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16/01/2011

Mouvement populaire et populisme

Comment ne pas se réjouir pour le peuple tunisien, qui après avoir vécu des décennies de confiscation du pouvoir par un clan, est parvenu à chasser par la rue son dictateur, Ben Ali

 

Et comment n'avoir pas le sourire aux lèvres en pensant à d'autres régimes autocratiques dont les dirigeants vivent désormais dans la crainte de subir à leur tour un mouvement populaire. Et ils ne manquent pas, de Bouteflika en Algérie à Ali Abdallah Salleh au Yémen.

 

L'autocratisme, le népotisme, la confiscation de tous les pouvoirs au profit d'un petit groupe ou d'un clan tribal, l'absence d'espaces d'expression, tout cela fait le jeu des extrémistes. Et ce n'est pas en soutenant des régimes liberticides, comme le fait la France depuis toujours malgré les grands discours, que nous pouvons véritablement lutter contre un fléau qui se nourrit de la pauvreté, de l'absence de libertés ou de profondes inégalités. Contrairement à ce qui a pu être dit  ou écrit,  Ben Ali n'était pas un rempart contre le fondamentalisme religieux mais au contraire un facteur aggravant. On peut tuer, torturer, emprisonner par centaines mais les idées restent si on s'attaque pas aux racines du mal et aux maux de la société.

En France

C'est fait et ce n'est pas une surprise. Marine Le Pen a donc été élue à la présidence du Front National, parti fondé par son père en 1972 avec un aéropage d'individus, parfois issus des rangs de la Résistance, mais souvent sortant des nasses de Vichy, des partis collaborationnistes ou de l'OAS. Marine assume l'héritage, des propos de son père aux membres peu fréquentables qui composent une part non négligeable de son parti.

 L'emballage évolue quelque peu avec une quadra à la tête du parti, mais la "clone" de son père garde le même fond de commerce et le même sourire carnassier aussi hideux que les idées qu'elle aime véhiculer dans les médias.

Le Front National mange à tous les rateliers et cela depuis sa création. En écologie, on qualifierait cette espèce d'opportuniste. Defenseur des valeurs chrétiennes hier, avocat de la laïcité aujourd'hui. Encore faut il souligner que cette nouvelle lubie a pour principal but de cogner sur l'Islam et les musulmans de France.

Ultra libéral en matière économique hier avec un programme axé principalement sur une baisse générale des impôts, il se pose en garant actuellement des petits, ouvriers ou employés. Leparti n'est pas un grand écart près et toutes les propositions avancées par ce dernier dans tous les domaines se résument à une lutte contre le "tsunami' migratoire.

Bref, comme tout parti populiste et xénophobe, le Front National surfe sur les peurs de nos concitoyens et propose des solutions simplistes et ubuesques à des problèmes complexes et structurels. Il flatte les instincts les plus vils, soit actuellement 25% de la population selon les sondages...

 

Sortir de la zone euro, rétablir la peine de mort, que de propositions passéistes...  Combien devront nous injecter de millions d'euros pour rétablir le franc? Et de quelle manière mettre à mort un individu, condamné par une justice bien entendue infaillible (Il suffit de se rendre aux Etats-Unis pour s'en rendre compte...)? Sortir la guillotine du musée? L'injection léthale? La décapitation à la hache? Le pelleton d'exécution? La pendaison? L'écartèlement? Le supplice de la roue....En 1981, nous nous sommes affranchis d'une partie de notre barbarie en supprimant la peine de mort. Le FN voudrait revenir à temps obscures qui nous font honte.

 

Et le FN

26/04/2010

Bas les masques ?

niqab.jpgLe port du Niqab, hijab, burqa ou autre signe ostensible d'appartenance doit il être toléré au nom de la liberté d'expression et de culte même si dans le cas présent il s'agit plutôt de revendiquer, pour certaines, le droit, la liberté de se priver de liberté ?  Tel est le dilemme auquel est confronté l'ensemble de nos responsables politiques alors que le président de la République vient de se prononcer cette semaine pour une loi interdisant le port de ces étoffes dans les lieux publics.

 

Comme beaucoup, je suis extrêmement gêné quand je suis confronté à cette tenue qui abrite après tout un être humain. Mes convictions, notamment l'égalité homme femme, ne peuvent rester de marbre devant ce phénomène. Au détour d'une rue, dans une grande surface, sur un marché, ces fantomes de noirs vétus attirent les commentaires acides et les regards, ce qui est assez paradoxale. Ce long drap enveloppant l'ensemble du corps pour dissimuler courbes du corps et traits du visage attire aussi surêment nos yeux qu'une femme se promenant dans le plus simple appareil. Dans une société, ou la mode ou la publicité notamment concourent à ce que les femmes ne soient couvertes que du strict minimum de tissu, et encore, l'apparition de vêtements tout droit venus d'Arabie Saoudite ou de Kandahar ne passent décidément pas inaperçus...

 

Mais en fait, quel est le rôle exact de cette tenue ? S'agit-il de protéger la femme des regards de l'homme et ainsi de cacher à ces derniers ces traits comme l'affirment certaines, sans doute extrêmement pudiques ? Au contraire, s'agit il de protéger les hommes de la tentation que constituent pour eux ces êtres de chaires et de sang, forcément objet de désir et de luxure ? Or l'homme, pêcheur par essence, ainsi tenté, peut succomber à l'attrait féminin. Mais que les choses soient claires ; ce n'est pas lui bien sûr qui fait preuve de faiblesse dans ce cas là mais la femme, véritable diablesse et tentatrice. Ne nous voilons pas la face sur cet aspect du débat, la misogynie y détient une part sans doute prépondérante.

 

Autre débat, celui de la contrainte supposée du port d'un tel accoutrement.  La femme qui l'endosse est-elle, oui ou non contrainte de le porter ? Et si oui, comment faire la part de la vérité dans les propos tenus par les principales intéressées. On imagine déjà des propos recueillis en exclusivité sur TF1 ou une jeune femme floutée mais complètement voilé confie qu'elle est contrainte de le porter sous peine de correction par son mari barbu. La notion de contrainte est ainsi difficilement évaluable. La pression du milieu familiale, du quartier, de la communauté...

 

Est-ce un symbole religieux ou au contraire un symbole de l'asservissement de la femme ? Est un objet, certes religieux, symbole du passéisme que prône une minorité active au sein de l'Islam de France ou au contraire constitue t-il pour la femme l'équivalent de  la laisse pour le chien ?

 

Je ne suis pas persuadé qu'une interdiction formelle sous forme de loi, d'origine gouvernementale ou non, réglera cette situation qui concerne une infime part de notre population, quelques centaines de femmes pour une communauté religieuse de 5 millions de personnes. Et puis la patrie des droits de l'Homme ne doit elle pas permettre à chacun d'exprimer ses convictions politiques ou religieuses, dans le respect strict de la loi, même si ces dernières peuvent être jugées absurdes ou immorales. On connaît tous les propos de l'ami Voltaire sur la liberté notamment (Est-ce qu'une interdiction pure et simple du Front National aurait empêché la banalisation du racisme et de la xénophobie en France des dernières années, je n'en suis pas certain malheureusement). Le débat avait déjà été vif au sujet du voile il y a cinq ans et le vote de la loi sur les signes ostentatoires, pardon ostensibles, ne semble pas avoir réglé la question loin s'en faut. Si le sujet n'était pas aussi sérieux car concernant l'avenir de nombreuses femmes,  il offrirait de franches rigolades...

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Le cas de la conductrice verbalisée cette semaine pause la question de l'instrumentalisation politique de cette affaire par le gouvernement français. En effet, le mari de cette dernière serait un polygame, ayant plusieurs femmes et une ribambelle de mouflets, ce qui constitue un merveilleux moyen pour pratiquer l'amalgame et jeter l'opprobe sur un ensemble d'individus. Les femmes portant ce vêtement étriqué et ses gants noirs sont donc toutes placées sous la coupe de maris polygames qui profitent des largesses de notre système d'aide sociale pour entretenir leurs familles. Formidable coup médiatique en effet pour un gouvernement qui veut interdire la burqa et autre niqab et pour un président qui s'est formellement prononcé dans ce sens cette semaine.

Mais l'interdiction pure et simple va-t-il empêcher une certaine forme de pratique religieuse (Tabligh, wahhabisme, salafisme) quelque que soit son nom sur notre territoire. Je n'en suis pas certain et c'est là tout le problème. La loi de règlera rien et le fondamentalisme religieux pourra une nouvelle fois se poser en victime d'une inquisition anti-islam menée, selon ses différents portes paroles, par les autorités françaises à l'encontre des fidèles de Mahomet.

Il faudra un jour crevé l'abcès.

 

17/02/2010

Le soleil de Vancouver d'un côté, les vents couverts de l'actualité de l'autre

Le fameux départ à la retraite à 60 ans relève désormais du passé. Affirmer cela, ce n'est que souligner une simple évidence.  Encore un pilier de l'Identité nationale française qui s'effondre me direz vous alors que notre ministre Eric Besson, hier encore secrétaire national à l'Economie au parti socialiste, regarde ailleurs, notamment vers les sans papiers. Compte tenu du nombre d'annuités nécessaires pour prétendre à partir en retraite à cet âge, soit 41 ans actuellement et bientôt 42 ou 43, il faudrait alors rentrer sur le marché du travail dès 18 ans, année ou les futurs bacheliers passent normalement le premier diplôme leur permettant d'accéder aux études supérieures. Pour eux, les années d'études s'étant considérablement allongées, la rentrée sur le marché du travail se fait à partir de 22 ou 23 ans en moyenne...

Mais le débat, pardon le sommet social organisé autour du président de la République ne doit pas seulement se résumer à une bataille de chiffres, même l'équipe gouvernementale déclame en cœur  que toutes  « les cartes sont sur la table ». La pénibilité du travail doit notamment être prise en compte pour que la réforme des retraites, chantier si important pour notre société, se fasse dans un souci d'équité et de justice sociale et non d'une recherche d'un égalitarisme à tout crin qui nie les spécificités de chacun. Il ne résume pas non plus à une simple réforme dont le président pourrait se servir comme trophée en cas de succès. La pénibilité a pour principale corolaire l'espérance de vie. Cet indice, que l'on doit calculer par catégorie socioprofessionnelle ne peut être absent du débat. En moyenne, un homme a désormais une espérance de vie de 78 ans mais il reste de grandes disparités entre celle d'un cadre et celle d'un maçon par exemple. Il ne s'agit pas ici d'un débat idéologique mais de mettre en relief un simple état de fait.

Les entreprises doivent également être mises à contribution car bien que le nombre d'actifs diminue malgré le taux de fécondité record détenu par notre pays au niveau européen, la productivité moyenne, elle, au contraire croît chaque année. Ce ratio économique doit également être pris en compte dans cette équation à entrées multiples que constitue la réforme des retraites. Qu'un ouvrier crée plus de valeur ajoutée aujourd'hui qu'autrefois, cela ne va toujours de soi pour les grosses huiles patronales.

Et puis, la réalité sociale d'aujourd'hui a bien évolué depuis la mise en place de la protection sociale à la fin du second conflit mondial. Chômage, temps partiel, désiré ou non, intérim, salaires bas, tous cela entraînent de lourdes conséquences pour les prestations de demain.

Les brèves :

Halal akbar : Quick, l'un des leaders de la restauration rapide dans notre pays s'essaye dans certaines de ses enseignes à la viande halal. Du coup,  plus de bacon dans le «strong bacon», mais de la dinde au «goût bacon». Et dire que le slogan du groupe reste « Quick, nous, c'est le goût » La Mecque est dite quoi.

Bonne intention : La France a adopté sa propre 'liste noire' de paradis fiscaux, ce qui lui permettra de taxer davantage les entreprises françaises implantées dans ces dix-huit pays. Cette déclaration de bonne intention renvoi à l'adoption d'une liste noire des compagnies aériennes après le crash de Charm El Cheick en 2001. Cela n'a pas empêché, entre autre, celui quelques années plus tard de celui de la Yemenia Airlines.

Joyeux anniversaire : Le 17 février 1986, la France lançait l'opération "Epervier" au Tchad. Un millier de soldats français étaient envoyés à N'Djamena pour faire face à l'époque aux rebelles soutenus par la Libye. Depuis, la France, qui entretient depuis plus d'un millier d'hommes dans ce pays,  fait la pluie et le beau temps dans ce pays, base stratégique pour contrôler un près carré africain qui se réduit comme peau de chagrin. Le chagrin, un sentiment assez partagé dans un pays victime de la dictature militaire d'Idriss Deby Itno depuis 1990, soutenue en sous main par notre pays.

Boulettes suédoises : Ikea, le géant suédois de l'ameublement se vante à l'entrée de ses magasins d'être le plus compétitif, grâce à différentes plaques placées à cet effet à l'entrée de ses magasins,  et cela pour diverses raisons, notamment grâce à l'emballage de ses produits et à la généralisation des meubles en kit. La direction pourrait installer une nouvelle plaque réservée à l'abnégation de ses employés....auxquels on ne propose qu'une modeste augmentation d'1%. On dirait une augmentation dans la fonction publique...

Se voiler la face : Comment peut on être féministe, anticapitaliste d'obédience trotskiste et laïque tout en portant en signe religieux ostentatoire ? Tel est le débat au centre duquel se trouve bien malgré elle la jeune Ilham Moussaïd et qui agite la classe politique bien au-delà des rangs du simple NPA d'Olivier Besancenot. Ce symbole, qui a tant fait débat au moment du vote de la loi sur les signes ostensibles dans les lieux publics me choquerait moins si les hommes de confession musulmane et croyant portait le broile, le voile à barbe, pour ne pas constituer avec cette dernière un objet de tentation pour les femmes. La religion constitue elle toujours l'opium des peuples ? En tout cas, celui-ci fait bien le beurre des taliban.

Diplomatie : Le premier ministre canadien Stephen Harper a effectué lundi  une visite officielle en Haïti, la première d'un chef de gouvernement d'un pays du G20 depuis le tremblement de terre. Ouf, nous allons sans doute échapper à un nouvel excès de notre président sur Facebook, à moins que François Fillon soit de nouveau près à jurer le contraire...

Tournée : L'inimitable Dominique de Villepin cherche toujours à se donner à la France, patrie qu'il aime tant et qu'il voudrait conquérir après sa traversée du désert. Lundi, il effectuait en Bretagne sa première sortie publique depuis le verdict du procès Clearstream, expliquant vouloir se placer "au-delà des partis", dans la plus pure tradition gaulliste.  Candidat potentiel pour la présidentielle de 2012, l'ancien Premier ministre s'est défendu d'être en campagne électorale. Pourtant, les phrases consensuelles et attendues étaient de la partie. « La France a besoin de nous et nous sommes là pour la servir". "L'agriculture française, l'agriculture bretonne, c'est l'affaire de tous, c'est un enjeu majeur". "Il n'est pas question que la France l'abandonne à d'autres pays, comme les Etats-Unis ou d'autres pays qui émergent." "Que serait la France si l'esprit de nos campagnes, de nos territoires ruraux venaient à s'effacer ? (...) La diversité des productions et des territoires constitue une force qu'il faut défendre"...etc etc etc. Tel un Rastignac, il pourraît bien prochainement déclarer : "A nous deux, Sarkozy".

09/12/2009

De l'Islam en France à l'Islam de France

identite-nationale_175.jpgLe débat sur l'Identité Nationale lancé par l'actuelle majorité comme feu de broussaille pour masquer ses échecs patents, notamment en matière de sécurité, et ses promesses non tenues, depuis l'élection il y a plus de deux ans de Nicolas Sarkozy, est en train de se transformer en véritable incendie. Cette notion aux contours très difficile à déterminer se transforme en véritable boîte de Pandore pour le président de la République.

Et cet incendie a été alimenté notamment par la votation helvète sur l'interdiction de la construction de nouveaux minarets au pays du chocolat, des horloges et du secret bancaire. Là-bas, un parti populiste et xénophobe, l'UDC (1) de Christophe Blocher, aime mettre de l'huile sur le feu dès qu'il s'agit de l'étranger, et notamment de l'étranger de confession musulmane. Mais l'incendie n'a pas été uniquement alimenté par le référendum suisse. Il est avant tout l'apanage de notre ministre de l'Immigration et de l'Identité National, M Besson, pour qui même les propos de comptoirs rentrent dans le cadre du vaste débat voulu sur ce thème. Et ces brèves sentent parfois bon la xénophobie franchouillarde. Mais bon, n'est ce pas notre ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, avec ses propos peu douteux, qui a donné l'exemple cet automne ?

Désormais avec toutes les dérives qu'il comporte, le débat sur Identité Nationale porte essentiellement sur l'Islam, sa place au sein de la France, son adaptation aux règles de la République, son rôle auprès des jeunes des quartiers difficiles et aux controverses que suscitent certains interprétations rétrogrades.

Il faut dire que l'Islam est, bien malgré lui, au centre de l'actualité depuis ces dernières années et notamment depuis les attentats du 11 septembre, organisés en partie par des musulmans qui semblaient bien intégrés socialement. L'exemple de Mohammed Atta, l'un des pilotes est assez éloquent à ce sujet. Depuis, trop d'imprécisions, d'approximations ont contribué à envenimer encore un peu plus les choses. L'Islam comme religion est trop souvent confondu avec Islamisme comme doctrine politique, le musulman lui est souvent confondu avec l'intégriste.

Les émeutes dans les quartiers dit sensibles en 2005, la loi sur l'interdiction des signes religieux ostensibles dans les lieux publics mais qui visait en particulier le port de voile à l'école, les horaires aménagés dans certains lieux publics mettant en place une véritable ségrégation des sexes au nom d'une vision de la religion, les guichets séparés, les problèmes rencontrés par certains médecins et notamment les gynécologues dans les hôpitaux, les sifflets lors de la Marseillaise, les prêches d'imans radicaux, les incidents en marge de rencontres sportives impliquant une équipe du Maghreb, la mise en place d'une commission parlementaire sur la burqa et de nombreux faits divers, tout ceci a crée un climat de méfiance vis-à-vis d'une religion. La peur née souvent de la méconnaissance et les craintes sont trop souvent attisées à des fins politiques ou médiatiques. Toute une frange de la population française est stigmatisée en raison des agissements d'un petit nombre. Comme si, tous les chrétiens français étaient constamment associés aux proches de Mgr Lefèvre.

Ne nions pas les faits, ne nous voilons pas la face, pardonnez moi l'expression, et affrontons donc la réalité et les problèmes que peuvent poser certains, mais ceci sans passion mais de façon impartial et rigoureuse.

Les origines d'un malaise.

discrimination.jpgPour Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l'Intérieur et ministre des Cultes dans le gouvernement de Dominique de Villepin, derrières les émeutes de l'automne 2005 se cachait la main d'imans radicaux, qui auraient profité de la situation pour encourager certains jeunes dans des actes de vandalismes et de violence. Cette thèse a été depuis contredite par une enquête diligentée par la DST. Il s'agissait bien d'une expression de mal être social reposant sur une discrimination dans la vie de tout les jours, un chômage beaucoup plus important même chez les diplômés, un taux de pauvreté chez les enfants deux fois plus important dans ces quartiers, un bannissement spatial et une politique de l'intégration qui n'en finit plus d'échouer depuis trente ans. Que l'actuel premier magistrat de France n'ait pas su tirer les leçons de cette crise nous en dit long sur l'incompréhension d'une partie de la classe politique française face une réalité. Le plan Marshall des banlieues, lui, se fait toujours attendre et la lutte contre toute forme de discriminations doit être un leitmotiv de l'action politique quelque soit la couleur politique de la majorité en exercice.

L'Identité nationale, la création d'une mémoire commune et l'intégration de nouvelles vagues d'immigrés s'est fait au cours des décennies grâce à l'Ecole de la République, véritable creuset ou se former le futur citoyen français. Faute de volonté politique et de moyens adéquats, ce qui avait marché auparavant ne suffit plus désormais. C'est un constat d'échec qui peut expliquer pourquoi ce symbole de l'ascenseur social que constituait autrefois l'école a été la cible d'émeutiers en 2005, peut être de manière inconsciente. Cela ne s'excuse pas mais donne un nouvel élément d'analyse. L'ascenseur social s'arrête désormais ou commence le règne de la discrimination et de la xénophobie diffuse qui empoisonne notre pays.

Nous continuons toujours de parler de jeunes en leur collant l'étiquette de jeunes issus de l'immigration maghrébine, de confession musulmane, alors que cette génération est née en France de parents français pour la plupart. Cette phraséologie a un impact direct sur la vision propre qu'on ces jeunes de leur propre Identité. Dans bien des cas, ces jeunes se réfugient donc vers la religion, être musulman constituant leur identité propre, un refuge identitaire. Car un nombre important ne se qualifie plus de français pour se définir. Musulman, arabo-musulman, arabe ou turc, français musulman, musulman arabe français, la question du choix est très difficile surtout lorsqu'on continue à stigmatiser toute une catégorie de notre population. Ce repli identitaire peut même entraîner une haine de l'autre, un racisme anti-blanc évoqué par Dominique de Villepin, alors premier ministre en 2006. C'est un fait. Mais si l'on ne s'interroge pas sur les origines de mal être, le mal continuera de croître.

Un risque de récupération et de capitalisation de suffrages.

Cette dérive du débat politique a comme pour principal bénéficiaire le Front National de Jean Marie Le Pen. Déjà la vice présidente et fille, Marine Le Pen profite de l'occasion pour demander une interdiction sur le modèle suisse, expliquant benoitement que la religion doit rester dans la sphère privée. Derrière ces propos, se cachent bien entendu une attaque contre l'Islam, son père dénonçant depuis des années l'islamisation et l'invasion de la France par des hordes d'immigrés clandestins, musulmans bien sûr.

Cette récupération est somme toute logique de la part d'un parti politique français qui a fait de la peur et de l'exploitation des craintes, souvent infondées, son fond de commerce.

Construisons !!

L'Islam est la deuxième religion de France avec entre 4 et 5 millions de musulmans même si ils ne sont pas tous pratiquants. Le repli identitaire, consécutif à la mis au ban d'une partie de la population explique en partie ce chiffre, je pense.

Pour passer de l'Islam en France à l'Islam de France, la construction de mosquées me semble primordiale pour donner une place digne aux croyants français de confession musulmane. L'Islam des caves, outre qu'il est dégradant, peut être dangereux quand les prêches sont le fait d'imams radicaux, proches de la tendance salafiste.

La France est un pays laïc, la séparation de l'Eglise et de l'Etat datant de décembre 1905. Depuis la réalité française, l'immigration de l'après guerre en provenance des pays du Maghreb, oblige à changer les données.

En tant que garant du pacte républicain, l'Etat n'a pas à intervenir dans la construction de mosquées, ni au non d'une « laïcité positive », ni en référant au concordat de 1801 encore en vigueur dans certains départements français, allemand entre 1871 et 1918.

Par contre via les collectivités locales, et les élus des communes concernées, des baux emphytéotiques peuvent être accordés aux musulmans regroupés en association pour la construction d'une mosquée. Le terrain peut être ainsi alloué pour une somme modique et pour une durée de 99 ans reconductible.

Avec minaret, sans minaret ? Le rôle du minaret est l'appel à la prière mais il peut également avoir un rôle architectural. Sa construction ou non dépendra alors du code de l'urbanisme, point.

(1) L'UDC ou Union démocratique du centre nous rappelle comment une dénomination peut être parfois totalement fausse à l'instar des fameuses démocraties populaires d'autrefois qui n'avaient de démocratique que le nom.