26/02/2013
La relève, le STO et l'émergence des maquis.
Dès 1941, la demande en mains d'oeuvre pour faire fonctionner les usines du Reich est criante. Selon le dernier livre d'Olivier Wieviorka (Histoire de la Résistance 1940-1945, Editions Perrin, 2013, 574 p), plus de 18 millions d'allemands ont été appelés sous les drapeaux lors du second conflit mondial. Il s'agit alors de trouver des millions d'hommes, tache confiée "au négrier de l'Europe" Fritz Sauckel (Condamné à mort lors du procès de Nuremberg), pour faire tourner l'industrie militaire allemande.
Après avoir fait appel au volontariat, près de 76 000 français partent ainsi travailler de leur plein grès en Allemagne, le gouvernement de Vichy, totalement inféodé au régime nazi, décide du principe de la Relève, annoncé par Pierre Laval, le 22 juin 1942. Moyennant l'engagement de trois ouvriers qualifiés, un prisonnier de guerre rentrerait au pays dans le cadre d'un congé de captivité. Mais seuls 40 000 ouviers dont 13 000 spécialistes s'engagèrent, et cette mesure fut considérée comme un échec par Berlin.
Alors dès le 4 septembre 1942 (Les allemand se sont lancés depuis fin août dans ce qui va devenir la bataille de Stalingrad), le gouvernement de Vichy promulgea une loi "sur l'utilisation et l'orientation de la main-d'oeuvre" qui obligeait l'ensemble des jeunes hommes âgés de 21 à 35 ans à accomplir les travaux que le gouvernement jugerait nécessaires dans "l'intérêt supérieur de la nation"...De fait, nous apprend encore Olivier Wieviorka, près de 300 000 hommes partirent en Allemagne à ce titre.
Cette loi est suivie par la convocation au Service du Travail Obligatoire (STO) des jeunes nés entre 1920 et 1922 qui envoya encore encore plusieurs dizaines de milliers de français en Allemagne.
J'ai pu acquérir récemment ces papiers. Ils concernent deux jeunes français, nés en 1922. Sans doute ont ils été requis au titre du STO. Je vous propose plusieurs vues de ces livrets.
Voici un document ayant appartenu à un français, parti travailler en Allemagne. Il s'agit d'une sorte de passeport. On y apprend donc qu'il est né à Paris en 1922 et qu'il est ouvrier (Hilfsarbeiter)
Ce "passeport" semble avoir été établi en octobre 1943.
Voici un document intéressant : Un prisonnier depuis 1940 est placé en congé d'armistice en mai 1944 afin de travailler dans une usine allemande.
Une partie des jeunes requis au titre du STO se soustraire à celui-ci. Mais contrairement à une idée reçu, peu d'entre eux "prirent le maquis".
Le réfractariat en effet concerna en effet entre 200 000 et 350 000 personnes sur plus d'un million au total. "Sur cette minorité, un quart peut être rejoignit la résistance, les trois quarts préférant se réfugier dans les fermes ou se cacher à leur domicile ou chez des proches" (Olivier Wieviorka, opus cité, p 214)
En Isère, 10% des réfractaires prirent le maquis, notamment dans les massifs montagneux (Belledone, Vercors, Oisans...)
Ainsi prirent naissance les premiers camps dans le Vercors. Le C1, établit dans une exploitation forestière à Ambel, dès janvier 1943. Puis le C2 au sud de Corrençon, le C3 et le C5 respectivement à Autrans et Méaudre. A la fin de l'année, environ 300 hommes se cachaient ainsi dans le massif du Vercors, une infime minorité alors que des dizaines de milliers de jeunes hommes étaient requis.
Alors qu'en se soutrayant au STO, le réfractaire, qui se cachait soit chez lui, soit dans une ferme ami, ne risquait pas grand chose, une étape capitale était alors franchie si il rejoignait un camp du maquis. En devant maquisard, et non plus un simple réfractaire, sa vie était désormais en jeu car il était passible de la peine capitale en cas d'arrestation.
Franchir ce cap, rejoindre un camp, ce n'était donc pas uniquement vouloir se soustraire à un processus inique, c'était également prendre le risque de tout perdre pour un idéal de liberté et de valeurs.
En 1943, bien qu'affaibli, le régime nazi domine encore une large partie de l'Europe et malgré la défaite de Stalingrad, ce dernier s'avoue loin d'être vaincu.
13:34 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vercors résistance, vercors, vercors histoire, vercors patrimoine, ffi, guerre 39 45, isère, drôme résistance, isère résistance, drôme, quatre montagnes résistance, méaudre résistance, autrans résistance, guerre mondiale, ww2, wwii, hitler, sto, réfractaires, la relève 1942, vorläufiger fremdenpass, pétain, laval, régime de vichy, état français, de gaulle, ffl, maquisards vercors, maquis du vercors, villard de lans résistance, autrans, lans en vercors résistance, résistance, grenoble, grenoble résistance, exposition résistance, bruno rey, médiateur du patrimoine vercors, médiateur du patrimoine quatre montagnes.
07/11/2012
Mes objets liés à la Résistance
Voici la partie de l'exposition consacrée à la Résistance au cours de la seconde guerre mondiale. Comme le reste de ma présentation, elle est constitué d'objets divers glanés au cours des derniers mois dont plusieurs brassards FFI dont je publie ci dessus quelques photos.
J'utilise également une vieille machine à écrire pour parler des premiers actes de révoltes : création de tracts ou de journaux clandestins.
La tenue de général de brigade me permet d'aborder le rôle du général de Gaulle, de l'appel du 18 juin 1940 à la descente des champs Elysées en août 1944. C'est pour cela que j'ai disposé également deux postes TSF anciens. Ils me servent à illustrer une époque: la guerre des ondes, la propagande et les messages codés ou personnels.
Quelques objets (plaque de rue, livres et revues) évoquent l'une des personnalités les plus marquante de la période, Jean Moulin.
Voici un immense drapeau, chiné il y a peu. Je pense que le drapeau planté à Saint Nizier par les maquisards du Vercors en juin 1944 était encore plus grand....Celui-ci fait plus de 4 mètres de long pour trois de large. Dans l'angle gauche, un casque adrian de soldat français a été place là comme unité de mesure...
Tout d'abord, voici un brancard issu sans doute du matériel de l'armée française. Il me sert pour évoquer l'histoire tragique des blessés de la grotte de la Luire, achevés par les soldats allemands les 27 et 28 juillet 1944.
Un chargeur de Sten, le pistolet-mitrailleur emblématique de la résistance.
Voici un chargeur de colt américain datant de la seconde guerre mondiale. Les officiers avaient ce type d'arme. Il contient encore quelques balles et a été conservé par un ancien militaire pendant des décennies avant qu'il ne rejoigne la collection.
Je pense qu'il s'agit ici d'un chargeur de Ruby, un petit pistolet automatique utilisé par l'armée française lors de la seconde guerre mondiale. Celui-là a été trouvé avec des balles. Certains ont pu être récupérés par des membres de la résistance.
Le nom d'une figure mythique de la Résistance, Jean Moulin.
Ci dessous, quelques médailles provenant de différentes acquisitions.
De gauche à droite : Médaille de la déporation, médaille de la Résistance, croix de guerre 39 45, médaille de l'engagé volontaire, médaille des évadés, médaille de la France Libre et deux médailles de la Libération.
Outre ces brassards FFI, voici un autre d'infirmier estampillé d'un tampon FTPF.
Affiche vendue à la Libération au profit d'oeuvres issues de la Résistance. Ci dessous une autre affiche vendue sans doite à la même période.
Sans doute une coque de casque FFI d'époque avec la croix de Lorraine et le V de la victoire....
Voici deux vestes utilisées pour l'intervention. La première n'est pas d'époque mais, bien fatiguée, elle donne l'impression de dater du conflit.
Voici une autre veste acquise il y a peu. S'agit il d'une veste en cuir ancienne de sapeur pompier ? Ou bien, cette veste est-elle liée à l'armée française d'autrefois. Les membres des unités de char étaient effectivement équipés de vestes en cuir un peu similiaire. Si quelqu'un veut donner son avis sur la question, je suis preneur. Notons que cette veste possède un grade, celui de lieutenant-colonel. Elle possède en outre un intérieur qui semble avoir été rajouté bien après.
Le 15 août 1944, la 1ère armée française du général de Lattre de Tassigny débarquent sur les côtes de Provence avec la 7ème armée US du général Patch. Partis du sud de la France, ces soldats traverseront le rhin pour atteindre le sud de l'Allemagne et même l'Autriche. Elle deviendra l'armée Rhin et Danube.
Ci dessous, une veste d'un officier hautement décoré.
- Légion d'honneur, Croix de guerre avec citations à l'ordre de son régiment ou de l'armée, médaille de la résistance, médaille des évadés, médaille de la France Libre (Engagé avant 1943, une non déterminée, médaille de Narvik, médaille belge?, médaille de l'engagé volontaire.
23:20 Publié dans Blog, Histoire, Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : ww2, vercors, guerre mondiale, 39 45, ffi, maquis, résistance, de gaulle, sten, munitions, us, allemand, militaria, méaudre, autrans, grenoble, isère drôme, exposition, bruno rey, autrans résistance, drôme résistance, vercors résistance, écharlière résistance, grenoble résistance, autrans ffi, autrans maquis, vercors maquis, vercors musée de la résistance, exposition résistance, brassard ffi, brassard ftp
11/02/2012
Quelques photos de l'exposition filmée cette semaine par France 3
Ce jeudi, un reporter de l'emission Midi en France, émission proposée par France 3, est venu filmer l'exposition pour un sujet consacré à la Résistance dans le Vercors. Face à la caméra, j'ai bien du être un peu gauche et je ne sais pas si au final les prises tournées au centre Echarlière à Autrans seront intégrés au reportage.
22:45 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : autrans, méaudre, ww2, vercors, exposition résistance, bois de lune, wwii, 39 45, guerre mondiale, maquis, grenoble, de gaulle, allemand, heer, wehrmacht, casque adrian, casque allemand, all, wh, ffi, tourisme vercors, lans en vercors, villard de lans, vassieux, militaria, allemande, uniforme, documents ffi, brassard ffi