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17/03/2010

Jouissif ?

aube.jpgQuelle claque pour le président de la République Nicolas Sarkozy et le gouvernement de François Fillon avec le score historiquement bas enregistré par le parti présidentiel, devenu le parti unique de la droite parlementaire, ce dimanche lors du premier tour des élections régionales. Le mot claque est il présomptueux, dénote t'il un penchant à l'autosatifaction, est il inadéquat? Pour ma part, il ne résume à lui seul que l'ensemble des commentaires des observateurs politiques après la publication officielle des résultats.

S'agit il pour autant d'"un message fort et clair " comme l'a affirmé la première secrétaire du PS Martine Aubry ou d'un soutien aux politiques et aux bilans des régions dirigées par la gauche comme l'a souligné sa rivale Ségolène Royal.  Non seulement la stratégie d'union à droite (La Gauche Moderne du sous secrétaire d'Etat placardisé Jean Marie Bockel, le Nouveau Centre de l'ancien bras droit de François Bayrou, l'UMP, le Forum démocrate chrétien de la non sectaire Christine Boutin, le MPF du Viconte de Villiers et les chasseurs du CNPT de Fréféric Nihous) n'a pas obtenu les résultats attendus, mais l'UMP se trouve désormais sans réserve de voix pour le second tour du scrutin. (Soit 1,24% de voix potentielles si l'on se réfère aux résultats publiés sur le site du ministère de l'Intérieur)

Pour notre ministre, et président du parti radial valoisien (Encore une autre composante de l'UMP), Jean Louis Borloo, lors de sa première réaction sur un plateau de France Télévision, le parti présidentiel propose toujours les meilleures listes régionales pour la défense de la cause écologique en France. Quel argument de poids pour tenter d'amouder l'électeur volatile, l'abstentionniste du premier tour, le quidam d'Europe Ecologie...Le président du groupe UMP à l'Assemblée Nationale, Jean François Copé, bien embarassé que son parti ne soit même plus le premier parti de France, dépassé au classement par le parti socialiste de Martine Aubry, et cela malgré le score très honorable des listes Europe Ecologique au plan national, lui parle abstention et désacords entre Europe Ecologie et le Parti socialiste. Et tous les représentants du parti présidentiel de débiter le même argumentaire et au lieu de faire une salutaire remise en question et d'admettre quelques pistes pouvant objectivement expliquer un tel résultat.

Ne pouvant utiliser l'argument du premier parti de France, l'UMP va utiliser dans les jours à venir des grosses ficelles, bien connues mais comme on a l'habitude de dire, plus c'est gros...L'abstention d'une partie des électeurs votant traditionnellement à droite est un argument utilisé tout comme l'union d'un premier tour de la droite classique, de la gauche droitisée à la droite extrême de Philippe de Villiers, vecteur de cohérance, de "clarté", de "transparence" face aux tractations attendues entre les différentes composantes de la gauche de gouvernement, selon les différents portes parole du parti sarkozyste.

Reste la remontée de l'extrême droite, certes attendue avec des sondages placant le parti de Jean Marie Le Pen légèrement au dessous de la barre des 10%, sans doute aidé par le fameux débat sur l'Identité National, vecteur de déclarations nausébondes et de dérives populistes, toujours soutenu par une droite "décomplexée" et "sans tabou". Plus que jamais, "le clone de son père", Marine Le Pen est bien partie pour devenir la prochaine présidente du FN et ainsi incarner la France dans ce qu'elle a de plus malsain. Et puis bien sûr le taux d'abstention, très inquiétant pour notre vie démocratique. Le Front de gauche, calqué sur d'autres modèles européens comme le Bloc de gauche portugais ou Die Linke en Allemagne, obtient un très bon score, surtout si l'on se souvient du 1,34% obtenu par Marie George Buffet lors de la dernière élection présidentielle.Le MoDem, l'écurie présidentielle de François Bayrou, a pris de nouveau du plon dans l'aile et son score au niveau national va sans doute entraîner de sérieux débats au sein du parti centriste, notamment sur la place de son président.  Au rythme actuel, le MoDem risque d'enregistrer un score négatif au prochain scrutin...

"Tout reste ouvert" a affirmé premier ministre lors de sa déclaration au soir de l"élection. S'agit il d'un emploi non dissimulé de la méthode coué ou d'un déconnectage total du "collaborateur" du président? "L'Ecologie n'est ni de gauche, ni de droite..." tient donc, alors que notre président au salon de l'Agriculture vient d'envoyer, pour des raisons électoralistes, un véritable scud contre le Grenelle de l'Environnement et son principal volet, à savoir l'emploi massive de pesticides, qui place notre pays au premier rang mondial dans l'utilisation de produits phytosanitaires. François Fillon a bien sûr évoqué la délinquance mais sans réelle conviction, tant la ficelle sécuritaire est désormais plus que grossière. Il avait déjà annoncé une loi contre le port de la burqua trois jours avant le scrutin afin de faire des courbettes à une partie de l'électorat frontiste. Avec le succès que l'on connaît...

Le slogan de la candidate à la présidence de la Région Rhône-Alpes, Françoise Grossetête : "La France change, la région doit changer aussi". Il est évident que les "changements" et réformes" injectés de manière massive par la majorité présidentielle dans la vie de nos concitoyens depuis des années ont été rejetté de manière massive. Plus que jamais, peut être à tort, la région est vue comme un antidote local, une protection, contre une casse du service public au niveau national.

Et maintenant? La droite, bien mal en point, va tenter de finir le quinquenat avec l'élection présidentielle de 2012 comme seule et unique perspective. En annonçant une pause dans les réformes et en enjoignant les parlementaires à "déligéférer", Nicolas Sarkozy se ménage une ouverture pour un second mandat. Faire des textes législatifs au moindre fait divers, ne pas publier les décrets d'application empêchant la mise en oeuvre de lois votées par la représentation nationale....On pourrait commencer par les quinze lois sécuritaires adoptées depuis 2002 et l'arrivée de Nicolas Sarkozy Place Beauvau.