15/07/2013
Méaudre au fil du temps.
Petit village du Vercors, Méaudre
J'ai bien chercher à chaque fois à travailler l'angle de vue mais le résultat, après bien des gouttes de sueur et du temps d'observation, n'est pas toujours à la hauteur des espérances. Cependant, remarquer au troisième plan, l'évolution du paysage, et la place occupée aujourd'hui par la forêt.
Notons au passage qu'une célèbre réunion se tint dans cet hôtel en janvier 1944. Nom de code Monaco, elle devait servir à créer le CDL ou Conseil départemental de Libération pour le Vercors.
Comptant autrefois parmi les nombreux hôtels de la commune de Méaudre, la maison abrite aujourd'hui un centre acceuillant des classes vertes, "les Epicéas".
L'urbanisation grandissante de ce siècle ne permet plus de prendre une reproduction fidèle. En cherchant bien au premier plan, on peut reconnaître une ferme du siècle passé.
Au premier plan, le centre VVL de la ville de Vitry sur Seine. Ou du moins, sans doute la bâtisse qui servit comme base à l'édification de l'un des centres accueillant des classes transplantées.
Pour le habitants du coin, à vos appareils photos avec celle-ci :
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26/02/2013
La relève, le STO et l'émergence des maquis.
Dès 1941, la demande en mains d'oeuvre pour faire fonctionner les usines du Reich est criante. Selon le dernier livre d'Olivier Wieviorka (Histoire de la Résistance 1940-1945, Editions Perrin, 2013, 574 p), plus de 18 millions d'allemands ont été appelés sous les drapeaux lors du second conflit mondial. Il s'agit alors de trouver des millions d'hommes, tache confiée "au négrier de l'Europe" Fritz Sauckel (Condamné à mort lors du procès de Nuremberg), pour faire tourner l'industrie militaire allemande.
Après avoir fait appel au volontariat, près de 76 000 français partent ainsi travailler de leur plein grès en Allemagne, le gouvernement de Vichy, totalement inféodé au régime nazi, décide du principe de la Relève, annoncé par Pierre Laval, le 22 juin 1942. Moyennant l'engagement de trois ouvriers qualifiés, un prisonnier de guerre rentrerait au pays dans le cadre d'un congé de captivité. Mais seuls 40 000 ouviers dont 13 000 spécialistes s'engagèrent, et cette mesure fut considérée comme un échec par Berlin.
Alors dès le 4 septembre 1942 (Les allemand se sont lancés depuis fin août dans ce qui va devenir la bataille de Stalingrad), le gouvernement de Vichy promulgea une loi "sur l'utilisation et l'orientation de la main-d'oeuvre" qui obligeait l'ensemble des jeunes hommes âgés de 21 à 35 ans à accomplir les travaux que le gouvernement jugerait nécessaires dans "l'intérêt supérieur de la nation"...De fait, nous apprend encore Olivier Wieviorka, près de 300 000 hommes partirent en Allemagne à ce titre.
Cette loi est suivie par la convocation au Service du Travail Obligatoire (STO) des jeunes nés entre 1920 et 1922 qui envoya encore encore plusieurs dizaines de milliers de français en Allemagne.
J'ai pu acquérir récemment ces papiers. Ils concernent deux jeunes français, nés en 1922. Sans doute ont ils été requis au titre du STO. Je vous propose plusieurs vues de ces livrets.
Voici un document ayant appartenu à un français, parti travailler en Allemagne. Il s'agit d'une sorte de passeport. On y apprend donc qu'il est né à Paris en 1922 et qu'il est ouvrier (Hilfsarbeiter)
Ce "passeport" semble avoir été établi en octobre 1943.
Voici un document intéressant : Un prisonnier depuis 1940 est placé en congé d'armistice en mai 1944 afin de travailler dans une usine allemande.
Une partie des jeunes requis au titre du STO se soustraire à celui-ci. Mais contrairement à une idée reçu, peu d'entre eux "prirent le maquis".
Le réfractariat en effet concerna en effet entre 200 000 et 350 000 personnes sur plus d'un million au total. "Sur cette minorité, un quart peut être rejoignit la résistance, les trois quarts préférant se réfugier dans les fermes ou se cacher à leur domicile ou chez des proches" (Olivier Wieviorka, opus cité, p 214)
En Isère, 10% des réfractaires prirent le maquis, notamment dans les massifs montagneux (Belledone, Vercors, Oisans...)
Ainsi prirent naissance les premiers camps dans le Vercors. Le C1, établit dans une exploitation forestière à Ambel, dès janvier 1943. Puis le C2 au sud de Corrençon, le C3 et le C5 respectivement à Autrans et Méaudre. A la fin de l'année, environ 300 hommes se cachaient ainsi dans le massif du Vercors, une infime minorité alors que des dizaines de milliers de jeunes hommes étaient requis.
Alors qu'en se soutrayant au STO, le réfractaire, qui se cachait soit chez lui, soit dans une ferme ami, ne risquait pas grand chose, une étape capitale était alors franchie si il rejoignait un camp du maquis. En devant maquisard, et non plus un simple réfractaire, sa vie était désormais en jeu car il était passible de la peine capitale en cas d'arrestation.
Franchir ce cap, rejoindre un camp, ce n'était donc pas uniquement vouloir se soustraire à un processus inique, c'était également prendre le risque de tout perdre pour un idéal de liberté et de valeurs.
En 1943, bien qu'affaibli, le régime nazi domine encore une large partie de l'Europe et malgré la défaite de Stalingrad, ce dernier s'avoue loin d'être vaincu.
13:34 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vercors résistance, vercors, vercors histoire, vercors patrimoine, ffi, guerre 39 45, isère, drôme résistance, isère résistance, drôme, quatre montagnes résistance, méaudre résistance, autrans résistance, guerre mondiale, ww2, wwii, hitler, sto, réfractaires, la relève 1942, vorläufiger fremdenpass, pétain, laval, régime de vichy, état français, de gaulle, ffl, maquisards vercors, maquis du vercors, villard de lans résistance, autrans, lans en vercors résistance, résistance, grenoble, grenoble résistance, exposition résistance, bruno rey, médiateur du patrimoine vercors, médiateur du patrimoine quatre montagnes.
24/02/2013
Autrans au fil du temps
Autrans, petit village du Vercors.
S'agit il ici d'une photo représentant l'un des camps des chantiers de jeunesse implanté dans le Vercors à partir de 1941?
En quelques années, Autrans est passé du statut de petit village de moyenne montagne abritant petit hôtels et colonies d'enfants à celui de commune ayant de nombreuses maisons et immeubles pouvant accueillir un public important en hiver.
Vu du Bourg de dessous, prise au niveau du cimetière de la commune.
Vu du Bourg de dessous : Mise à part l'évolution de l'urbanisme, il est intéressant de voir les transformations sur le site du claret...
Le petit manoir d'Autrans. Il abrite aujourd'hui une partie de l'AFRAT.
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