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27/09/2011

Un vent nouveau...

Je me souviens d'un éditorial du Canard Enchaîné il y a quelques années montrant chiffres à l'appui comment le Sénat continuerait à être structurellement à droite dans les années à venir sauf poussé exceptionnelle de la gauche et donc déconfiture totale du camp adverse...

Tout devient possible avec le mandat de Nicolas Sarkozy. Il arrive même, exploit abracadabrantesque, à surclasser son prédécesseur, Jacques Chirac, en réalisant le grand chelem : défaites aux cantonales, défaites au régionales, défaites aux européennes, défaites aux municipales et défaite depuis hier au sénat. Il ne faut surtout pas s'arrêter en si bon chemin. 2012 sonnera sans doute le glas de la sarkozie après cinq années où notre société a subi de plein fouet la loi d'une petite bande de racailles en col blanc. L'Education Nationale, par exemple, a été karchérisée sous Nicolas Sarkozy et avoir une chèvre, pardon Luc Chatel, comme ministre ait déjà en soi un motif de grève.

A l'occasion d'un mini-remaniement consécutif aux élections sénatoriales, David Douillet est donc devenu ministre en charge des sports à la place de Chantal Jouanno, sans doute un brin soulagé de quitter un navire gouvernemental en plein naufrage. Il n'est pas remplacé à son poste de sécrétaire d'Etat aux français de l'étranger ce qui montre la grande importance du gadget concocté il y a quelques mois pour faire rentrer le gentil David au gouvernement.(Gros nounours souriant pour beaucoup, personnalité préférée des français en 2001....mais homophobe et mysogyne patenté si l'on se réfère à ses écrits : « On dit que je suis misogyne, mais tous les hommes le sont. Sauf les tapettes. ») 

Bruno Rey

25/03/2010

Circus politicus.

Après la déculotté enregistrée par la droite aux élections régionales, notre président ne pouvait rester sans agir et s'agiter en tout sens. Fini l'ouverture à gauche, si peu rémunératrice en terme de suffrages, bonjour l'ouverture à sa famille d'origine, composée d'une multitude de chapelles, chacune animée par une ambition particulière. Nicolas Sarkozy renoue, mais n'a-t-il jamais arrêté, avec son discours musclé, voire  martial, sur la sécurité et propose de nouveau de durcir les textes existants. Au plus bas dans les sondages, distancé par certains ténors socialistes, il doit également subir l'affront de la popularité relative de son premier ministre. L'année 2010 conditionnera son avenir politique et sa présence ou non à l'échéance de 2012. La réforme des retraites peut lui servir de tremplin pour se relancer avant de gérer les affaires courantes en 2011 tout en profitant de signaux revenus dans le vert après une sortie de crise moins hypothétique que prévue. La France de Sarkozy, c'est une France où chaque fait divers, si tragique soit-il, doit immédiatement se traduire en une nouvelle loi. Qu'elle soit appliquée ou non, que les décrets en découlant ne soient pas codifiés ou bien qu'elle n'est aucun effet, peu importe. Il s'agit dans la France de Sarkozy de donner le sentiment que l'on agit alors que l'on s'agite, que l'on est du côté du peuple alors que l'on tombe dans le populisme.  Dans la France de Sarkozy, le président de Radio France se croit obligé de présenter ses excuses après une attaque appuyé de l'un de ses employés sur une antenne du groupe à l'encontre d'un ministre, si peu objet de polémique d'habitude. Dans la France de Sarkozy, l'Ecologie, grand thème de campagne pour draguer l'électeur concerné par les enjeux environnementaux de notre époque, est sacrifié sur l'autel d'une recherche électoraliste effrénée et d'une volonté de renouer avec un monde agricole productiviste, champion du monde en consommation en engrais chimiques mais si précieux lors des scrutins. Dans la France de Sarkozy, le Grenelle de l'Environnement est taillé en pièce alors que la qualité de nos cours d'eau et réserves est loin d'être satisfaisante à cause de la quantité d'intrants utilisés. Dans la France de Sarkozy, l'insécurité règne dans les manifestations ou protestations ou les coups de flashball, cette arme non létale qui a cependant déjà coûté la vie à sept yeux depuis qu'elle est autorisée, sont légions tout comme les fameux "outrages et rébellion" et autres gardes à vue arbitraires. Dans la France de Sarkozy, on nous apprend que les français sont avides de réformes et qu'il faut donc maintenir le cap, à savoir une casse généralisée du service public et notamment de l'un des piliers du pacte républicain, à savoir l'Ecole. Dans la France de Sarkozy, il faut aimer la patrie ou la quitter. Certains ne demandraient rien d'autre mais faute de pouvoir d'achat ou tout simplement d'emploi à l'heure ou nos banques se groiffent de bénéfices réalisés grâce à de l'argent public, cela s'avère plus que difficile. Dans la France de Sarkozy, mis à part les retraites, le port de la burqua semble s'avèrer comme le principal défit auquel notre pays est confronté. Dans la France de Sarkozy, l'insécurité semble omniprésente dans les discours des ténors de la majorité alors que ceux-ci sont aux commandes depuis près de huit années et que les lois se multiplent. Dans la France de Sarkozy, le nombre des représentants de la police nationale sera réduit cette année alors que leurs missions ne cessent d'augmenter afin de faire respecter de nouvelles lois parfois liberticides. Bref la France de Sarkozy, sauf grande surprise, il va falloir l'endurer encore deux ans minimum et rien n'est gagné pour 2012.

Le retour de l'ORTF ? Le président de Radio France, Jean-Luc Hess, nommé à cette fonction par qui l'on sait, s'est cru obligé de présenter  " les excuses du groupe" à Eric Besson, hier après-midi, sur le site du magazine "Le Point", à la suite d'une chronique de l'humoriste Stéphane Guillon dans la matinale de France Inter, comparant le ministre de l'Identité nationale à une "taupe du FN" (Front national), infiltrée au sein de l'UMP. Il s'agit ici sans doute d'un cas de service minimum dans un service public, car M Hees aurait pu également défendre notre ministre qui avec le lancement à des buts purement électoralistes du débat sur l'Identité Nationale est accusé au sein même de la majorité présidentielle d'avoir apporté son modeste concours au succès du Front National aux élections régionales.


Sondage : D'après une enquête réalisée avant le second tour des élections régionales, 33% des sondés souhaitent que le chef de l'Etat brigue un second mandat dans deux ans, et 58% ne le souhaitent pas. Voilà donc un sondage non commandé à Opinion Way par l'Elysée, et cela avec de l'argent public, pour ensuite en faire profiter la presse amie dont le Figaro que nous ne citerons pas.

A la question: entre le Premier ministre et le chef de l'Etat, "quelle personnalité préférez-vous?", 65% des sondés répondent François Fillon et 29% citent Nicolas Sarkozy. Les français préfèrent celui qui annonce des temps difficiles et une hausse du chômage à celui qui prophétisait il y a peu encore une baisse du nombre de demandeurs d'emplois dans les semaines et les mois qui viennent.

Jean d'Arc : Dominique de Villepin, via ses valets, annonce qu'à partir de jeudi et dans les semaines qui vont venir, il va s'attacher à présenter aux Français un « autre projet, une alternative pour 2012, tout simplement parce que c'est absolument indispensable". Donnant un magnifique exemple à l'adage qui stipule qu'il faut parfois garder ses ennemis près de soi afin de mieux les contrôler, Nicolas Sarkozy a donné un sous ministère à George Tron qui avec Mariton, Le Grand ou Goulard constitue le petit noyau de fidèles de notre ancien premier ministre. Quand Villepin parle alternative, il pense à la réactivation de cellules pour déstabiliser ses adversaires, au CPE ou CNE, à la mise en place de l'état d'urgence, à la protection contre vents et marées de son mentor et  recordman national de casseroles, Jacques Chirac. Attention, Villepin veut se donner à la France de manière maladive, attention au risque de viol surtout avec ce que les jeunes ont faillis se prendre il y a peu encore.  (Sur ce sujet, j'aime la saillie de Dominique de Villepin lors de l'affaire Cécilia : « Un homme qui ne peut garder sa femme, ne peut garder la France »...)

Qu'est que la fidélité en politique ? Selon une dépêche de Reuters, Eric Woerth, notre nouveau ministre en charge de l'épineux dossier des retraites, en remplacement du sacrifié Xavier Darcos,  fut autrefois un inconditionnel de Jacques Chirac. En 2002, il fonda le Club de la Boussole, qui rassemblait alors une quarantaine de députés UMP "réformistes" ayant juré fidélité à l'ancien président, puis à Dominique de Villepin nous rappelle le perfide personnage auteur de ses quelques lignes.  Depuis 2007, le fidèle est ministre de l'ennemi intime de ses deux anciens mentors. La fidélité se mesure au maroquin proposé. Même un sous sous secrétaire d'Etat ou autre sinécure avec chauffeur peut faire l'affaire.

Cour des comptes. Alors que Roselyne Bachelot va être entendue ce mardi devant une commission d'enquête du Sénat sur l'influence supposée des laboratoires pharmaceutiques sur les experts sanitaires, dans le cadre du plan contre la grippe A, le chiffre est tombé. Selon Le Figaro, «L'État devrait payer au final 48 millions d'euros aux groupes pharmaceutiques, en lieu et place des 358 millions d'euros prévus initialement pour les 50 millions de doses annulées». Cela fait quand même 48 millions de raisons de tousser ou de rire jaune, c'est selon.

Tête à claques  : « Les Français issus de l'immigration sont plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes.. » déclarait il y a peu Eric Zemmour sur le plateau de Salut les Terriens, l'émission de l'humble Ardisson sur Canal +.  Bénie soit la police, car si les contrôles se réalisaient non à la couleur de peau ou à l'origine supposée de l'individu contrôlé mais à la tête de con, Zemmour aurait du souci à se faire. Et puis si ils se font contrôler plusieurs fois, c'est que les policiers ont à coeur de bien leur travail, c'est tout!

Révélation : "Mais je peux aussi ne pas être candidate. Et à l'heure où je vous parle, je ne suis pas candidate", a affirmé la présidente de Poitou Charentes lors de son passage sur TF1 (Une tribune médiatique en solo, c'est quand même mieux qu'une photo de groupe derrière Martine, non?) Attention l'heure tourne et l'échéance des primaires arrivent.

Popularité : Les cotes de popularité des leaders du Front national sont en nette amélioration, selon le tableau de bord politique Ifop pour Paris Match diffusé mardi. Merci qui? Un homme aux yeux de fouine serait actuellement fortement suspecté. Selon cette enquête, la cote de popularité de Martine Aubry, premier secrétaire du PS reste stable (à 61%) tandis que celle du directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, (à 73%) se tasse légèrement. Cela en fait des français qui connaissent les fonctions et les actions du président du Fond Monétaire International ou qui apprécient les frasques de l'ancien ministre de l'Economie et des Finances de Lionel Jospin avec le personnel féminin de l'institution basée aux Etats-Unis. Pour en revenir au FN,  le chef du mouvement, Jean-Marie Le Pen, voit aussi sa cote progresser de manière significative (+5 points) et retrouver le niveau (24% de bonnes opinions) qui était le sien au lendemain du dernier scrutin présidentiel, en 2007. Le président du F Haine pourrait donc ainsi aisément remplir le Vel'd'Hiv comme il en révait lors de la campagne des régionales', nein ?

Comique de répétition ? Nicolas Sarkozy a assuré aujourd'hui que les assassins du policier français, seraient retrouvés et "châtiés avec la plus extrême sévérité", promettant une "tolérance zéro" face aux agressions des représentants des forces de l'ordre. « Quiconque porte atteinte à un policier, à un gendarme, à un fonctionnaire par l'insulte ou par le geste, porte atteinte à la République elle-même", a-t-il affirmé. "Face à ses agressions, nous appliquerons la tolérance zéro" Le président a réaffirmé que "le Parlement examinera prochainement une modification de la loi pénale destinée à punir plus sévèrement les assassins de policiers et de gendarmes", faisant passer la peine de sûreté incompressible de 22 à 30 ans. Un drame, une loi, mais après, il faudra sans doute « délégiférer ». Enfin tout ceci, laisse la triste impression du déjà entendu. Et puis, le président de la République, malgré son statut vis à vis du CSM, le Conseil Supérieur de la Magistrature n'est point juge. Le discours est exactement le même qu'à l'époque de l'assassinat de Nelly Cremel.

Titre du Figaro : Sarkozy promet «d'éradiquer» les bases de l'ETA en France. Après avoir promis de nettoyer la cité des 4000 au Karcher, super Sarko pioche de nouveau dans son champ lexical martial. Le succès sera sans doute foudroyant.

Taxe carbone : Le gouvernement a renvoyé mardi l'instauration d'une taxe carbone en France à un hypothétique accord sur un tel dispositif à l'échelle européenne, ce qui revient à renvoyer le projet aux calendes grecques, provoquant des remous jusqu'au sein de l'exécutif. Premier objectif donc de l'après déroute des régionales, renouer avec les catégories sociales de droite ayant fait défaut lors du scrutin et notamment avec les agriculteurs productivistes de la FNSEA. Mais la secrétaire d'Etat à l'Ecologie Chantal Jouanno a spectaculairement rompu avec la solidarité gouvernementale en y voyant bien un recul du gouvernement."Je suis désespérée de ce recul, désespérée que ce soit l'écolo-scepticisme qui l'emporte", aurait déclaré, citée par son entourage. Cette déclaration contraste avec la langue de bois, particulièrement bien sculptée des différentes responsables de l'UMP ayant à se prononcer sur le sujet.

Bruno Rey.

22/03/2010

En route pour 2012

elections-regionales.jpgUne abstention en baisse de près de quatre points, certes, mais une abstention frôlant encore les 50% des inscrits, ce qui soulèvent à juste titre de multiples interrogations sur les raisons d'un tel désanchantement vis à vis du monde politique et de notre classe dirigeante par une frange si importante de la population. (Notons que de nombreux électeurs potentiels ne sont mêmes pas inscrits sur les listes électorales) Certains d'entre nous ne se sont sans doute pas déplacés pour ce scrutin local car après tout, une victoire massive de la gauche, quelque que soit son ampleur, ne changera pas, à juste titre, du jour au lendemain la politique économique et sociale mise en place par Nicolas Sarkozy dans notre pays depuis 2007. Pour d'autres, l'abstention marque donc un désintérêt ou plus simplement un désavoeux supplémentaire  pour la majorité présidentielle sans que celui-ci n'entraîne une adhésion à une opposition dont les propositions dans de nombreux domaines se font toujours attendre.  

Et puis il y a le triomphe du FN dans les 11 régions ou le parti avait pu se maintenir au second tour et notamment en région PACA avec sa tête de liste Jean Marie Le Pen qui receuille plus de 22 % des suffrages exprimés ou dans le Nord avec la liste conduite par Marine Le Pen. Avec plus de 15% des voix, le FN reste bien implanté en région Rhône-Alpes. Le nouveau dérapage de Le Pen sur le Vel d'Hiv, lieu ou il aurait voulu organiser un meeting lors de la campagne, n' a eu aucun impact, et après tout qui s'en souvient tellement les frasques du vieux fossile sont fréquentes, alors que le film La Rafle vient de sortir sur les écrans. Donné comme mort politiquement il y a encore quelques mois, le FN et sa future nouvelle présidente ont encore un bel avenir politique dans un pays qui veut voter une loi contre le port de la burqua alors que des aménagements constitutionnels, sans doute beaucoup moins méditiques, permettraient d'obtenir le même résultat, à savoir pas grand chose.

Finalement comment qualifier les résultats de ce scrutin? Une victoire de la gauche et donc à fortiori, une défaite de la droite? Un triomphe des listes du FN comme a pu le soutenir son président? Une victoire de l'abstention comme l'affirme le président de région Georges Frêche? (Ce dernier continue d'ailleurs ses critiques tout azimut à l'égard de la premier secrétaire du PS tombant dans la bétise la plus totale). Une "mise en démeure et une sévère déroute" pour le président de la République selon Ségolène Royal, brillamment réélue dans son fief de Poitou-Charentes avec plus des 61% des suffrages? Et puis quel mérite attribuer à la première secrétaire du PS, Martine Aubry, plus que jamais candidate potentielle à la présidentielle de 2012. S'agit il d'une victoire personnelle ou au contraire d'une victoire d'une staff socialiste et des présidents de région. Incontestablement, Martine Aubry sort renforcé de ce scrutin qui la conforte dans son nouveau statut de présidenciable.

Pour l'ancien premier secrétaire du parti socialiste et candidat à la primaire pour la présidentielle de 2012, François Hollande, la victoire de la gauche est nette avec un vote de confiance des français en faveur des présidents des régions françaises. Il y a eu un vote défiance à l'égard du président de la République et du chef du gouvernement. Pour le secrétaire général de l'UMP, l'ancien assureur Xavier Bertranrd le vote de ce dimanche est avant tout un vote d'abstention et non un vote d'adhésion.

Enfin, enfin, la majorité parle de défaite. Le discours a changé avec une dose d'autoritique et d'humilité de la part de ses différents portes paroles qui ont pris leurs petites fiches à Matignon avant d'aller commenter les résultats sur les plateaux de télévision. Il faut revenir à nos fondamentaux selon Jean François Copé. (Fini donc l'ouverture à gauche si peu  rentable en termes de report de suffrages, mais une façon de ne pas être sectaire selon Xavier Bertrand). Il faut construire un nouveau pacte au sein de la majorité selon Jean François Copé,  ou tout simplement restaurer le dialogue interne selon Hervé Morin, le patron du Nouveau Centre, l'ancien bras de l'incarnation de l'ancien centre, François Bayrou.Une manière de soutenir un argument gauche qui dénonce depuis longtemps la caporalisation des différentes composantes de la droite présentes au sein de l'UMP.

Et maintenant?

Sur France 2, François Hollande posait la question du candidat unique des partis de la gauche institutionnelle pour 2012. Une position dangereuse pour rassembler et élargir l'assise électorale à un maximum de personnes au premier tour La présentation de liste unique de la droite sous étiquette UMP a connu de fortes déconvenues à ces élections régionales et cela doit servir d'enseignement à la gauche.

Pour François Fillon, la crise économique reste la principale raison du désanchentement des français vis à vis de la classe politique. Pour Luc Chatel, le gouvernement doit garder le cap, celui-ci ayant été établi en 2007 après l'élection de Nicolas Sarkozy. Il faut donc continuer les réformes selon Xavier Bertrand, alors que le président avait appelé, dans une interview diffusée deux jours avant le premier tour des élections régionales, à une pause dans les réformes dans l'année prochaine permettant ainsi aux parlementaires de "déligéférer".  Réformer oui, mais quelles réformes? Le débat reste ouvert. On attend avec impatience les contre propositions de la gauche notamment sur les retraites, l'avenir des services publics....

17/03/2010

Jouissif ?

aube.jpgQuelle claque pour le président de la République Nicolas Sarkozy et le gouvernement de François Fillon avec le score historiquement bas enregistré par le parti présidentiel, devenu le parti unique de la droite parlementaire, ce dimanche lors du premier tour des élections régionales. Le mot claque est il présomptueux, dénote t'il un penchant à l'autosatifaction, est il inadéquat? Pour ma part, il ne résume à lui seul que l'ensemble des commentaires des observateurs politiques après la publication officielle des résultats.

S'agit il pour autant d'"un message fort et clair " comme l'a affirmé la première secrétaire du PS Martine Aubry ou d'un soutien aux politiques et aux bilans des régions dirigées par la gauche comme l'a souligné sa rivale Ségolène Royal.  Non seulement la stratégie d'union à droite (La Gauche Moderne du sous secrétaire d'Etat placardisé Jean Marie Bockel, le Nouveau Centre de l'ancien bras droit de François Bayrou, l'UMP, le Forum démocrate chrétien de la non sectaire Christine Boutin, le MPF du Viconte de Villiers et les chasseurs du CNPT de Fréféric Nihous) n'a pas obtenu les résultats attendus, mais l'UMP se trouve désormais sans réserve de voix pour le second tour du scrutin. (Soit 1,24% de voix potentielles si l'on se réfère aux résultats publiés sur le site du ministère de l'Intérieur)

Pour notre ministre, et président du parti radial valoisien (Encore une autre composante de l'UMP), Jean Louis Borloo, lors de sa première réaction sur un plateau de France Télévision, le parti présidentiel propose toujours les meilleures listes régionales pour la défense de la cause écologique en France. Quel argument de poids pour tenter d'amouder l'électeur volatile, l'abstentionniste du premier tour, le quidam d'Europe Ecologie...Le président du groupe UMP à l'Assemblée Nationale, Jean François Copé, bien embarassé que son parti ne soit même plus le premier parti de France, dépassé au classement par le parti socialiste de Martine Aubry, et cela malgré le score très honorable des listes Europe Ecologique au plan national, lui parle abstention et désacords entre Europe Ecologie et le Parti socialiste. Et tous les représentants du parti présidentiel de débiter le même argumentaire et au lieu de faire une salutaire remise en question et d'admettre quelques pistes pouvant objectivement expliquer un tel résultat.

Ne pouvant utiliser l'argument du premier parti de France, l'UMP va utiliser dans les jours à venir des grosses ficelles, bien connues mais comme on a l'habitude de dire, plus c'est gros...L'abstention d'une partie des électeurs votant traditionnellement à droite est un argument utilisé tout comme l'union d'un premier tour de la droite classique, de la gauche droitisée à la droite extrême de Philippe de Villiers, vecteur de cohérance, de "clarté", de "transparence" face aux tractations attendues entre les différentes composantes de la gauche de gouvernement, selon les différents portes parole du parti sarkozyste.

Reste la remontée de l'extrême droite, certes attendue avec des sondages placant le parti de Jean Marie Le Pen légèrement au dessous de la barre des 10%, sans doute aidé par le fameux débat sur l'Identité National, vecteur de déclarations nausébondes et de dérives populistes, toujours soutenu par une droite "décomplexée" et "sans tabou". Plus que jamais, "le clone de son père", Marine Le Pen est bien partie pour devenir la prochaine présidente du FN et ainsi incarner la France dans ce qu'elle a de plus malsain. Et puis bien sûr le taux d'abstention, très inquiétant pour notre vie démocratique. Le Front de gauche, calqué sur d'autres modèles européens comme le Bloc de gauche portugais ou Die Linke en Allemagne, obtient un très bon score, surtout si l'on se souvient du 1,34% obtenu par Marie George Buffet lors de la dernière élection présidentielle.Le MoDem, l'écurie présidentielle de François Bayrou, a pris de nouveau du plon dans l'aile et son score au niveau national va sans doute entraîner de sérieux débats au sein du parti centriste, notamment sur la place de son président.  Au rythme actuel, le MoDem risque d'enregistrer un score négatif au prochain scrutin...

"Tout reste ouvert" a affirmé premier ministre lors de sa déclaration au soir de l"élection. S'agit il d'un emploi non dissimulé de la méthode coué ou d'un déconnectage total du "collaborateur" du président? "L'Ecologie n'est ni de gauche, ni de droite..." tient donc, alors que notre président au salon de l'Agriculture vient d'envoyer, pour des raisons électoralistes, un véritable scud contre le Grenelle de l'Environnement et son principal volet, à savoir l'emploi massive de pesticides, qui place notre pays au premier rang mondial dans l'utilisation de produits phytosanitaires. François Fillon a bien sûr évoqué la délinquance mais sans réelle conviction, tant la ficelle sécuritaire est désormais plus que grossière. Il avait déjà annoncé une loi contre le port de la burqua trois jours avant le scrutin afin de faire des courbettes à une partie de l'électorat frontiste. Avec le succès que l'on connaît...

Le slogan de la candidate à la présidence de la Région Rhône-Alpes, Françoise Grossetête : "La France change, la région doit changer aussi". Il est évident que les "changements" et réformes" injectés de manière massive par la majorité présidentielle dans la vie de nos concitoyens depuis des années ont été rejetté de manière massive. Plus que jamais, peut être à tort, la région est vue comme un antidote local, une protection, contre une casse du service public au niveau national.

Et maintenant? La droite, bien mal en point, va tenter de finir le quinquenat avec l'élection présidentielle de 2012 comme seule et unique perspective. En annonçant une pause dans les réformes et en enjoignant les parlementaires à "déligéférer", Nicolas Sarkozy se ménage une ouverture pour un second mandat. Faire des textes législatifs au moindre fait divers, ne pas publier les décrets d'application empêchant la mise en oeuvre de lois votées par la représentation nationale....On pourrait commencer par les quinze lois sécuritaires adoptées depuis 2002 et l'arrivée de Nicolas Sarkozy Place Beauvau.

09/03/2010

Marasme de l'esprit

Que donc écrire cette semaine pour alimenter quelque peu ce blog ? Une petite note sur Israël qui continue son processus inexorable d’annexion (Jérusalem est) et de colonisation en Cisjordanie malgré un moratoire de 10 mois officiellement lancé par le faucon Benyamin Netanyaou? Une petite note sur les élections irakiennes, véritable succès démocratique malgré les veines tentatives des groupes terroristes  pour dissuader les électeurs de se rendre aux urnes pour mieux prendre en main leur destin si sanglant il y a peu encore? Une petite note sur le politique française avec l’objectif extrêmement ambitieux afficher  en fin de semaine dernière par notre président d’augmenter notre capacité industrielle de 25% donc de tout simplement revenir au niveau d’avant crise ? Une petite note sur la rivalité de Dominique et Nicolas au salon de l’Agriculture de Paris ? Une petite note sur la percée attendue de l’extrême droite aux Pays-Bas ?  Une petite note sur la dernière berlusconnerie en Italie ? Une petite note sur la déroute inévitable de la droite aux élections régionales de ce mois ? Une petite note sur le temps qu’il fait et les chutes de neige gravement commentées sur les médias télévisuels ? Une petite note sur les derniers propos de Jean Marie Le Pen ou l’Algérie semble encore le torturer ? Une petite note sur la non implication officielle de notre président dans les élections régionales ? Une petite note sur les successions dynastiques connues ou attendues en Afrique (Eyadema au Togo, Ali Bongo au Gabon et demain Seif El Islam en Libye ou encore Gamal Moubarak en Egypte) ? Une petite note sur les catastrophes qui font la une de l’actualité depuis le début de l’année. (Tremblement de Terre en Haïti et au Chili, coulée de boue en Ouganda, tempête Xynthia en France) ? Finalement que referme cette page pour préparer des séances d’animation concernant l’orientation pour des classes d’écoles primaires. Je crois que c’est ce qu’il y a de mieux à faire lorsque l’inspiration nous manque.

 

14/02/2010

La sécurité liberticide

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La France a peur. Aux armes citoyens, la patrie est en danger, sa propre existence est remise en question tous les jours par une insécurité grandissante dont la courbe de progression semble exponentielle.

Alors je dis oui au tout sécuritaire, à la vidéo-surveillance pour nous protéger de hordes d'immigrés clandestins voleurs et arracheurs de dents, venus en France uniquement pour vivre d'allocations et de mesures sociales que doivent ensuite payer ceux qui se lèvent tôt le matin pour aller travailler. Je dis oui au couvre feu pour les mineurs de moins de 13 ans qui pullulent dans nos rues et terrorisent nos concitoyens alors qu'ils pourraient regarder les programmes culturels et variés diffusés sur TF1, tranquillement installés dans les immeubles à l'architecture et au confort irréprochable depuis la mise en place du plan Marshall pour les banlieues par Fadela Amara. Je dis oui au durcissement des lois sécuritaires déjà existantes, à la mise en place d'un nouvel arsenal juridique contre tous ces voyous que l'on voit tous les jours dans la bouche de nos responsables politiques de droite ou que l'on entend quotidiennement dans les journaux télévisés des grands médias nationaux Et non, ce n'est pas parce que la droite a mis en place plus d'une quinzaine de lois depuis 2002, que cela démontre un échec de sa politique, basée sur le tout répressif et la politique, le culte, la religion du chiffre. Désormais, appartenir à une bande qualifiée de dangereuse peut entraîner des poursuites judiciaires. Bon, ce n'est parce que la droite multiplie les lois comme Jésus le faisait autrefois avec les pains, tout en supprimant plus de 7000 postes cette année,  que la  tache se complique. Non, il suffit de recaser au ministère de la place Beauvau, les fonctionnaires des autres corps de la fonction publique, victime de coupes dans leur ministère d'origine,  qui auront désormais le choix entre trois nouvelles offres d'affectation avant d'être mis en disponibilité. Envoyer des fonctionnaires de Bercy armés de calculettes dans les zones dites sensibles », la « racaille » en tremble déjà.

Je dis oui également à l'intervention de la police dans les lycéens, dans les collèges et mêmes dans les écoles. (Rappelons nous de l'intervention exemplaire réalisée dans une école primaire pour une affaire de vélo volé...) pour de ne pas priver nos « apprenants » d'une intervention des garants de l'ordre public, généralement menée avec tact, pédagogie et bon sens. Avec ce type d'exercice, nos chères petites têtes blondes appréhenderont mieux le monde que l'on construit pour eux et ne perdront pas ainsi leur temps avec un vulgaire film avec deux poissons sur la tolérance et contre l'homophobie qui risquerait de les rendre sensibles....La sage Christine Boutin, celle qui avait brandi à bout de bras la bible dans l'enceinte de l'Assemblée Nationale lors du débat sur la loi portant sur la PACS y était d'ailleurs contre, ce qui constitue déjà une raison suffisante, l'autorité morale de Christine ne pouvant être mise en doute.

Un grand oui  également à la mise de zone de sécurité pour sanctuariser les lycéens comme les troupes américaines l'ont fait à Bagdad pour protéger les différentes communautés religieuses de la capitale irakienne d'attaques terroristes. Des murs de bétons construits à cet effet par le groupe de BTP Bouygues pourraient ainsi être installés à l'approche des établissements sensibles pour les prémunir d'une attaque réalisée avec un véhicule type scooter.  Oui donc aux check-points et autres portiques de sécurité à l'entrée des établissements scolaires. Bon admettons le, comme dans les aéroports, il faudra arriver pour s'instruire quelques heures avant l'ouverture pour le contrôle des sacs à dos et des pièces d'identité. Comme dans les zones aéroportuaires, des bacs transparents seront mis en place à l'entrée pour récolter objets et matériels désormais proscrits comme le compas, redoutable arme faut il le souligner qui peut entraîner de graves lésions, le cutter et même l'équerre, qui pourrait être prise dans certaines situations pour une arme factice. Et que dire des livres, qui leur poids aidant, peuvent constituer de formidables projectiles ? Des gardes de sécurité pourraient être employés pour assurer ces nouvelles taches, les aides éducateurs ayant été supprimés par le gouvernement de Jean Pierre Raffarin.. Ceux de la défunte compagnie privée américaine Blackwater renommée depuis Xe service, chassés d'Irak pour une malencontreuse bavure, sont désormais en disponibilité et frétillent de joie devant une telle perspective de carrière, bien loin des banlieues hostiles de Bagdad ou de Nadjaf.

Je dis oui à la garde à vue généralisée, tolérance zéro pour le moindre délit, les chiffres actuels étant particulièrement attristants, le nombre de gardés à vue n'ayant augmenté que de 51% depuis 2003. Beaucoup de nos concitoyens n'ont pas connu la joie de la fraternité carcérale. Il s'agit là d'une tare à combler rapidement afin de tisser du lien social et faire vivre cette notion du « vivre ensemble ».

Je dis oui à l'installation de vidéo-caméras et à leur généralisation sur le territoire national pour assurer notre protection. L'exemple britannique, pays le plus équipé au monde en termes de caméras, doit être suivi afin que tout à chacun ait le plaisir d'être filmé plusieurs heures par jour dans ses déplacements. Quelques droits de l'hommistes s'en attristeront, mais la liberté doit être sacrifié afin d'assurer la sécurité de nos concitoyens. Certains mauvais esprits critiquent les résultats obtenus outre Channel, mais ces défenseurs des libertés publiques ne vivent pas dans la France réélle.

Je dis oui à l'installation de camps de transit sur notre territoire afin d'accueillir les clandestins en attente de déportation, pardon de chartérisation. Celui situé à Rivesaltes par exemple mérite certes un petit rafraîchissement mais peut être facilement utilisé. L'exemple de Vichy, montre qu'avec un peu de détermination, un véritable maillage du territoire est possible.

Je dis oui à la mise en place de « rondes citoyennes », dénomination utilisée pour qualifier les milices privées, le terme, on se demande pourquoi ayant un côté péjoratif, dans les villes, les campagnes et le long des frontières méridionnales de notre pays afin d'assister les forces de police dans leur lutte contre les "wetback".

Bon, il y aura inévitablement quelques bavures commises à l'encontre des représentants des forces de l'ordre mais ne fait on pas une omelette sans cassée des œufs. Et pour se faire son beur ?

Ah oui, a-t-on déjà entendu un homme politique de droite s'interroger sur les raisons de la mise en place d'une telle débauche de moyens juridiques, la plupart du temps inapplicable ou inappliqué faute de moyens humains, financiers ou faute de décrets d'application et leurs conséquences pour notre société ainsi que sur les raisons de cette violence endémique qui touche de nombreux citoyens. L'exclusion spatiale sociale, l'insécurité sociale économique, le décrochage et l'échec scolaire, le chômage, la pauvreté, l'absence de perspective et des rêves qui se brisent sur des murs de bétons.

Voilà des maux auxquels il s'agit de s'attaquer mais pour se faire, il s'agit de mettre en place des politiques, non calquées sur des sondages mais sur des perspectives. Autre difficulté, faire de la politique et non du populisme, de la pédagogie et et non de la démagogie, s'investir et non faire de sorties grandiloquentes et populistes.

 

12/02/2010

24 heures qui font/fondent un monde.

25-regard-sur-le-monde-70-x-90-cm-n.jpgNon, il ne s'agit de faire une revue de presse classique reprenant les principales informations de la journée mais seulement de souligner quelques faits souvent passés sous silence sur les principaux médias nationaux.

Ainsi l'Afghanistan enregistre presque ses premiers progrès : Hier matin à Bruxelles, un porte-parole de l'OTAN a expliqué que les talibans présents dans la ville Marjah (Sud du pays) avaient le choix entre se rendre, partir ou combattre. Ils seraient "bien avisés de prendre les options un ou deux", s'est cru obligé de souligner James Appathurai. Ah l'art de la guerre, conseiller à ses ennemis de quitter le champ d'action...afin de mieux migrer vers une autre zone. La nouvelle stratégie des Etats-Unis et de l'OTAN en Afghanistan a vraiment toutes les chances de réussir. Toujours en Afghanistan, on apprenait également aujourd'hui que les cultures d'opium dans ce pays devraient rester stables en 2010, après deux années de baisse significative. Ce matin notre premier ministre François Fillon, arrivait à Kaboul pour sa première visite en Afghanistan, une visite surprise bien sûr pour pallier à toute attaque hypothétique des talibans, où il a assuré que "la France resterait le temps qu'il faudra pour assurer la stabilité" du pays. Déjà plus de 8 ans de présence, "le temps qu'il faudra" est une nouvelle unité de mesure qui se compte sans doute en décennie.

Un peu de realpolitik : La cour d'appel de Tunis a prolongé aujourd'hui la peine de prison du journaliste d'opposition Zouhair Makhlouf, reportant ainsi sa libération au 19 février. Il a déjà passé quatre mois en détention...mais puisqu'on vous dit le président Ben Ali est le dernier rempart entre nous et les islamistes ! Alors un journaliste de plus ou de moins en prison...on va quand même pas se priver de vacances dans l'un des hôtels du groupe Accor, fort présent en Tunisie.

Qu'est ce que le train-train ou la routine ? : Un kamikaze a lancé sa voiture chargée d'explosifs contre une patrouille de police dans la région de Khyber au Pakistan, à la frontière afghane, faisant six morts "Ils effectuaient une patrouille de routine lorsqu'un kamikaze les a percutés avec sa voiture, les tuant tous les six". La routine, quoi, dans ce pays quotidiennement endeuillé par des attaques commis par des fous de dieu.

Les dangers d'une visite : Le pape Benoît XVI effectuera une visite de deux jours à Malte, les 17 et 18 avril, durant laquelle il rencontrera le président maltais, des évêques et des jeunes, a annoncé mercredi le Vatican. Espérons que sa sainteté saura tenir sa langue lors du voyage. Le dernier en Afrique l'avait amener à tenir des propos quelque peu maladroit sur le préservatif et le Sida.

Et puis un poil d'économie : L'année 2009 laisse un goût amer au pays du chocolat. Pour la première fois depuis six ans, les fabricants suisses ont vu leur ventes reculer, avec une baisse de 5,9% des quantités vendues et une chute de 6,4% du chiffres d'affaires. Ah depuis que Carla surveille la ligne de son « chouchou »... Bah, la Suisse compte d'autres secteurs..

09/02/2010

De ma montagne....

ps.jpgQui sera donc le candidat du parti socialiste à l'élection présidentielle de 2012 ? Nicolas Sarkozy est seulement à mi mandat, mais cette question qui taraude beaucoup d'esprits mérite d'être posée et débattue.

Mal élue lors du cauchemardesque congrès de Reims en décembre 2008, l'actuelle première secrétaire du parti, Martine Aubry, semble de plus en plus afficher une posture de candidate en devenir. Le journal de « référence » Le Monde ne l'a-t-elle pas comparé à une sorte d'Angela Merkel de gauche le mois dernier ? L'actuelle maire de Lille pourra sans doute capitaliser sous son nom la très nette victoire attendue pour le parti socialiste aux élections régionales de mars prochain. Avec 28% d'intentions de vote, le parti socialiste rivalise par le parti présidentiel, qui lui contrairement à son principal adversaire, ne dispose pas de réserves de voix à droite, ayant déjà constitué des listes d'union avec ses satellites comme le Nouveau Centre d'Hervé Morin ou le très important Forum des Républicains Sociaux de Christine Boutin. Cette soudaine montée en grâce de Martine Aubry, vilipendée encore aujourd'hui pour la fameuse loi portant à 35 heures la durée hebdomadaire de travail, a sans doute poussé l'actuel président du FMI et ancien ministre des Finances dans la « dream team » de Lionel Jospin, DSK, a évité de fermer une porte cette semaine arguant de conditions particulières ou il se poserait la question. (Le fera t-il dans le miroir de sa salle de bain un matin en se rasant ?) de sa candidature à l'élection présidentielle. L'ancien premier secrétaire du parti, François Hollande, autrefois surnommé « flamby » pour sa recherche frénétique de consensus et de synthèse a fait un flop total en annonçant vouloir exercer un rôle de premier plan et donc être candidat aux primaires organisées l'année prochaine, après selon lui avoir été cantonné à des seconds rôles depuis des années. (D'abord dans l'ombre de Lionel Jospin en tant que premier secrétaire du parti socialiste puis dans celle de son ex compagne, Ségolène Royal)

Reste encore une pléthore de candidats potentiels, une situation  qui semble parfois constituer une faiblesse du parti socialiste, en raison des batailles d'égos entre éléphants, mais qui est en réalité un formidable avantage. Qui sera en effet le candidat des Verts, ou des Verts nouvelle mouture au sein d'Europe Ecologie ? Pour Daniel Cohn Bendit, il faut « être fou » pour postuler à la fonction suprême. Exit donc le leader de mai 68. Aurons-nous une candidature féminine en la personne de la secrétaire nationale actuelle, Cécile Duflot ? Portée, peut être grisée également, par le succès d'Europe Ecologie aux élections européennes de juin 2009, Cécile Duflot, qui affirmait autrefois avoir « le charisme d'une moule » pourra t-elle défendre les couleurs d'un parti qui défend justement mollusques et autres gastéropodes lors d'une élection présidentielle ? Et puis, nous aurons sans doute une candidature d'Olivier Besancenot, la troisième déjà et celle dans un candidat du Front de Gauche si celui-ci est toujours d'actualité en 2012.

Bien sûr, d'autres personnalités au sein du parti socialiste peuvent prétendre à exercer des fonctions de premier plan comme Laurent Fabius, l'homme à "la tronche pas catholique" Manuel Valls, le bouillonnant député maire d'Evry, Arnaud Montebourg...D'autres habitués aux dorures des palais de la République ou simplement par opportunisme ont déjà répondu aux appels de Nicolas Sarkozy : Kouchner, Bockel, Besson ou encore Jack Lang, l'ancien ministre que la Terre nous envie, habitué aux soirées mondaines, aux déclarations grandiloquentes sur l'Education ou la Culture, et à la teinture pour faire oublier un âge déjà avancé.

N'oublions pas non plus l'OPNI (Objet politique non identifié) que constitue Ségolène Royal qui essaye vaille que vaille de pratiquer dans sa région l'ouverture qu'elle aimerait capitaliser sous sa personne au niveau national. La main tendue à François Bayrou au soir du premier tour de la présidentielle de 2007, puis de nouveau au moment de la constitution des listes pour les régionales de mars prochain n'a pas été saisie par le président du MoDem, contrairement à certains éléments de sa base, qualifiés de "harkis" par le ministre des Transports et tête de liste UMP en Poitou Charentes, Dominique Bussereau.

Les Brèves :

Protection : Cette semaine également, à l'instigation de la principauté de Monaco et son prince Albert, le Thon rouge de Méditerranée va être classé comme CITES, annexe 1. Enfin pas tout de suite, mais peut être dans 18 mois selon une demande de la France. En tout cas, le paradis fiscal monégasque, lui, n'est pas une espèce en danger malgré les discours grandiloquents de notre omniprésident sur la supposé moralisation du capitalisme financier international.

Promptitude : Deux personnes âgées assassinées dans l'Oise et hop, ce fait divers nauséabond fait se précipiter l'ami de 30 ans de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux qui annonce une énième loi sur la sécurité et des peines plus sévères pour les auteurs de tels crimes. Et dire que la droite assure ne pas utiliser ce thème pour faire campagne. Toujours les mêmes ficelles, certes, mais les électeurs ne sont pas des pantins. « Ca commence à bien faire, à chaque fois qu'il y a un problème, on invente une loi ». L'auteur de cette déclaration est bien placée, étant actuellement garde des sceaux, et donc aux premières loges depuis des années pour constater les résultats spectaculaires enregistrés par la droite malgré l'arsenal juridique vendu depuis des années et notamment depuis l'arrivée place Beauvau d'un certain Nicolas Sarkozy en 2002.

Popularité : Nicolas Sarkozy, selon différents sondages publiés cette semaine, est à son niveau le plus bas depuis son élection de 2007, en termes de côte de popularité. Et dire que plus de 30% des sondés soutiennent encore notre président malgré la cascade de revers et de scandales subis par le grand homme depuis des mois (Affaire Jean Sarkozy, Affaire Mitterrand, Affaire Villepin, Affaire Henri Proglio, rejet de la Taxe Carbone par le Conseil Constitutionnel, hausse massive du chômage, explosion des déficits publics, dérapage du « débat » sur l'Identité Nationale....). L'accès au savoir et à l'information doit rester un combat quotidien malgré la résistance menée par TF1 notamment.

Communication : Haïti aura donc l'immense privilège de recevoir le 17 février prochain, le président de la République français, donc la visite sur place s'imposait d'elle même. Gageons qu'il aura eu la sagesse de remiser Ray-Ban et montre Pathek Philip  dans un tiroir de ce son bureau afin que son apparition publicitaire ne jure pas avec le paysage apocalyptique de ce petit pays.

Entreprise : Didier Lombard passe donc la main plus vite que prévu à Stéphane Richard à la tête de France Télécom. Tant mieux, car il était décidément passé de « mode » chez les employés de l'opérateur téléphonique.

Politique : Après la relaxe prononcée par la justice à l'encontre de l'ancien premier ministre Dominique de Villepin, notre grand défenseur de la séparation des pouvoirs, Nicolas Sarkozy aurait déclaré cette semaine que « la justice dans ce pays n'est vraiment pas tenue » dans notre pays selon des propos rapportés par le Canard Enchaîné. Vite vite, une réforme de la justice afin de supprimer les juges d'instruction et mettre ainsi l'ensemble des magistrats français sous la coupe de la Chancellerie et donc de l'Elysée, afin qu'ils aient tous la bride au cou. Le « coupable » promis à un « croc de boucher » garde donc pour l'instant toute sa liberté. Toujours à propos de Dominique de Villepin, l'actuel ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire, son ancien directeur de cabinet quand le héron (Néron ?) occupait Matignon, estime dans un entretien accordé à Libération que ce dernier « doit occuper » la place qui lui revient » au sein de la majorité. Suspendu à un croc de boucher rue de Boétie, le quartier général de l'UMP à Paris par exemple ? Et dire que selon un sondage publié cette semaine, Dominique de Villepin serait crédité de 10% d'intentions de vote si il se présentait en 2012. Cela en fait des nostalgiques du plongeon dans l'océan orchestré devant photographes et caméras. Ou plus inquiétant, cela révèle une hausse important du nombre de nos concitoyens atteints par Alzheimer en France oubliant ainsi les frasques de Dominique quand il était premier ministre.

Social : Les retraites constitueront donc le dossier social de cette année 2010. Le départ à 60 ans, acquis social, sera donc bientôt plus qu'un mirage. Le temps de cotisation, pour des prestations sans doute moindre, sera allongé sans que d'autres pistes soient explorées. Ne reste plus qu'aux ouvriers français qu'à obtenir stock options, jetons de participations, présences multiples au sein de conseil d'administration, golden hello et parachutes dorés pour envisager l'avenir de manière plus sereine.

Opinion : Dans en entretien accordé au journal Le Monde, le maître es sondages Rolland Cayrol s'interroge : « Il y a un pilote, Sarkozy, clairement identifié. Mais a t-il un cap ? Bonne question Rolland à laquelle il est très facile de répondre, le pilote Sarkozy cherchant par tous les moyens à redresser sa côte de popularité après avoir atteint un plafond extrêmement bas.

Prostitution : L'ancienne colistière de John McCain à l'élection présidentielle américaine de 2008 Sarah Palin tarifie ses apparitions 100.000 dollars. L'accès à sa dernière convention de trois jours revenait 549 dollars à ses partisans. Voilà au moins un secteur qui ne connaît pas la crise.

Bon allez, je dois aller acheter une Citroën afin de faire comme Sébastien Loeb et devenir un « winner » puis regarder les émissions de télé-irréalités programmés sur TF1.

30/01/2010

Chronique de la semaine passée

elections-regionales.jpgA deux mois des élections régionales, suffrage à deux tours avec scrutin de liste par département avant panachage et accord pour le deuxième entre les différentes formations politiques, il fait peu de doute que le parti socialiste, malgré les déconvenues enregistrées au niveau national depuis plusieurs années, sortira de nouveau vainqueur de cette consultation. La campagne menée actuellement par le parti présidentiel et son secrétaire général, l'ancien ministre du Travail, Xavier Bertrand, est, à bien des égards, populiste, étant axée uniquement sur des mensonges et des vœux pieux. De plus, pour ce dernier, les objectifs du parti présidentiel semblent bien modestes. « Chaque région gagnée sera une victoire » assène t-il en effet depuis des semaines, une affirmation qui laisse pantois et que l'on pourrait compléter par celle-ci : Chaque région perdue sera une défaite. Mais finalement cette « raffarinade » ne s'adresse qu'à l'Alsace dirigée par Adrien Zeller et à la Corse ou les divisions de la gauche ont permis l'élection d'un élu UMP en 2004. L'UMP ne vise donc pas à reconquérir certaines régions perdues il y a six ans, après la Bérézina que l'on connaît, tache extrêmement difficile en plein désamour entre un président au plus bas dans les sondages et une opinion publique sourcilleuse, mais simplement à limiter la portée de ce scrutin, qui ne deviendrait d'ampleur nationale bien sûr que si le score du parti présidentiel est honorable et ne transforme pas un vote sanction pour la politique menée par l'actuelle majorité depuis 2007. On imagine déjà le soir du premier tour et les ténors de la majorité invités sur les plateaux de télévision afin de commenter les résultats et se gargariser sur les scores obtenus par leur parti, sans doute autour de 30%. Bon chiffre pour un parti que l'on n'avait pas connu depuis une décennie mais qui cache une autre réalité, à savoir que l'UMP ne dispose d'aucune ressource de voix pour le second tour.

« La première priorité c'est l'emploi » affirme le gentil Xavier Bertrand. Et dire que pour l'instant, la campagne de l'UMP semblait uniquement axé sur le thème de la sécurité couplé à celui de l'Immigration en plein « débat » sur l'Identité Nationale, un « débat essentiel » selon Xavier Bertrand. Soulignons que la Région, en tant qu'entité administrative a pour principale prérogative la formation et non la création d'emplois, cette dernière relevant d'une politique nationale volontariste dans ce domaine. Prenons Renault par exemple, dont l'Etat détient encore 15% du capital, qui continue sa politique de délocalisation de ses sites de production. (75% de ses voitures fabriquées hors de l'Hexagone en 2009) alors que la France a fortement soutenu le géant de l'automobile avec un prêt de 3 milliards l'année dernière. La moralisation du capitalisme est sans aucun doute en bonne voie grâce aux bons offices de notre président... « Je considère que, dans ces condition lorsqu'on achète une Renault aujourd'hui, on aggrave le déficit commercial de la France » aurait déclaré le président de la République si l'on en croit des propos rapportés cette semaine par le Canard Enchaîné. Principale priorité des français, le chômage ne cesse de croître (20% de hausse en 2009) en France.

Revenons sur ce bon vieux thème de campagne, chère à la droite depuis 2002 à savoir  l'insécurité. On ne parle plus de vidéo-surveillance, mais de vidéo-protection terme que George Orwell n'aurait pas renié. (Après tout dans 1984, le ministère de l'Amour...s'occupe de la guerre...) Malgré les résultats, plus que mitigés en Grande Bretagne, pays ultra surveillé, la droite semble vouloir équiper nos villes de ces appareils. C'est vrai qu'une caméra est tellement plus sympathique qu'un policier municipal. Finalement, elle pourrait presque répondre au besoin de proximité souhaité par les français et répondre aux impératifs de Bercy, qui cherche toujours à se débarrasser de la moitié des fonctionnaires. Il y a quelques jours, notre ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, se vanté d'avoir fait baisser la délinquance en France de 1,04%. Nous savons tous à quoi nous en tenir en matière de chiffre. Il suffit de prendre par exemple le nombre de voitures brûlées à la Saint Sylvestre qui n'a rien à voir avec celui publié, avec un satisfecit, par la place Beauvau. Les violences aux personnes ont augmenté l'année dernière de 3% pour une hausse globale de 14% entre 2003 et 2008, période ou Sarkozy, Villepin, Alliot-Marie ont été les locataires successifs de la place Beauvau.

Et puis, il y a le haro de la droite sur la politique fiscale menée pendant le six dernières années par les régions dirigées par la gauche. Ces dépensiers ont fait flambé les taxes locales, très basses en pourcentage mais ne rencontrons pas dans ce type de détail qui entraîne réflexion et du « temps de cerveau humain disponible ». Surtout n'insistons pas sur les charges supplémentaires consécutives à la politique de décentralisation relancée par Jean Pierre Raffarin. Ce surcroît de charges n'a pas été compensé à « l'euro près ». Et il en sera de même avec la suppression de la taxe professionnelle, remplacée par une Contribution Territoriale.

« Les régions socialistes ont fait blocage, en ne participant pas au plan de relance ». Ah ce plan de relance. Et dire que la France, comme bien d'autres pays, ont prêté d'énormes liquidés à des banques, hier encore en difficultés, qui aujourd'hui renouent avec les pratiques immorales de l'avant crise. Et dire que le président Sarkozy s'était fait le champion de la moralisation du capitalisme, à défaut d'être un homme politique pouvant moraliser la vie politique française de par sa nature.

Les Brèves :

Sinécure : Bernard Kouchner affirme vivre « une souffrance quotidienne » selon le Nouvel-Obs comme locataire du Quai d'Orsay. Mais celle-ci doit sans doute être facilement surmontée par ce grand homme pour des motifs prestigieux et non pour les dîners mondains et les quelques privilèges découlant de la fonction exercée comme pourraient le persifler certains esprits mesquins. Alors Kouchner, un tiers- mondiste, deux tiers mondains ?

Don de sa personne : Le Maire de Bordeaux et ancien premier ministre, Alain Juppé a annoncé son refus de succéder au défunt Philippe Seguin au poste de premier président de la Cour des Compte. Argument avancé par l'éphémère ministre du premier gouvernement de François Fillon : « Cela aurait impliqué que je renonce à mon mandat de maire de Bordeaux. Je ne ferais pas ça aux Bordelaises et Bordelais ». Monsieur droit dans ses bottes est trop bon, la ville risquerait sinon de tomber dans le chaos et l'anarchie. Quel émouvant don de soi à ses administrés. Plus loin dans cet entretien accordé au journal Les Echos, il affirme que « l'idée (qu'il pourrait) s'ennuyer à Bordeaux est une idée qu'il faut se sortir de la tête ». En tout cas il n'a pas eu le temps de s'ennuyer au poste de ministre de l'Environnement, sa défaite à une élection législative l'ayant obligé, jurisprudence Sarkozy de l'époque, à démissionner deux mois après sa prise de fonction. Et puis, sa réélection anticipée à la mairie, après sa peine d'un an inéligibilité écoulée, a coûté la bagatelle de 300 000 euros aux « bordelaises et bordelais ». Alain Juppé n'est le genre d'homme à s'ennuyer avec de tels détails prosaïques.

Mauvaise cuisine : A propos de notre président, le Courrier International a consacré un long dossier sur un homme qui « multiplie les annonces inattendues (Suppression de la publicité sur les chaînes publiques, lancement d'un grand emprunt, projet d'une Union pour la Méditerranée, projet de « civilisation »....) et spectaculaires, généralement dans les moments ou il se trouve en difficulté ». Conclusion du journaliste de Newsweek, il risque de se lancer dans une réelle inflation de telles initiatives dans une période où la crise économique que l'on vient de subir n'a pas fini de se faire sentir.

Le retour du Héron : Lors d'un déplacement un banlieue, notre ancien premier ministre Dominique de Villepin a claironné sa volonté de servir la France et les Français et « d'offrir une alternative politique » à nos concitoyens. Notre héron, jadis qualifié de Néron par Bernadette Chirac après la calamiteuse dissolution de 1997 quand ce dernier était encore secrétaire général de l'Elysée se voit en libérateur de la France, pays placé sous la coupe du tyran Sarkozy. Pour l'instant « l'alternative politique » Villepin reste associée aux Affaires Chirac, au CPE, à la proclamation de l'Etat d'urgence et aux émeutes dans les banlieues, et enfin à l'affaire Clearstream. Autant de faits d'armes qui resteront longtemps ancrés dans les mémoires de chacun.

Immunité : Après la catastrophe humaine qui a frappé Haïti, notre ministre de l'Identité Nationale et de l'Immigration, Eric Besson, s'est cru obligé de donner sa petite contribution en annonçant la suspension du renvoi d'immigrés clandestins vers ce pays. Monsieur est trop bon. Le porte parole de l'UMP, l'homme pour qui la dénonciation est un « devoir républicain » Frédéric Lefevre, lui, aurait voulu sans doute que le processus ne soit pas interrompu pour que ces derniers participent à la reconstruction de leur pays. Après tout, si l'on expulse des afghans, c'est bien pour qu'ils combattent les talibans.

Bonus-malus : Et dire que des centaines de milliers de chômeurs vont se trouver en fin de droit en cette année 2010 alors que quelques milliers des traders vont se partager des milliards d'euros. En 2010, les actions de entreprises cotées en Bourse au CAC 40 devraient augmenter de 35,5% tandis que les revenus des patrons de ces dernières restent modestes avec une rémunération moyenne de 3,6 millions soit simplement 211 Smic annuels en baisse, signalons le. Gérard Mestrallet, le patron GDF Suez, lui, a empoché une plue value de 830 500 euros sur ses stock options cette année. Henri Proglio, patron d'EDF et président du conseil d'administration de Véolia (Salaire de 2 050 000 euros annuels) a du donc renoncer à l'une de ses deux rémunérations en pleine polémique sur son salaire, que notre premier ministre François Fillon, avait qualifié il y a peu de « normal ». Encore une promesse du candidat Sarkozy non tenue : On ne peut décidément pas « travailler plus pour gagner plus » en France.

Identité Nationale : Un lycéen marocain sans papiers de 18 ans, scolarisé à Colombes se trouvait vendredi au centre de rétention de Vincennes, dans l'attente d'une possible expulsion. Il avait été arrêté dimanche à Paris précise cette brève lue dans Libération. Si il avait haïtien, il aurait bénéficié de la mansuétude de notre grand humaniste, Eric Besson qui a décidé de mettre en moratoire sur les expulsions  vers ce petit pays. On imagine les images si cette semaine un charter (Aurait il pu simplement atterrir ?) avait convoyé des clandestins vers leur pays d'origine en ruine. Plus qu'à attendre pour lui une catastrophe dans son pays, seule possibilité pour échapper à l'expulsion, provenir d'un pays en guerre civile comme l'Afghanistan ne constituant pas un sauf conduit.

International : Le bénéfice de McDonald's a bondi de 23% au 4ème trimestre 2009 (1,2 milliards de dollars). Sur l'ensemble de l'année à 4,5 milliards de dollars en progression de 6% sur l'année. Décidément, ça en fait une quantité industrielle de merdes vendues pour obtenir un tel résultat. La direction et les actionnaires remercient également tous leurs employés, partiels et précaires, pour les dividendes de fin d'année. McDo, ou l'art de transformer de la merde en or.

Déficit : Le déficit budgétaire de la France s'élève à 138 milliards d'euro en 2009. La dette n'est pas un don de nos parents mais un legs que nous laissons à nos enfants.

Amélioration : Pour notre ministre du Budget, la diminution du nombre de fonctionnaires va se poursuivre en 2010 et prend pour exemple l'administration fiscale « qui marche infiniment mieux qu'il y a quelques années avec moins de fonctionnaires ». Le recours aux traitements des donnés par internet avec le développement des déclarations en ligne doit sans doute y avoir eu un rôle également. C'est vrai que tous les fonctionnaires traitent des données...Les enseignants traitent par exemple des unités appelés communément élèves tandis que les policiers s'acharnent à faire diminuer les statistiques de la délinquance rivés derrière un bureau. Il en va de même pour le personnel hospitalier ou les membres de la magistrature.

Haïti : Après la terrible catastrophe qui a frappé ce pays il y a maintenant plus de dix jours, notre président annonce sa prochaine venue dans l'île afin selon lui, après la réunion préparatoire de Montréal du 25 janvier, de « permettre aux chefs d'Etat et de gouvernement de venir, dès sa conclusion, rendre compte de ses résultats au peuple haïtien lui-même » C'est surtout, un bon plan com' pour notre président en ces temps médiatiques si difficile pour lui.

 

10/12/2009

Au coeur d'une section.

nieson.JPGLe 9 décembre, le sympathisant que je suis a pu assister à une réunion de la section socialiste du Pays de Romans où intervenait la conseillère régionale et maire de Bourg de Péage, Nathalie Nieson.

Une façon pour moi de m'impliquer dans la vie politique locale tout en apprenant les enjeux du scrutin de mars prochain pour le parti socialiste, un scrutin qui pourrait remettre ce dernier dans une meilleure posture que celle adoptée depuis le congrès de Reims de décembre dernier afin d'affronter les échéances de 2012.  Cette intervention a également été une vraie démonstration également du fonctionnement d'une région, du processus de décision à la réalisation concrète sur le terrain de mesures prises par notre conseil régional ainsi que des domaines de compétences spécifiques de ce dernier dans la vie de ses citoyens.

Après une brève mais très utile présentation de notre région, terre de migration pour des raisons économiques et de qualité de vie, peuplé d'un peu plus de 6 millions d'habitants, constituée de 3000 communes pour ses 43700 km2, on en apprenait un peu plus sur le positionnement de cette dernière et sur ses attributions.

Deuxième région pour son activité économique en France après l'Ile de France, la région se hisse au 8ème rang au niveau européen, une manière de souligner le dynamisme de cette dernière.

La Drôme dispose de 14 élus au conseil régional pour un total de 157 sièges répartis au prorata en fonction de la densité géographique propre aux 8 départements qui constituent notre région. (Ain : 14, Ardèche : 9, Drôme : 14, Isère : 32, Loire : 20, Rhône : 41, Savoie : 10, Haute Savoie : 17)

Mais pourtant, un constat s'impose : La population est peu ou mal informée du rôle, des fonctions et des domaines de compétences de notre région, pourtant assez vastes. Seuls 20% de nos concitoyens Rhône-alpins connaissent le nom de leur président de région, Jean Jacques Queyranne. Bien sûr la très médiatique présidente de Poitou Charente, Ségolène Royal échappe à la règle dans ce domaine mais elle constitue une exception. Et le constat serait sans doute le même en cas de sondage portant sur les conseils généraux...où sur le mode de scrutin adopté pour mars prochain...

carte-sondage-regionales.jpg

Et pourtant, avec les différentes lois de décentralisation, dont la dernière date de 2005, les pouvoirs de la région se sont accrus. Et leurs attributions risquent encore d'être modifiées avec la réforme voulue par le président de la République sur la création de collectivités territoriales regroupant au sein d'un même organisme, les rôles exercés auparavant par les conseillers généraux et les conseillers généraux. Mais cela reste un autre problème.

Les fonctions et attributions de la région.

La région agit notamment sur trois axes principaux à savoir la formation continue, le transport ferroviaire et sur une partie de l'enseignement secondaire, à savoir les lycées.

La formation continue.

La formation continue est l'une des principales attributions des conseils régionaux avec 41000 contrats d'apprentissage réalisés. Mais la région a également beaucoup investit dans l'emploi en échangeant avec certains employeurs, la prise en charge de la formation contre une embauche. Les CARED ou Contrat d'accès et de retour à l'emploi aident les plus défavorisés.  (Pour des raisons sociales mais en également en raison de non qualifications dans le processus d'accès au marché du travail) 12000 ont été souscrits depuis 2004 pour un objectif initial de 10 000 . Vaste chantier que ce celui-ci dans un pays ou chaque année 160 000 jeunes quittent l'école sans aucune qualification, ni diplôme.

La région a également investit dans le domaine associatif en permettant la création de 750 emplois, une décision sage après le non renouvellement des contrats jeunes arrivés à échéance pour certains dès 2002.

En terme économique, la région a investi cette année pour participer à la lutte anti-crise, 130 millions d'euros. Cette aide s'est traduit par un investissement accru dans la formation (Notamment pour des chômeurs partiels), des aides aux entreprises ou la région se portait caution ou des investissements et des travaux publics (Lycées, routes...)

Le tourisme constituant la seconde activité économique de la région, la région a également soutenu cette filière primordiale.

Les lycées.

Les mairies s'occupent des écoles, les conseils généraux des collèges et les régions des Lycées. Les rémunérations du corps enseignant dépendant de leur ministère de tutelle et donc du budget de l'état.

Pour les lycéens, deux mesures phrases ont été prises par l'actuelle majorité : La gratuité du livre scolaire et la carte M'Ra, une carte qui permet au lycéen de profiter d'avantage dans le domaine culturel. (8 euros pour l'chat d'un livre, une place de cinéma, une réduction pour une place de théâtre...)

En ce qui concerne, la construction ou la rénovation des bâtiments, des normes HQE (Haute qualité environnementale) et éco-responsable ont été adoptés dans un souci de développement durable et de prise en compte des grands enjeux du moment.

Mais la loi de décentralisation voulue par l'ancien premier ministre, Jean Pierre Raffarin, a entraîné le transfèrement vers les régions de postes, notamment administratifs, dont le poids financier n'a pas été compensé en totalité par l'état, contrairement à e qui avait été annoncé et promis.  A ce titre, 5000 personnes employées en TOS (Personnels de services et administratifs) ont été transférés à la région Rhône-Alpes. Pour gérer, cette nouvelle masse salariale, il a fallu employer 13 postes à caractère administratif mais également créer 500 postes jugés manquant par les différents protagonistes (corps enseignant, rectorat..). Cette surcharge salariale s'est élevée à 28 millions d'euros sans contrepartie de la part de l'Etat, ce qui explique en parti, la hausse marginale, si l'on s'en tient à la rigueur des chiffres, de la fiscalité. Cette hausse, tant décriée mais nous y reviendrons, des dépenses est une conséquence en partie d'une hausse des compétences données aux régions.

Notons également que le voyage formant la jeunesse et sa culture, la région offre chaque année 11500 bourses au titre du programme Explora. (Avec cette dernière, l'auteur de ses lignes a financé un quart d'un voyage d'étude et de formation d'un mois en Arménie en 2008)

Les transports.

Le conseil régional agit dans le domaine du transport régional avec notamment les TER (Transports express régionaux) qui constituent un outil de dynamisme mais également un moyen de lutter contre les gaz à effet de serre, les transports en commun étant à privilégier dans des pays comme le notre ou l'automobiliste est encore roi...

Depuis 2004, leur nombre a cru de 50% portant leur nombre 1200. Notons que l'entretien des rails dépend du Réseau ferré de France et que les conducteurs sont rémunérés par la SNCF. La région, elle, donne les priorités en termes de priorités des destinations...Chaque jour, près de 120 000 personnes utilisent ce moyen de transport, modernisant ainsi une partie du matériel, un brin désuet de la SNCF et ses fameux trains Corail. La région a de plus mis en place un ticket unique, l'Ou'ra qui permet de voyager en Rhône-Alpes tout en utilisant différents moyens de transports publics. En cinq ans, la Région a investi 1 milliard d'euros dans ce domaine.

Les autres domaines d'intervention.

La région intervient également dans les domaines de la Culture (soutien de manifestations), du sport. Elle a également développé et promu la démocratie participative même si des améliorations restent à réaliser dans le domaine afin de mieux impliquer le citoyen. (Et au vu du sondage cité plus haut, la marge est importante) En matière environnementale, la région s'est investie dans la protection des abeilles et d'espèces menacés, à supprimer toute aide publique aux manifestations automobile (rallye, trophée Andros...) à apporter son soutien à la filière bois et aux économies d'énergie. Quelques 20 000 familles ont ainsi profité d'avantages financiers en s'équipant pour l'électricité de panneaux solaires. L'interdiction de culture OGM en plein champ est également à noter dans une région, première productrice de produits alimentaires issus de la filière biologique.

Quelques chiffres :

En 2009, le budget de la région s'élevait à 2,4 milliards d'euros par an. Celui est réparti en frais de fonctionnement, soit 1596,4 millions d'euros (67% du total) en hausse de 3,6% et en investissements (33% du total) en hausse de 2,25%. Le coût de la décentralisation est estimé à 250 millions d'euros.

Sur 6 ans, ce budget a progressé de 23%. Mais il s'agit de relativiser cette hausse par deux constats. Premier point, cette hausse est la conséquence en partie du transfèrement de compétences et de charges salariales, sans une totale compensation, de l'Etat vers les régions au nom d'une décentralisation accrue. Deuxième et dernier point, cette hausse se réalise sur des chiffres (Taxe professionnelle, 2,49%, Taxe foncière, 2,12%) très réduits à la basse. Il ne s'agit par d'une hausse de 23% sur une base de 50 ou de 100 mais sur une base de calcul proche de 2. C'est compliqué mais pourtant extrêmement important pour contrer des propos tenus encore récemment sur les dépenses, présentées comme inconsidérées, des régions dirigées par la gauche. Sans hausse des prélèvements, et avec des hausses de compétences, la région avait le choix entre une hausse très modérée des prélèvements ou une hausse de l'endettement.

A propos de l'endettement, la région étant la deuxième de France e terme d'activités économiques, il est plus que négligeable, soit 200 euros par habitant pour une population totale estimé à 6,2 millions de personnes. A titre de comparaison, la dette s'élevait à 21 000 euros par habitant en France en moyenne en ce qui concerne le fonctionnement de l'Etat. Alors que la région investit et emprunte parfois pour réaliser certains aménagements, l'état emprunte pour son propre fonctionnement, une différence de taille souligné par l'un des participants.

En termes de recettes, l'état est le premier pourvoyeur de fond avec 866 millions. La fiscalité, elle, rapporte quelques 735 millions, le reste étant constitué de recettes diverses et d'emprunts contractés.

L'un des principaux sujets de discorde portera sur le transfèrement du siège du conseil régional vers un nouveau bâtiment, mieux adapté aux réalités et plus fonctionnel. La fiscalité sera également abordée tout comme le devenir de cette entité, alors que se prépare la réforme des collectivités locales avec la création prévue dès 2014 des Collectivités territoriales.

Un regret cependant, c'est que cette présentation du bilan d'une élue, membre du conseil régional depuis 2004 ne soit pas plus étendue. Elle pourrait constituer un moyen pour beaucoup de mieux connaitre (Et peut être de s'impliquer davantage) les politiques mises en oeuvre dans notre région, son fonctionnement et les principaux défis qu'elle doit relever.