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28/09/2011

Un vent mauvais.

La demande de Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne, d'obtenir pour les siens une reconnaissance juridique internationale en devenant membre à part entière de l'ONU est non seulement juste mais parfaitement légitime au regard du droit international. Ce non statut pour des millions de personnes a assez duré! Les palestiniens forment une nation répartie sur deux entités séparées, la bande de Gaza et la Cisjordanie. D'un point de vu strictement formel, cette demande est donc tout à fait légale.

 

La question qui mérite vraiment d'être posée est celle de savoir si l'état israélien désire engager de véritables négociations de paix avec les palestiniens. Depuis les accords d'Oslo en 1993, cela fait près de 15 ans que les progrès sur le terrain se font attendre, surtout pour ceux habitant Ramallah,Naplouse...

 

Après tout cette paix armée qui permet à Israël de vivre dans une relative sécurité avec son mur de séparation en Cisjordanie et le blocus de la bande de Gaza ne lui convient-il pas? Certes des roquettes s'abattent encore dans le sud de l'état hébreu, tirées par des membres radicaux appartenant notamment au Djihad islamique, mais elles tombent souvent en plein Neguev. De plus avec l'appui de l'allié inconditionnel américain, Israël s'est doté d'un système anti-projectiles. Pourquoi négocier alors que l'on peut si tranquillement violer les résolutions de l'ONU, coloniser des territoires en Cisjordanie, tuer des membres d'une flotille turque bravant le blocus de la bande de Gaza ou tuer des centaines de civils dans ce même petit bout de terre (Opération Plomb durci)en se faisant parfois taper un peu sur les doigts... (Aucune sanction internationale, aucun boycott ou mesure de représailles commerciales....)

Loin de moi le désire de polémiquer, quoique..., mais cela explique les atternoiements d'Israël depuis des années. Le leitmotiv actuel se résume en une phrase : Pas de conditions à une reprise des négociations. Il faut en conclure que le gouvernement israélien se réserve le droit de poursuivre sa politique de colonisation d'un côté tout en négociant l'avenir, notamment spatial, du futur état palestien...où comment négocier en position de force en se basant sur le fait accompli...bref une absurdité. Négocier, c'est donc en effet abandonner la politique de la force au profit de l'échange et de concessions. Cela met en balance l'avenir d'une partie des implantations israéliennes en Cisjordanie et des terres confisquées de fait par le mur de séparation dans ce même territoire. Cela met également en balance l'avenir de Jérusalem, proclamée en 1981, capitale de l'état hébreu à un moment ou ce dernier met tout en oeuvre pour coloniser au maximum la partie est de la ville, considérée comme la future capitale de l'état palestinien. Il ne faut pas oublier non plus les futurs partages et échanges (territoire, eau....), le statut des réfugiés qui vivent en grande partie toujours dans des camps au Liban ou en Jordanie.

 

Le président palestinien Mahmoud Abbas a réaffirmé il y a deux jours qu'il ne reprendrait pas les négociations avec Israël sans "un arrêt complet" de la colonisation israélienne. En effet comment négocier alors qu'Israël complique encore un peu plus la situation chaque jour en lançant des programmes immobiliers en Cisjordanie. Ces dernières constituent de véritables cancers qui rendent vains toute tentative sérieuse de négociations.

C'est par la mobilisation internationale que l'on peut pousser Israël a lançé un réel processus de négociation. Sans pression, notamment financière, Israël n'a pour l'instant aucun intéret à faire avancer le processus de paix, ayant phagocyté depuis des décennies une grande partie de la Cisjordanie, monopolisant le contrôle de l'eau et des frontières de la Palestine historique. Kefaya, ça suffit. Aujourd'huies condamnations internationales pleuvent après l’annonce par Israël de la construction de 1.100 logements dans la colonie juive de Gilo à Jérusalem-Est occupé et annexé.Lire la suite  

Bruno Rey

03/01/2011

Travailler, c'est trop dur...

Le candidat à la candidature et député-maire d'Evry Manuel Valls, a donc jugé dimanche qu'il fallait "déverrouiller" les 35 heures. "Oui, nous devrons déverrouiller les 35 heures qui n'existent déjà plus réellement, puisqu'elles ont été mises en cause progressivement depuis 2002", a-t-il déclaré lors du Grand Rendez-Vous d'Europe-1 et "Le Parisien/Aujourd'hui en France".

 

"Cela doit permettre aux Français, pour ceux qui ont la chance d'avoir un emploi, de travailler davantage, deux heures, trois heures, sans avoir recours forcément aux heures supplémentaires qui ont beaucoup coûté à l'Etat et à l'économie française", a-t-il expliqué. Pourquoi travailler davantage, camarade? Travailler plus pour gagner plus? Ou tout simplement travailler pour gagner décemment sa vie et ne pas la perdre à la gagner?

 

On ne peut décidément rien cacher à Manuel Valls: Depuis que la droite a repris le pouvoir en 2002 après cinq années de gouvernement Jospin, elle s'est attaquée de manière continue aux acquis sociaux accordés précédemment aux travailleurs de notre pays. Destruction de notre modèle de protection sociale, flicage généralisé des demandeur d'emplois, remise en cause du temps légal de travail, réfore iniue de notre sytème de retraites...

 

"Est-ce que dans le monde tel qu'il est aujourd'hui (...) est-ce que nous pouvons nous permettre d'être sur des idées des années 70, 80 et 90. Non", a-t-il justifié, souhaitant "dépasser la question des 35 heures". Pour lui, "le monde a changé, donc nous aussi nous devons changer dans nos propositions". Au pire donc, l'actuelle première secrétaire du PS Marine Aubry était déjà has been dans le gouvernment de Lionel Jospin quand la loi portant sur les 35 heures a été adopté.

 

C'est con, car le "vintage" revient à la mode et pas uniquement au niveau vestimentaire. La mise en place des 35 heures s'est fait dans la douleur? Personne ne le conteste. Le nouveau volume horaire a surtout profité aux cadres et aux professions supérieures, c'est un fait que l'on ne peut nier. Est ce que le travail constitue notre seule ligne d'horizon? (Pour les français qui ont la chance d'avoir un travail à taux plein....)

 

International

Deux civils palestiniens sont morts en moins de vingt-quatre heures : une femme qui aurait inhalé des gaz lacrymogènes lors d'une manifestation, et un jeune homme ayant essuyé des tirs à un barrage militaire. L'Autorité palestinienne dénonce une «dangereuse escalade». Israël n'a rien à craindre de tout façon.... Après l'opération "Plomb durci", l'état hébreu s'était fait à peine taper sur les doigts par la communauté internationale. Et puis, ils croient quoi ces palestiniens en manifestant contre l'occupation de leur terre? Ils sont donc pas bien dans leurs bandoustans de Cisjordanie et de Gaza?



31/05/2010

Parallèle

Il y a plus de 60 ans, très exactement en juillet 1947, un bâteau affrêté par l'Agence juive et sa branche armée, la Haganah; dénommé Président Warfield, mais plus connu sous le nom d'Exodus, tentait de forcer le blocus britannique en Terre Sainte. Bilan : 3 morts et des dizaines de blessés. L'épopée de l'Exodus, vieux navire acheté aux Etats-Unis, parti du sud de la France pour la Palestine avec 4500 survivants de la Shoah a marqué une époque, l'opinion mondiale étant scandalisée devant le dénouement de l'affaire. (Une grande partie des réfugiés fut transférée de nouveau en Europe, dans des camps sous contrôle britannique en Allemagne après un assault meurtier des soldats de sa majesté)

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Aujourd'hui, une flotille de six navires tentant d'apporter 10 000 tonnes d'aide humanitaire à plus d'1 millions de gazouis, enfermés dans "le plus grand camp de concentration à ciel ouvert" de la planète, vient de subir un assaut des forces spéciales israéliennes. Bilan : Une vingtaine de mort et des dizaines de blessés.


Israël a essayé toute la journée, sans vraiment convaincre, de justifier le recours à la force armée devant "la résistance" des internationaux présents sur les bâteaux. Les réfugiés de l'Exodus, eux, avaient essayé de se défendre en jetant sur les corsaires britanniques un ensemble d'objets hétéroclites, des planches, des boîtes de conserves...En attaquant les navires, il ne fallait pas s'attendre à ce que ses occupants restent les bras croisés.


Une différence, l'arraisonage de l'Exodus se fit dans les eaux territoriales sous mandat britannique tandis que la tragédie d'aujourd'hui s'est produite dans les eaux internationales. Ami du peuple juif, je le suis. Partisan d'un état juif, je le suis. Mais, cet affranchissement continuel des règles internationales par l'état hébreu est insupportable.


Je viens de finir un livre, retraçant l'épopée de l'Exodus, préfacé par la bien connue colombe, Ariel Sharon. Le parallèle est spectaculaire. Aujourd'hui comme hier, l'opinion publique internationale, boulversée par ces drames humains va sans doute pousser les gouvernements de leur pays respectif à faire pression sur la puissance tutélaire en Terre Sainte. Hier, la Grande Bretagne, mandataire de l'ONU en Palestine avait vu son prestige fortement affaibli après l'affaire de l'Exodus. Aujourd'hui, Israël, après les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité perpétrés dans la bande de Gaza durant l'hiver 2008-2009, l'invasion du sud Liban et ses bombardements meurtriers et sa politique de colonisation contre vents et maréees en Cisjordanie et à Jérusalem Est, risquent de perdre ses derniers soutiens internationaux notamment en Europe et aux Etats-Unis. Il faut dire que les crimes commis aujourd'hui contre des civils internationaux semblent injustifiables d'un point de vu sécuritaire.


La Haine de l'Etat hébreu a malheureusement de beaux jours devant elle. Nous ne devons pas oublier le drame juif et la mort de millions d'entre eux à cause de la folie meurtrière des nazis. Mais cette faute, cette tache indélibile sur notre mémoire commune,  ne doit pas incomber à une population qui vit dans de réels bantoustans depuis des décennies. Le poids de la culpabilité d'un passé trop lourd ne doit pas être déchargé sur tout un peuple, nié pendant des années au nom du "peuple sans terre pour une terre sans peuple". La répression, le fasciste, doivent être condamnés quelque soit la religion de ceux qui les mettent en pratique.


09/03/2010

Marasme de l'esprit

Que donc écrire cette semaine pour alimenter quelque peu ce blog ? Une petite note sur Israël qui continue son processus inexorable d’annexion (Jérusalem est) et de colonisation en Cisjordanie malgré un moratoire de 10 mois officiellement lancé par le faucon Benyamin Netanyaou? Une petite note sur les élections irakiennes, véritable succès démocratique malgré les veines tentatives des groupes terroristes  pour dissuader les électeurs de se rendre aux urnes pour mieux prendre en main leur destin si sanglant il y a peu encore? Une petite note sur le politique française avec l’objectif extrêmement ambitieux afficher  en fin de semaine dernière par notre président d’augmenter notre capacité industrielle de 25% donc de tout simplement revenir au niveau d’avant crise ? Une petite note sur la rivalité de Dominique et Nicolas au salon de l’Agriculture de Paris ? Une petite note sur la percée attendue de l’extrême droite aux Pays-Bas ?  Une petite note sur la dernière berlusconnerie en Italie ? Une petite note sur la déroute inévitable de la droite aux élections régionales de ce mois ? Une petite note sur le temps qu’il fait et les chutes de neige gravement commentées sur les médias télévisuels ? Une petite note sur les derniers propos de Jean Marie Le Pen ou l’Algérie semble encore le torturer ? Une petite note sur la non implication officielle de notre président dans les élections régionales ? Une petite note sur les successions dynastiques connues ou attendues en Afrique (Eyadema au Togo, Ali Bongo au Gabon et demain Seif El Islam en Libye ou encore Gamal Moubarak en Egypte) ? Une petite note sur les catastrophes qui font la une de l’actualité depuis le début de l’année. (Tremblement de Terre en Haïti et au Chili, coulée de boue en Ouganda, tempête Xynthia en France) ? Finalement que referme cette page pour préparer des séances d’animation concernant l’orientation pour des classes d’écoles primaires. Je crois que c’est ce qu’il y a de mieux à faire lorsque l’inspiration nous manque.

 

30/12/2009

Petit tour du monde

Profitons de la fin de l'année 2009 pour faire un petit tour du monde et examiner la situation des droits de l'homme dans certains pays. Celle-ci n'est guère brillante et même notre petit hexagone n'échappe pas à la règle. Notre système politique alliant République et Démocratie se doit d'être exemplaire, ce qui est loin d'être le cas, mais nous y reviendrons. Alors que certains pays progressent en matière de démocratie, de devoir de mémoire, on pense ici à l'Amérique Latine notamment, d'autres continuent de s'enfoncer dans un autoritarisme à tout crin. La démocratie est le pire des systèmes politiques à l'exception de tous les autres. Tachons de nous en souvenir alors que nombreux adversaires de la "gueuse" cherchent à la détruire.

En Amérique.

En Argentine, quatre ans après le vote d'une loi cassant l'amnistie générale votée pour protéger les membres de la dictature au pouvoir entre 1976 et 1984 de toutes poursuites pour les forfaits commis, la lumière se fait de petit à petit jour sur les disparitions et meurtres commis dans le cadre du plan Condor. Le capitaine de corvette Alfredo Astiz, surnommé « l'ange blond » de la mort est actuellement jugé pour la disparition de deux religieuses françaises notamment. Plus de 10 000 personnes auraient trouvé la mort durant la dictature.

En Colombie, bien que très diminuées, les FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie) avec leurs 9000 hommes continuent de semer la terreur dans certaines régions du pays. Les effectifs ont fondu de moitié depuis le début des années 2000, le numéro 1 Manuel Marulenda et le numéro 2, Raul Reyes sont morts, enfin les otages emblématiques ont été libérés. Leurs ennemis, les AUC (Autodéfenses unies de Colombie) financées par les grands propriétaires terriens ont déposé les armes en 2006 contre une amnistie générale malgré les massacres qu'elles avaient commises dans le passé. Le dernier crime en date, est l'assassinat d'un gouverneur par les FARC la semaine dernière dans le sud du pays.

A Cuba, un Castro en a remplacé un autre mais les réformes et l'ouverture du régime se font toujours attendre malgré les signes de bonne volonté envoyés par la nouvelle administration américaine de Barack Obama. Une majorité des 75 opposants politiques arrêtés et condamnés à de lourdes peines de prison en avril 2003 reste derrière les barreaux des prisons de la Révolution. Le projet Varela défendu par l'opposant Oswaldo Paya et signé par plus de 10 000 cubains malgré les risques d'arrestations a entraîné une modification constitutionnelle afin de rendre immuable la révolution et ses principes, à savoir le régime en place.

Aux Etats-Unis, la peine de mort est toujours applicable dans de nombreux états. Malgré le processus de mise à mort considéré comme inhumain et dégradant, des dizaines de détenus ont encore été exécutés cette année notamment au Texas. Pourtant, un chiffre est à retenir, celui du nombre de détenus innocentés avec la généralisation des tests ADN depuis quelques années, soit 257 cas dont certains attendaient depuis des années dans les couloirs de la mort. Le dernier exemple en date reste celui d'un prisonnier noir qui est resté enfermé plus de 35 ans avant que son innocence soit établie. La mort par injection a montré ses limites une fois de plus cette année avec l'exécution décalée d'un prisonnier, les bourreaux n'ayant pas réussi à trouver une veine. Sur un autre sujet, la prison de Guantanamo surnommée le chenil ou le bagne devait être fermée au bout d'un an, promesse de campagne du candidat démocrate Obama. Cela ne sera pas le cas. La question est de savoir où mettre les prisonniers restant. Les renvoyés vers leurs pays d'origine ? Ils risquent d'être torturés dans certains cas et dans bien d'autres, leurs pays ne désirent pas les recevoir. Certains attendent toujours d'être jugés, 8 ans après avoir été arrêtés et la plupart vont sans doute finir dans une nouvelle prison fédérale, située cette fois-ci sur le territoire américain. Le dossier des « combattants illégaux » n'est pas près d'être bouclé.

A Haïti, pays le plus pauvre d'Amérique Latine, la misère entraîne violence, esclavagisme moderne, prostitution et trafics divers. Le pays est devenu est une vraie plaque tournante pour les trafiquants de drogue sud américains. L'instabilité gouvernementale et les faibles ressources du pays ne permettent pas d'ouvrir un avenir moins sombre à ces habitants.

Au Mexique, rien de semble pouvoir enrayer le cycle sans fin de violence que connaît la région de Ciudad Juarez. L'augmentation des forces de sécurité décidée par le président Felipe Calderon n'a pas pour l'instant entraîné d'amélioration notable dans un territoire ou la guerre que se mène les cartels pour le contrôle du marché de la drogue se chiffre en centaine de victimes, trafiquants de cartels rivaux mais également de nombreux civils. La dernière barbarie en date concerne le massacre de la famille d'un militaire lui même tué lors d'affrontements avec l'un des cartels. Pour l'instant, près de 2000 personnes ont été tuées depuis le début de l'année.

Au Pérou, la condamnation de l'ancien président Alberto Fujimori, surnommé « El Chino », pour des crimes commis dans ses fonctions au début des années 90 est un bon pas dans un pays toujours marqué par les longs et sanglants combats menés par armée contre les guérilleros du Sentier lumineux ou de Tupac Amaru (Plus de 65000 sont mortes dans les années 80)

Le Salvador est un petit état d'Amérique centrale. Des immigrés aux Etats-Unis ont crées au début des années 90 des gangs ultra violent dénommés les maras. Depuis celles-ci ont essaimé au Salvador mais également dans d'autres pays de la région apportant leur cortège d'assassinats et de trafics en tout genre.

Au Venezuela, le président Hugo Chavez continue sa politique populiste axée sur une dénonciation constante de l'impérialisme américain. Fermeture de médias d'oppositions, nationalisation de banques, rien n'arrête le présentateur vedette de l'émission Allo Présidente. La Colombie, elle, le soupçonne d'avoir soutenu en sous mains les membres des FARC en lui fournissant notamment des armes et des renseignements, ce que Caracas dément.

Proche Orient :

En Arabie Saoudite, le roi Abdallah qui a succédé à son demi frère Fadh en 2006 a axé sa politique contre « le déviationnisme » pourtant longtemps encouragé par le régime et par la lutte contre les extrémismes religieux non inféodés au pouvoir de la famille Séoud. Arès tout le wahhabisme n'est qu'une déclinaison du salafisme, l'école d'interprétation la plus rigoriste de l'Islam. Le pays se situe toujours parmi les premiers états au monde en terme du terme de condamnation à la peine capitale et d'exécutions. Les femmes n'ont toujours pas accès à de très nombreuses fonctions et n'ont toujours le droit de conduire ou de se déplacer seules. La minorité chiite en pays Hasa est toujours mise au ban de la société et la liberté de culte est nulle.

Malgré des progrès indéniables en Irak, surtout si l'on compare l'année 2009 aux années comprises entre 2004 et 2007, l'ancienne Mésopotamie connaît encore de trop nombreux attentats. La population chrétienne a été divisée par deux depuis l'invasion de 2003 et plusieurs centaines de milliers de personnes sont encore réfugiés, soit à l'intérieur de l'Irak même soit en Jordanie. Le retrait prévu pour 2011 des forces américaines laissent planer de sérieux doutes sur la viabilité démocratique de cet état à court terme.

Une élection frauduleuse, des manifestations réprimées dans le sang, une presse censurée, l'année 2009 a été riche en évènements en Iran. Mahmoud Ahmadinedjad, le président sortant réélu, qui veut rayer Israël de la carte et qui poursuit son marchandage nucléaire reste soutenu par une petite clique de mollah dirigée par le guide de la révolution Ali Khamenei. L'Iran reste toujours dans le peloton de tête des pays appliquant la peine de mort.

En Israël, l'opération « Plomb Durci » dirigée par Tsahal dans la bande de Gaza en décembre 2008 et janvier 2009 a entraîné la mort de plus de 1400 palestiniens, dont de nombreux civils non membres des forces paramilitaires du Hamas. Le coût total des destructions se chiffre en centaines de millions de dollars. De plus, Israël, malgré des déclarations, continuent de construire de nouvelles habitations à Jérusalem Est et en Cisjordanie, empêchant de la sorte toute reprise du dialogue avec l'autorité palestinienne de Mahmoud Abbas. Israël a été épinglé par un rapport de l'ONU sur les crimes de guerres commis par ses soldats dans la bande de Gaza. Sa poursuite d'annexion et d'expulsions de palestiniens dans la partie orientale de Jérusalem lui vaut des condamnations unanimes de la diplomatie internationale, même américaine, mais cela n'a que peu de conséquence sur le processus.

Au Liban, malgré la victoire du Courant du Futur de Saad Hariri aux élections législatives, il a fallu de long mois pour qu'un gouvernement d'union nationale se mette en place au pays du Cèdre. Malgré cela, le Hezbollah, du cheikh Hassan Nasrallah, continue de constituer un état dans l'état avec son propre réseau d'aide sociale et ses forces paramilitaires, réarmées depuis le conflit avec l'état israélien en juillet 2006. Ses partisans du parti de Dieu (Hezb Allah) constituent une menace pour l'équilibre précaire qui règne depuis trois ans au sud Liban ou sur la vie politique libanaise de manière générale.

Au Koweït, les élections législatives sont ouvertes depuis près de cinq ans au sexe féminin. C'est un début dans une région où les femmes n'ont souvent pas voix au chapitre.

Au Qatar, tout comme chez les voisins des Emirats Arabes Unis, les constructions titanesques envisagées sont réalisées grâce à la sueur et au sang de milliers de travailleurs étrangers, notamment philippins ou indiens. Ces derniers travaillent dans des conditions effroyables et ne peuvent pas exercer leur culte librement et non bien sûr au aucun droit. Ils constitueraient la moitié de la population totale du Qatar.

En Syrie, Bachar El Asad dirige toujours d'une main de fer un pays dont il a hérité à la mort de son père en 2000. Son implication dans la mort de Rafic Hariri en février 2005 n'est toujours pas clairement prouvée mais son inaction contre l'infiltration de combattants djihadistes en Irak, à partir de son pays, est elle réelle. Les militants des droits de l'homme subissent toujours le courroux de l'ancien médecin ophtalmologue. Toute opposition est réduite au silence par les forces de sécurité.

Le Yémen et son président Ali Abdallah Saleh doivent combattre une insurrection conduite depuis 2004 dans le nord du pays avec les conséquences qu'un tel conflit peut avoir : Mort de civils, camps de réfugiés...Il semble désormais établi que la nébuleuse islamiste Al Qaïda, ou du moins des islamistes ayant décidé de se placer sous cette franchise, soit établie dans ce pays.

Au Maghreb :

Au Maroc, critiquer, évoquer même simplement le roi ou sa famille peut vous entraîner en prison. On se souvient du journaliste Ali Lmrabet envoyé dans une geôle marocaine pour avoir évoquer une résidence du roi, crime absolu au royaume chérifien. Le royaume se distingue pour les publications fermées et les formes amendes dont écopent régulièrement des journalistes. Ces dernières, si élevées, condamnent les journaux à la fermeture.

Sans parler du Sahara Occidental, vaste territoire de sable et de phosphates que le Maroc continue toujours d'occuper depuis son annexion de faîte réalisée en 1975 et la marche verte organisée par feu Hassan II.

Alors que l'Algérie est toujours dirigée par Abdelaziz Bouteflika, vieillissant certes mais au commande, la Tunisie de Zine Ben Abidine Ben Ali poursuit sa politique de lutte contre toute critique de son pouvoir. Dernière victime en date, le journaliste Taoufik Ben Brik.

La Libye est toujours dirigée par Mouammar Kadhafi qui détient actuellement deux ressortissants suisses, détenus parce que la justice helvétique  a osé s'attaqué au fils, Hannibal, accusé de coups et blessures sur des membres de son personnel domestique. La France, par le passé et une vitesse hallucinante sur les champs Elysées avait décidé de passer l'éponge sur les écarts de conduite justement du fils du guide.

L'Egypte, sous la gouverne de Hosni Moubarak depuis 1981, poursuit sa répression contre toute opposition, que soit islamiste avec la confrérie des Frères musulmans ou de tendance libérale. Le pouvoir semble préparer l'accession au pouvoir à moyen terme, soit d'un proche de Moubarak, soit de son propre fils, Gamal.

En Afrique noire :

Au Burkina Faso, depuis qu'il a assassiné le capitaine Thomas Sankara en 1987, Blaise Compaoré reste au pouvoir bien que ces proches soient impliqués dans l'assassinat du journaliste Norbert Zongo en 1998. Ce dernier enquêtait sur la mort d'un employé du frère du président avant qu'il ne trouve la mort dans un « accident » de voiture. Pour la France, le Pays des hommes intègres (Burkina Faso) constitue l'une des pierres angulaires de notre politique africaine avec le Gabon des Bongo.

Au Cameroun, Paul Biya au pouvoir depuis 1984, n'a pas la réputation de rester souvent dans le pays qu'il préside. Cet été, il a encore dépensé des millions en vacances en France, pays ou il dispose de bien acquis avec l'argent national.

En Centrafrique, François Bozizé, auteur d'un coup d'état à l'encontre d'Ange Félix Patassé continue toujours de diriger le pays malgré des mouvements de rébellion dans le nord notamment.

En Côte d'Ivoire, Laurent Gbabgo continue de diriger le pays, l'élection présidentielle étant constamment repoussée depuis près de trois ans. Victime d'une tentative de coup d'état en septembre 2002, Laurent et sa femme Simone sont soupçonnés d'avoir utilisé des escadrons de la mort pour faire disparaître certains opposants. De plus, le propre beau frère du président serait impliqué dans la disparition du journaliste français Guy André Kieffer en 2004.

A Djibouti, malgré certaines avancés, les meurtriers du juge français Bernard Borrel courent toujours. Des proches de l'actuel président seraient impliqués.

Au Gabon, la mort d'Omar Bongo, au pouvoir depuis 1967, pouvait laisser entrevoir une démocratisation du système politique gabonais. Mais avec un scrutin à un tour, c'est bien le fils et ministre de la Défense sortant, Ali Bongo qui détient désormais les commandes de ce petit pays de l'Afrique équatoriale, riche en bois et ressources minières dont la population ne voit pas la couleur. Et pour cause, Omar Bongo avec d'autres satrapes locaux se sont vu accusés cette année d'avoir acquis des biens, notamment en France (Appartements, résidences) avec l'argent des caisses de leur état respectif. Une procédure depuis clause...

La Guinée Conakry dirigée pendant plus de 20 ans par le dictateur Lansana Conté, puis par la capitaine Dadis Camara a connu un grave massacre organisé le 28 septembre dernier dans les rues de sa capitale, Conakry. Depuis le capitaine Camara a essuyé une tentative d'assassinat de la part de son bras droit et reste toujours hospitalisé au Maroc.

En Guinée Equatoriale, la petite clique au pouvoir, appartenant au clan du président Théodose Obiang se goinfrent avec les revenus pétroliers tandis que la population de ce petit pays d'Afrique Equatoriale s'enfonce un peu plus chaque jour dans la misère. Il faut dire que l'achat de biens aux Etats-Unis, de voitures de luxe semblent être les priorités d'Obiang et de ces enfants.

En République démocratique du Congo, vaste territoire difficilement contrôlable par un pouvoir faible, les crimes et meurtres se poursuivent malgré la présence d'une force très importante de l'ONU. Le pays a connu plus de 6 millions de morts depuis le milieu des années 90.

A Madagascar, un ancien disque-jockey, Andry Rajoelina a réussi en s'alliant avec une partie de l'armée à chasser le président Marc Ravalomana, homme le plus riche du pays, élu démocratiquement après une joute l'ayant opposé à son prédécesseur Didier Ratsiraka.

La Mauritanie, sous dictature militaire, a été la cible cette année de plusieurs actions terroristes menées par la branche de la nébuleuse Al Qaida, à savoir Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). Les enlèvements de plusieurs ressortissants occidentaux en ce mois de décembre ntêtre l'œuvre de l'organisation tout comme l'attentat contre l'ambassade de France. Il y a deux ans, plusieurs touristes français avaient été exécutés par le groupe.

Au Niger, Mamadou Tandja s'accroche toujours au pouvoir en ayant modifié la constitution afin de pouvoir briguer un nouveau mandat. Au pays le plus pauvre d'Afrique, terre d'Areva, les minorités ethniques ne sont guère ménagées.

Au Sénégal, alors que l'élection en 2000 de l'opposant historique (Au président Léopold Sedan Senghor d'abord puis à son successeur Abdou Diouf), Abdoulaye Wade inaugurait l'une des premières expériences d'alternance démocratique en Afrique, les sénégalais ont depuis largement déchanté devant le népotisme qui semble se perpétuer quelque que soit le couleur politique du parti au pouvoir.

En Somalie, c'est toujours l'anarchie meurtrière perpétuée par des miliciens islamistes membres des chahabs en grande partie. Chaque semaine, la capitale, Mogadiscio est la cible de violence entre le gouvernement transitoire que ne contrôle que quelques quartiers de la capitale. Ce dernier est soutenu comme il peut par des soldats de l'Union Africaine contre des militants islamistes armés dont certains seraient proches de la mouvance de Ben Laden.

Au Soudan, l'actuel président Omar El Bechir, au pouvoir depuis son coup d'état de 1989, a été formellement inculpé cette année par la Cour Pénale Internationale de la Haye pour crimes contre l'humanité. Il faut dire que la guerre civile qui ravage la province du Darfour a fait près de 300 000 morts depuis 2003 tandis que la guerre qu'il mena contre le sud chrétien et sécessionniste jusqu'en 2005 se solda par la mort de 2 millions de personnes.

Au Tchad, le président Idriss Deby Itno peut dire merci à la France et au dispositif Epervier mis en place depuis l'éviction de son prédesseur, Hissène Habré. Le régime est autoritaire certes mais il s'agit de le protéger contre des attaques menées à partir du Soudan voisin par d'anciens alliés d'hier, membres comme Deby de l'ethnie des Zaghawas. Le Tchad fait toujours parti du fameux près carré de la France.

Au Togo, Faure Eyadema, auteur d'un coup d'état constitutionnel dans un premier temps puis vainqueur d'une élection trucquée en 2005 a succédé à son père, Gnassingbé, ancien sergent de l'armée française devenu président lui même à la suite d'un coup d'état. A sa mort en 2005, le président français de l'époque, Jacques Chirac, avait déclaré avoir perdu un « ami personnel ».

Au Zimbabwe, malgré la mise en place d'un gouvernement alliant les ennemis d'hier, les membres de la ZAPU-FP du président Robert Mugabe et les partisans de Morgan Tsangirai, l'ancien héros de l'indépendance de l'ex Rhodésie reste bien accroché au pouvoir. Les opposants sont toujours la cible des forces de sécurité et un proche de Tsvangirai reste toujours emprisonné.

En Asie :

Le Cambodge est toujours dirigé d'une main der fer par un ancien colonel khmer rouge, Hun Sen mais la condamnation cette année d'un ancien dirigeant khmer plus de trente ans après le génocide peut être souligné. Il en reste encore d'autres qui ont profité des années durant de l'amnésie du pouvoir à leur égard. Douch, l'ancien responsable de la prison de Phnom Penh, S 21, responsable à ce titre de milliers d'exécutions et d'actes de barbarie a été condamné à 40 ans de prison.

En Corée du Nord, tout semble laisser penser que Kim Jong Il prépare sa succession, ayant connu des problèmes de santé l'année dernière. Le pays continue son chantage nucléaire alors que sa population connaît une fois de plus de gros problèmes alimentaires. Dernier régime totalitaire de type stalinien au monde, le pays doté de la bombe atomique semble figé dans le temps et emprisonne toujours plus de 22 millions de personnes dans un monde digne du roman 1984 de Georges Orwell.

En Chine du président Hu Jintao avec 5000 exécutions annuelles, ses milliers d'internés politiques envoyés dans des camps de rééducation ou la devise nazie de hier « Arbeit macht Frei" aurait toute sa place, l'autoritarisme continue. Liu Xiaobo est le dernier condamné politique, accusé de subversion alors qu'il demandait simplement une démocratisation du régime. Les affrontements au Tibet et au Xinjiang, deux territoires annexés par Pékin et en proie à une sinisation forcée de la part du pouvoir central ont fait l'actualité cette année. Et hier, un ressortissant britannique était exécuté pour l'exemple, reconnu coupable de trafic de drogue. Une manière de montrer sa puissance au monde entier, n'ayant guère à craindre de la part de ses partenaires commerciaux.

Le Laos, dirigé depuis plus de trente ans par le Pathet Lao, le parti communiste national, reste toujours l'un des pays les plus fermés de la planète avec d'autres régimes « frères » comme la Corée du Nord. Des membres de l'ethnie minoritaire Hmong, considérés comme traître pour avoir combattu avec les américains lors de la guerre du Vietnam, continue toujours de vivre cachés pour échapper aux foudres de Vientiane.

Le Japon reste l'un de deux seuls pays de l'OCDE a pratiqué la peine de mort avec les Etats-Unis. La mise à mort par pendaison n'est toujours pas remise en cause dans l'empire du soleil levant.

La Malaisie et son gouvernement tente toujours d'empêcher son principal opposant, Anwar Ibrahim de pouvoir se présenter comme candidat à l'élection présidentielle. Il avait déjà été écarté de la vie politique malaisienne dans le passé, condamné qu'il fut à une longue peine de prison pour « sodomie », accusation infame dans un pays musulman.

Au Népal, le départ d'un roi detesté et l'instauration d'un régime démocratique a permi de mettre fin à une rebellion armée d'obédience maoïste, lancée en 1996. Ce conflit avait entraîné la mort de plus de 15 000 personnes. Depuis, les maoïstes ont quitté le pouvoir qu'il partagé au sein d'une coalition et l'avenir politique semble plus que précaire.

Au Sri Lanka, la guerre menée par le gouvernement de Colombo contre la rébellion des Tigres Tamouls s'est soldée par une victoire dans le sang en ce début d'année après plus de 25 ans de combat. Le chef des tigres de l'Ealam Tamoul a été tué en même temps que des centaines de civils. Plusieurs centaines de milliers de tamouls ont été parqués dans des camps dits de réfugiés mais en réalité de filtration. Plus de 200 000 personnes seraient encore emprisonnées dans ces camps.

La Thaïlande vient encore de faire parler d'elle en décidant d'expulser 4000 membres de l'ethnie Hmong vers la Laos communiste et extrêmement autoritaire du Pathet Lao voisin ou cette minorité est persécutée.

Le Vietnam qui a suivi la même voie que le grand frère Chinois avec une ouverture économique mais un vérouillage continu du paysage politique, est avant tout un régime communiste autoritaire ou les dissidents n'ont pas voix au chapitre.

Asie centrale :

L'Afghanistan a connu une année 2009 particulièrement sanglante avec une vague d'attentats sans précédent en huit ans de présence de troupes internationales sous commandemement de l'OTAN.  Des attentats des talibans en très forte hausse, des frappes de l'OTAN toujours aussi imprécises avec leurs « dommages collatéraux », une élection présidentielle entachée de fraude et sans second tour, le docteur Abdullah s'étant retiré de la compétition, une forte hausse des assassinats politiques, un développement inquiétant des cultures de pavot, le bilan est loin d'être positif huit ans après l'opération Liberté immuable lancée par les attentats du 11 septembre pour chasser le régime oppressif et passéiste du mollah Omar allié de circonstance du terroriste Ben Laden. L'envoi de 30 000 hommes décidé par le président Obama changera t-il la donne dans ce pays qui ne connaît que guerre depuis plus 30 ans?

En Ouzbékistan, c'est toujours l'ancien apparatchik communiste d'hier, Islam Karimov qui est au pouvoir. Le massacre d'opposant à Adijan, les exécutions, les enlèvements et tortures de 2005 semblent bien loin.

Le Pakistan, pays détenteur de la bombe atomique, subit directement la situation anarchique et violente de son voisin afghan. Il est de plus la cible une vague d'attentats islamistes qui sèment instabilité et morts. L'offensive gouvernementale dans une partie des zones tribales, à savoir le Sud Waziristan ne semble pas entamer la détermination des combattants islamistes qui font régulièrement la navette entre Pakistan et Afghanistan, profitant d'une frontière extrèmement poreuse. Depuis son retournement stratégique consécutif aux attentats du 11 septembre, le régime d'Islamabad est devenu la cible de groupuscules, hier alliés et soutenus par les services secrets de l'ISI.

Au Turkménistan, malgré la mort du turkmenbachi, Sapamourat Niazov, qui avait instauré un véritable culte de la personnalité avec l'obligation de lire par exemple un recueil de poèmes écrit de sa main, l'autoritarisme du régime se poursuit. Etat gazier par exemple, il vient de se tourner vers la Chine communiste pour exporter ce précieux or bleu et échapper ainsi au monopole du géant russe Gazprom.

Ex CEI :

Arménie : Elu dans des conditions douteuse en février 2008, le président Serge Sarkassian a renoué les relations avec l'Azerbaïdjan voisin en vu d'un règlement pacifique de la question du Haut Karabagh, enclave arménienne, sujet de querelle et d'un conflit larvé depuis 1988. Il a renoué également, par la diplomatie du football, avec le voisin turc. Plusieurs personnes sont mortes lors de l'élection de Sarkissian, lors de la repression de manifestations organisées par l'opposition.

Azerbaïdjan. Ayant succédé à son père Guaidar, Ilan Aliev dirige toujours d'une main de fer ce petit pays pétrolier.

Au pouvoir depuis 1994, l'ancien directeur de kolkhoze, Alexandre Loukachenko continue à diriger un pays, la Biélorussie, considéré comme la dernière dictateur d'Europe. Bien que certains dirigeants soient déclarés persona non grata sur le territoire communautaire, le régime semble immuable.

Géorgie. La guerre d'août 2008 continue de diviser l'opinion géorgienne entre partisans et adversaires du président pro-occidental, Mikhaïl Saakhachvili. Les frappes russes après l'entrée de troupes géorgiennes en Ossétie du Sud ont entraîné de gros dégâts dans ce petit pays. Depuis la Russie, avec la Nicaragua, a reconnu l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, entraînant chez son voisin géorgien ce qu'elle a combattu dans le nord Caucase pendant des années, à savoir la partition du territoire national.

En  Russie, les commanditaires de l'assassinat de la journaliste russe Anna Politikovsakaïa, tuée en plein Moscou à l'entrée de son domicile en 2006, le jour de l'anniversaire de Vladimir Poutine courent toujours comme ceux responsables de la mort de la militante des droits de l'homme, Natalia Estemirova. La corruption reste endémique et les atteintes aux droits de l'homme sont légions notamment dans le nord Caucase en proie à une insurrection islamiste, en Ingouchie et au Daghestan. En Tchétchénie, l'homme lige du Kremlin, Ramzan Kadyrov règne en maître sur son petit royaume et n'a de rendre à compte qu'à son maître, l'ancien président et actuel premier ministre russe, Vladimir Poutine. A lire Tchétchénie an III de Jonathan Littell, le dernier ouvrage publié à ce sujet.

En Europe :

Profitant de la crise, des peurs et angoisses de nos concitoyens, de nombreux partis populistes voient leur audience grandir auprès d'une frange toujours plus large de la population. Aux Pays, l'islamophobe, Geert Wilders devrait faire un score très important aux prochaines élections législatives. En Suisse, l'UDC (Union Démocratique du Centre) vient de remporter un bon coup avec son référendum d'initiative populaire portant sur l'interdiction d'édifier de nouveaux minarets. Cette disposition devrait être condamnée par la Cour Européenne des droits de l'homme. En Italie, Silvio Berlusconi malgré ses nombreux déboires (Affaire des prostituées de luxes dans sa villa en Sardaigne, annulation d'une disposition législative lui accordant l'immunité durant son mandat de président du conseil par la cour constitutionnelle italienne, liens avec la mafia une nouvelle fois mis en avant...) continue de capitaliser une importante popularité sous son nom. En Europe de l'Est des pays comme la Hongrie ou la Roumanie n'en font toujours pas assez pour lutter contre les discriminations dont sont victimes leurs minorités ethniques, les roms notamment.

France :

L'expulsion d'immigrés clandestins afghans vers leur pays, en situation de guerre civile larvée, constitue une tache indélébile sur notre fameuse identité nationale. Qu'est  ce que serait la France, si elle n'incarnait pas aux yeux d'un grand nombre une série d'idéaux, inscrits sur le fronton de nos bâtiments publics mais également dans notre constitution avec notre fameuse déclaration des droits de l'homme. La politique dite du quota, soit 25 000 expulsion à atteindre constitue une bien mauvaise publicité pour notre pays.

La France, c'est également un système carcéral, classé juste devant la Moldavie au niveau européen, avec son taux de suicide chez les détenus classé au premier rang parmi les membres de l'UE.

La France, c'est également de trop nombreuses bavures policières (Plus de 3400 sanctions contre des policiers ont été prises cette année par l'IGS ou IGPN) consécutives à la religion du chiffre instaurée par Nicolas Sarkozy à son arrivée place Beauvau en 2002.

L'emploi d'armes dites non léthales, tasers ou autres flashball entraînent parfois des blessures irréversibles étant utilisées dans des conditions non-conformes au règlement.

27/12/2009

Tchétchénie an III

1585715047pd.jpgC'est à une vraie rafale de chiffres plus terrifiants les uns que les autres que nous expose le journal Le Monde ce matin pour illustrer deux articles publiés dans son édition de dimanche. Ils sont le funeste résultat de milliers de tirs d'armes automatiques Uzi, de bombes larguées par des chasseurs F-16 achetés au grand frère américain ou d'obus de chars Merkava.

Le « quotidien de référence » revenait bien sûr sur l'opération israélienne « Plomb durci », menée dans la bande de Gaza pendant 23 jours, entre le 27 décembre 2008 et  le 18 janvier 2009. Outre le nombre douloureusement élevé de victimes civiles palestiniennes tuées ou blessées (Sur les 1393 personnes tuées dénombrées, 347 étaient des enfants) dans des conditions barbares, le journal listait les dommages causés aux infrastructures : 18 écoles détruites, 3500 habitations rasées, 56 000 autres endommagés, 700 ateliers ou entreprises détruits ou endommagés, 30 km de canalisation, 17% des terres cultivés et 20 des 29 usines produisant du béton détruits réduits en bouillie.

L'organisation Human Rights Watch a accusé Israël de crimes de guerre commis dans la bande de Gaza. Outre le meurtre de centaines de civils, l'armée israélienne est également accusée d'avoir utilisé des boucliers humains palestiniens dans ses opérations, d'avoir détruit des habitations sans aucun intérêt militaire....

Les dégâts sont estimés entre 700 et 900 millions de dollars mais l'aide promise ne peut arriver à cause du bouclage du territoire imposé par les autorités israéliennes. Les points de passage avec l'Egypte ou Israël sont fermés et seules quelques marchandises sont autorisées à rentrer dans le petit territoire selon la bonne/mauvaise volonté de Tel-Aviv. Ce goutte à goutte est loin d'être suffisant pour une population dont 80% vit sous le seul de pauvreté et dépend en immense partie de l'aide humanitaire internationale.

Demain doit se dérouler à Rafah, ville palestinienne frontalière de l'Egypte, une marche internationale pour la liberté de Gaza, interdite par le Caire à l'occasion du premier anniversaire de l'offensive israélienne contre le territoire palestinien. Une manière de rappeler nos dirigeants à leurs responsabilités en agissant autrement que par des communiqués larmoyants peu contraignants. Car tant que cette situation perdurera dans les territoires palestiniens, le fossé ne cessera de croître entre le monde occidental et le monde arabo-musulman. Cette situation sert de catalyseur pour de nombreuses mouvances à tendance terroriste.

Mais il y a un aspect positif à cela, le seul peut être, c'est la précision des chiffres. Le moindre blessé, la moindre destruction est comptabilisée, notée, recensée...Cela s'explique par la qualité d'une presse israélienne libre et parfois extrêmement critique face au pouvoir en place, une société civile très impliquée avec des associations de défense des droits de l'homme comme la Paix Maintenant, une exposition médiatique unique dans le monde en termes de nombre de médias présents sur le terrain pour couvrir les différentes évolutions du conflit. (Même si durant ce conflit, rares ont été les reporters qui ont pu faire leur métier face au black out decrété par Israël)

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Rien de tel, dans une petite République membre de la Fédération de Russie, à savoir la frondeuse Tchétchénie, placée depuis trois ans sous la coupe d'un homme, Ramzan Kadyrov. C'est l'auteur du phénoménal ouvrage Les Bienveillantes, Jonathan Littell, romancier mais également ancien de l'action humanitaire dans ce petit territoire qui nous y emmène à travers un nouveau livre intitulé Tchétchénie an III. Et là bas, la réalité, est trop souvent méconnue en Occident. Pour estimer le nombre de morts, les défenseurs des droits de l'homme en sont réduits à extrapoler en fonction des rares témoignages recueillis.

L'auteur avoue avoir réécrit une partie de son livre après l'assassinat en juillet dernier de Natalia Estemirova, figure de proue des défenseurs des droits de l'homme dans ce qu'il faut bien qualifier de zone de non droit, ou la vie et la mort ne semble dépendre que du desiderata d'une seule personne, à savoir son président Ramzan Kaydrov. Ce dernier, chef de clan est le symbole même de la politique dite de tchétchénisation mise en place par Vladimir Poutine dans ce petit territoire afin que la sale boulôt soit désormais effectué par des milices locales et non par des troupes fédérales.

Méconnu, complexe, faisant intervenir de multiples acteurs, cette zone qui englobe tout le Caucase Nord fait rarement la une des actualités occidentales. Seuls des évènements sanglants comme la prise d'otages de Beslan en 2004 ou les assassinats de figures locales font exception à la règle.

A Groznyï (Ce qui signifie Terrible en russe), tout a été reconstruit tel un immense village de Potemkine donnant ainsi une parfaite illusion de normalité. Pourtant les assassinats, enlèvements, viols continuent sans que l'on puisse les dénombrer. Assassiner les rares figures qui se battent pour la justice et la vérité constitue la meilleure arme pour empêcher toute recherche et toute enquête.

Pour en savoir plus sur la Tchéchénie, le livre d'Hélène Blanc (Auteur notamment de KGB Connexion) intitulé T comme Tchétchénie, reste pour moi la référence. A lire également les différentes ouvrages de la journaliste russe assassinée, le jour de l'anniversaire de Vladimir Poutine, Anna Politkovskaïa (Voyage en enfer, Le Déshonneur russe ou La Russie selon Poutine), le livre du Comité Tchétchénie intitulé tout simplement Tchétchnie, dix clefs pour comprendre, Tchétchénie,une affaire intérieure? dans la collection autrement. A lire également le témoignage du docteur Khassan Baiev, Le Serment tchétchène. Enfin le meilleur livre pour comprendre la politique russe et son tsar actuel, Vladimir Poutine reste le libre de Jean Michel Le Carré.

04/12/2009

Aucun espoir ?

palestine.jpgLe gel du processus de colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est est une condition indispensable pour reprendre le processus de paix qui se traîne depuis les accords d'Oslo de 1993. Chaque jour, ce sont de nouvelles habitations qui se construisent en toute illégalité sur des terres palestiniennes. Chaque jour qui passe, c'est un peu plus de territoire palestinien qui est colonisé et annexé de fait à l'état hébreu. Comment ne pas qualifier de véritable cancer pour la paix toutes ces implantations illégales construites sur des terres palestiniennes. Trop longtemps, les gouvernements israéliens, de tout bord qu'ils soient travaillistes ou issus de la droite dure nationaliste (Likoud) ont laissé faire voir encouragé cette véritable gangrène. Gangrène, car ceux sont des pans entiers du futur état palestinien qui sont ainsi coupés, charcutés et annexés. Aujourd'hui, 300 000 colons juifs sont installés en Cisjordanie et près de 270 000 à Jérusalem Est. De part leurs présences, ils empêchent toute possibilité de créer un état palestinien viable. La Cisjordanie est morcelée et seule une opération de décolonisation massive pourrait y mettre un terme. Or ce sera presque impossible. Il suffit de se souvenir du désengagement israélien particulièrement difficile entrepris sous la houlette d'Ariel Sharon dans la bande Gaza en 2005. 8000 colons accaparaient, terres et routes comprises, près de 40% de ce minuscule territoire, laissant les 60% restant à 1,3 million de palestiniens.

Et pourtant, l'état hébreu ne peut plus remettre en cause la probité et l'honnêteté de son principal interlocuteur Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne depuis janvier 2005 Ce dernier est un interlocuteur crédible, ce qui n'était pas toujours le cas quand cette fonction était occupée par Yasser Arafat. Ce dernier, traité de terroriste par Tel Aviv, servait de prétexte de son vivant à toutes reprises du dialogue de paix entre palestiniens et israéliens. Mahmoud Abbas, las, a annoncé qu'il ne se représenterait pas à la prochaine élection présidentielle. Son successeur potentiel, Marouan Barghouti, croupi dans une prison israélien pour des peines cumulés atteignant 60 ans.

Pressé par les Etats-Unis de suspendre la colonisation, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu s'est engagé à geler ce processus pour 10 mois, gel qui ne s'applique pas à « la croissance naturelle » des colonies déjà existantes.

Les principaux problèmes.

Le mur de séparation construit par l'Etat hébreu après la vague d'attentats terroristes qui a ensanglanté Israël a permis de réduire à néant ces actes barbares. Cette idée, venu des rangs de la gauche travailliste a été utilisé à des fin d'annexions territoriales en Cisjordanie. En effet, le mur ne suit pas le tracé de 1967 et empiète à maintes reprises sur le territoire du futur état palestinien. Des agriculteurs palestiniens se voient ainsi séparés de leurs terres par ce qu'ils qualifient de mur de la haine, de mur de l'apartheid.

L'apartheid, un mot choc et pourtant. L'apartheid,  politique de ségrégation raciale mise en place en Afrique du Sud en 1948 a servi de prétexte pour la création de bantoustans avec des pouvoirs limités. N'est ce pas ce que nous allons observer en Palestine avec une Cisjordanie morcelée par le mur de séparation et les colonies, empêchant tout état viable et d'un seul tenant de voir le jour.

L'esplanade des mosquées est le troisième site religieux le plus important pour les musulmans après Médine et la Mecque. Et pourtant ce lieu sacré, qui mérite respect et considération est l'objet de provocations et de violences. L'esplanade des mosquées et une partie de Jérusalem appartiennent aux palestiniens conformément aux résolutions votées par l'ONU.

La Bande de Gaza est contrôlé depuis plus deux ans par les islamistes du Hamas. Emanation palestinienne de l'organisation égyptienne des Frères Musulmans, les islamistes du Hamas ont été soutenu en sous main à leur début par Israël, qui y voyait un bon moyen pour torpiller la coalition panarabe et laïc regroupée au sein l'OLP (Organisation pour la libération de la Palestine) de Yasser Arafat. A force de jouer avec le feu...Tôt ou tard, il faudra composer avec ces islamistes et une reconnaissance réciproque s'imposera d'elle-même. (Reconnaissance du Hamas comme force politique palestinienne contre une reconnaissance de l'état hébreu qui passe par l'abrogation de la charte de la formation islamique)

Le partage de la ressource en eau est également très important. Le Jourdain et le lac de Tibériade sont totalement contrôlés par Israël.

De plus, nier à un peuple le contrôle de ses frontières, de son espace aérien, de ses échanges commerciaux...c'est nier une nation, c'est empêcher cette dernière de bâtir un état viable.

Si l'Etat israélien veut continuer à reposer sur deux piliers, être à la fois juif et démocratique, alors il faut la création d'un état palestinien. Sans cela, les juifs se retrouveront minoritaires en Palestine et ils devront faire un choix entre leurs deux socles fondateurs.

Et nous dans tout ça?

La France a subi de multiples vexations au cours des années passées. Représentants diplomatiques retenus aux postes frontières, interdiction de se rendre dans la bande de Gaza pour Bernard Kouchner lors de son dernier voyage dans la région...et nous continuons de nous taire. Pression du lobby juif persiflerons certains, antisémites notoires sous couvert d'un antisionisme de circonstance alors que l'immense majorité de concitoyens de religion hébraïque partage, j'en suis certain, mon point de vue.

L'Europe, de part ses divisions, est souvent présenté comme un géant économique mais comme un nain diplomatique. Et pourtant, nous avons des moyens de pression autrement plus puissants que les Etats-Unis. 40% des exportations israéliennes parviennent sur notre vieux continent. Alors ?

La neutralité, c'est déjà faire un choix. Plus jamais, nous ne devons rester silencieux devant des crimes commis à grande échelle comme ceux pratiqués par une démocratie lors de l'opération Plomb durci avec ces centaines morts dont plus de 300 enfants!!