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01/04/2010

Je vous ai compris

Comme il fallait s'y attendre, la claque enregistrée par la droite lors des dernières élections régionales n'a pas fait dévier d'un pouce la politique du gouvernement de Nicolas Sarkozy et son fidèle "collaborateur" François Fillon. Le navire UMP garde le cap, mêmes si de nombreux rats quittent le navire ou s'apprêtent à la faire. (Je pense ici par exemple au Nouveau Centre d'Hervé Morin ou au candidat malheureux Thierry Mariani en PACA qui en a marre d'être pris "pour un con) La houle est forte, le bateau prend l'eau, son capitaine est attaqué de toute part, des corsaires nommés Villepin ou Juppé restent en embuscade....

Le fameux sacro-saint dogme du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite est plus que jamais d'actualité.  Tant pis pour les enseignants dont le nombre d'enfants par classe va encore augmenter, tant pis pour les forces de l'ordre qui malgré les nombreuses missions qui leurs sont confiés voient également leur nombre fondre au profit de l'installation de caméras de vidéo-surveillance, pardon de vidéo-protection, nuance..Et puis, une loi sur l'interdiction du port de la burqua reste d'intérêt général, les français en étant extrêmement préoccupés dans leur vie de tous les jours. Tout comme une nouvelle loi portant sur l'immigratrion, la cinquième depuis 2003, est plus que jamais d'actualité. Mais après tout, M Besson ne se veut il pas "ferme mais juste" pour atteindre son quota de 30 000 expulsions cette année?

Je vous ai compris ? Les dirigeants de l'UMP ont affirmé en cœur avoir entendu le ral-le-bol des français, symbolisé par une abstention massive et un score historiquement bas pour la droite parlementaire aux dernières élections. Pour autant le cap reste inchangé, l'injustice sociale restant le paradigme de notre gouvernement. Remettre en cause les avantages accordés depuis des années aux plus nantis de nos concitoyens serait un acte courageux mais il pourrait être pris comme une reculade, une erreur commise du temps ou Nicolas Sarkozy s'était fait le chantre de l'argent décomplexé et du libéralisme anglo-saxon. Donc...

Le bouclier fiscal tout comme le fameux ISF reste dans une mesure symbolique malgré les cris effarouchés de la gauche. Il n'en reste que seuls 19 000 personnes en bénéficient, soit une part infinitésimale de la population française, pour un coût estimé à plus de 500 millions d'euros. La justice sociale et le principe équité qui reste sa principale corollaire implique que tous, entreprises comme particuliers participent dans la mesure de leur moyens au redressement national. (Là je fais presque du Juppé dans le texte...) Or, les principales mesures vendues ne touchent que la « France d'en bas » (La hausse de 10% du prix du gaz soit 12 à 85 euros de plus par ménage par exemple, mesure qui entre en vigueur aujourd'hui n'est qu'un exemple) alors que les allègements et autres cadeaux fiscaux ne sont accordés qu'à la frange de notre population la plus aisée. La Cour des Comptes, dans son dernier rapport, établi du vivant de Philippe Seguin, avait d'ailleurs épinglé le gouvernement sur certaines de ses mesures, électoralement viables pour lui mais économiquement peu opportunes. Cela et toutes les dépenses publiques injustifiés expliquent le désamour croissant entre la classe politique et la population. Ne tombons pas pour autant dans un populisme de bas étage en dénonçant la classe politique dans son ensemble au son de « tous pourris ». Pour autant, cette fameuse classe dirigeante, politique, sociale ou économique se doit de donner l'exemple. Discours naïf et pourtant, comment mesurer le mal qu'un voyage en jet privé d'un secrétaire d'Etat à la Coopération (Déjà imité autrefois par M Estrosi, ministre de l'Industrie), la volonté de nommer un fils si peu expérimenté à une haute fonction, les privilèges découlants des fonctions exercés au sein des différentes administrations étatiques, peut provoquer au sein de notre régime démocratique.

Oui il faut des réformes pour sauvegarder notre système social et non le brader. Oui il faut des réformes, mais des réformes justes et non juste des réformes.

(1) Pour sa part, GDF Suez (détenu à 35 % par l'Etat) affirme que le gaz naturel "reste l'énergie la plus compétitive pour le chauffage". "La facture annuelle de chauffage au gaz naturel d'une maison de 110 m2 est inférieure de 8 % à la facture de ce logement s'il est chauffé au fioul et de 25 % s'il est chauffé à l'électricité", assure le groupe. C'est vrai que nombreux sont les français habitant une maison individuelle de 110m2. C'est vrai que l'énergie animale, ou l'absence de toute recours à une source d'énergie, par exemple serait encore plus compétitive

Brèves :

Le président français, Nicolas Sarkozy s'est rendu s'est rendu au Sénat mardi pour des discussions avec le sénateur démocrate John Kerry, sur le thème du changement climatique. M. Sarkozy est venu avec son plus jeune fils, Louis, qui l'a accompagné dans la pièce où se déroule la rencontre. Louis, âgé de 12 ans, vit à New York avec sa mère, Cécilia, divorcée du chef de l'Etat en 2008. Avant la rencontre, Louis aurait déclaré "Bonne chance mon papa"

"Nous savons qu'ils se cachent, mais c'est une question d'honneur pour les agences chargées du maintien de l'ordre de les sortir des égouts et des les amener au grand jour", a affirmé le président russe, Dmitri Medvedev après les attentats de Moscou. Les russes ont une conception de l'honneur particulière car l'honneur des agences auraient pu être sauf si elles avaient réussi à contrecarrer ses projets d'attentats meurtriers. Jeudi, ce dernier déclarait "Les mesures de lutte contre le terrorisme doivent être renforcées, elles doivent être plus efficaces, plus dures, plus cruelles" Connaissant les pratiques passés utilisées dans les Républiques du Caucase notamment en Tchétchénie avec le "fagot humain" (Attacher un groupe de personnes et y lançer une grenade...), on imagine mal comment les nouvelles mesures pourraient être plus cruelles que celles déjà employées par l'armée russe.

La présidente de la Confédération helvétique Doris Leuthard est favorable à la création d'un registre centralisé des prêtres pédophiles. Après la liste noire des paradis fiscaux et la liste noire des compagnies aériennes, bientôt la liste noire des prêtres pédophiles. Le Vatican en tremble déjà.

"Ce ne sont pas les petites crapules qui vont faire la loi dans les quartiers" Le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux, au lendemain des violences urbaines à Tremblay-en-France en Seine-Saint-Denis. Quand Hortefeux cherche à faire du Sarkozy tout en obtenant les mêmes résultats que son illustre prédécesseur place Beauveau...

19/12/2009

L'actualité à donf

Mercredi dernier, un petit article intitulé « Tamiflu ou Tamibluff » publié dans le Canard Enchaîné rappelait que le médicament produit en grande série par le groupe pharmaceutique suisse Roche avait une efficacité douteuse. Le journal satirique, étude du « British Medical Journal » à l'appui remettait en cause l'efficacité du médicament et rappelait qu'en 2007, la Haute Autorité de santé française avait déjà jugé que le Tamiflu avait une efficacité trop faible pour justifier un remboursement par la sécurité sociale. Vendredi, après une semaine au froid sur Autrans et l'apparition de symptômes grippaux, l'auteur de ses lignes se voyait délivrer l'une des 33 millions de doses de ce médicament au titre du principe de précaution. Le Canard, lui, finissait par cette boutade, le Tamiflu étant délivré gratuitement. « Si il est inefficace, c'est un prix honnête »

Sinon, que retenir de l'actualité nationale et internationale de cette semaine. L'échec du Sommet de Copenhague ? L'hospitalisation spectacle de notre exilé fiscal national Johnny ? La définition de Nadine Morano sur le jeune musulman idéal? Le nouveau « renvoi » d'afghans, une décision de justice affirmant pourtant l'illégalité de cette procédure ?  Silvio Berlusconi, un peu défiguré alors qu'il a tant dépensé par le passé pour faire oublier son âge ? La « merde » « risible », selon les propres termes de Nicolas Sarkozy, réalisée par les jeunes de l'UMP ? Le réveillon de notre ministre de l'Industrie, Christian Estrosi au pôle sud pour la modique somme de 50 000 euros? Le "drame" que vit Rachida Dati, exilée quelques jours par mois à Strasbourg?

Restons en France.

Mais l'actualité, notamment télévisuelle, ne se résume à une collection de faits divers, de catastrophes naturelles ou d'images de chute de neige.  Elle peut également avoir des aspects comiques.

La « merde » réalisée par des « dingos » selon des qualificatifs employés par notre président de la République pour décrire le Lipdub (clip en play-back) des jeunes populaires, en est un parfait exemple. On peut se demander comment des ministres ont pu accepter de participer à une « daube » pareille. Et que dire du sénateur centriste Jean Jacques Pignard (Union Centiste) qui en confondant petits papiers de différentes couleurs et urnes a réussi à lui tout seul à faire capoter le vote portant sur le redécoupage électorale. Résultat, le projet de loi portant sur charcutage des circonscriptions électorales, projet voulu par le président de la République et appliqué avec beaucoup de zèle par son secrétaire d'Etat, Alain Marlaix, devra repartir pour un tour entre les deux chambres du parlement. Sans oublier, notre ministre du Budget, Eric Woeth, qui en voulant se faire un coup de pub à moindre de frais en annonçant posséder une liste de 3000 évadés fiscaux pourrait être poursuivi pour recel, une partie, voir la globalité de ses données ayant été dérobée à la banque HSBC.

D'autres aspects, eux par contre sont beaucoup plus graves.

Les expulsions d'afghans par exemple, ne sont pas simplement immorales, elles sont juridiquement illégales. Mais notre grand Torquemada, Eric Besson, semble n'en avoir cure et fait un doigt d'honneur, au sens figuré dans ce cas, (Lors du reportage diffusé sur Canal +, c'était au sens propre) aux défenseurs des droits de l'homme pour qui ces décisions remettent en cause notre....Identité Nationale. Les Droits de l'Homme ne seraient ils pas en effet l'un des socles premier de notre communauté. Et que dire des propos « vegra » de la secrétaire d'Etat à la famille, Nadine Morano, pour qui « une jeune musulman » doit se sentir français lorsqu'il est français (Il faudra peut être pour cela sortir du débat actuel...), « qu'il ne parle par le verlan » « qu'il cherche un travail » (En plus d'être des voleurs, ce sont de grosses feignasses) et « qu'il ne mette pas sa casquette à l'envers ». Question stéréotype, on peut difficilement faire mieux !!!

Enfin, la phrase de la semaine, lue une fois de plus dans le Canard, prêtée à notre président de la République, Nicolas Sarkozy: « Il y a encore plus cons que les préfets, ce sont les ambassadeurs ». Sans commentaire.

Pour satisfaire un ami lecteur :

09/12/2009

De l'Islam en France à l'Islam de France

identite-nationale_175.jpgLe débat sur l'Identité Nationale lancé par l'actuelle majorité comme feu de broussaille pour masquer ses échecs patents, notamment en matière de sécurité, et ses promesses non tenues, depuis l'élection il y a plus de deux ans de Nicolas Sarkozy, est en train de se transformer en véritable incendie. Cette notion aux contours très difficile à déterminer se transforme en véritable boîte de Pandore pour le président de la République.

Et cet incendie a été alimenté notamment par la votation helvète sur l'interdiction de la construction de nouveaux minarets au pays du chocolat, des horloges et du secret bancaire. Là-bas, un parti populiste et xénophobe, l'UDC (1) de Christophe Blocher, aime mettre de l'huile sur le feu dès qu'il s'agit de l'étranger, et notamment de l'étranger de confession musulmane. Mais l'incendie n'a pas été uniquement alimenté par le référendum suisse. Il est avant tout l'apanage de notre ministre de l'Immigration et de l'Identité National, M Besson, pour qui même les propos de comptoirs rentrent dans le cadre du vaste débat voulu sur ce thème. Et ces brèves sentent parfois bon la xénophobie franchouillarde. Mais bon, n'est ce pas notre ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, avec ses propos peu douteux, qui a donné l'exemple cet automne ?

Désormais avec toutes les dérives qu'il comporte, le débat sur Identité Nationale porte essentiellement sur l'Islam, sa place au sein de la France, son adaptation aux règles de la République, son rôle auprès des jeunes des quartiers difficiles et aux controverses que suscitent certains interprétations rétrogrades.

Il faut dire que l'Islam est, bien malgré lui, au centre de l'actualité depuis ces dernières années et notamment depuis les attentats du 11 septembre, organisés en partie par des musulmans qui semblaient bien intégrés socialement. L'exemple de Mohammed Atta, l'un des pilotes est assez éloquent à ce sujet. Depuis, trop d'imprécisions, d'approximations ont contribué à envenimer encore un peu plus les choses. L'Islam comme religion est trop souvent confondu avec Islamisme comme doctrine politique, le musulman lui est souvent confondu avec l'intégriste.

Les émeutes dans les quartiers dit sensibles en 2005, la loi sur l'interdiction des signes religieux ostensibles dans les lieux publics mais qui visait en particulier le port de voile à l'école, les horaires aménagés dans certains lieux publics mettant en place une véritable ségrégation des sexes au nom d'une vision de la religion, les guichets séparés, les problèmes rencontrés par certains médecins et notamment les gynécologues dans les hôpitaux, les sifflets lors de la Marseillaise, les prêches d'imans radicaux, les incidents en marge de rencontres sportives impliquant une équipe du Maghreb, la mise en place d'une commission parlementaire sur la burqa et de nombreux faits divers, tout ceci a crée un climat de méfiance vis-à-vis d'une religion. La peur née souvent de la méconnaissance et les craintes sont trop souvent attisées à des fins politiques ou médiatiques. Toute une frange de la population française est stigmatisée en raison des agissements d'un petit nombre. Comme si, tous les chrétiens français étaient constamment associés aux proches de Mgr Lefèvre.

Ne nions pas les faits, ne nous voilons pas la face, pardonnez moi l'expression, et affrontons donc la réalité et les problèmes que peuvent poser certains, mais ceci sans passion mais de façon impartial et rigoureuse.

Les origines d'un malaise.

discrimination.jpgPour Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l'Intérieur et ministre des Cultes dans le gouvernement de Dominique de Villepin, derrières les émeutes de l'automne 2005 se cachait la main d'imans radicaux, qui auraient profité de la situation pour encourager certains jeunes dans des actes de vandalismes et de violence. Cette thèse a été depuis contredite par une enquête diligentée par la DST. Il s'agissait bien d'une expression de mal être social reposant sur une discrimination dans la vie de tout les jours, un chômage beaucoup plus important même chez les diplômés, un taux de pauvreté chez les enfants deux fois plus important dans ces quartiers, un bannissement spatial et une politique de l'intégration qui n'en finit plus d'échouer depuis trente ans. Que l'actuel premier magistrat de France n'ait pas su tirer les leçons de cette crise nous en dit long sur l'incompréhension d'une partie de la classe politique française face une réalité. Le plan Marshall des banlieues, lui, se fait toujours attendre et la lutte contre toute forme de discriminations doit être un leitmotiv de l'action politique quelque soit la couleur politique de la majorité en exercice.

L'Identité nationale, la création d'une mémoire commune et l'intégration de nouvelles vagues d'immigrés s'est fait au cours des décennies grâce à l'Ecole de la République, véritable creuset ou se former le futur citoyen français. Faute de volonté politique et de moyens adéquats, ce qui avait marché auparavant ne suffit plus désormais. C'est un constat d'échec qui peut expliquer pourquoi ce symbole de l'ascenseur social que constituait autrefois l'école a été la cible d'émeutiers en 2005, peut être de manière inconsciente. Cela ne s'excuse pas mais donne un nouvel élément d'analyse. L'ascenseur social s'arrête désormais ou commence le règne de la discrimination et de la xénophobie diffuse qui empoisonne notre pays.

Nous continuons toujours de parler de jeunes en leur collant l'étiquette de jeunes issus de l'immigration maghrébine, de confession musulmane, alors que cette génération est née en France de parents français pour la plupart. Cette phraséologie a un impact direct sur la vision propre qu'on ces jeunes de leur propre Identité. Dans bien des cas, ces jeunes se réfugient donc vers la religion, être musulman constituant leur identité propre, un refuge identitaire. Car un nombre important ne se qualifie plus de français pour se définir. Musulman, arabo-musulman, arabe ou turc, français musulman, musulman arabe français, la question du choix est très difficile surtout lorsqu'on continue à stigmatiser toute une catégorie de notre population. Ce repli identitaire peut même entraîner une haine de l'autre, un racisme anti-blanc évoqué par Dominique de Villepin, alors premier ministre en 2006. C'est un fait. Mais si l'on ne s'interroge pas sur les origines de mal être, le mal continuera de croître.

Un risque de récupération et de capitalisation de suffrages.

Cette dérive du débat politique a comme pour principal bénéficiaire le Front National de Jean Marie Le Pen. Déjà la vice présidente et fille, Marine Le Pen profite de l'occasion pour demander une interdiction sur le modèle suisse, expliquant benoitement que la religion doit rester dans la sphère privée. Derrière ces propos, se cachent bien entendu une attaque contre l'Islam, son père dénonçant depuis des années l'islamisation et l'invasion de la France par des hordes d'immigrés clandestins, musulmans bien sûr.

Cette récupération est somme toute logique de la part d'un parti politique français qui a fait de la peur et de l'exploitation des craintes, souvent infondées, son fond de commerce.

Construisons !!

L'Islam est la deuxième religion de France avec entre 4 et 5 millions de musulmans même si ils ne sont pas tous pratiquants. Le repli identitaire, consécutif à la mis au ban d'une partie de la population explique en partie ce chiffre, je pense.

Pour passer de l'Islam en France à l'Islam de France, la construction de mosquées me semble primordiale pour donner une place digne aux croyants français de confession musulmane. L'Islam des caves, outre qu'il est dégradant, peut être dangereux quand les prêches sont le fait d'imams radicaux, proches de la tendance salafiste.

La France est un pays laïc, la séparation de l'Eglise et de l'Etat datant de décembre 1905. Depuis la réalité française, l'immigration de l'après guerre en provenance des pays du Maghreb, oblige à changer les données.

En tant que garant du pacte républicain, l'Etat n'a pas à intervenir dans la construction de mosquées, ni au non d'une « laïcité positive », ni en référant au concordat de 1801 encore en vigueur dans certains départements français, allemand entre 1871 et 1918.

Par contre via les collectivités locales, et les élus des communes concernées, des baux emphytéotiques peuvent être accordés aux musulmans regroupés en association pour la construction d'une mosquée. Le terrain peut être ainsi alloué pour une somme modique et pour une durée de 99 ans reconductible.

Avec minaret, sans minaret ? Le rôle du minaret est l'appel à la prière mais il peut également avoir un rôle architectural. Sa construction ou non dépendra alors du code de l'urbanisme, point.

(1) L'UDC ou Union démocratique du centre nous rappelle comment une dénomination peut être parfois totalement fausse à l'instar des fameuses démocraties populaires d'autrefois qui n'avaient de démocratique que le nom.

 

27/11/2009

Identité nationale

Ce fumeux concept, utilisé pour des raisons électoralistes, les échéances de mars prochain arrivant à grands pas, est un concept mouvant, particulièrement difficile à définir. Processus suffisamment long pour, combiné avec le thème de l’insécurité que l’on attise souvent durant certaines périodes, masquer d’autres sujets brûlants de notre actualité politique. Ce rideau de fumée identitaire vise également à caresser l’électorat frontiste dans le sens du poil bien sûr mais également à souder une majorité UMP, un peu turbulente en ce moment, derrière son président.

Les trois milliards d’euros donnés aux restaurateurs sans contrepartie (Notamment en ce qui concerne les prix et la création d’emplois) au titre de l’abaissement de 19,6% à 5,5% de la TVA, la suppression de la taxe professionnelle sans compensation pour les collectivités locales, la réforme des collectivités territoriales sans consultation, les sondages de l’Elysée, payé par le contribuable et donnés à certains médias pour manipuler l’opinion (Figaro et LCI) (1), les affaires Mitterrand et Sarkozy., la taxation des indemnités pour les accidentés du travail, la hausse vertigineuse du chômage qui n’a d’égale que celle non moins colossale de nos déficits français et de notre dette publique, voilà quelques sujets qu'il s'agit de rapidement chasser de l'espace médiatique au profit de thèmes concensuels pour la base conservatrice du parti(2)

L’Identité Nationale repose sur différents socles, issus de notre histoire commune. Les droits de l’Homme et du citoyen en forment l’un des principaux tout comme les concepts issus de la Révolution française et qui ornent l’ensemble de nos bâtiments publics, Liberté, Egalité, Fraternité. La laïcité est également très importante, car elle est garante de la démocratie, tout comme notre système politique, basé, en théorie, sur la séparation des pouvoirs.

Mais notre identité nationale doit également prendre en compte les pages sombres de notre histoire, et elles sont nombreuses. Or, calquée sur le discours du Front National, la position du président de la République est immorale. Selon Nicolas Sarkozy, la France doit arrêter la politique de la repentance. On ne doit pas s’appesantir sur le passé. Cette politique du déni s’inscrit dans la droite lignée du précédent gouvernement qui avait obligé par une loi, à mettre en exergue les bienfaits et autres aspects positifs de la colonisation.

C’était tout à l’honneur de Jacques Chirac d'avoir reconnu, cinquante ans après les faits, le rôle joué par l’Etat français de Philippe Pétain et de Pierre Laval dans la politique de déportation et d’extermination massive des juifs de France entreprise par les nazis.

Mais de nombreux autres chapitres sanglants restent ouverts : La guerre d’Algérie et les centaines de milliers de morts qu’elle a entraîné, le rôle trouble de la France lors du génocide au Rwanda, les liens occultes entre Paris et Alger lors de la sale guerre des années 90, le soutien de la République aux différentes dictatures qui ont ensanglanté le continent Africain depuis le début des années 60 les pages sombres de notre Histoire sont nombreuses.

 

L'angolagate,-un-éclairage-sur-la-Françafrique_large.jpg

C’est tout à l’honneur d’un peuple que d’être capable de s’élever au dessus des passions et des rancoeurs afin de faire la lumière sur ces faits et de reconnaître les propres torts d’un Etat.

 

L’idée de nation, elle-même, a évolué tout au long de l’histoire. Est une communauté d’appartenance, dont les critères d’admission reposent sur certains piliers (religion, langue, « sang »…) C’est ici la position défendue par les grands démocrates du Front National.

 

Pour nous, la nation, reste une volonté de vivre ensemble, une volonté commune d’avenir partagé qu’elle que soit la couleur de peau, l’orientation religieuse et la provenance géographique des individus de cette communauté. Mais le vivre ensemble reste un immense défi à relever. Et ce n’est pas avec les sorties de Brice Hortefeux et de Jacques Chirac que la tache va se simplifier afin de faire naître un véritable sentiment d’appartenance à une communauté en devenir ans cesse.

 

(1) La requête portait sur le montant des dépenses, l'utilisation des sondages dans des médias jugés proches du pouvoir et l'intervention de spécialistes payés par la présidence de la République. Epinglé l'été dernier par la Cour des comptes, l'Elysée a communiqué à l'Assemblée nationale les factures, après l'audition par la commission des Finances le 13 octobre de Christian Frémont, directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy. Le budget sondages de l'Elysée s'est élevé à 3,281 millions d'euros en 2008, à 1,989 million en 2009 et il est estimé à 1,424 million pour 2010, selon un rapport du député socialiste Jean Launay. L'opposition y voit plusieurs problèmes. Outre le coût jugé important, elle estime que certains sondages pré-électoraux concernant l'UMP n'avaient pas à être financés sur fonds publics.

(2) Sur un an, la hausse du chômage est de 25,1% !.