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10/12/2009

Silence, on brade...

024-reforme.1203544299.pngLa rubrique débat du journal Le Monde, datée du 10 décembre, réservait une place à une prise de position de Richard Descoings, directeur de l'IEP de Paris dénommée : « Pour l'épreuve d'histoire de la classe de première. La réforme du baccalauréat obéit à une vraie cohérence ».

Le principal argument avancé par M Descoings se résume en quelques mots : Mettre l'Histoire-Géographie en épreuve anticipée en première permettra un meilleur investissement des lycéens pour obtenir de précieux points pour l'épreuve future et ultime, le baccalauréat. La preuve ? En terminal scientifique, cette matière ne compte pour 3 pour un coefficient total de 36. Mathématique et prosaïquement, le lycéen lambda investira son capital temps sur des matières plus productives en terme de rémunération. Le travail de réflexion, de recherches, le devoir de critique et l'apprentissage de notre passé pour forger une mémoire commune, tous ceci se résumeraient donc à un simple calcul mathématique ?

Si il y a vrai calcul mathématique qu'il faut prendre en compte celui-là, c'est quand rendant optionnel l'enseignement de cette matière en terminal S, tout en augmentant 1 heures et demi le volume de cours en première, l'enseignement général de l'Histoire Géographie s'en trouve réduit. Et une réduction sur un programme, lourd et complexe, mais primordial, cela aura forcément un impact sur la qualité de la formation.

Il faut dire que la logique actuelle, le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite constituant un dogme intangible de la politique gouvernementale conduite par Nicolas Sarkozy, conduit à la suppression massive de postes dans l'Education Nationale (46 000 postes en 3 ans dont 16 000 cette année) et notamment dans les lycéens. Pour réduire les coûts, une solution, la généralisation de l'optionnalisation ou la suppression pure et simple.

Il y a peu encore, j'usais mes pantalons sur les bancs du Lycée Triboulet à Romans dans la Drôme. Cet enseignement n'a pas été simplement nécessaire d'un point de vu comptable pour mon résultat final et l'obtention de mon diplôme. Il a été primordial pour forger le citoyen en âge de voter de l'époque qui quittait l'enseignement secondaire pour l'enseignement supérieur.

Et forger un citoyen, c'est avant tout lui donner les bases nécessaires pour qu'il se construise, par la critique, la réflexion et parfois même l'erreur. En parcourant certains sentiments exprimés par des lycéens romanais dans notre journal régional, j'ai constaté, avec une petite introspection personnelle à l'appui, à quel point la maturité évolue à cet âge là. Un élève de première n'a pas la même maturité qu'un élève de terminal pour étudier une période qui touche encore notre société et dont l'étude est plus que nécessaire pour décrypter l'actualité internationale. De la Shoah à la création du conseil de sécurité de l'ONU, en passant par la guerre froide, la chute de l'URSS, la décolonisation et la Palestine, autant de sujets qui restent encore et toujours sur le devant de la scène médiatique aujourd'hui.

Dans son allocution devant le CSE (qui regroupe les représentants du secteur éducatif et du ministère et donne un avis consultatif) pour présenter la réforme du lycée, Luc Chatel a expliqué cet après midi encore vouloir consolider la "vocation première" de la série scientifique, qui est de "préparer aux études scientifiques". Nous ne contestons pas cette vocation première mise en avant en toute logique au vu du programme proposé dans cette filière mais cette dernière ne résume pas "aux études scientifiquesé". Pour la forme, "science sans conscience n'est que ruine de l'âme",  Blaise Pascal.

Tout ceci en plein débat sur l'Identité Nationale, cela ne fait pas très sérieux de la part d'un gouvernement qui use et abuse de notre Histoire à des fins politiciennes.

En ce qui concerne la réforme touchant les futurs maîtres, là aussi, on sacrifie l'enseignement prodigué aux générations futures au nom d'économies de bouts de ficelle.Plus d''année de stage rémunérée sur le terrain mais six pauvres petites semaines...

05/12/2009

Une exigeance de justice sociale

solidarite.jpg« Les français s'interrogent moins aujourd'hui sur l'Identité que sur leur fin de mois », Cette déclaration de la premier secrétaire du PS, Martine Aubry ne vient souligner qu'une simple évidence.  Après tout ce débat n'a-t-il pas été lancé en prévision des élections régionales de mars prochain, élections de mi-mandat en quelque sorte et qui risquent fort de sanctionner les promesses de campagne non tenues par Nicolas Sarkozy depuis le début de on mandat présidentiel.

La défense de la valeur travail alors que le règne des bonus dans les grands groupes est loin d'avoir été touché par la crise ? La hausse du pouvoir d'achat des français quand les taxes (Hausse du forfait hospitalier, hausse du prix du gaz...) touchent l'ensemble de nos compatriotes mais que les principaux avantages accordés par le fameux paquet fiscal ne concernent qu'une poignée, fort aisé, d'entre nous? Le « Travailler plus pour gagner plus » comme solution préconisée pour l'augmentation des salaires ce qui exclu des dizaines de catégories socio professionnelles et qui dépend, non pas du salarié, mais du bon vouloir et des demandes du patronat ?

Alors qu'une formidable opération de solidarité sera de nouveau lancée ce soir pour recueillir un maximum de dons dans le but d'aider les scientifiques dans leurs recherches afin de trouver de nouveaux traitements pour les maladies rares, nous pouvons légitimement nous interroger sur la notion de solidarité de façon générale en France.

Cette notion est très large car elle regroupe tout un panel de solidarités parfois imbriquées les unes aux autres. La solidarité intergénérationnelle qui se traduit encore aujourd'hui par le régime général des retraites. La solidarité au sein d'un groupe, d'une communauté de pensées. La solidarité spatiale assuré par l'Etat, la région, la département, la commune au nom du principe de subsidiarité et de péréquation entre les différents individus qui les composent.

Mais cette solidarité est mise à mal. Souvent tel groupe est opposé à tel autre, fonctionnaires contre salariés du privés, jeunes contre vieux, travailleurs contre patronat...Diviser pour régner, tel semble être le crédo utilisé par certains.

La mission de l'état est d'assurer au nom de la justice sociale et de l'équité cette notion de solidarité franco-française. Et ce n'est pas le cap actuel vers lequel nous voguons.

Une exigence de justice sociale.

Passons sur la générosité de certaines compagnies (Provision opérationnelle de 500 millions d'euros chez BNP-Paribas pour ces traders en partie responsable de la crise actuelle contre 1 milliard prévu initialement à cet effet) envers certains de ces membres en cette période de doute, de hausse du chômage et d'insécurité sociale générale.

blog-pauvrete.jpgLa précarité en France est un phénomène qui, crise financière oblige soulignons le dans un souci d'objectivité, s'amplifie et touche denombreuses catégories sociales. Cette année encore, les Restos du Cœurs, fondé il y a près de 25 ans par Coluche le temps d'un hiver, distribueront des repas aux plus démunis. Avec 110 millions de repas prévus, c'est une hausse de 13 à 15% sur laquelle table pour l'instant ces principaux responsables. Les plus démunis, ce ne sont pas seulement les sans domiciles fixes, mais  de nombreuses familles monoparentales, des salariés à temps partiels souvent subis, des intérimaires, des smicards, des personnes âgées, les chômeurs en fin de droit, bref des millions de personnes qui subissent de plein fouet la précarisation générale de leur condition de vie. Bref, il s'agit de nombreuses personnes, qui ne vivent pas de « l'assistanat » tant décrié par la droite mais qui ont un emploi, qui travaillent dans des conditions plus difficiles et qui n'arrivent pourtant pas  à boucler leurs fins de mois.

Sur le papier, statistiques à l'appui, le pouvoir d'achat a augmenté en moyenne de 1,4% en 2009 contre une stagnation l'année précédente. Il  devrait cependant rester en berne en 2010. Mais il ne s'agit là que d'une moyenne. Et comme toute opération mathématique réductrice, elle occulte de grandes inégalités La part des ménages consacré à l'achat de biens de première nécessité ou au règlement des charges (eau, gaz, électricité) est bien différente selon la tranche de revenu que l'on étudie.

Pour les 10% des français les moins fortunés, la part du revenu consacrée aux loisirs et autres achats qui ne sont pas de première nécessité, est fort modeste, 80 euros. 150 euros pour les revenus situés autour de 1500 euros et 1474 euros pour les 10% les plus riches. (1)

En 2004 Nicolas Sarkozy, ministre d'Etat, ministre de l'Economie et des Finances, diminue la part que détient l'état français dans le capital de GDF en promettant que cette décision politique n'aurait pas d'impact sur le devenir de la société. « EDF-GDF ne sera pas privatisée, ni aujourd'hui, ni demain. Le gouvernement de la France veut que l'Etat conserve la majorité des parts de cette grande entreprise. Nous en débattrons d'ailleurs puisque la loi fixera un seuil minimum - il est aujourd'hui de 50 % - qui pourra ou non être relevé. » Quelques années plus tard, en juillet 2008, GDF fusionnait avec le groupe franco-belge Suez et devenait un nouveau géant énergétique, privé car l'état y est actionnaire minoritaire  Bien que, crise oblige, les prix des matières premières soient parties à la baisse en 2009, notamment en ce qui concerne les hydrocarbures, le prix de la facture de la note de gaz, elle, n'a pas suivi la même pente. Il s'agit désormais de rentrer dans la logique boursière, celle du bénéfice et des dividendes au dépend de la mission de service public qui était impartie à cette grande compagnie auparavant. Le prix du gaz est le même pour tous à quantité égale. En proportion du revenu, c'est différent.

Le taux de pauvreté en France s'élève. Selon une étude de l'INSEE, en France en 2006, 7,1 % de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté relatif de 50 % (50% du revenu médian que l'on pourrait estimer à 2000 euros par mois) 13,2 % sous le seuil de pauvreté de 60 %. Cela était monté à 13,4% de la population (8 millions ayant moins de 910 euros par mois) en 2007, alors que la moitié des Français disposaient de moins de 1 500 euros par mois

grands_patrons.jpgEst ce normal ? La normalité selon notre premier ministre François Fillon, c'est qu'un Henri Proglio, qui cumule désormais les fonctions de patron de Véolia et d'EDF, perçoive un salaire de 2 millions d'euros annuels. Ne tombons pas dans un discours pro-égalitaire et populiste anti-patron. Mais force est de constater l'écart de revenu abyssal qui s'est instauré entre certaines grandes fortunes et une majorité de français. Ce que nous demandons, ce n'est pas l'égalité, mais l'équité. Ce que nous demandons (Certes des inégalités de salaires découlant de différents facteurs, étude, niveau de responsabilité, charge de travail... sont nécessaires), mais des inégalités ou le salaire annuel (Primes, jetons de participation et stock option inclus), de certains ne se calculent en années de SMIC. Discours fleur bleue diront certains, mais discours nécessaire.

Cette année, les banques alimentaires prévoient des demandes en hausse de 16%. Et encore, de nombreuses personnes, une donnée non quantifiable, refuse, par honte/fierté, toute aide extérieure. Combien sont-elles au total ?

Le SMIC, fixé à  un taux horaire brut de 8,82 euros, ne sera pas revalorisé cette année Pas de coup de pouce pour les 23% de salariés français rémunérés au salaire minimum. Pas de coup pour une frange de la population, dont la part du revenu consacré à consommer est très importante.

Nous n'attendons pas de miracle de la part du gouvernement français, qu'il endette l'Etat de façon ubuesque ou qu'il distribue des milliards qu'il n'a pas  Par contre, il faut qu'il donne l'exemple afin de couper l'herbe sous le pied aux détracteurs du régime démocratique et à ses discours populistes contre l'élite Et l'exemple donné par l'augmentation des salaires moyens des membres des cabinets ministériels est insupportable. (+26% entre 2008 et 2009). Ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.

Le bouclier fiscal a coûté 246 millions d'euros en 2007 (année fiscale 2006) et 458 millions d'euros en 2008 (année fiscale 2007). 13 998 contribuables ont bénéficié d'une restitution d'impôt en 2008 pour un gain moyen de 33.000 euros, contre 16.000 en 2007.  Comparaît à notre PIB, ou tout simplement au budget de la France, cette somme est dérisoire. Mais elle est symbolique ! Tout comme l'ISF qui finalment rapporte très peu.

Selon l'avis des présidents des commissions des Finances de l'Assemblée nationale et du Sénat, Didier Migaud (PS) et Jean Arthuis (UMP), le paquet fiscal « est incontestablement coûteux puisqu'il entraînera des pertes de ressources fiscales évaluées à 1,5 milliard d'euros en 2007, 10 milliards en 2008, 13 milliards en 2009 et 15 milliards en 2010 », et soulève des doutes sur sa pertinence. Ces derniers mettent en effet en doute « le principe qui voudrait qu'activer la consommation c'est doper la croissance. Cela permet sûrement de créer des emplois mais bien souvent des emplois hors de France ».  Une part notable de l'effort budgétaire consenti l'a été au profit de catégories sociales favorisées (Allègement des droits de succession, Aménagement de l'impôt sur la fortune, Abaissement du bouclier fiscal, voire, pour une part Crédit d'IR sur les intérêts d'emprunt immobilier).

(1) Source : Le Monde daté du 4 décembre 2009.

02/12/2009

Yes we can

Comment gagner une guerre ingagnable? Tel semble être le dilemme insoluble que la coalition est contrainte de résoudre en Afghanistan. Depuis l’intervention armée, dominée par les Etats-Unis en octobre 2001, les alliés n’ont jamais réussi à atteindre le moindre objectif qu’ils s’étaient fixés à l’époque.

La culture et le négoce du pavot sont florissants. Les forces armées ne contrôlent réellement que les principales villes et principaux axes routiers du pays comme les soldats de l’armée rouge vingt ans auparavant. La corruption touche l’ensemble des secteurs et gangrène les plus hautes sphères du monde politique. Les forces armées sont encore trop peu nombreuses, peu motivées, et souvent corrompues et infiltrées par des éléments insurgés. Oussama Ben Laden et l’ancien leader des taliban, le mollah Omar restent toujours introuvables. La coalition dirigée par les Etats-Unis et ses partenaires de l’OTAN n’a pas réussi à s’ouvrir à d’autres puissances régionales ou à des pays musulmans.

Un seul point positif dans tout cela, du moins pour quelques uns, le coût de l’héroïne et de l’opium qui a baissé devant la forte augmentation d’une culture qui avait été proscrite en grande partie sous le régime sanguinaire et passéiste des taliban. Des proches du président Hamid Karzaï, dont son propre frère ainsi que différents ministres seraient impliqués dans ce vaste trafic, tout comme l’ancien responsable de la lutte contre ce dernier. (1)

La coalition n’a pas réussi également à former une nouvelle armée et des forces de sécurités suffisantes pour pacifier et contrôler l’ensemble du territoire afghan. Les forces restent insuffisantes en nombre et en qualité. De plus, mal payées, facilement corruptibles et dans certains cas versatiles, elles sont en partie infiltré par des membres de la rébellion terroriste menée par le mollah Omar et ses sbires. (2)

La coalition reste en grande partie dominée par les pays occidentaux, en majorité chrétiens et donc considérés par beaucoup comme des croisés en terre sacrée. Peu de pays musulmans apportent leur concours à l’œuvre de pacification et de reconstruction alors qu’hier les pétrodollars en provenance des monarchies du golfe persique permettaient aux taliban de se doter des derniers tout-terrain japonais.

Alors que les principales villes du pays connaissent un début de développement avec l’arrivé de capitaux étrangers, que l’usage du téléphone portable s’est généralisé, une grande partie du pays échappe complètement au pouvoir central et aux forces de la coalition et l’insécurité est constante. Le président afghan Hamid Karzaï est souvent dépeint en occident comme « le maire de Kaboul », une manière de souligner son impuissance. Le sud, majoritairement d’ethnie pachtoune et notamment la province d’Helmand, reste très meurtrier pour les forces de la coalition. Mais la rébellion taliban prospère bien au-delà de ses zones d’influences initiales notamment vers l’ouest et le nord du pays. (Comme tend à le montrer la bavure allemande commise au mois d’octobre près de la ville de Kunduz) (3)

Oussama Ben Laden court toujours. S’il est encore vivant, son état physique, très diminué et nécessitant des dialyses, il reste comme un poison pour la coalition, magnétisant autour de son nom des milliers de djihadistes. (4)Ces combattants sont parfois qualifiés de « combattants nationalistes ». A chacun de juger…(5)

Les multiples frappes de l’OTAN avec son cortège de victimes civiles ont discrédités l’organisation pro-américaine qu’est l’OTAN tant au niveau local qu’à l’échelle internationale. Beaucoup de nos concitoyens voient l’action engagée en Afghanistan comme une intervention néocoloniale, la seule raison de la présence américaine s’expliquant bien sûr par leur volonté d’exfiltrer le gaz et le pétrole des pays d’Asie Centrale via de nouveaux réseaux qui traverseraient l’Afghanistan pour finir dans le port de Karachi. Hamid Karzaï, l’actuel premier magistrat de ce pays n’a-t-il pas par le passé travaillé pour la compagnie américaine, devenue chinoise depuis, UNOCAL ? Argument que l’on retrouve souvent dans les prises de position contre l’intervention armée dans ce pays. Il me semble donc primordial de réaffirmer les objectifs ou de redéfinir les objectifs de notre présence là bas.

Des améliorations à mettre en avant.

L’Afghanistan a connu cette année une élection présidentielle pseudo-démocratique et entachée de multiples fraudes. Au pays de la burqa, il ne faut pas se voiler la face, l’Afghanistan ne deviendra pas un état démocratique du jour au lendemain. Cela prendra des années, sans doute des décennies. Contrairement à ce qu’arguer d’influents néoconservateurs proches des membres du gouvernement du président américain sortant, George W  Bush, la démocratie est certes universelle mais pas exportable. Chaque pays a connu son propre chemin pour parvenir à se doter de ce « moins pires » des systèmes. Mais l’Afghanistan d’aujourd’hui n’a rien à voir avec le régime passéiste, sanguinaire et barbare du mollah Omar et des taliban.

En pourcentage, grâce aux sièges qui leur sont réservés, les femmes sont mieux représentées au parlement afghan qu’au palais bourbon. C’est un pas considérable au pays de la burqua même si cela reste encore dans le domaine du symbole.

Les exécutions publiques à la kalachnikov au stade de Kaboul appartiennent au passé même si les assassinats politiques ou crapuleux continuent. Les châtiments corporels pratiqués avec sadisme par la police de la répression du vice et de la promotion de la vertu ont disparu en même temps que cette dernière.

Les petites filles afghanes ont de nouveau le droit d’aller à l’école, pour apprendre et ne sont plus cantonnées uniquement aux taches ménagères ou de futures épouses. Pas encore élevées au même rang que les hommes, elles ne sont, aux yeux de la loi, plus considérées comme du bétail. C’est un pas considérable.

La musique, la photographie, les films, les jeux…tout ce qui était considéré comme impie il y a peu est désormais de retour dans les bazars des principales villes du pays.

La communauté hazara (Musulmans chiites) victimes de persécutions et d’assassinats de masse sous le régime des talibans est désormais associée au pouvoir.

Chercher des alliances ou la quadrature du cercle.

La où la politique du « Big stick » a échoué, il est tant comme en Irak, de mener une nouvelle politique, basée cette fois-ci sur le bon vieux dollar. Cette dernière passe d’abord par une hausse de la rémunération des forces de sécurité et une chasse à la corruption généralisée à tous les échelons de décisions.

Il s’agit également de pouvoir s’appuyer sur des groupes locaux comme cela a été le cas en Irak ou la politique de dollarisation et d’alliances tribales mises en place par le général David Petraeus a fait diminuer drastiquement les violences terroristes. Ce dernier, désormais patron du CentCom, le commandement du théâtre d’opération qui englobe l’Irak et l’Afghanistan est secondé dans ce dernier pays par un homme de valeur, le général Mac Chrystal. The right men in the right places, voilà un truisme que n’avait pu réaliser l’administration américaine sortante pendant de longues années, ce qui expliquent en partie les fiascos, présents et passés, qu’elle a connu.

Une alliance avec les talibans modérés, comme le demande le président Karzaï est elle possible ? Comme le disait dans l’un de ses sketchs, l’humouriste français Marc Jolivet, un taliban modéré, c’est un taliban qui enlève la roue de secours du coffre quand il y place sa femme (Sous entendu, que le taliban tout court est plus radical dans le traitement réservé à sa femme…)

De toute façon cette alliance n’est ni souhaitable ni même réalisable. Faut il pour autant créer des milices populaires et armées sur le modèle employé autrefois en Algérie lors de la salle guerre ou en Colombie dans la lutte menée contre les rebelles des FARC ? Rien n’est moins sûr. Ce qu’il est par contre, c’est qu’il est nécessaire d’associer la population à la lutte contre les taliban. Il ne s’agit pas de s’allier avec d’anciens seigneurs de guerre au passé sanguinaire et pour cela haïs de la population, mais de mettre les afghans devant un choix terrible, celui de choisir leur propre avenir.

Quelques points à soulever.

Nous devons également conditionner nos aides, notamment militaires au Pakistan en fonction des progrès réalisé par ce pays dans la lutte contre les extrémistes régnant dans les zones tribales, trop longtemps restés des territoires de non droit ou la charia était le seul code de loi en vigueur. Le Pakistan est un état qui vit sous perfusion occidentale et qui est la clef maîtresse dans la victoire contre l’obscurantisme islamiste.

La lutte contre le trafic d’opium, source de revenus pour des taliban extrêmement versatiles et opportunistes sur le sujet ne doit pas se limiter à la destruction par la force de parcelles. Cette technique nous aliène une partie non négligeable de la population, dont l’essentiel de revenus sont tirés de la culture du pavot La aussi, l’ami dollar doit avoir toute sa place. (Une aide de 75 millions de dollars au population correspond à la valeur d’un missile américain Tomahawk)

Le contrôle des frontières ne passe uniquement par la technologie et l’emploi es drônes. Cette tache incombe en partie aux futures forces de sécurités afghanes mais également au Pakistan.

Enfin, il s’agit d’envoyer de nouvelles troupes sur le terrain conformément aux demandes des officiers en charge sur place (Généraux Patraeux, et Mac Chrystal) Cette « surge », qui a été réalisée en Irak, a permis, combinée à d’autres moyens d’action, de ramener en grande partie la sécurité dans ce pays (Les chiffres des attentats et action terroristes sont là pour en témoigner). C’est pourquoi, la France doit prendre toute sa part dans cette immense tache qui est de préserver l’Afghanistan d’un retour des taliban, synonyme de barbarie et de retour au moyen âge. Les Américains vont envoyer 30 000 hommes supplémentaires sur le terrain, la Grande Bretagne 500. L'Italie se propose également de participer à l’effort avec au moins 1000 soldats supplémentaires. (6)  La France, contrairement à sa position actuelle, doit également se montrer à la hauteur de ses ambitions.

Bruno Rey

1) Le général Salazar dans le film Trafic de Steven Soderbergh, sorti en 2001, nommé chef de l’équivalent américain de la DEA travaille en réalité pour un cartel mexicain.

(2) Le gouvernement du président Hamid Karzaï, invité par les Occidentaux à lutter contre la corruption, a annoncé le 29 novembre dernier une augmentation de près de 40% de la solde des militaires et des policiers. Le pays compte aujourd'hui 95.000 militaires et 93.000 policiers.

(3)  L'année 2009 a été l'année la plus meurtrière pour les forces de la coalition de le début de l'opération "Enduring Freedom" lancée en 2001. Pour les pertes civiles, c'est également une année particulièrement meurtrière.

(4) «Une occasion perdue pour toujours.» Selon un rapport rédigé par des sénateurs démocrates et rendu officiellement public lundi 30 novembre 2009 , les Etats-Unis auraient pu tuer ou capturer Oussama Ben Laden en décembre 2001 à Tora Bora, dans l'est de l'Afghanistan, quelques semaines seulement après les attentats du 11 septembre . Mais, toujours d'après ce rapport, l'administration Bush a choisi de ne pas pousser plus loin et permis sa fuite au Pakistan.

(5) Terme utilisé dans un article paru dans le Monde Diplomatique de décembre 2009.

(6) Plus de 110.000 soldats alliés sont actuellement stationnés en Afghanistan dont 68.000 Américains, 3.300 Français et 9550 britanniques.

27/11/2009

Identité nationale

Ce fumeux concept, utilisé pour des raisons électoralistes, les échéances de mars prochain arrivant à grands pas, est un concept mouvant, particulièrement difficile à définir. Processus suffisamment long pour, combiné avec le thème de l’insécurité que l’on attise souvent durant certaines périodes, masquer d’autres sujets brûlants de notre actualité politique. Ce rideau de fumée identitaire vise également à caresser l’électorat frontiste dans le sens du poil bien sûr mais également à souder une majorité UMP, un peu turbulente en ce moment, derrière son président.

Les trois milliards d’euros donnés aux restaurateurs sans contrepartie (Notamment en ce qui concerne les prix et la création d’emplois) au titre de l’abaissement de 19,6% à 5,5% de la TVA, la suppression de la taxe professionnelle sans compensation pour les collectivités locales, la réforme des collectivités territoriales sans consultation, les sondages de l’Elysée, payé par le contribuable et donnés à certains médias pour manipuler l’opinion (Figaro et LCI) (1), les affaires Mitterrand et Sarkozy., la taxation des indemnités pour les accidentés du travail, la hausse vertigineuse du chômage qui n’a d’égale que celle non moins colossale de nos déficits français et de notre dette publique, voilà quelques sujets qu'il s'agit de rapidement chasser de l'espace médiatique au profit de thèmes concensuels pour la base conservatrice du parti(2)

L’Identité Nationale repose sur différents socles, issus de notre histoire commune. Les droits de l’Homme et du citoyen en forment l’un des principaux tout comme les concepts issus de la Révolution française et qui ornent l’ensemble de nos bâtiments publics, Liberté, Egalité, Fraternité. La laïcité est également très importante, car elle est garante de la démocratie, tout comme notre système politique, basé, en théorie, sur la séparation des pouvoirs.

Mais notre identité nationale doit également prendre en compte les pages sombres de notre histoire, et elles sont nombreuses. Or, calquée sur le discours du Front National, la position du président de la République est immorale. Selon Nicolas Sarkozy, la France doit arrêter la politique de la repentance. On ne doit pas s’appesantir sur le passé. Cette politique du déni s’inscrit dans la droite lignée du précédent gouvernement qui avait obligé par une loi, à mettre en exergue les bienfaits et autres aspects positifs de la colonisation.

C’était tout à l’honneur de Jacques Chirac d'avoir reconnu, cinquante ans après les faits, le rôle joué par l’Etat français de Philippe Pétain et de Pierre Laval dans la politique de déportation et d’extermination massive des juifs de France entreprise par les nazis.

Mais de nombreux autres chapitres sanglants restent ouverts : La guerre d’Algérie et les centaines de milliers de morts qu’elle a entraîné, le rôle trouble de la France lors du génocide au Rwanda, les liens occultes entre Paris et Alger lors de la sale guerre des années 90, le soutien de la République aux différentes dictatures qui ont ensanglanté le continent Africain depuis le début des années 60 les pages sombres de notre Histoire sont nombreuses.

 

L'angolagate,-un-éclairage-sur-la-Françafrique_large.jpg

C’est tout à l’honneur d’un peuple que d’être capable de s’élever au dessus des passions et des rancoeurs afin de faire la lumière sur ces faits et de reconnaître les propres torts d’un Etat.

 

L’idée de nation, elle-même, a évolué tout au long de l’histoire. Est une communauté d’appartenance, dont les critères d’admission reposent sur certains piliers (religion, langue, « sang »…) C’est ici la position défendue par les grands démocrates du Front National.

 

Pour nous, la nation, reste une volonté de vivre ensemble, une volonté commune d’avenir partagé qu’elle que soit la couleur de peau, l’orientation religieuse et la provenance géographique des individus de cette communauté. Mais le vivre ensemble reste un immense défi à relever. Et ce n’est pas avec les sorties de Brice Hortefeux et de Jacques Chirac que la tache va se simplifier afin de faire naître un véritable sentiment d’appartenance à une communauté en devenir ans cesse.

 

(1) La requête portait sur le montant des dépenses, l'utilisation des sondages dans des médias jugés proches du pouvoir et l'intervention de spécialistes payés par la présidence de la République. Epinglé l'été dernier par la Cour des comptes, l'Elysée a communiqué à l'Assemblée nationale les factures, après l'audition par la commission des Finances le 13 octobre de Christian Frémont, directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy. Le budget sondages de l'Elysée s'est élevé à 3,281 millions d'euros en 2008, à 1,989 million en 2009 et il est estimé à 1,424 million pour 2010, selon un rapport du député socialiste Jean Launay. L'opposition y voit plusieurs problèmes. Outre le coût jugé important, elle estime que certains sondages pré-électoraux concernant l'UMP n'avaient pas à être financés sur fonds publics.

(2) Sur un an, la hausse du chômage est de 25,1% !.

26/05/2008

Humour noir/humeur grave

Sortant l'espace d'un instant du cadre naturaliste... 

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Selon un communiqué émanant des autorités militaires birmanes, les électeurs de cet état dévasté par le cyclone Nargis, appelés à se prononcer par référendum sur une nouvelle Constitution malgré la situation, ont massivement approuvé le projet du gouvernement, qui renforce encore le pouvoir de la junte militaire. Le texte a été approuvé par 92,5% des votants dans le delta de l'Irrawaddy et à Rangoon lors du scrutin de samedi, seconde phase du référendum, dont l'organisation avait été reportée dans ces région en raison du cyclone. La participation totale a atteint 26,8 millions de votants sur 27,4 millions d'inscrits, soit 98%, selon la radio d'Etat. Ce cyclone Nargis…, encore un complot visant le pouvoir des généraux de cet état vivant depuis des décennies en autarcie. En effet, la participation aurait sans aucun doute possible… été de 100% si le cyclone n’avait pas entraîné la mort sur son passage de centaines de milliers de personnes et empêché des dizaines de milliers d’autres, blessés, d’accomplir leur devoir électoral : voter, approuver ou risquer des représailles en cas de refus.

92,5%, ce n'est pas si mal mais c'est vrai que cela doit êtregênant de voir qu'une autre grande démocratie comme la Tunisie du président  Zine Ben Abidine Ben Ali obtient, elle, obtient des scores frisant les 100%  (99,4% au dernier scrutin) La, l'évolution de la politique en matières de droit de l'Homme dépend en partie de l'atitude du pays ou le nouveau président s'est fait élire à la magistrature suprême en se présentant comme le président des droits de l'homme justement. Défense de rire...(Appel à Poutine, visite chez Ben Ali, accueil de Mouammar Khadafi dans les conditions honteuses que l'on connaît, visite chez Omar Bongo, dictateur doyen d'Afrique, visite chez Eduardo Dos Santos en Angola....)

Le portrait, lui, représente Kim Il Sung, le papa de Kim Jong Il, vous savez le cinglé de Pyongyang qui tient ses sujets dans les mêmes considérations que les dirigeants birmans : Plutôt en laisser crever un maximum (Plusieurs millions en 1988 en Corée du Nord) que de laisser intervenir la communauté internationale et de mettre la bride sur les dépenses militaires

La Birmanie est associé au drame de Nargi et à l'enfermement du prix novbel de la Paix Aung San Suu Kyi tandis que l'image de la Corée du Nord renvoie à ses recherches atomiques et à ses parades stalinienne. La Chine, c'est le Tibet, ses 5000-15000 exécutions par an, ses 300 000 personnes "rééduquées" dans les laogaïs, les goulags chinois, sa répression des Ouïgours au Xinjiang, ses 45 000 cyber-policiers, ses privations de libertés....