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31/01/2010

Sur la scène française

Biz.Clearstream.jpgAprès sa relaxe prononcée par la justice dans la ténébreuse affaire Clearstream, au grand dam de l'Elysée pour qui cette décision constitue un véritable soufflet, notre ancien premier ministre, avec son lyrisme habituel se pose désormais en victime d'une cabale montée contre lui par l'actuel locataire de l'hôtel situé au 55 rue du Faubourg Saint Honoré à Paris. Sur la scène politique française, les prestations de Dominique de Villepin, toujours pleine de panaches comme hier devant le conseil de sécurité des Nations Unies en plein conflit diplomatique sur le dossier irakien n'ont guère d'échos auprès des électeurs. Seul un carré de députés (Hervé Mariton, George Tron, Jean Pierre Legrand..) lui restent fidèles et l'affirmation lancée par l'un d'entre eux que les clubs Villepin, lancés par l'ancienne secrétaire d'Etat à l'Outre Mer, Brigitte Girardin, pourraient à terme se transformer en véritable parti politique capable de fédérer sous un nom, près de 100 000 personnes, relève du grotesque.

Invité, depuis la décision de justice, par tous les médias nationaux, Dominique de Villepin, dans son rôle de metteur en scène, place le public devant une représentation parfaitement calibrée. L'homme, s'affirmant hier serein en pleine tempête, est aujourd'hui un homme qui affirme vouloir « tourner la page », positionnement presque biblique en affirmant ne pas vouloir répondre aux attaques supposés des cerbères du pouvoir. Quel belle image en effet que celle d'un homme, se présentant comme une victime de la haine et de l'acharnement d'un autre et qui pourtant tend l'autre joue au nom de l'unité et du rassemblement. Une larme coule sur ma joue au moment ou j'écris ces quelques lignes. Lui, le poète, l'homme de lettres, traîné dans la boue depuis des années face au Goliath (sic) de l'Elysée.

Il faut dire que l"indépendance de la justice en France en souvent remise en question, parfois à juste titre notamment dans les affaires impliquants de grands noms du paysage politique, et que le statut du président de la République pose probème, pouvant être à la fois partie civile mais non justiciable comme le commun des mortels. Les sorties du procureur général, Jean Claude Martin sur Europe 1, radio appartenant à la famille Lagardère en constituent un autre.

Jamais élu au suffrage universel par des électeurs auxquels il propose aujourd'hui une alternative politique en prônant le rassemblement autour de sa modeste personne, Dominique De Villepin transforme l'arène politique, remplis de fauves à la solde du président en tribune médiatique. Pourtant il n'y a pas si longtemps, le nom de Dominique de Villepin était accolé à celui du CPE ou la proclamation de l'état d'urgence avec les émeutes dans les banlieues. L'affaire Clearstream, en lui servant de tribune médiatique a masqué un temps ses turpitudes politiques passées. Le terme «abracadabrantesque » soufflé au président Chirac en plein étalages des affaires, c'est lui. La lutte acharnée contre les juges, coupables de mener des instructions contre le président, c'est lui aussi. L'utilisation des réseaux de renseignements français à des fins politiques quand il était place Beauvau, c'est lui également. Quelle magnifique incarnation de l'idéal républicain en effet !

D'ici peu, il pourra se comparer au personnage joué par Yves Montand dans le fameux film de Costa Gavras, le Procès. Mieux, c'est un nouvel Edmond Dantes que nous avons aujourd'hui devant nous.

Dans un autre registre, c'est un autre spectacle, celui-ci affligeant, que nous propose une nouvelle fois le président de la région Languedoc-Roussillon (Le terme de Septimanie pour qualifier le fief sur lequel George Frêche n'ayant pas été adopté), le socialiste George Frêche avec ses propos portant sur « la tronche pas catholique » de Laurent Fabius. Après avoir traité de « sous hommes » les harkis et regretté qu'il y ait trop de « blacks » dans l'équipe de France, et il ne s'agit ici que de quelques perles relayées par la presse, l'indéboulonnable président de la région et ancien maire de Montpellier fait honte au parti. Une victoire ne doit pas être entaché de cette façon par un homme qui ne représente pas les idéaux défendus par le parti socialiste.

Enfin, le débat reste toujours aussi vif en France sur le bien fondé d'une interdiiction dans les lieux publics de costumes dignes des temps les obscurs comme le niqab, la burqa ou autres prisons de tissus.