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22/03/2010

En route pour 2012

elections-regionales.jpgUne abstention en baisse de près de quatre points, certes, mais une abstention frôlant encore les 50% des inscrits, ce qui soulèvent à juste titre de multiples interrogations sur les raisons d'un tel désanchantement vis à vis du monde politique et de notre classe dirigeante par une frange si importante de la population. (Notons que de nombreux électeurs potentiels ne sont mêmes pas inscrits sur les listes électorales) Certains d'entre nous ne se sont sans doute pas déplacés pour ce scrutin local car après tout, une victoire massive de la gauche, quelque que soit son ampleur, ne changera pas, à juste titre, du jour au lendemain la politique économique et sociale mise en place par Nicolas Sarkozy dans notre pays depuis 2007. Pour d'autres, l'abstention marque donc un désintérêt ou plus simplement un désavoeux supplémentaire  pour la majorité présidentielle sans que celui-ci n'entraîne une adhésion à une opposition dont les propositions dans de nombreux domaines se font toujours attendre.  

Et puis il y a le triomphe du FN dans les 11 régions ou le parti avait pu se maintenir au second tour et notamment en région PACA avec sa tête de liste Jean Marie Le Pen qui receuille plus de 22 % des suffrages exprimés ou dans le Nord avec la liste conduite par Marine Le Pen. Avec plus de 15% des voix, le FN reste bien implanté en région Rhône-Alpes. Le nouveau dérapage de Le Pen sur le Vel d'Hiv, lieu ou il aurait voulu organiser un meeting lors de la campagne, n' a eu aucun impact, et après tout qui s'en souvient tellement les frasques du vieux fossile sont fréquentes, alors que le film La Rafle vient de sortir sur les écrans. Donné comme mort politiquement il y a encore quelques mois, le FN et sa future nouvelle présidente ont encore un bel avenir politique dans un pays qui veut voter une loi contre le port de la burqua alors que des aménagements constitutionnels, sans doute beaucoup moins méditiques, permettraient d'obtenir le même résultat, à savoir pas grand chose.

Finalement comment qualifier les résultats de ce scrutin? Une victoire de la gauche et donc à fortiori, une défaite de la droite? Un triomphe des listes du FN comme a pu le soutenir son président? Une victoire de l'abstention comme l'affirme le président de région Georges Frêche? (Ce dernier continue d'ailleurs ses critiques tout azimut à l'égard de la premier secrétaire du PS tombant dans la bétise la plus totale). Une "mise en démeure et une sévère déroute" pour le président de la République selon Ségolène Royal, brillamment réélue dans son fief de Poitou-Charentes avec plus des 61% des suffrages? Et puis quel mérite attribuer à la première secrétaire du PS, Martine Aubry, plus que jamais candidate potentielle à la présidentielle de 2012. S'agit il d'une victoire personnelle ou au contraire d'une victoire d'une staff socialiste et des présidents de région. Incontestablement, Martine Aubry sort renforcé de ce scrutin qui la conforte dans son nouveau statut de présidenciable.

Pour l'ancien premier secrétaire du parti socialiste et candidat à la primaire pour la présidentielle de 2012, François Hollande, la victoire de la gauche est nette avec un vote de confiance des français en faveur des présidents des régions françaises. Il y a eu un vote défiance à l'égard du président de la République et du chef du gouvernement. Pour le secrétaire général de l'UMP, l'ancien assureur Xavier Bertranrd le vote de ce dimanche est avant tout un vote d'abstention et non un vote d'adhésion.

Enfin, enfin, la majorité parle de défaite. Le discours a changé avec une dose d'autoritique et d'humilité de la part de ses différents portes paroles qui ont pris leurs petites fiches à Matignon avant d'aller commenter les résultats sur les plateaux de télévision. Il faut revenir à nos fondamentaux selon Jean François Copé. (Fini donc l'ouverture à gauche si peu  rentable en termes de report de suffrages, mais une façon de ne pas être sectaire selon Xavier Bertrand). Il faut construire un nouveau pacte au sein de la majorité selon Jean François Copé,  ou tout simplement restaurer le dialogue interne selon Hervé Morin, le patron du Nouveau Centre, l'ancien bras de l'incarnation de l'ancien centre, François Bayrou.Une manière de soutenir un argument gauche qui dénonce depuis longtemps la caporalisation des différentes composantes de la droite présentes au sein de l'UMP.

Et maintenant?

Sur France 2, François Hollande posait la question du candidat unique des partis de la gauche institutionnelle pour 2012. Une position dangereuse pour rassembler et élargir l'assise électorale à un maximum de personnes au premier tour La présentation de liste unique de la droite sous étiquette UMP a connu de fortes déconvenues à ces élections régionales et cela doit servir d'enseignement à la gauche.

Pour François Fillon, la crise économique reste la principale raison du désanchentement des français vis à vis de la classe politique. Pour Luc Chatel, le gouvernement doit garder le cap, celui-ci ayant été établi en 2007 après l'élection de Nicolas Sarkozy. Il faut donc continuer les réformes selon Xavier Bertrand, alors que le président avait appelé, dans une interview diffusée deux jours avant le premier tour des élections régionales, à une pause dans les réformes dans l'année prochaine permettant ainsi aux parlementaires de "déligéférer".  Réformer oui, mais quelles réformes? Le débat reste ouvert. On attend avec impatience les contre propositions de la gauche notamment sur les retraites, l'avenir des services publics....

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