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28/09/2011

Un vent mauvais.

La demande de Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne, d'obtenir pour les siens une reconnaissance juridique internationale en devenant membre à part entière de l'ONU est non seulement juste mais parfaitement légitime au regard du droit international. Ce non statut pour des millions de personnes a assez duré! Les palestiniens forment une nation répartie sur deux entités séparées, la bande de Gaza et la Cisjordanie. D'un point de vu strictement formel, cette demande est donc tout à fait légale.

 

La question qui mérite vraiment d'être posée est celle de savoir si l'état israélien désire engager de véritables négociations de paix avec les palestiniens. Depuis les accords d'Oslo en 1993, cela fait près de 15 ans que les progrès sur le terrain se font attendre, surtout pour ceux habitant Ramallah,Naplouse...

 

Après tout cette paix armée qui permet à Israël de vivre dans une relative sécurité avec son mur de séparation en Cisjordanie et le blocus de la bande de Gaza ne lui convient-il pas? Certes des roquettes s'abattent encore dans le sud de l'état hébreu, tirées par des membres radicaux appartenant notamment au Djihad islamique, mais elles tombent souvent en plein Neguev. De plus avec l'appui de l'allié inconditionnel américain, Israël s'est doté d'un système anti-projectiles. Pourquoi négocier alors que l'on peut si tranquillement violer les résolutions de l'ONU, coloniser des territoires en Cisjordanie, tuer des membres d'une flotille turque bravant le blocus de la bande de Gaza ou tuer des centaines de civils dans ce même petit bout de terre (Opération Plomb durci)en se faisant parfois taper un peu sur les doigts... (Aucune sanction internationale, aucun boycott ou mesure de représailles commerciales....)

Loin de moi le désire de polémiquer, quoique..., mais cela explique les atternoiements d'Israël depuis des années. Le leitmotiv actuel se résume en une phrase : Pas de conditions à une reprise des négociations. Il faut en conclure que le gouvernement israélien se réserve le droit de poursuivre sa politique de colonisation d'un côté tout en négociant l'avenir, notamment spatial, du futur état palestien...où comment négocier en position de force en se basant sur le fait accompli...bref une absurdité. Négocier, c'est donc en effet abandonner la politique de la force au profit de l'échange et de concessions. Cela met en balance l'avenir d'une partie des implantations israéliennes en Cisjordanie et des terres confisquées de fait par le mur de séparation dans ce même territoire. Cela met également en balance l'avenir de Jérusalem, proclamée en 1981, capitale de l'état hébreu à un moment ou ce dernier met tout en oeuvre pour coloniser au maximum la partie est de la ville, considérée comme la future capitale de l'état palestinien. Il ne faut pas oublier non plus les futurs partages et échanges (territoire, eau....), le statut des réfugiés qui vivent en grande partie toujours dans des camps au Liban ou en Jordanie.

 

Le président palestinien Mahmoud Abbas a réaffirmé il y a deux jours qu'il ne reprendrait pas les négociations avec Israël sans "un arrêt complet" de la colonisation israélienne. En effet comment négocier alors qu'Israël complique encore un peu plus la situation chaque jour en lançant des programmes immobiliers en Cisjordanie. Ces dernières constituent de véritables cancers qui rendent vains toute tentative sérieuse de négociations.

C'est par la mobilisation internationale que l'on peut pousser Israël a lançé un réel processus de négociation. Sans pression, notamment financière, Israël n'a pour l'instant aucun intéret à faire avancer le processus de paix, ayant phagocyté depuis des décennies une grande partie de la Cisjordanie, monopolisant le contrôle de l'eau et des frontières de la Palestine historique. Kefaya, ça suffit. Aujourd'huies condamnations internationales pleuvent après l’annonce par Israël de la construction de 1.100 logements dans la colonie juive de Gilo à Jérusalem-Est occupé et annexé.Lire la suite  

Bruno Rey

03/01/2011

Travailler, c'est trop dur...

Le candidat à la candidature et député-maire d'Evry Manuel Valls, a donc jugé dimanche qu'il fallait "déverrouiller" les 35 heures. "Oui, nous devrons déverrouiller les 35 heures qui n'existent déjà plus réellement, puisqu'elles ont été mises en cause progressivement depuis 2002", a-t-il déclaré lors du Grand Rendez-Vous d'Europe-1 et "Le Parisien/Aujourd'hui en France".

 

"Cela doit permettre aux Français, pour ceux qui ont la chance d'avoir un emploi, de travailler davantage, deux heures, trois heures, sans avoir recours forcément aux heures supplémentaires qui ont beaucoup coûté à l'Etat et à l'économie française", a-t-il expliqué. Pourquoi travailler davantage, camarade? Travailler plus pour gagner plus? Ou tout simplement travailler pour gagner décemment sa vie et ne pas la perdre à la gagner?

 

On ne peut décidément rien cacher à Manuel Valls: Depuis que la droite a repris le pouvoir en 2002 après cinq années de gouvernement Jospin, elle s'est attaquée de manière continue aux acquis sociaux accordés précédemment aux travailleurs de notre pays. Destruction de notre modèle de protection sociale, flicage généralisé des demandeur d'emplois, remise en cause du temps légal de travail, réfore iniue de notre sytème de retraites...

 

"Est-ce que dans le monde tel qu'il est aujourd'hui (...) est-ce que nous pouvons nous permettre d'être sur des idées des années 70, 80 et 90. Non", a-t-il justifié, souhaitant "dépasser la question des 35 heures". Pour lui, "le monde a changé, donc nous aussi nous devons changer dans nos propositions". Au pire donc, l'actuelle première secrétaire du PS Marine Aubry était déjà has been dans le gouvernment de Lionel Jospin quand la loi portant sur les 35 heures a été adopté.

 

C'est con, car le "vintage" revient à la mode et pas uniquement au niveau vestimentaire. La mise en place des 35 heures s'est fait dans la douleur? Personne ne le conteste. Le nouveau volume horaire a surtout profité aux cadres et aux professions supérieures, c'est un fait que l'on ne peut nier. Est ce que le travail constitue notre seule ligne d'horizon? (Pour les français qui ont la chance d'avoir un travail à taux plein....)

 

International

Deux civils palestiniens sont morts en moins de vingt-quatre heures : une femme qui aurait inhalé des gaz lacrymogènes lors d'une manifestation, et un jeune homme ayant essuyé des tirs à un barrage militaire. L'Autorité palestinienne dénonce une «dangereuse escalade». Israël n'a rien à craindre de tout façon.... Après l'opération "Plomb durci", l'état hébreu s'était fait à peine taper sur les doigts par la communauté internationale. Et puis, ils croient quoi ces palestiniens en manifestant contre l'occupation de leur terre? Ils sont donc pas bien dans leurs bandoustans de Cisjordanie et de Gaza?



31/05/2010

Parallèle

Il y a plus de 60 ans, très exactement en juillet 1947, un bâteau affrêté par l'Agence juive et sa branche armée, la Haganah; dénommé Président Warfield, mais plus connu sous le nom d'Exodus, tentait de forcer le blocus britannique en Terre Sainte. Bilan : 3 morts et des dizaines de blessés. L'épopée de l'Exodus, vieux navire acheté aux Etats-Unis, parti du sud de la France pour la Palestine avec 4500 survivants de la Shoah a marqué une époque, l'opinion mondiale étant scandalisée devant le dénouement de l'affaire. (Une grande partie des réfugiés fut transférée de nouveau en Europe, dans des camps sous contrôle britannique en Allemagne après un assault meurtier des soldats de sa majesté)

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Aujourd'hui, une flotille de six navires tentant d'apporter 10 000 tonnes d'aide humanitaire à plus d'1 millions de gazouis, enfermés dans "le plus grand camp de concentration à ciel ouvert" de la planète, vient de subir un assaut des forces spéciales israéliennes. Bilan : Une vingtaine de mort et des dizaines de blessés.


Israël a essayé toute la journée, sans vraiment convaincre, de justifier le recours à la force armée devant "la résistance" des internationaux présents sur les bâteaux. Les réfugiés de l'Exodus, eux, avaient essayé de se défendre en jetant sur les corsaires britanniques un ensemble d'objets hétéroclites, des planches, des boîtes de conserves...En attaquant les navires, il ne fallait pas s'attendre à ce que ses occupants restent les bras croisés.


Une différence, l'arraisonage de l'Exodus se fit dans les eaux territoriales sous mandat britannique tandis que la tragédie d'aujourd'hui s'est produite dans les eaux internationales. Ami du peuple juif, je le suis. Partisan d'un état juif, je le suis. Mais, cet affranchissement continuel des règles internationales par l'état hébreu est insupportable.


Je viens de finir un livre, retraçant l'épopée de l'Exodus, préfacé par la bien connue colombe, Ariel Sharon. Le parallèle est spectaculaire. Aujourd'hui comme hier, l'opinion publique internationale, boulversée par ces drames humains va sans doute pousser les gouvernements de leur pays respectif à faire pression sur la puissance tutélaire en Terre Sainte. Hier, la Grande Bretagne, mandataire de l'ONU en Palestine avait vu son prestige fortement affaibli après l'affaire de l'Exodus. Aujourd'hui, Israël, après les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité perpétrés dans la bande de Gaza durant l'hiver 2008-2009, l'invasion du sud Liban et ses bombardements meurtriers et sa politique de colonisation contre vents et maréees en Cisjordanie et à Jérusalem Est, risquent de perdre ses derniers soutiens internationaux notamment en Europe et aux Etats-Unis. Il faut dire que les crimes commis aujourd'hui contre des civils internationaux semblent injustifiables d'un point de vu sécuritaire.


La Haine de l'Etat hébreu a malheureusement de beaux jours devant elle. Nous ne devons pas oublier le drame juif et la mort de millions d'entre eux à cause de la folie meurtrière des nazis. Mais cette faute, cette tache indélibile sur notre mémoire commune,  ne doit pas incomber à une population qui vit dans de réels bantoustans depuis des décennies. Le poids de la culpabilité d'un passé trop lourd ne doit pas être déchargé sur tout un peuple, nié pendant des années au nom du "peuple sans terre pour une terre sans peuple". La répression, le fasciste, doivent être condamnés quelque soit la religion de ceux qui les mettent en pratique.


15/05/2010

A la rigueur

Confronté comme de nombreux pays européens à une grave crise financière et sociale, le gouvernement portugais du socialiste José Socrates a décidé de diminuer les salaires des élus politiques et des dirigeants des grandes entreprises publiques de 5% cette année. L'Etat qui donne l'exemple pour mieux faire accepter par sa population une politique d'austérité faite d'une hausse générale des impôts, de coupes sociales et de gel des salaires, ce n'est pas en France malheureusement que nous risquons de voir une telle volonté politique. D'après le Canard Enchaîné, notre grande argentière nationale, Christine Lagarde aurait fait un flop lors du dernier conseil des ministres en proposant une cure d'austérité au sein des ministères. Ainsi petits fours, déplacements ministériels et autres avantages inhérents à la fonction de ministre auraient eux aussi faits les frais du serrage de vis imposé au niveau national par notre premier sinistre, François Fillon. Mais "le faites ce que je dis, pas ce que je fais" semble pour l'instant s'imposer dans les hautes sphères politiques, ou une fois n'est pas coutume, l'ensemble des formations politiques semblent faire front commun pour garder de nombreux avantages, notamment financier, qui servent à alimenter les caisses des partis, toujours aussi gourmandes.


J'ai lu, j'ai retenu.

 

Un adolescent a été retrouvé mort hier soir en Cisjordanie après une blessure par balle. Selon les sources palestiniennes, le garçon jetait des pierres sur des voitures israéliennes et a probablement été abattu par un colon. Pour sa part la police israélienne a confirmé la mort du jeune homme, précisant qu'une enquête était ouverte. Les colons doivent déjà trembler comme hier, les soldats, officiers et dirigeants politiques responsables des crimes de guerre commis dans la bande Gaza à l'occasion de l'opération Plomb durci (1400 morts entre décembre 2008 et janvier 2009)...

 

Alors que le vice Dieu de Rome, Benoît XVI, termine sa visite au Portugal, nous avons encore eu droit lors de ce nouveau déplacement à une litanie de propos nauséabonds sur l'homosexualité et le mariage homosexuel, causes premières des maux dont souffrent  notre société moderne. Il faudrait peut être que l'évêque de Rome, le roitelet du Vatican donne l'exemple et mette fin au célibat des prêtres afin de gagner un peu de légitimité quand il parle de la famille. Très saint père, ne te jettons pas la première pierre, mais regarde déjà dans ton jardin, peuplé d'un prêtre révisionniste, de religieux coupables de complicité d'abus par leur silence assourdissant, d'ultra-radicaux qui n'ont pas hésité par la passé en s'encanailler avec des régimes ou des groupes ultra violent...

 

Vingt-huit personnes ont été tuées vendredi dans le centre de l'Inde lorsque le bus dans lequel elles voyageaient a touché une ligne haute tension, annonce la police. Le véhicule a pris feu.  Il s'agit du second accident de ce type en Inde en deux jours. Jeudi, au moins 15 personnes ont été tuées dans l'Etat de Bihar (est) lorsque leur camion a touché une ligne haute tension. Ah quand les pays en voix de développement s'essayent au véhicule électrique, cela donne des résultats peu orthodoxes.

 

L'organisation Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a diffusé sur Internet une déclaration audio du ressortissant français enlevé le mois dernier au Niger, selon le centre de surveillance américain des sites islamistes SITE. Le recours à la vidéo, à la photographie et à internet pouvaient entraîner la peine capitale sous la doux règne des talibans en Afghanistan ou la représentation d'êtres humains était formellement interdite. Depuis les barbus fous de de Dieu se sont rendus compte du pouvoir qu'ils pouvaient acquérir en ayant recours à la technologie occidentale, en bafouant certes au passage leur positionnement passé. Mais à la guerre comme à la guerre...

 

La police new-yorkaise a mis fin tôt vendredi à une situation d'alerte après la découverte jeudi soir d'un véhicule suspect dans le sud de Manhattan près d'Union Square, quartier qui avait été bouclé. D'après nos informations, le coffre de la voiture contenait des brezel, une arme utilisée autrefois pour nuire à l'ancien et regretté président amérciain, George Bush junior, qui avait bien failli mourir au nom du monde libre à cause de l'ingestion de travers de l'une d'entre elles.

 

«Il n'y a pas de différence entre les actions du Hamas contre Israël et la terreur tchétchène contre la Russie" a affirmé Avigdor Lieberman ministre des Affaires étrangères israélien, exprimant hier sa déception après la rencontre à Damas entre le président russe, Dmitri Medvedev, et le chef en exil du mouvement islamiste palestinien du Hamas, Khaled Mechaal. C'est vrai que dans les deux cas il n'y a pas vraiment de différence entre les actes barbares commis par l'armée russe et les supplétifs de Ramzan Kadyrov d'un côté ,et les crimes de guerre commis pas Tsahal dans la bande de Gaza.. Il s'agit de deux peuples, parmi tant d'autres, qui subissent chaque jour le colonialisme de deux puissances militaires.

 

2027 : C'est le nombre de victimes que fait la violence armée chaque jour dans le monde. Soit plus de 740 000 morts par an liées à des conflits armés et à la petite ou grande criminalité. Les vendeurs d'armes se frottent déjà les mains, car la marge est grande...

27/12/2009

Tchétchénie an III

1585715047pd.jpgC'est à une vraie rafale de chiffres plus terrifiants les uns que les autres que nous expose le journal Le Monde ce matin pour illustrer deux articles publiés dans son édition de dimanche. Ils sont le funeste résultat de milliers de tirs d'armes automatiques Uzi, de bombes larguées par des chasseurs F-16 achetés au grand frère américain ou d'obus de chars Merkava.

Le « quotidien de référence » revenait bien sûr sur l'opération israélienne « Plomb durci », menée dans la bande de Gaza pendant 23 jours, entre le 27 décembre 2008 et  le 18 janvier 2009. Outre le nombre douloureusement élevé de victimes civiles palestiniennes tuées ou blessées (Sur les 1393 personnes tuées dénombrées, 347 étaient des enfants) dans des conditions barbares, le journal listait les dommages causés aux infrastructures : 18 écoles détruites, 3500 habitations rasées, 56 000 autres endommagés, 700 ateliers ou entreprises détruits ou endommagés, 30 km de canalisation, 17% des terres cultivés et 20 des 29 usines produisant du béton détruits réduits en bouillie.

L'organisation Human Rights Watch a accusé Israël de crimes de guerre commis dans la bande de Gaza. Outre le meurtre de centaines de civils, l'armée israélienne est également accusée d'avoir utilisé des boucliers humains palestiniens dans ses opérations, d'avoir détruit des habitations sans aucun intérêt militaire....

Les dégâts sont estimés entre 700 et 900 millions de dollars mais l'aide promise ne peut arriver à cause du bouclage du territoire imposé par les autorités israéliennes. Les points de passage avec l'Egypte ou Israël sont fermés et seules quelques marchandises sont autorisées à rentrer dans le petit territoire selon la bonne/mauvaise volonté de Tel-Aviv. Ce goutte à goutte est loin d'être suffisant pour une population dont 80% vit sous le seul de pauvreté et dépend en immense partie de l'aide humanitaire internationale.

Demain doit se dérouler à Rafah, ville palestinienne frontalière de l'Egypte, une marche internationale pour la liberté de Gaza, interdite par le Caire à l'occasion du premier anniversaire de l'offensive israélienne contre le territoire palestinien. Une manière de rappeler nos dirigeants à leurs responsabilités en agissant autrement que par des communiqués larmoyants peu contraignants. Car tant que cette situation perdurera dans les territoires palestiniens, le fossé ne cessera de croître entre le monde occidental et le monde arabo-musulman. Cette situation sert de catalyseur pour de nombreuses mouvances à tendance terroriste.

Mais il y a un aspect positif à cela, le seul peut être, c'est la précision des chiffres. Le moindre blessé, la moindre destruction est comptabilisée, notée, recensée...Cela s'explique par la qualité d'une presse israélienne libre et parfois extrêmement critique face au pouvoir en place, une société civile très impliquée avec des associations de défense des droits de l'homme comme la Paix Maintenant, une exposition médiatique unique dans le monde en termes de nombre de médias présents sur le terrain pour couvrir les différentes évolutions du conflit. (Même si durant ce conflit, rares ont été les reporters qui ont pu faire leur métier face au black out decrété par Israël)

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Rien de tel, dans une petite République membre de la Fédération de Russie, à savoir la frondeuse Tchétchénie, placée depuis trois ans sous la coupe d'un homme, Ramzan Kadyrov. C'est l'auteur du phénoménal ouvrage Les Bienveillantes, Jonathan Littell, romancier mais également ancien de l'action humanitaire dans ce petit territoire qui nous y emmène à travers un nouveau livre intitulé Tchétchénie an III. Et là bas, la réalité, est trop souvent méconnue en Occident. Pour estimer le nombre de morts, les défenseurs des droits de l'homme en sont réduits à extrapoler en fonction des rares témoignages recueillis.

L'auteur avoue avoir réécrit une partie de son livre après l'assassinat en juillet dernier de Natalia Estemirova, figure de proue des défenseurs des droits de l'homme dans ce qu'il faut bien qualifier de zone de non droit, ou la vie et la mort ne semble dépendre que du desiderata d'une seule personne, à savoir son président Ramzan Kaydrov. Ce dernier, chef de clan est le symbole même de la politique dite de tchétchénisation mise en place par Vladimir Poutine dans ce petit territoire afin que la sale boulôt soit désormais effectué par des milices locales et non par des troupes fédérales.

Méconnu, complexe, faisant intervenir de multiples acteurs, cette zone qui englobe tout le Caucase Nord fait rarement la une des actualités occidentales. Seuls des évènements sanglants comme la prise d'otages de Beslan en 2004 ou les assassinats de figures locales font exception à la règle.

A Groznyï (Ce qui signifie Terrible en russe), tout a été reconstruit tel un immense village de Potemkine donnant ainsi une parfaite illusion de normalité. Pourtant les assassinats, enlèvements, viols continuent sans que l'on puisse les dénombrer. Assassiner les rares figures qui se battent pour la justice et la vérité constitue la meilleure arme pour empêcher toute recherche et toute enquête.

Pour en savoir plus sur la Tchéchénie, le livre d'Hélène Blanc (Auteur notamment de KGB Connexion) intitulé T comme Tchétchénie, reste pour moi la référence. A lire également les différentes ouvrages de la journaliste russe assassinée, le jour de l'anniversaire de Vladimir Poutine, Anna Politkovskaïa (Voyage en enfer, Le Déshonneur russe ou La Russie selon Poutine), le livre du Comité Tchétchénie intitulé tout simplement Tchétchnie, dix clefs pour comprendre, Tchétchénie,une affaire intérieure? dans la collection autrement. A lire également le témoignage du docteur Khassan Baiev, Le Serment tchétchène. Enfin le meilleur livre pour comprendre la politique russe et son tsar actuel, Vladimir Poutine reste le libre de Jean Michel Le Carré.

04/12/2009

Aucun espoir ?

palestine.jpgLe gel du processus de colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est est une condition indispensable pour reprendre le processus de paix qui se traîne depuis les accords d'Oslo de 1993. Chaque jour, ce sont de nouvelles habitations qui se construisent en toute illégalité sur des terres palestiniennes. Chaque jour qui passe, c'est un peu plus de territoire palestinien qui est colonisé et annexé de fait à l'état hébreu. Comment ne pas qualifier de véritable cancer pour la paix toutes ces implantations illégales construites sur des terres palestiniennes. Trop longtemps, les gouvernements israéliens, de tout bord qu'ils soient travaillistes ou issus de la droite dure nationaliste (Likoud) ont laissé faire voir encouragé cette véritable gangrène. Gangrène, car ceux sont des pans entiers du futur état palestinien qui sont ainsi coupés, charcutés et annexés. Aujourd'hui, 300 000 colons juifs sont installés en Cisjordanie et près de 270 000 à Jérusalem Est. De part leurs présences, ils empêchent toute possibilité de créer un état palestinien viable. La Cisjordanie est morcelée et seule une opération de décolonisation massive pourrait y mettre un terme. Or ce sera presque impossible. Il suffit de se souvenir du désengagement israélien particulièrement difficile entrepris sous la houlette d'Ariel Sharon dans la bande Gaza en 2005. 8000 colons accaparaient, terres et routes comprises, près de 40% de ce minuscule territoire, laissant les 60% restant à 1,3 million de palestiniens.

Et pourtant, l'état hébreu ne peut plus remettre en cause la probité et l'honnêteté de son principal interlocuteur Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne depuis janvier 2005 Ce dernier est un interlocuteur crédible, ce qui n'était pas toujours le cas quand cette fonction était occupée par Yasser Arafat. Ce dernier, traité de terroriste par Tel Aviv, servait de prétexte de son vivant à toutes reprises du dialogue de paix entre palestiniens et israéliens. Mahmoud Abbas, las, a annoncé qu'il ne se représenterait pas à la prochaine élection présidentielle. Son successeur potentiel, Marouan Barghouti, croupi dans une prison israélien pour des peines cumulés atteignant 60 ans.

Pressé par les Etats-Unis de suspendre la colonisation, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu s'est engagé à geler ce processus pour 10 mois, gel qui ne s'applique pas à « la croissance naturelle » des colonies déjà existantes.

Les principaux problèmes.

Le mur de séparation construit par l'Etat hébreu après la vague d'attentats terroristes qui a ensanglanté Israël a permis de réduire à néant ces actes barbares. Cette idée, venu des rangs de la gauche travailliste a été utilisé à des fin d'annexions territoriales en Cisjordanie. En effet, le mur ne suit pas le tracé de 1967 et empiète à maintes reprises sur le territoire du futur état palestinien. Des agriculteurs palestiniens se voient ainsi séparés de leurs terres par ce qu'ils qualifient de mur de la haine, de mur de l'apartheid.

L'apartheid, un mot choc et pourtant. L'apartheid,  politique de ségrégation raciale mise en place en Afrique du Sud en 1948 a servi de prétexte pour la création de bantoustans avec des pouvoirs limités. N'est ce pas ce que nous allons observer en Palestine avec une Cisjordanie morcelée par le mur de séparation et les colonies, empêchant tout état viable et d'un seul tenant de voir le jour.

L'esplanade des mosquées est le troisième site religieux le plus important pour les musulmans après Médine et la Mecque. Et pourtant ce lieu sacré, qui mérite respect et considération est l'objet de provocations et de violences. L'esplanade des mosquées et une partie de Jérusalem appartiennent aux palestiniens conformément aux résolutions votées par l'ONU.

La Bande de Gaza est contrôlé depuis plus deux ans par les islamistes du Hamas. Emanation palestinienne de l'organisation égyptienne des Frères Musulmans, les islamistes du Hamas ont été soutenu en sous main à leur début par Israël, qui y voyait un bon moyen pour torpiller la coalition panarabe et laïc regroupée au sein l'OLP (Organisation pour la libération de la Palestine) de Yasser Arafat. A force de jouer avec le feu...Tôt ou tard, il faudra composer avec ces islamistes et une reconnaissance réciproque s'imposera d'elle-même. (Reconnaissance du Hamas comme force politique palestinienne contre une reconnaissance de l'état hébreu qui passe par l'abrogation de la charte de la formation islamique)

Le partage de la ressource en eau est également très important. Le Jourdain et le lac de Tibériade sont totalement contrôlés par Israël.

De plus, nier à un peuple le contrôle de ses frontières, de son espace aérien, de ses échanges commerciaux...c'est nier une nation, c'est empêcher cette dernière de bâtir un état viable.

Si l'Etat israélien veut continuer à reposer sur deux piliers, être à la fois juif et démocratique, alors il faut la création d'un état palestinien. Sans cela, les juifs se retrouveront minoritaires en Palestine et ils devront faire un choix entre leurs deux socles fondateurs.

Et nous dans tout ça?

La France a subi de multiples vexations au cours des années passées. Représentants diplomatiques retenus aux postes frontières, interdiction de se rendre dans la bande de Gaza pour Bernard Kouchner lors de son dernier voyage dans la région...et nous continuons de nous taire. Pression du lobby juif persiflerons certains, antisémites notoires sous couvert d'un antisionisme de circonstance alors que l'immense majorité de concitoyens de religion hébraïque partage, j'en suis certain, mon point de vue.

L'Europe, de part ses divisions, est souvent présenté comme un géant économique mais comme un nain diplomatique. Et pourtant, nous avons des moyens de pression autrement plus puissants que les Etats-Unis. 40% des exportations israéliennes parviennent sur notre vieux continent. Alors ?

La neutralité, c'est déjà faire un choix. Plus jamais, nous ne devons rester silencieux devant des crimes commis à grande échelle comme ceux pratiqués par une démocratie lors de l'opération Plomb durci avec ces centaines morts dont plus de 300 enfants!!