Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

28/09/2011

Un vent mauvais.

La demande de Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne, d'obtenir pour les siens une reconnaissance juridique internationale en devenant membre à part entière de l'ONU est non seulement juste mais parfaitement légitime au regard du droit international. Ce non statut pour des millions de personnes a assez duré! Les palestiniens forment une nation répartie sur deux entités séparées, la bande de Gaza et la Cisjordanie. D'un point de vu strictement formel, cette demande est donc tout à fait légale.

 

La question qui mérite vraiment d'être posée est celle de savoir si l'état israélien désire engager de véritables négociations de paix avec les palestiniens. Depuis les accords d'Oslo en 1993, cela fait près de 15 ans que les progrès sur le terrain se font attendre, surtout pour ceux habitant Ramallah,Naplouse...

 

Après tout cette paix armée qui permet à Israël de vivre dans une relative sécurité avec son mur de séparation en Cisjordanie et le blocus de la bande de Gaza ne lui convient-il pas? Certes des roquettes s'abattent encore dans le sud de l'état hébreu, tirées par des membres radicaux appartenant notamment au Djihad islamique, mais elles tombent souvent en plein Neguev. De plus avec l'appui de l'allié inconditionnel américain, Israël s'est doté d'un système anti-projectiles. Pourquoi négocier alors que l'on peut si tranquillement violer les résolutions de l'ONU, coloniser des territoires en Cisjordanie, tuer des membres d'une flotille turque bravant le blocus de la bande de Gaza ou tuer des centaines de civils dans ce même petit bout de terre (Opération Plomb durci)en se faisant parfois taper un peu sur les doigts... (Aucune sanction internationale, aucun boycott ou mesure de représailles commerciales....)

Loin de moi le désire de polémiquer, quoique..., mais cela explique les atternoiements d'Israël depuis des années. Le leitmotiv actuel se résume en une phrase : Pas de conditions à une reprise des négociations. Il faut en conclure que le gouvernement israélien se réserve le droit de poursuivre sa politique de colonisation d'un côté tout en négociant l'avenir, notamment spatial, du futur état palestien...où comment négocier en position de force en se basant sur le fait accompli...bref une absurdité. Négocier, c'est donc en effet abandonner la politique de la force au profit de l'échange et de concessions. Cela met en balance l'avenir d'une partie des implantations israéliennes en Cisjordanie et des terres confisquées de fait par le mur de séparation dans ce même territoire. Cela met également en balance l'avenir de Jérusalem, proclamée en 1981, capitale de l'état hébreu à un moment ou ce dernier met tout en oeuvre pour coloniser au maximum la partie est de la ville, considérée comme la future capitale de l'état palestinien. Il ne faut pas oublier non plus les futurs partages et échanges (territoire, eau....), le statut des réfugiés qui vivent en grande partie toujours dans des camps au Liban ou en Jordanie.

 

Le président palestinien Mahmoud Abbas a réaffirmé il y a deux jours qu'il ne reprendrait pas les négociations avec Israël sans "un arrêt complet" de la colonisation israélienne. En effet comment négocier alors qu'Israël complique encore un peu plus la situation chaque jour en lançant des programmes immobiliers en Cisjordanie. Ces dernières constituent de véritables cancers qui rendent vains toute tentative sérieuse de négociations.

C'est par la mobilisation internationale que l'on peut pousser Israël a lançé un réel processus de négociation. Sans pression, notamment financière, Israël n'a pour l'instant aucun intéret à faire avancer le processus de paix, ayant phagocyté depuis des décennies une grande partie de la Cisjordanie, monopolisant le contrôle de l'eau et des frontières de la Palestine historique. Kefaya, ça suffit. Aujourd'huies condamnations internationales pleuvent après l’annonce par Israël de la construction de 1.100 logements dans la colonie juive de Gilo à Jérusalem-Est occupé et annexé.Lire la suite  

Bruno Rey

31/05/2010

Parallèle

Il y a plus de 60 ans, très exactement en juillet 1947, un bâteau affrêté par l'Agence juive et sa branche armée, la Haganah; dénommé Président Warfield, mais plus connu sous le nom d'Exodus, tentait de forcer le blocus britannique en Terre Sainte. Bilan : 3 morts et des dizaines de blessés. L'épopée de l'Exodus, vieux navire acheté aux Etats-Unis, parti du sud de la France pour la Palestine avec 4500 survivants de la Shoah a marqué une époque, l'opinion mondiale étant scandalisée devant le dénouement de l'affaire. (Une grande partie des réfugiés fut transférée de nouveau en Europe, dans des camps sous contrôle britannique en Allemagne après un assault meurtier des soldats de sa majesté)

hamburgnews.jpg


 

Aujourd'hui, une flotille de six navires tentant d'apporter 10 000 tonnes d'aide humanitaire à plus d'1 millions de gazouis, enfermés dans "le plus grand camp de concentration à ciel ouvert" de la planète, vient de subir un assaut des forces spéciales israéliennes. Bilan : Une vingtaine de mort et des dizaines de blessés.


Israël a essayé toute la journée, sans vraiment convaincre, de justifier le recours à la force armée devant "la résistance" des internationaux présents sur les bâteaux. Les réfugiés de l'Exodus, eux, avaient essayé de se défendre en jetant sur les corsaires britanniques un ensemble d'objets hétéroclites, des planches, des boîtes de conserves...En attaquant les navires, il ne fallait pas s'attendre à ce que ses occupants restent les bras croisés.


Une différence, l'arraisonage de l'Exodus se fit dans les eaux territoriales sous mandat britannique tandis que la tragédie d'aujourd'hui s'est produite dans les eaux internationales. Ami du peuple juif, je le suis. Partisan d'un état juif, je le suis. Mais, cet affranchissement continuel des règles internationales par l'état hébreu est insupportable.


Je viens de finir un livre, retraçant l'épopée de l'Exodus, préfacé par la bien connue colombe, Ariel Sharon. Le parallèle est spectaculaire. Aujourd'hui comme hier, l'opinion publique internationale, boulversée par ces drames humains va sans doute pousser les gouvernements de leur pays respectif à faire pression sur la puissance tutélaire en Terre Sainte. Hier, la Grande Bretagne, mandataire de l'ONU en Palestine avait vu son prestige fortement affaibli après l'affaire de l'Exodus. Aujourd'hui, Israël, après les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité perpétrés dans la bande de Gaza durant l'hiver 2008-2009, l'invasion du sud Liban et ses bombardements meurtriers et sa politique de colonisation contre vents et maréees en Cisjordanie et à Jérusalem Est, risquent de perdre ses derniers soutiens internationaux notamment en Europe et aux Etats-Unis. Il faut dire que les crimes commis aujourd'hui contre des civils internationaux semblent injustifiables d'un point de vu sécuritaire.


La Haine de l'Etat hébreu a malheureusement de beaux jours devant elle. Nous ne devons pas oublier le drame juif et la mort de millions d'entre eux à cause de la folie meurtrière des nazis. Mais cette faute, cette tache indélibile sur notre mémoire commune,  ne doit pas incomber à une population qui vit dans de réels bantoustans depuis des décennies. Le poids de la culpabilité d'un passé trop lourd ne doit pas être déchargé sur tout un peuple, nié pendant des années au nom du "peuple sans terre pour une terre sans peuple". La répression, le fasciste, doivent être condamnés quelque soit la religion de ceux qui les mettent en pratique.