sa manière que le Plan B ou Plan Bis qui n'était pas censé exister après le rejet massif du Traité Constitutionnel européen en mai 2005 par le peuple français a bien pu voir le jour. Au prix, certes, d'une confiscation d'un débat politique et démocratique, le traité ayant été adopté par le Parlement réunis en Congrès et non par le peuple.

04/01/2010

Revue de presse du front

L'actualité internationale s'écrit chaque jour en grande partie avec des « actions » (Attentats au Pakistan, enlèvements en Afghanistan, vidéos de propagande et fermetures d'ambassade au Yémen...) menées et revendiquées par des groupes, souvent présentés comme étant liés à l'organisation terroriste Al Qaïda (La base). Il faut dire que Al Qaïda est une franchise, une hydre avec de multiples facettes dont chacun peut se revendiquer si l'action entreprise cadre avec les préceptes sanglants et passéistes promus par l'organisation. Soulignons également que mettre une photo, à savoir celle d'Oussama Ben Laden, et un nom, Al Qaïda, rassure nombre de nos semblables, l'ennemi obscure combattu étant clairement identifié, ce qui est bien sûr loin d'être le cas dans la réalité. Une facilité avec laquelle nos journalistes et nos responsables politiques jouent souvent...

Les attentats du 11 septembre n'ont pas été le déclencheur d'une nouvelle vague de terreur s'abattant sur notre monde occidental, terre de corruption morale pour nos ennemis mais un simple révélateur, particulièrement spectaculaire et meurtrier, d'une situation de fait qui dure depuis des décennies.

Certains combattants djihadistes comme Jallaludin Haqqani ou Oussama Ben Laden, pour ne citer que les plus connus, se sont illustrés lors de la guerre sainte menée en Afghanistan après l'invasion de ce pays par l'armée rouge en 1979. D'autres se sont illustrés sur d'autres théâtres de guerre comme en Bosnie avec une légion internationale des combattants, en Tchétchénie sous la conduite du chef de guerre Chamil Bassaïev, ou encore au Cachemire. Autre exemple, la confrérie des Frères musulmans a, elle, été fondée en 1929 en Egypte, pays ou le président Anouar El Sadate a été assassiné en octobre 1981 par un officier islamiste lors d'une parade.

Petit tour du monde d'Ouest en Est du front.

L'islamisme, quelque soit les adjectifs qu'on lui colle, radical, salafiste, fondamentaliste...est une idéologie totalitaire par essence. Le Coran et la Charia servent alors de justificatifs à toutes les actions menées par ses zélateurs qui cherchent à dominer par la force et la violence et éliminent sans scrupules tout opposant. La confrérie des Frères musulmans par exemple, s'est fait notamment connaître avec son slogan «  le Coran est notre constitution ». Depuis, cette dernière fondée par un instituteur, et grand père du très discuté Tariq Ramadan, Hassan El Bana a renoncé officiellement à la violence ce qui a ouvert la voie à d'autres groupuscules terroristes comme le Djihad Islamique, dont fut membre le numéro 2 de l'organisation Al Qaïda, le docteur Ayman Al Zawahiri.

Sur le continent africain :

Dans la région du Sahel, un groupuscule dénommé Al Qaïda au pays du Maghreb islamique (AQMI) s'est rendu coupable de multiples actions contre les gouvernements en place dans la région ou contre des représentants de l'Occident, tant honni, notamment des touristes ou des représentants d'organisations humanitaires. L'AQMI est en partie composé de membres issus d'anciens groupes actifs en Algérie lors de « la sale guerre » des années 90 comme le GSPC (Groupe salafiste pour la prédiction et le combat) issu lui même des anciens GIA (Groupes islamiques armés). Outre l'enlèvement d'occidentaux, le groupe s'est illustré en menant une attaque, certes manqué, contre l'ambassade de France à Nouakchott, capitale de la Mauritanie, en tendant des embuscades aux forces de sécurité de certains pays sur lesquels elle sévit (Mauritanie, Algérie, Niger) ou en abattant de manière barbare des touristes français en 2007. Ce groupe mouvant, qui agit sur une région grande comme l'Europe semble pour l'instant insaisissable malgré l'investissement américain (Aides militaires, envoi de « conseillers) sur place après les attentats du 11 septembre.

La Somalie est un pays en pleine anarchie politique depuis le renversement du dictateur Siyad Barré en 1991. Les américains, avec l'opération Restore Hope, ont bien tenté de mettre un peu d'ordre avant de quitter précipitamment le pays en 1993 après une journée noire et la perte de nombreux soldats (La chute du Faucon noir de Ridley Scott résume cette journée qui a conditionné l'armée américaine). Depuis le pays a été divisé en trois parties : Le Somaliland, qui correspond à l'ancienne Somalie britannique, le Puntland et enfin le reste qui constitue toujours la Somalie avec Mogadiscio comme capitale. Il y a trois ans, les forces islamistes étaient près de conquérir l'ensemble du pays et le gouvernement transitoire s'était réfugié dans une ville proche de la frontière éthiopienne. Ce pays, majoritairement chrétien, voyait d'un mauvais œil la progression islamiste chez son voisin et décidait d'intervenir. Tandis que les forces éthiopiennes progressaient, les milices islamistes, elles, recevaient de l'armement de l'ennemi du premier, à savoir l'Erythrée, pays musulman. Depuis les forces d'Addis-abeba se sont retirées pour laisser la place à une force composée des pays membres de l'Union africaine. Cette dernière, cible de nombreuses attaques des islamistes ne contrôlent que quelques quartiers de la capitale. Bref, l'anarchie perdure et le marché de Bakara en plein centre de la capitale reste un enjeu stratégique et politique pour les deux camps. Pour finir, il semble également important de souligner qu'une Fitna (séparation) semble s'être opéré dans ce pays, une partie des islamistes d'hier s'étant désormais alliée au gouvernement fédéral de transition (GFT)

Dans la péninsule arabique :

Au Yémen, la présence de l'organisation salafiste est combattue par le pouvoir de Sanaa en coordination avec l'Arabie Saoudite, pays avec lequel le Yémen a eu autrefois des relations musclées pour des raisons territoriales. Cette zone, la plus pauvre de la région a vu la naissance en début d'année de la branche Al Qaïda dans la Péninsule arabique (AQPA). En 2004, une rébellion conduite par un cheikh local, tué depuis, s'est transformée en véritable insurrection dans le nord du pays. C'est désormais Abdel Malik Al Houthi qui la dirige. C'est au Yémen également, que le jeune nigérian de 23 ans, qui a tenté de faire sauter un avion de ligne reliant Amsterdam à Détroit, aurait reçu l'entraînement et le matériel nécessaire à son acte. En 2000, le navire américain USS Cole avait visé par un attentat au bateau suicide en rade d'Aden, entraînant la mort de 11 marins. C'est également dans ce pays qu'un attentat a été commis l'année dernière contre l'ambassade américaine, entraînant la mort de 19 yéménites. Enfin depuis deux jours, certaines ambassades occidentales (États-unis, France, Grande Bretagne) ont été fermées pour cause de menace terroriste.

Plus au nord, l'Arabie Saoudite semble en avoir fini pour l'instant avec les attentats qui l'avaient fortement secoué après l'invasion de l'Irak par les États-unis en 2003. Ces attentats qui visaient des installations pétrolières visaient à déstabiliser un pouvoir qui a un besoin vital des revenus issus de l'or noir pour se perpétuer. C'est également dans ce pays, que le premier kamikaze muni d'un slip piégé a fait son œuvre l'année dernière, malgré des mesures de sécurité draconiennes, en visant le vice ministre de l'Intérieur. L'Arabie Saoudite, cible indirecte des néo-conservateurs américains lors de l'invasion de l'Irak a fermé en grande partie les robinets qui alimentaient tant de groupuscules islamistes à travers le monde. Mais comme pour le Pakistan, les liens tissés pendant de longues années entre certains cercles du pouvoir et ces groupes ne peuvent être rompus en quelques mois ou même quelques années.

Au Proche Orient :

Au Liban, le parti de Dieu, le Hezbollah, constitue un Etat dans l'Etat avec sa propre milice, financée et armée par l'Iran des ayatollah, et ses propres services sociaux. Ainsi, après la guerre menée par l'état hébreu dans le sud du pays en juillet 2006, le Hezbollah a été le premier à promettre des aides pour la reconstruction des maisons détruites lors des bombardements et combats entre ce dernier et Tsahal Au Liban, cette milice chiite est l'alliée naturelle du Hamas, le mouvement de la résistance islamique, un parti sunnite dirigé désormais par Khaled Meshaal, son chef du bureau politique, en exil actuellement à Damas. Cette alliance contre l'ennemi commun « sioniste », contre nature d'un point de vu théologique confirme bien l'adage : l'ennemi de mon ennemi est mon ami. Le pays a également connu de lourds et sanglants combats avec des groupuscules islamistes au cours des années passés. A suivre donc.

Dans les territoires occupés, outre une fracture entre la Bande de Gaza dirigée par le Hamas et sa figure de proue, le premier ministre Ismael Haniyeh et la Cisjordanie contrôlée par le Fatah de Mahmoud Abbas, des groupuscules extrémistes, que la situation dans les territoires et notamment à Gaza se développent. Le choix du pourrissement suivi avec zèle par le gouvernement israélien ne peut que se renforcer. Le Hamas, lui, devra un jour faire un choix et se transformer en véritable partenaire politique comme l'OLP autrefois. Les négociations, menées sous l'égide du Caire, concernant la libération du soldat franco-israélien Gilat Shalit avec des représentants du Hamas est un signe encourageant.

Au Moyen Orient :

En Irak, la situation sécuritaire s'est indéniablement améliorée cette année. 2008 annonçait déjà des résultats encourageants. Des ennemis d'hier se sont ralliés au régime du premier ministre sunnite Nouri Al Maliki, on pense ici au « Fils de l'éveil » tandis que la milice chiite d'un Moqtada Al Sadr ne fait plus parler d'elle depuis des mois. Sans doute que le retrait programmé des troupes américaines pour 2011 joue un rôle dans cette situation, chacun fourbissant ses armes en attendant d'en découdre plus tard. Ce qui est par contre certain, c'est que l'année 2009 a été l'année la moins meurtrière en Irak depuis l'invasion de ce pays en 2003. Le mois de décembre a été le premier mois en 6 années d'occupation ou l'armée américaine, qui vit certes désormais essentiellement dans des camps à l'extérieure des villes, n'a pas enregistré la moindre perte dans ces rangs. Le « surge » voulu par le chef des opérations en Irak d'alors, le général David Patraeus a donc porté ses fruits. Les 30 000 soldats supplémentaires (Sans compter les 7000 hommes promis par les partenaires de l'OTAN) qui seront envoyés en Afghanistan dans les mois qui viennent après une longue hésitation du président Obama auront-ils le même effet. A suivre.

Le Pakistan semble, lui, être devenu bien malgré lui le centre du djihadisme international depuis que ses principaux leaders ont été chassé d'Afghanistan en 2001. L'opération Liberté Immuable lancée par les États-unis et ses alliés de l'OTAN en octobre de cette année s'est terminée par un fiasco en décembre avec la fuite d'Oussama Ben Laden et de ses séides, l'armée américaine n'ayant pas mis assez de troupes à disposition sur le terrain. Les zones tribales frontalières, zone échappant en grande partie au pouvoir central d'Islambad sont donc devenus de parfaits refuges pour des hommes en fuite. Les attentats meurtriers commis par les anciens alliés d'hier entraînent un peu plus de morts chaque jour. Une vague d'attentats lancée en représailles de l'assaut de l'armée gouvernementale dans une zone tribale du Pakistan a entraîné plus de 500 morts en trois mois sans compter la centaine de victimes supplémentaires d'un attentat kamikaze commis sur un terrain de volley le 1er janvier dernier. Le Mouvement des talibans pakistanais semblent disposer d'un vivier de nouveaux candidats au martyr inépuisable mais également d'une quantité importante de munitions et d'explosifs. Les liens tissés patiemment pendant de longues années entre les groupes islamistes, clés importantes du jeu au Cachemire mais également en Afghanistan, et le pouvoir pakistanais, notamment au travers des services secrets de l'ISI n'ont sans doute pas été totalement rompu au lendemain du changement d'alliance radicale post 11 septembre. Rawalpindi, Lahore, Peshawar...ces noms de villes qui n'évoquaient rien chez nous hier, sont aujourd'hui la cible d'attentats.

La situation afghane est liée à celle du Pakistan.

En Asie :

L'insurrection islamiste dans le sud de la Thaïlande semble avoir été maté, avec crimes à l'appui, par le gouvernement de Bangkok tandis que l'Indonésie, premier pays musulman au monde, subit de temps à autre un attentat sur son territoire. Les séides de la Jamaah Islamaya, organisation liée à Al Qaïda semblent encore actifs même si le malaisien, Noordin Top, cerveau présumé des attentats de Bali de 2002 (Plus de 200 morts) a été tué par les forces de sécurités indonésiennes cette année.

En Asie centrale :

L'Asie Centrale post URSS a connu de nombreux attentats imputables à des groupes terroristes islamistes depuis l'éclatement de l'empire.  Le MIO, le Mouvement Islamique d'Ouzbékistan, hier actif dans la vallée du Ferghana, ne fait plus parler de lui, mais une partie de ses membres a rejoint le combat des talibans en Afghanistan, véritable centre de la guerre sainte contre le croisé occidental. Son chef,Taher Yoldashev serait d'ailleurs mort au Pakistan. Il faut également souligner que l'ensemble des régimes en place dans la région est d'essence autoritaire, combattant toute opposition, libérale ou islamiste. Le massacre d'Andijan en 2005 commis par le pouvoir d'Islam Karimov en Ouzbékistan est encore dans toute les mémoires de même que la guerre, opposant communistes et islamistes au Kirghiztan entre 1991 et 1996.

Et En Europe ?

La tentative d'assassinat du caricaturiste danois, Kurt Westergaard par un ressortissant somalien, appartenant sans doute aux milices Al Chaahab, qui sèment le sang et la mort dans son pays d'origine,  nous renvoie à l'assassinat du cinéaste Théo Van Gogh en pleine rue par un islamiste en novembre 2004 aux Pays-Bas. La liberté d'expression, le droit à la satyre politique, constitue pour certains une corruption morale et une attaque impardonnable contre le prophète qui mérite la mort.

La Russie connaît toujours des attentats terroristes dans le nord Caucase notamment en Ingouchie et au Daghestan mais le reste du pays n'est pas pour autant épargné en témoigne l'attentat commis en plein centre du pays avec l'express reliant Moscou à Saint Petersbourg en automne dernier.  Pour en revenir aux différentes petites républiques qui forment le Nord Caucase, Ramzan Kadyrov, le prince de Tchétchénie s'y verrait bien en « protecteur » général de cette région avec toutes les atteintes aux droits Cela fait bien longtemps que les nationalistes ont été éliminés de la résistance tchétchène au profit de combattants islamistes.

30/12/2009

Petit tour du monde

Profitons de la fin de l'année 2009 pour faire un petit tour du monde et examiner la situation des droits de l'homme dans certains pays. Celle-ci n'est guère brillante et même notre petit hexagone n'échappe pas à la règle. Notre système politique alliant République et Démocratie se doit d'être exemplaire, ce qui est loin d'être le cas, mais nous y reviendrons. Alors que certains pays progressent en matière de démocratie, de devoir de mémoire, on pense ici à l'Amérique Latine notamment, d'autres continuent de s'enfoncer dans un autoritarisme à tout crin. La démocratie est le pire des systèmes politiques à l'exception de tous les autres. Tachons de nous en souvenir alors que nombreux adversaires de la "gueuse" cherchent à la détruire.

En Amérique.

En Argentine, quatre ans après le vote d'une loi cassant l'amnistie générale votée pour protéger les membres de la dictature au pouvoir entre 1976 et 1984 de toutes poursuites pour les forfaits commis, la lumière se fait de petit à petit jour sur les disparitions et meurtres commis dans le cadre du plan Condor. Le capitaine de corvette Alfredo Astiz, surnommé « l'ange blond » de la mort est actuellement jugé pour la disparition de deux religieuses françaises notamment. Plus de 10 000 personnes auraient trouvé la mort durant la dictature.

En Colombie, bien que très diminuées, les FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie) avec leurs 9000 hommes continuent de semer la terreur dans certaines régions du pays. Les effectifs ont fondu de moitié depuis le début des années 2000, le numéro 1 Manuel Marulenda et le numéro 2, Raul Reyes sont morts, enfin les otages emblématiques ont été libérés. Leurs ennemis, les AUC (Autodéfenses unies de Colombie) financées par les grands propriétaires terriens ont déposé les armes en 2006 contre une amnistie générale malgré les massacres qu'elles avaient commises dans le passé. Le dernier crime en date, est l'assassinat d'un gouverneur par les FARC la semaine dernière dans le sud du pays.

A Cuba, un Castro en a remplacé un autre mais les réformes et l'ouverture du régime se font toujours attendre malgré les signes de bonne volonté envoyés par la nouvelle administration américaine de Barack Obama. Une majorité des 75 opposants politiques arrêtés et condamnés à de lourdes peines de prison en avril 2003 reste derrière les barreaux des prisons de la Révolution. Le projet Varela défendu par l'opposant Oswaldo Paya et signé par plus de 10 000 cubains malgré les risques d'arrestations a entraîné une modification constitutionnelle afin de rendre immuable la révolution et ses principes, à savoir le régime en place.

Aux Etats-Unis, la peine de mort est toujours applicable dans de nombreux états. Malgré le processus de mise à mort considéré comme inhumain et dégradant, des dizaines de détenus ont encore été exécutés cette année notamment au Texas. Pourtant, un chiffre est à retenir, celui du nombre de détenus innocentés avec la généralisation des tests ADN depuis quelques années, soit 257 cas dont certains attendaient depuis des années dans les couloirs de la mort. Le dernier exemple en date reste celui d'un prisonnier noir qui est resté enfermé plus de 35 ans avant que son innocence soit établie. La mort par injection a montré ses limites une fois de plus cette année avec l'exécution décalée d'un prisonnier, les bourreaux n'ayant pas réussi à trouver une veine. Sur un autre sujet, la prison de Guantanamo surnommée le chenil ou le bagne devait être fermée au bout d'un an, promesse de campagne du candidat démocrate Obama. Cela ne sera pas le cas. La question est de savoir où mettre les prisonniers restant. Les renvoyés vers leurs pays d'origine ? Ils risquent d'être torturés dans certains cas et dans bien d'autres, leurs pays ne désirent pas les recevoir. Certains attendent toujours d'être jugés, 8 ans après avoir été arrêtés et la plupart vont sans doute finir dans une nouvelle prison fédérale, située cette fois-ci sur le territoire américain. Le dossier des « combattants illégaux » n'est pas près d'être bouclé.

A Haïti, pays le plus pauvre d'Amérique Latine, la misère entraîne violence, esclavagisme moderne, prostitution et trafics divers. Le pays est devenu est une vraie plaque tournante pour les trafiquants de drogue sud américains. L'instabilité gouvernementale et les faibles ressources du pays ne permettent pas d'ouvrir un avenir moins sombre à ces habitants.

Au Mexique, rien de semble pouvoir enrayer le cycle sans fin de violence que connaît la région de Ciudad Juarez. L'augmentation des forces de sécurité décidée par le président Felipe Calderon n'a pas pour l'instant entraîné d'amélioration notable dans un territoire ou la guerre que se mène les cartels pour le contrôle du marché de la drogue se chiffre en centaine de victimes, trafiquants de cartels rivaux mais également de nombreux civils. La dernière barbarie en date concerne le massacre de la famille d'un militaire lui même tué lors d'affrontements avec l'un des cartels. Pour l'instant, près de 2000 personnes ont été tuées depuis le début de l'année.

Au Pérou, la condamnation de l'ancien président Alberto Fujimori, surnommé « El Chino », pour des crimes commis dans ses fonctions au début des années 90 est un bon pas dans un pays toujours marqué par les longs et sanglants combats menés par armée contre les guérilleros du Sentier lumineux ou de Tupac Amaru (Plus de 65000 sont mortes dans les années 80)

Le Salvador est un petit état d'Amérique centrale. Des immigrés aux Etats-Unis ont crées au début des années 90 des gangs ultra violent dénommés les maras. Depuis celles-ci ont essaimé au Salvador mais également dans d'autres pays de la région apportant leur cortège d'assassinats et de trafics en tout genre.

Au Venezuela, le président Hugo Chavez continue sa politique populiste axée sur une dénonciation constante de l'impérialisme américain. Fermeture de médias d'oppositions, nationalisation de banques, rien n'arrête le présentateur vedette de l'émission Allo Présidente. La Colombie, elle, le soupçonne d'avoir soutenu en sous mains les membres des FARC en lui fournissant notamment des armes et des renseignements, ce que Caracas dément.

Proche Orient :

En Arabie Saoudite, le roi Abdallah qui a succédé à son demi frère Fadh en 2006 a axé sa politique contre « le déviationnisme » pourtant longtemps encouragé par le régime et par la lutte contre les extrémismes religieux non inféodés au pouvoir de la famille Séoud. Arès tout le wahhabisme n'est qu'une déclinaison du salafisme, l'école d'interprétation la plus rigoriste de l'Islam. Le pays se situe toujours parmi les premiers états au monde en terme du terme de condamnation à la peine capitale et d'exécutions. Les femmes n'ont toujours pas accès à de très nombreuses fonctions et n'ont toujours le droit de conduire ou de se déplacer seules. La minorité chiite en pays Hasa est toujours mise au ban de la société et la liberté de culte est nulle.

Malgré des progrès indéniables en Irak, surtout si l'on compare l'année 2009 aux années comprises entre 2004 et 2007, l'ancienne Mésopotamie connaît encore de trop nombreux attentats. La population chrétienne a été divisée par deux depuis l'invasion de 2003 et plusieurs centaines de milliers de personnes sont encore réfugiés, soit à l'intérieur de l'Irak même soit en Jordanie. Le retrait prévu pour 2011 des forces américaines laissent planer de sérieux doutes sur la viabilité démocratique de cet état à court terme.

Une élection frauduleuse, des manifestations réprimées dans le sang, une presse censurée, l'année 2009 a été riche en évènements en Iran. Mahmoud Ahmadinedjad, le président sortant réélu, qui veut rayer Israël de la carte et qui poursuit son marchandage nucléaire reste soutenu par une petite clique de mollah dirigée par le guide de la révolution Ali Khamenei. L'Iran reste toujours dans le peloton de tête des pays appliquant la peine de mort.

En Israël, l'opération « Plomb Durci » dirigée par Tsahal dans la bande de Gaza en décembre 2008 et janvier 2009 a entraîné la mort de plus de 1400 palestiniens, dont de nombreux civils non membres des forces paramilitaires du Hamas. Le coût total des destructions se chiffre en centaines de millions de dollars. De plus, Israël, malgré des déclarations, continuent de construire de nouvelles habitations à Jérusalem Est et en Cisjordanie, empêchant de la sorte toute reprise du dialogue avec l'autorité palestinienne de Mahmoud Abbas. Israël a été épinglé par un rapport de l'ONU sur les crimes de guerres commis par ses soldats dans la bande de Gaza. Sa poursuite d'annexion et d'expulsions de palestiniens dans la partie orientale de Jérusalem lui vaut des condamnations unanimes de la diplomatie internationale, même américaine, mais cela n'a que peu de conséquence sur le processus.

Au Liban, malgré la victoire du Courant du Futur de Saad Hariri aux élections législatives, il a fallu de long mois pour qu'un gouvernement d'union nationale se mette en place au pays du Cèdre. Malgré cela, le Hezbollah, du cheikh Hassan Nasrallah, continue de constituer un état dans l'état avec son propre réseau d'aide sociale et ses forces paramilitaires, réarmées depuis le conflit avec l'état israélien en juillet 2006. Ses partisans du parti de Dieu (Hezb Allah) constituent une menace pour l'équilibre précaire qui règne depuis trois ans au sud Liban ou sur la vie politique libanaise de manière générale.

Au Koweït, les élections législatives sont ouvertes depuis près de cinq ans au sexe féminin. C'est un début dans une région où les femmes n'ont souvent pas voix au chapitre.

Au Qatar, tout comme chez les voisins des Emirats Arabes Unis, les constructions titanesques envisagées sont réalisées grâce à la sueur et au sang de milliers de travailleurs étrangers, notamment philippins ou indiens. Ces derniers travaillent dans des conditions effroyables et ne peuvent pas exercer leur culte librement et non bien sûr au aucun droit. Ils constitueraient la moitié de la population totale du Qatar.

En Syrie, Bachar El Asad dirige toujours d'une main de fer un pays dont il a hérité à la mort de son père en 2000. Son implication dans la mort de Rafic Hariri en février 2005 n'est toujours pas clairement prouvée mais son inaction contre l'infiltration de combattants djihadistes en Irak, à partir de son pays, est elle réelle. Les militants des droits de l'homme subissent toujours le courroux de l'ancien médecin ophtalmologue. Toute opposition est réduite au silence par les forces de sécurité.

Le Yémen et son président Ali Abdallah Saleh doivent combattre une insurrection conduite depuis 2004 dans le nord du pays avec les conséquences qu'un tel conflit peut avoir : Mort de civils, camps de réfugiés...Il semble désormais établi que la nébuleuse islamiste Al Qaïda, ou du moins des islamistes ayant décidé de se placer sous cette franchise, soit établie dans ce pays.

Au Maghreb :

Au Maroc, critiquer, évoquer même simplement le roi ou sa famille peut vous entraîner en prison. On se souvient du journaliste Ali Lmrabet envoyé dans une geôle marocaine pour avoir évoquer une résidence du roi, crime absolu au royaume chérifien. Le royaume se distingue pour les publications fermées et les formes amendes dont écopent régulièrement des journalistes. Ces dernières, si élevées, condamnent les journaux à la fermeture.

Sans parler du Sahara Occidental, vaste territoire de sable et de phosphates que le Maroc continue toujours d'occuper depuis son annexion de faîte réalisée en 1975 et la marche verte organisée par feu Hassan II.

Alors que l'Algérie est toujours dirigée par Abdelaziz Bouteflika, vieillissant certes mais au commande, la Tunisie de Zine Ben Abidine Ben Ali poursuit sa politique de lutte contre toute critique de son pouvoir. Dernière victime en date, le journaliste Taoufik Ben Brik.

La Libye est toujours dirigée par Mouammar Kadhafi qui détient actuellement deux ressortissants suisses, détenus parce que la justice helvétique  a osé s'attaqué au fils, Hannibal, accusé de coups et blessures sur des membres de son personnel domestique. La France, par le passé et une vitesse hallucinante sur les champs Elysées avait décidé de passer l'éponge sur les écarts de conduite justement du fils du guide.

L'Egypte, sous la gouverne de Hosni Moubarak depuis 1981, poursuit sa répression contre toute opposition, que soit islamiste avec la confrérie des Frères musulmans ou de tendance libérale. Le pouvoir semble préparer l'accession au pouvoir à moyen terme, soit d'un proche de Moubarak, soit de son propre fils, Gamal.

En Afrique noire :

Au Burkina Faso, depuis qu'il a assassiné le capitaine Thomas Sankara en 1987, Blaise Compaoré reste au pouvoir bien que ces proches soient impliqués dans l'assassinat du journaliste Norbert Zongo en 1998. Ce dernier enquêtait sur la mort d'un employé du frère du président avant qu'il ne trouve la mort dans un « accident » de voiture. Pour la France, le Pays des hommes intègres (Burkina Faso) constitue l'une des pierres angulaires de notre politique africaine avec le Gabon des Bongo.

Au Cameroun, Paul Biya au pouvoir depuis 1984, n'a pas la réputation de rester souvent dans le pays qu'il préside. Cet été, il a encore dépensé des millions en vacances en France, pays ou il dispose de bien acquis avec l'argent national.

En Centrafrique, François Bozizé, auteur d'un coup d'état à l'encontre d'Ange Félix Patassé continue toujours de diriger le pays malgré des mouvements de rébellion dans le nord notamment.

En Côte d'Ivoire, Laurent Gbabgo continue de diriger le pays, l'élection présidentielle étant constamment repoussée depuis près de trois ans. Victime d'une tentative de coup d'état en septembre 2002, Laurent et sa femme Simone sont soupçonnés d'avoir utilisé des escadrons de la mort pour faire disparaître certains opposants. De plus, le propre beau frère du président serait impliqué dans la disparition du journaliste français Guy André Kieffer en 2004.

A Djibouti, malgré certaines avancés, les meurtriers du juge français Bernard Borrel courent toujours. Des proches de l'actuel président seraient impliqués.

Au Gabon, la mort d'Omar Bongo, au pouvoir depuis 1967, pouvait laisser entrevoir une démocratisation du système politique gabonais. Mais avec un scrutin à un tour, c'est bien le fils et ministre de la Défense sortant, Ali Bongo qui détient désormais les commandes de ce petit pays de l'Afrique équatoriale, riche en bois et ressources minières dont la population ne voit pas la couleur. Et pour cause, Omar Bongo avec d'autres satrapes locaux se sont vu accusés cette année d'avoir acquis des biens, notamment en France (Appartements, résidences) avec l'argent des caisses de leur état respectif. Une procédure depuis clause...

La Guinée Conakry dirigée pendant plus de 20 ans par le dictateur Lansana Conté, puis par la capitaine Dadis Camara a connu un grave massacre organisé le 28 septembre dernier dans les rues de sa capitale, Conakry. Depuis le capitaine Camara a essuyé une tentative d'assassinat de la part de son bras droit et reste toujours hospitalisé au Maroc.

En Guinée Equatoriale, la petite clique au pouvoir, appartenant au clan du président Théodose Obiang se goinfrent avec les revenus pétroliers tandis que la population de ce petit pays d'Afrique Equatoriale s'enfonce un peu plus chaque jour dans la misère. Il faut dire que l'achat de biens aux Etats-Unis, de voitures de luxe semblent être les priorités d'Obiang et de ces enfants.

En République démocratique du Congo, vaste territoire difficilement contrôlable par un pouvoir faible, les crimes et meurtres se poursuivent malgré la présence d'une force très importante de l'ONU. Le pays a connu plus de 6 millions de morts depuis le milieu des années 90.

A Madagascar, un ancien disque-jockey, Andry Rajoelina a réussi en s'alliant avec une partie de l'armée à chasser le président Marc Ravalomana, homme le plus riche du pays, élu démocratiquement après une joute l'ayant opposé à son prédécesseur Didier Ratsiraka.

La Mauritanie, sous dictature militaire, a été la cible cette année de plusieurs actions terroristes menées par la branche de la nébuleuse Al Qaida, à savoir Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). Les enlèvements de plusieurs ressortissants occidentaux en ce mois de décembre ntêtre l'œuvre de l'organisation tout comme l'attentat contre l'ambassade de France. Il y a deux ans, plusieurs touristes français avaient été exécutés par le groupe.

Au Niger, Mamadou Tandja s'accroche toujours au pouvoir en ayant modifié la constitution afin de pouvoir briguer un nouveau mandat. Au pays le plus pauvre d'Afrique, terre d'Areva, les minorités ethniques ne sont guère ménagées.

Au Sénégal, alors que l'élection en 2000 de l'opposant historique (Au président Léopold Sedan Senghor d'abord puis à son successeur Abdou Diouf), Abdoulaye Wade inaugurait l'une des premières expériences d'alternance démocratique en Afrique, les sénégalais ont depuis largement déchanté devant le népotisme qui semble se perpétuer quelque que soit le couleur politique du parti au pouvoir.

En Somalie, c'est toujours l'anarchie meurtrière perpétuée par des miliciens islamistes membres des chahabs en grande partie. Chaque semaine, la capitale, Mogadiscio est la cible de violence entre le gouvernement transitoire que ne contrôle que quelques quartiers de la capitale. Ce dernier est soutenu comme il peut par des soldats de l'Union Africaine contre des militants islamistes armés dont certains seraient proches de la mouvance de Ben Laden.

Au Soudan, l'actuel président Omar El Bechir, au pouvoir depuis son coup d'état de 1989, a été formellement inculpé cette année par la Cour Pénale Internationale de la Haye pour crimes contre l'humanité. Il faut dire que la guerre civile qui ravage la province du Darfour a fait près de 300 000 morts depuis 2003 tandis que la guerre qu'il mena contre le sud chrétien et sécessionniste jusqu'en 2005 se solda par la mort de 2 millions de personnes.

Au Tchad, le président Idriss Deby Itno peut dire merci à la France et au dispositif Epervier mis en place depuis l'éviction de son prédesseur, Hissène Habré. Le régime est autoritaire certes mais il s'agit de le protéger contre des attaques menées à partir du Soudan voisin par d'anciens alliés d'hier, membres comme Deby de l'ethnie des Zaghawas. Le Tchad fait toujours parti du fameux près carré de la France.

Au Togo, Faure Eyadema, auteur d'un coup d'état constitutionnel dans un premier temps puis vainqueur d'une élection trucquée en 2005 a succédé à son père, Gnassingbé, ancien sergent de l'armée française devenu président lui même à la suite d'un coup d'état. A sa mort en 2005, le président français de l'époque, Jacques Chirac, avait déclaré avoir perdu un « ami personnel ».

Au Zimbabwe, malgré la mise en place d'un gouvernement alliant les ennemis d'hier, les membres de la ZAPU-FP du président Robert Mugabe et les partisans de Morgan Tsangirai, l'ancien héros de l'indépendance de l'ex Rhodésie reste bien accroché au pouvoir. Les opposants sont toujours la cible des forces de sécurité et un proche de Tsvangirai reste toujours emprisonné.

En Asie :

Le Cambodge est toujours dirigé d'une main der fer par un ancien colonel khmer rouge, Hun Sen mais la condamnation cette année d'un ancien dirigeant khmer plus de trente ans après le génocide peut être souligné. Il en reste encore d'autres qui ont profité des années durant de l'amnésie du pouvoir à leur égard. Douch, l'ancien responsable de la prison de Phnom Penh, S 21, responsable à ce titre de milliers d'exécutions et d'actes de barbarie a été condamné à 40 ans de prison.

En Corée du Nord, tout semble laisser penser que Kim Jong Il prépare sa succession, ayant connu des problèmes de santé l'année dernière. Le pays continue son chantage nucléaire alors que sa population connaît une fois de plus de gros problèmes alimentaires. Dernier régime totalitaire de type stalinien au monde, le pays doté de la bombe atomique semble figé dans le temps et emprisonne toujours plus de 22 millions de personnes dans un monde digne du roman 1984 de Georges Orwell.

En Chine du président Hu Jintao avec 5000 exécutions annuelles, ses milliers d'internés politiques envoyés dans des camps de rééducation ou la devise nazie de hier « Arbeit macht Frei" aurait toute sa place, l'autoritarisme continue. Liu Xiaobo est le dernier condamné politique, accusé de subversion alors qu'il demandait simplement une démocratisation du régime. Les affrontements au Tibet et au Xinjiang, deux territoires annexés par Pékin et en proie à une sinisation forcée de la part du pouvoir central ont fait l'actualité cette année. Et hier, un ressortissant britannique était exécuté pour l'exemple, reconnu coupable de trafic de drogue. Une manière de montrer sa puissance au monde entier, n'ayant guère à craindre de la part de ses partenaires commerciaux.

Le Laos, dirigé depuis plus de trente ans par le Pathet Lao, le parti communiste national, reste toujours l'un des pays les plus fermés de la planète avec d'autres régimes « frères » comme la Corée du Nord. Des membres de l'ethnie minoritaire Hmong, considérés comme traître pour avoir combattu avec les américains lors de la guerre du Vietnam, continue toujours de vivre cachés pour échapper aux foudres de Vientiane.

Le Japon reste l'un de deux seuls pays de l'OCDE a pratiqué la peine de mort avec les Etats-Unis. La mise à mort par pendaison n'est toujours pas remise en cause dans l'empire du soleil levant.

La Malaisie et son gouvernement tente toujours d'empêcher son principal opposant, Anwar Ibrahim de pouvoir se présenter comme candidat à l'élection présidentielle. Il avait déjà été écarté de la vie politique malaisienne dans le passé, condamné qu'il fut à une longue peine de prison pour « sodomie », accusation infame dans un pays musulman.

Au Népal, le départ d'un roi detesté et l'instauration d'un régime démocratique a permi de mettre fin à une rebellion armée d'obédience maoïste, lancée en 1996. Ce conflit avait entraîné la mort de plus de 15 000 personnes. Depuis, les maoïstes ont quitté le pouvoir qu'il partagé au sein d'une coalition et l'avenir politique semble plus que précaire.

Au Sri Lanka, la guerre menée par le gouvernement de Colombo contre la rébellion des Tigres Tamouls s'est soldée par une victoire dans le sang en ce début d'année après plus de 25 ans de combat. Le chef des tigres de l'Ealam Tamoul a été tué en même temps que des centaines de civils. Plusieurs centaines de milliers de tamouls ont été parqués dans des camps dits de réfugiés mais en réalité de filtration. Plus de 200 000 personnes seraient encore emprisonnées dans ces camps.

La Thaïlande vient encore de faire parler d'elle en décidant d'expulser 4000 membres de l'ethnie Hmong vers la Laos communiste et extrêmement autoritaire du Pathet Lao voisin ou cette minorité est persécutée.

Le Vietnam qui a suivi la même voie que le grand frère Chinois avec une ouverture économique mais un vérouillage continu du paysage politique, est avant tout un régime communiste autoritaire ou les dissidents n'ont pas voix au chapitre.

Asie centrale :

L'Afghanistan a connu une année 2009 particulièrement sanglante avec une vague d'attentats sans précédent en huit ans de présence de troupes internationales sous commandemement de l'OTAN.  Des attentats des talibans en très forte hausse, des frappes de l'OTAN toujours aussi imprécises avec leurs « dommages collatéraux », une élection présidentielle entachée de fraude et sans second tour, le docteur Abdullah s'étant retiré de la compétition, une forte hausse des assassinats politiques, un développement inquiétant des cultures de pavot, le bilan est loin d'être positif huit ans après l'opération Liberté immuable lancée par les attentats du 11 septembre pour chasser le régime oppressif et passéiste du mollah Omar allié de circonstance du terroriste Ben Laden. L'envoi de 30 000 hommes décidé par le président Obama changera t-il la donne dans ce pays qui ne connaît que guerre depuis plus 30 ans?

En Ouzbékistan, c'est toujours l'ancien apparatchik communiste d'hier, Islam Karimov qui est au pouvoir. Le massacre d'opposant à Adijan, les exécutions, les enlèvements et tortures de 2005 semblent bien loin.

Le Pakistan, pays détenteur de la bombe atomique, subit directement la situation anarchique et violente de son voisin afghan. Il est de plus la cible une vague d'attentats islamistes qui sèment instabilité et morts. L'offensive gouvernementale dans une partie des zones tribales, à savoir le Sud Waziristan ne semble pas entamer la détermination des combattants islamistes qui font régulièrement la navette entre Pakistan et Afghanistan, profitant d'une frontière extrèmement poreuse. Depuis son retournement stratégique consécutif aux attentats du 11 septembre, le régime d'Islamabad est devenu la cible de groupuscules, hier alliés et soutenus par les services secrets de l'ISI.

Au Turkménistan, malgré la mort du turkmenbachi, Sapamourat Niazov, qui avait instauré un véritable culte de la personnalité avec l'obligation de lire par exemple un recueil de poèmes écrit de sa main, l'autoritarisme du régime se poursuit. Etat gazier par exemple, il vient de se tourner vers la Chine communiste pour exporter ce précieux or bleu et échapper ainsi au monopole du géant russe Gazprom.

Ex CEI :

Arménie : Elu dans des conditions douteuse en février 2008, le président Serge Sarkassian a renoué les relations avec l'Azerbaïdjan voisin en vu d'un règlement pacifique de la question du Haut Karabagh, enclave arménienne, sujet de querelle et d'un conflit larvé depuis 1988. Il a renoué également, par la diplomatie du football, avec le voisin turc. Plusieurs personnes sont mortes lors de l'élection de Sarkissian, lors de la repression de manifestations organisées par l'opposition.

Azerbaïdjan. Ayant succédé à son père Guaidar, Ilan Aliev dirige toujours d'une main de fer ce petit pays pétrolier.

Au pouvoir depuis 1994, l'ancien directeur de kolkhoze, Alexandre Loukachenko continue à diriger un pays, la Biélorussie, considéré comme la dernière dictateur d'Europe. Bien que certains dirigeants soient déclarés persona non grata sur le territoire communautaire, le régime semble immuable.

Géorgie. La guerre d'août 2008 continue de diviser l'opinion géorgienne entre partisans et adversaires du président pro-occidental, Mikhaïl Saakhachvili. Les frappes russes après l'entrée de troupes géorgiennes en Ossétie du Sud ont entraîné de gros dégâts dans ce petit pays. Depuis la Russie, avec la Nicaragua, a reconnu l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, entraînant chez son voisin géorgien ce qu'elle a combattu dans le nord Caucase pendant des années, à savoir la partition du territoire national.

En  Russie, les commanditaires de l'assassinat de la journaliste russe Anna Politikovsakaïa, tuée en plein Moscou à l'entrée de son domicile en 2006, le jour de l'anniversaire de Vladimir Poutine courent toujours comme ceux responsables de la mort de la militante des droits de l'homme, Natalia Estemirova. La corruption reste endémique et les atteintes aux droits de l'homme sont légions notamment dans le nord Caucase en proie à une insurrection islamiste, en Ingouchie et au Daghestan. En Tchétchénie, l'homme lige du Kremlin, Ramzan Kadyrov règne en maître sur son petit royaume et n'a de rendre à compte qu'à son maître, l'ancien président et actuel premier ministre russe, Vladimir Poutine. A lire Tchétchénie an III de Jonathan Littell, le dernier ouvrage publié à ce sujet.

En Europe :

Profitant de la crise, des peurs et angoisses de nos concitoyens, de nombreux partis populistes voient leur audience grandir auprès d'une frange toujours plus large de la population. Aux Pays, l'islamophobe, Geert Wilders devrait faire un score très important aux prochaines élections législatives. En Suisse, l'UDC (Union Démocratique du Centre) vient de remporter un bon coup avec son référendum d'initiative populaire portant sur l'interdiction d'édifier de nouveaux minarets. Cette disposition devrait être condamnée par la Cour Européenne des droits de l'homme. En Italie, Silvio Berlusconi malgré ses nombreux déboires (Affaire des prostituées de luxes dans sa villa en Sardaigne, annulation d'une disposition législative lui accordant l'immunité durant son mandat de président du conseil par la cour constitutionnelle italienne, liens avec la mafia une nouvelle fois mis en avant...) continue de capitaliser une importante popularité sous son nom. En Europe de l'Est des pays comme la Hongrie ou la Roumanie n'en font toujours pas assez pour lutter contre les discriminations dont sont victimes leurs minorités ethniques, les roms notamment.

France :

L'expulsion d'immigrés clandestins afghans vers leur pays, en situation de guerre civile larvée, constitue une tache indélébile sur notre fameuse identité nationale. Qu'est  ce que serait la France, si elle n'incarnait pas aux yeux d'un grand nombre une série d'idéaux, inscrits sur le fronton de nos bâtiments publics mais également dans notre constitution avec notre fameuse déclaration des droits de l'homme. La politique dite du quota, soit 25 000 expulsion à atteindre constitue une bien mauvaise publicité pour notre pays.

La France, c'est également un système carcéral, classé juste devant la Moldavie au niveau européen, avec son taux de suicide chez les détenus classé au premier rang parmi les membres de l'UE.

La France, c'est également de trop nombreuses bavures policières (Plus de 3400 sanctions contre des policiers ont été prises cette année par l'IGS ou IGPN) consécutives à la religion du chiffre instaurée par Nicolas Sarkozy à son arrivée place Beauvau en 2002.

L'emploi d'armes dites non léthales, tasers ou autres flashball entraînent parfois des blessures irréversibles étant utilisées dans des conditions non-conformes au règlement.