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05/01/2010

Un dimanche français

Que la France se rassure, la délinquance recule dans notre pays. En effet, cette année, selon les chiffres officiels diffusés par le ministère de l'Intérieur, le nombre de voitures brûlées a reculé de 10. 10% me demandez vous ? Non, 10 voitures, soit 1137 contre 1147 un an plus tôt. La relative stabilisation de l'imbécillité, cette dernière constituant peut être une infime part de notre Identité Nationale, est un « signal positif » pour notre ministre de l'Intérieur et ami des auvergnats, Brice Hortefeux. Il faut dire que l'année dernière, les chiffres avaient été catastrophiques avec une augmentation de 30. 30 voitures brûlées me demandez vous ? Non, de 30% avec 1147 voitures brûlées contre 878 un an plus tôt. De plus, il serait intéressant de savoir comment le ministère procède au décomptage. Une voiture brûlée par contagion est elle aussi comptabilisée par exemple par ces services? « La baisse est même très sensible dans l'agglomération parisienne » annonce que le ministre au journal Le Monde tout en affirmant qu'il y a une rupture de la tendance à la hausse du nombre de voitures brûlées ». Ah, ce bon slogan de la rupture, cela faisait longtemps... En tout cas, par effet de vases communiquant, si les voitures brûlent moins dans un territoire de la République et que dans le même temps le chiffre global stagne c'est que mathématiquement, certaines autres zones ont, elles, été plus touchées par les incendiaires, non ? Quels sont les préfets qui vont se faire tirer les oreilles ? Vous le saurez en lisant au journal officiel les prochaines mutations d'inspiration élyséenne.  Et dire que Nicolas Sarkozy avait promis de priver de permis de conduire tous ceux qui auraient été condamnés pour un tel acte tant qu'ils n'auraient pas dédommagé les victimes. Depuis, cette déclaration péremptoire est restée comme un accord de Copenhague, un engagement mort né. (1)

 L'opposition socialiste étant rapidement montée au front pour dénoncer ce chiffre, notre ministre annonçait une baisse de 14% de la délinquance depuis l'arrivée aux affaires de la droite en 2002 après une augmentation de 15% sous l'ère socialiste (1997-2002). On ne sait pas d'où le ministre sort ces chiffres qui laissent pantois quand on sait que les violences faites aux personnes sont en constante augmentation par exemple, quel que soit la couleur politique du parti au pouvoir me direz vous avec justesse.

Un classement annuel.

Un deuxième point de l'actualité me fait réagir avec la publication du classement annuel des personnalités préférées des français dans le journal du Dimanche. Le numéro 1 reste Yannick Noah, celui qui avait déclaré en 2007 que si Nicolas Sarkozy était élu à la présidence de la République, il quittait le sol de la métropole alors qu'à la même époque il vivait dans un appartement new-yorkais. L'ancien président Jacques Chirac, abonné aux sondages plus mauvais les uns que les autres quand il était le locataire de l'Elysée doit remercier le ciel de lui avoir accordé un successeur si amical que lui, Jacques, en devient presque un être regretté par une large frange de la population. Il faut dire que papy Chirac, malgré la multitude de casseroles accrochées à ses basques avait un air plus avenant qu'un Nicolas Sarkozy, agressif par nature. Sa femme, Bernadette de Chaudron de Courcelle, épouse Chirac, alias Bernie se classe à la 46ème position du classement. Ah Bernie, que de souvenirs à son sujet. Des frais de bouches de la mairie de Paris aux dépenses induites par des demandes et caprices quand Jacques occupait le poste de président de la République. Le sondé ne connaît pas les montants dépensés par son double contribuable.  (2)

Les restes de l'actu'

Lionel revient....Dans un article du Journal du Dimanche, l'ancien premier ministre assume pour la première fois sa responsabilité dans la défaite historique de 2002. Enfin ! Du coup, on peut désormais vraiment taper sur ce salaud de Chevènement, toujours à la tête du MRC. Du quoi ? Ben du MRC. L'ex Pole républicain devenu le Mouvement Républicain et citoyen, parti moribond au nouveau national. Et cette Christiane Taubira et son minable 1%. Et ....Heu, sept ans pour assumer, un septennat quoi.

Les jeunes de l'UMP ont réalisé une vraie daube, pardon ce que l'on appel un Lip Dub, chanter en play back sur une musique, mais en plus, ils vont devoir s'acquitter de la somme de 32500 euros supplémentaires au titre des droits d'auteurs. Une obscure candidate de la star academy québécoise (On voit le niveau), était « l'auteur » de la version utilisée par ces derniers. Merci les jeunes UMP pour cette « merde » selon le qualificatif employé par le président de la République pour décrire ce si beau coup médiatique.

La France a commandé plus de 90 millions de vaccins auprès de quatre grands groupes pharmaceutiques dans la précipitation, pour la modique somme de 869 millions d'euros. Au moment de la commande, la grippe H1N1 était vendue comme la nouvelle grippe espagnole du XXIème siècle. Depuis, avec ses 188 victimes depuis le début de la pandémie, la grippe H1N1 semble beaucoup plus bénigne que la grippe classique est son cortège de 3500 à 5000 morts annuels. Il faut dire que le gouvernement reste hanté par la catastrophe sanitaire de 2003 ou 15 000 anciens avaient trouvé la mort. L'image d'un ministre en polo devant un panorama luxuriant dans sa villégiature d'été, Jean François Mattei depuis nommé à la tête de la présidence de la Croix Rouge française pour ne pas le citer, avait elle aussi été catastrophique pour l'image du gouvernement. Depuis, Roselyne s'est fait vacciner devant une nuée de caméras et de photographes pour rassurer ces imbéciles de français sur la non nocivité du vaccin. Mais que faire des millions de doses de vaccins restantes ? Les vendre, les donner. Déjà 300 000 seraient vendues au Qatar (A défaut de lui fourguer des Rafales...) mais les autres?

Enfin, un début d'année se doit d'être accompagné d'une large brochette de nouveaux détenteurs de la Légion d'Honneur. Une brochette de patrons, d'Anne Lauvergeon, la patronne d'Areva, en passant par Louis Gandois (EADS), Jean François Spinetta (Air France) ou encore Guillaume Pepy pour la SNCF sans oublier l'éco tartuffe Yann Artus Bertrand, qui se déplace en hélico mais compense carbone alors arrêter de critiquer bande de médisants, et Paco Rabanne, celui qui avait prédit que la station spatiale russe MIR s'écraserait sur Paris. Il ne manquerait plus que cette distinction soit accordée à Johnny Hallyday, notre martyr national...

J'arrête, il faut que j'allume ma télévision pour être abreuver de faits divers dans un premier temps puis regarder le Dakar. (3)

(1) 45 000 membres des forces de l'ordre étaient mobilisés cette année contre 35 000, un an auparavant, soit un ratio de 1000 fonctionnaires supplémentaires pour une voiture brûlée en mois. A ce rythme, il nous faudrait donc 1 137 000 représentants de plus de l'ordre l'année prochaine.

(2) Bernadette Chirac remercie notamment la défunte compagnie aérienne Euralair pour l'ensemble de ses prestations payées en liquide.

(3) Le Dakar qui comme son nom l'indique se déroule en Amérique Latine (Espérons qu'il y aura moins de victimes imbéciles en plein milieu de la route..) devrait générer 20 000 tonnes de CO2.

02/01/2010

Casse toi 2009!

voeux.jpgQue penser au fond de l'intervention présidentielle de Nicolas Sarkozy ? Il s'agit d'un discours certes de bonne facture dans la forme grâce aux bons offices de la plume Henri Guaino mais qui reste sonne désespérément faux sur le fond comme l'ensemble de ces discours annuels.

Le président Nicolas Sarkozy a-t-il prononcé « un discours volontariste » comme l'affirme une dépêche de l'agence de presse américaine Associated Press ? A-t-il employé un « ton inhabituellement modeste » comme se permet de le souligner sa consœur anglo-saxonne Reuters ? S'agit il d'une « autocélébration » d'un président « déconnectée du réel » comme le dénonce  le porte parole du parti socialiste, Benoît Hamon, ou au contraire un discours « rassembleur » comme l'affirme le porte parole de l'UMP, Dominique Paillé ?  Sarkozy reste il donc « plus sourd que jamais » aux attentes de l'opinion publique ou a-t-il décidé de se montrer un peu plus modeste pour l'année à venir? A vous de piocher...

Il faut dire que l'exercice était particulièrement difficile à réaliser pour l'intéressé avec si peu de points positifs à mettre au crédit de l'action gouvernementale et tant de camouflets enregistrés au cours de cette si longue année 2009. Et le mois de décembre en particulier fut un véritable chemin de croix pour notre super président. (Echec du sommet de Copenhague pour lequel il avait tant communiqué et gesticulé comme à son habitude, dérapages induits par un débat non cadré lancé sur l'Identité National, rejet de la Taxe carbone par le Conseil Constitutionnel, bourdes médiatiques d'une Rachida Dati ou d'une Nadine Morano...)

Nicolas Sarkozy s'est réjouit que notre pays ait été moins touché par la crise que de nombreux autres pays occidentaux, les Etats-Unis, le Japon mais également, plus près de chez nous, avec les exemples allemand ou britannique. C'est vrai que si l'on regarde les chiffres pour cette année 2009, notamment en termes de récession économique, la France s'en tire mieux qu'une grande partie de ses voisins et partenaires. Le fameux modèle social français, tant décrié par le passé par ce même Nicolas Sarkozy, est désormais glorifié car il ne fait aucun doute qu'il a servi de soupape aux effets induits par la crise économique avec une répartition des richesses qui a permis à la consommation des ménages français de rester constante par exemple et de soutenir ainsi l'économie nationale. Il faut dire aussi, ici, que l'économie française compte moins sur ces recettes d'exportation qu'un pays comme l'Allemagne d'Angela Merkel, fort exportateur de biens manufacturés à forte valeur ajoutée et donc plus touché en cas de baisse de la demande mondiale comme ce fut le cas. Une économie moins impliquée, moins dépendante est une économie moins touchée. Le plan de relance et la création d'un ministère avec le très effacé Patrick Devedjan n'ont que peu changé la donne quelque soit les affirmations présidentielles sur le sujet.

« Ensemble, nous avons évité le pire ». Cette déclaration nous fait bien sûr penser au slogan de campagne de 2007, « Ensemble tout devient possible », porteur d'un espoir pour certains à l'époque et rapidement douché depuis.  Louant le « sang froid et le courage des français », le président, lui-même connu pour son agitation perpétuelle fait sourire le spectateur devant ce magnifique acte de modestie. Du moins, cette affirmation est osée car associer les français à une politique économique décriée reste assez gonflée. Avec les chiffres nationaux, explosion de la dette, hausse massive du chômage, hausse des déficits publics, on a du mal à imaginer une situation pire que le pire que nous avons évité.

Son appel à la Fraternité semble être surtout un appel du pied à son zélé ministre de l'Immigration Eric Besson pour que soit mis en sourdine le fameux débat sur l'identité nationale, source de dérives xénophobes et racistes. Le président souhaite que cette notion retrouve tout son sens en 2010, une manière d'avouer qu'elle avait été battue en brèche l'année passée.

Son « Respectons nous les uns les autres » ressemble à un appel quasi christique à nos concitoyens sur le registre du « Aimez vous les uns les autres » alors que le président Sarkozy, auteur du célèbre « Casses- toi pauvre con » remplit chaque semaine les colonnes du Canard Enchaîné avec ses saillies vulgaires et ses insultes à l'emporte pièce contre l'ensemble du personnel politique. Bref cette supplique est aussi crédible que lorsque l'ancien président Jacques Chirac demandait la tolérance zéro en matière de déviances et d'infractions.

Ne s'appesantissant pas sur le camouflet subi par le gouvernement avec le rejet de la Taxe Carbone par le Conseil Constitutionnel, l'égalité devant l'impôt n'étant pas respectée selon les sages, le président annonce une nouvelle mouture pour le 20 janvier. Sur que les plus gros pollueurs, ne seront pas concernés par cette taxe. A propos de Copenhague, le président arrive à transformer un échec en relatif succès à mettre au crédit de la France avec l'adoption d'un accord par l'ensemble des pays réunis au sommet. Un accord non contraignant soulignons le et arraché à la dernière minute pour éviter de mettre ce fiasco total sous la lumière des projecteurs médiatique. Alors Copenhague, « une porte ouverte sur l'avenir » ?

Si l'on croit le président de la République, la lutte contre les paradis fiscaux et les dérives du capitalisme boursier a été couronné de succès...Il faudrait le dire aux traders. La moralisation du capitalisme mondial n'est pas pour demain. Enfin l'année 2009 a été une année horribilis pour beaucoup de nos concitoyens. Le président Sarkozy a émis une pensée pour tous ceux qui ont perdu leur emplois (Plus de 480 000 personnes) mais a passé à la trappe tous ceux qui n'ont pas pu s'insérer sur le marché du travail. (Soit 6,4 millions de personnes au total). Bonne année à tous et à toutes. Encore  plus de deux ans à purger. Et nous ne sommes pas à l'abri d'une nouvelle condamnation à cinq ans fermes en 2012!

24/12/2009

Changeons le monde

nouvelobs.jpgDenis Olivennes, le directeur général délégué et directeur de la publication de l'hebdomadaire le Nouvel Observateur nous l’assure dans son édito, l’an prochain, son magasin donnera « encore plus d’information (nous) permettant de former (notre) jugement sur un monde que nous rêvons toujours de changer ».

En tout cas, le Nouvel Obs ne crache pas sur les annonces diffusées dans ces pages et qui proviennent en majorité de grandes compagnies que nous aimerions voir un peu moins présentes dans notre vie afin de réellement changer le petit monde dans lequel nous vivons.

Ainsi sur les 30 pages de publicités que renferme le Nouvel Observateur cette semaine,  quatre concernent des voitures, deux  des parfums, cinq des alcools…mais également on retrouve une fois de plus notre fameux George Clooney, ambassadeur d’une marque symbole même du gaspillage avec ces sachets et dosettes non recyclables. Nespresso. What else ? Ben, des tonnes de déchets. A l’approche des fêtes de Noël, il semble qu’il s’agisse du cadeau à la con que l’on se sente obligé d’acheter cette année. L’année dernière, c’était le cadre numérique qui depuis prend la poussière quelque part sur un meuble du salon. Et l'année prochaine, encore un autre gadget technologique fabriqué dans des conditions de travail dantesque en provenance de Chine?

Le must du must est atteint par Mac Donald, le symbole même de la standardisation de modes d’alimentation et du taylorisme salarial avec six pages d’affilés de pub dans le magazine qui rève de changer le monde... Mac Do, une nourriture saine, avec ses steaks cuits au gril avec « juste une pincée de poivre », des pommes de terre cultivées dans le Nord de Pas de Calais, la Picardie…rigoureusement triées,selectionnées puis découpées et un café cultivé selon des principes de développement durable. Bref, Mac Do, un restaurant éco-responsable. Défense de rire avec les tonnes de déchets générés chaque année par la chaîne de fast food américaine.

Vient ensuite une page sur le fameux I Phone et sa batterie au Lithium. Le lithium, un métal tellement précieux qu'il est source de guerre et de ravages en République démocratique du Congo notamment. Mais il est tellement important pour que nous autres consommateurs occidentaux puissions changer de portable tous les 6 mois environ.  

Et enfin une page de pub pour Novotel, une marque du groupe Accor, le principal groupe hôtelier qui investit des millions dans la Tunisie de notre ami Ben Ali. Une petite pensée ici pour Taoukik Ben Brik emprisonné actuellement dans ce si beau pays.

C'est beau de vouloir changer le monde. Encore faut ilo s'en donner réellement les moyens en adoptant au moins un semblant d'ethique.

13/12/2009

Tribune pour tribun

Ce n'est pas si souvent que le numéro 2 d'un parti politique français, Bruno Gollnisch, fait l'objet de deux articles dans les colonnes du journal régional, le Dauphiné Libéré. Une occasion donc, de souligner quelques éléments qui constituent l'ossature d'une déclaration type d'un leader de l'extrême droite française.

Premier article : « On ne nous a pas tués »

Le « on » renvoit bien sûr à la coalition dirigée notamment par les deux partis politiques qui se partagent la vie politique française, PS, et UMP, l'UMPS et par la classe politique française en générale,  pour empêcher le Front National de sauver la France d'une invasion de hordes de barbares...

Bruno Gollnisch était convoqué hier matin à 10 heures dans le bureau d'un juge d'instruction pour s'expliquer sur « un communiqué diffusé par [son] groupe ». C'est lui qui le confie ». Sans doute, le leader frontiste devait de nouveau  se justifier pour des déclarations qualifiés au mieux d'ambigues (si elles n'entraînent au final pas de condamnation judiciaire) au pire de « dérapages verbaux » (Et là, la liste est longue)

Mais à l'heure où il était convié à s'expliquer sur ce communiqué, il battait campagne dans la Drôme ce vendredi. À Érôme, dans un premier temps, afin d'y rencontrer un agriculteur, puis à Romans, histoire d'étayer le discours et le programme du Front National pour les prochaines élections régionales. « Je me rendrai à cette convocation lorsqu'il [le juge d'instruction] aura obtenu la levée de mon immunité », affirme le député européen FN. Voilà pour le contexte. Mais ce n'est pas pour disserter sur ses rapports avec la justice que le conseiller régional était dans la Drôme hier. ». Un député européen donc, qui vient battre la campagne pour les élections régionales dont il est tête de liste en Rhône-Alpes. L'immunité parlementaire offerte aux représentants élus au parlement européen avait autrefois servie à Charles Pasqua, pour échapper un temps à la justice française. L'Europe de Maastricht  n'a pas que de mauvais aspects finalement...

Dix points pour un programme.

Bruno Gollnisch était avant tout venu parler politique et surtout élections régionales. En dix points, il a brossé le programme du FN. Fiscalité, sécurité, solidarité, économie ou identité nationale, la tête de liste FN aux prochaines Régionales a fait le tour des sujets du moment.
Avant de s'insurger contre le système électoral. « Ce mode de scrutin à deux tours est absurde, il est fait pour tuer le Front National (NDLR : une liste qui obtient plus de 10 % des voix peut se maintenir au second tour, une liste qui obtient entre 5 et 10 % des voix peut fusionner, une liste qui obtient moins de 5 % des voix est éliminée), affirme Bruno Gollnisch. Et de poursuivre : « Nous demandons un scrutin à un tour à la proportionnelle intégrale. »
L'élu frontiste, en guise de conclusion sur le sujet, ironisait : « Il n'y a que dans les cimetières qu'il n'y a pas de problème ; mais nous sommes là, on ne nous a pas tués ! ».

Toujours les mêmes propos, une volonté d'amalgame et une position de victime comme fond de commerce et stratégie politique. Comme « on » dit, plus c'est gros... Victimisation? Le mode de scrutin est avant tout fait pour entraver le Front National dans sa conquête du pouvoir, voir pire, pour le tuer,, bien que 10% suffrages exprimés suffisent pour se qualifier au second tour des prochaines élections régionales. En réalité, cette volonté de modification du mode de scrutin vise les élections législatives, où grâce à François Mitterrand, le FN avait pu être représenté en 1986.

Deuxième article : « Si le Congo était peuplé de Vikings blonds aux yeux bleus, ça ne serait plus le Congo... ».

Derrière Bruno Gollnisch, lors de la conférence de presse organisée hier à Romans, une affiche réalisée par les jeunes militants frontistes reprenait une phrase attribuée au général De Gaulle accompagnée d'une photo de De Gaulle. Le texte, tiré selon Bruno Gollnisch du livre d'Alain Peyrefitte "C'était De Gaulle", reprend des propos qu'aurait tenus Charles De Gaulle : "(...) Nous sommes quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne". Une citation « tout à fait d'actualité », selon Bruno Gollnisch. « Il y a un peuple français qui est principalement -pas exclusivement- une synthèse des civilisations celtique, latine et germanique ». Et l'élu frontiste de poursuivre : « Cette agrégation repose sur le choix d'en adopter les lois et les coutumes, pas de les imposer ». Bruno Gollnisch concluait : « Si le Congo était peuplé de Vikings blonds aux yeux bleus, ça ne serait plus le Congo... ».

Amalgame ? Le reprise de propos du général de Gaulle qui en terme de déclarations fracassantes passées à la postérité n'est pas forcément toujours un modèle de citations à suivre (Du « Je Vous ai compris » à « Vive l'Algérie française »...) Ici la petite citation sur le Congo entraîne un jeu de miroir qui revient finalement à sous entendre que la France ne serait pas la France si elle n'était pas blanche, de confession chrétienne, et "racialement" originaire de peuples européens (Celtes, germains et autres...).

Et tous ceci passe comme une lettre à la Banque postale même sans changement de statut dans le plus important journal local.

 

11/12/2009

Combien...

l'Assemblée Nationale compte elle de députés ? 577. Combien gagne un ministre de la République? 14 000 euros. Combien d'habitants compte la France? 64 millions. Combien la France compte t-elle de partis politiques ? Une question à priori toute simple mais dont la réponse formulée ci dessous est loin d'être suffisante.

Ailleurs que chez nous :

carteEurope.gifEn Europe, c'est plus limpide. En Allemagne, nous trouvons un parti de gauche dite modérée, le SPD, un parti plus radical, La Gauche (Die Linke fondé avec l'ex parti communiste, et une coalition de déçus du SPD), un parti de droite, la CDU avec une petite sœur bavaroise, la CSU, un parti libéral (Le FDP), un parti écologique, et un petit parti d'extrême droite, le NPD. Soit six partis politiques clairement identifiables. Nous trouvons environ la même configuration dans les pays scandinaves avec comme notable exception, une droite populiste plus importante au Danemark et en Norvège. Sans compter le parti des pirates (Pour le libre téléchargement sur internet) qui s'est présenté aux dernières élections européennes en Suède... En Autriche, nous trouvons une configuration du paysage politique identique à celui de son voisin allemand mais avec extrême droite beaucoup plus puissante mais divisée.

Au Royaume Uni, c'est nous trouvons un parti de gauche, le Labour du premier ministre Gordon Brown, un parti centriste, les Démocrates Libéraux et enfin un parti conservateur dont les membres sont surnommés les Tories. Il compte également un petit parti eurosceptique, l'UKIP, un petit parti d'extrême droite, le BNP et quelques partis nationalistes (Ecosse, Pays de Galle, Irlande du Nord)

Ailleurs en Europe, c'est parfois un poil plus complexe mais pas dans les proportions françaises En Espagne par exemple, état autonomique, nous trouvons de nombreux partis représentants certaines régions comme le Pays Basque, la Catalogne ou encore la Galice. De même en Belgique, pays et non état nation, à l'architecture politique complexe ou cohabitent deux principaux groupes linguistiques, des régions...En Italie, le paysage politique a évolué ces dernières années avec la création de grands partis, le Parti Démocrate à gauche et le Pôle des Libertés à droite (Regroupant l'Alliance Nationale, la Ligue du Nord ou la Maison des Libertés de Silvio Berlusconi). En Russie enfin, Russie Unie, le parti de Vladimir Poutine domine totalement la vie politique du pays. Les petits partis libéraux, (SPS et Iabloko) ont été éliminés de la compétition électorale, modifications des conditions de scrutin obligent.

En France maintenant...

Par où commencer ? La droite populiste française compte autant de partis à elle seule que l'ensemble de ceux listés en Allemagne ! Et ne parlons de la galaxie centriste qui est loin de se résumer à une guerre fratricide entre opposants et alliés de Nicolas Sarkozy.

La droite républicaine :

Commençons par cette aile de notre échiquier politique. A droite donc,  l'Union pour une majorité populaire (UMP), ex Union pour une Majorité Présidentielle, ex Union En Mouvement (UEM), a tenté d'unifier l'ensemble de la droite dite républicaine et démocrate, sous une même bannière, la sienne.  Elle se voulait donc la maison commune (La dénomination Maison Bleue a, un temps, été envisagée) à un ensemble de partis, associés ou membres de droit (Là on s'y perd parfois un peu)  L'UMP regroupe notamment l'ancien RPR fondé par Jacques Chirac en 1976, Démocratie libérale qui avait quitté la confédération UDF en désaccord avec la ligne suivi par l'autre importante composante Force Démocrate et une partie de l'UDF conduite en 2002 par Philippe Douste-Blazy.

Pour éviter de créer un nouveau parti associé ou autonome, beaucoup préfèrent créer un cercle de réflexion. France 9 pour notre premier ministre François Fillon ou Génération France Fr pour Jean François Copé, le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale.

Néanmoins, cela a été un échec relatif car à côté de ce qui se voulait être le parti unique de la droite, on trouve Debout la République (DR) du député de l'Essonne, de Nicolas Dupont-Aignan, souverainiste, ex UMP et se revendiquant du gaullisme social ou encore le Nouveau Centre (NC) d'Hervé Morin, transfuge de l'UDF MoDem. On trouve également le Forum des Républicains sociaux devenu le Parti Chrétien Démocrate (PCD) de Christine Boutin ou le Parti Radical de Droite (PR), de Jean Louis Borloo, membres du comité de liaison de la majorité. Sans oublier le centre national des indépendants et paysans. (CNI)

Personne, ni à droite ni à gauche n'a voulu pour l'instant de la dénomination Parti Démocrate dont les initiales que je vous laisse deviner en rebutent plus d'un.

La droite extrême :

A ce la s'ajoute à la droite extrême, le Mouvement pour le France (MPF) de Philippe de Villiers, vicomte et président du conseil général de Vendée et le moribond Rassemblement pour la France (RPF) de Charles Pasqua. Le MPF vient de s'associer avec l'ogre UMP. Le RPF avec deux principales figures de proue, Charles Pasqua et Jean Charles Marchiani en difficultés judiciaires, n'existe pratiquement plus, n'ayant plus notamment de représentants au parlement européen ce qui avait fait sa force jusqu'à présent.

On compte également un lobby transformé en parti politique, CNPT, Chasse Nature Pêche et Traditions de Jean Saint-Josse.

L'extrême droite :

L'extrême droite ne se résume pas au Front National (FN) de Jean Marie Le Pen. Il faut ne faut pas oublier le Mouvement National Républicain (MNR) de Bruno Mégret, allié de circonstance aux dernières élections, et le parti populiste (PP) de Timmermans, un ancien du FN lui aussi. Sans oublier la coalition de circonstance, dénommée Ligue du Sud (Ce nom renvoi automatiquement au parti xénophobe et raciste italien d'Umberto Bossi, la Ligue Nord) conduite par le maire d'Orange Jacques Bompart aux prochaines élections régionales en PACA, le parti de la France (PDF) de l'ancien secrétaire national du FN, Carl Lang soutenu par Jean Claude Martinez et d'autres anciennes figures importantes du parti de Jean Marie Le Pen, ou la Nouvelle droite populaire (NDP). Sans oublier non plus certains groupes comme Alsace d'Abord, ou des groupes comme les Identitaires (Ex Bloc Identitaire, ex Unité Radicale)

Les antirépublicains :

Les monarchistes ou autres partisans de la restauration sont regroupés autour d'Alliance royale (AR), de Restauration nationale (RN) ou de l'Action française (AF).

Au centre :

Plus au centre de l'échiquier politique, c'est une véritable mosaïque de mouvements, de clubs de réflexions, de groupes, d'alliances, d'associations qui ont remplacé le défunt Parti radical d'autrefois ou la confédération des centristes, l'UDF crée en 1978 par Giscard d'Estaing pour contrebalancer le poids pris par le RPR de Jacques Chirac. Nous avons les plus connu d'entre eux, le Mouvement Démocrate (MoDem), présidé par François Bayrou, épaulé par Mme de Sarnez mais également le Nouveau Centre (NC) d'Hervé Morin, peut être bientôt rebaptisé UDF nouvelle, et le parti radical valoisien (PR) déjà nommés.

Sans oublier l'Alliance citoyenne pour la démocratie en Europe-Avenir Démocrate (ACDE-AD) de Jean Marie Cavada, crée en décembre 2007, son président ne voulant pas rejoindre le MoDem mais préférant se placer dans l'orbite de l'UMP tout comme le Nouveau Centre d'Hervé Morin. Nous avons également un autre parti centriste, l'Alliance démocrate (AD)de Jean Arthuis (AD)

Le centre, c'est également de nombreux partis écologiques : Cap 21, Génération Ecologie (GE), Mouvement Ecologique Indépendant (MEI).

Les libéraux :

Depuis l'absorption de Démocratie Libérale au sein de l'UMP, ce courant est à nouveau représenté de manière autonome par différents partis, Alternative Libérale (AL) soutenant, comme CAP 21 de Corinne Lepage, le Modem, ou le Parti libéral Démocrate (PLD) d'Aurélien Véron, issu d'une scission avec Alternative libérale. Nous avons également comme pour le centre toute une galaxie de mouvements ou autres associations comme Contribuables et Associés, Liberté Chérie, l'IFRAP, Réforme et modernité.

Et la gauche ne fait pas mieux.

Au congrès de Tours au début des années 20, la SFIO (Section Française de l'Internationale Ouvrière crée en 1905) s'était divisée en deux, la minorité conduite par Léon Blum préférant garder la « vieille maison ». La SFIO fut rebaptisée au congrès d'Epinay en 1971 en nouveau Parti Socialiste (Le parti socialiste existant déjà) pour regrouper toute la galaxie que comptait alors la gauche non communiste. Il est lui aussi issu d'une coalition à la base entre membres du CERES de Jean Pierre Chevènement, du PSU de Michel Rocard...

La gauche institutionnelle :

Outre le parti socialiste (PS) de Martine Aubry, notons que Désir d'Avenir de Ségolène Royal, pour des raisons fiscales, a également été considéré un temps comme un parti politique. La gauche compte un parti souverainiste, le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) de Jean Pierre Chevènement et un parti de gauche modérée, le Parti radical de Gauche (PRG), de Jean Michel Baylet.

Plus à gauche, nous trouvons le parti communiste de Marie George Buffet (PCF) et le Parti de Gauche (PG) de l'ancien sénateur et actuel député européen Jean Luc Mélenchon, regroupés tous deux au sein du Front de gauche, la FASE de Clémentine Autain, le Mouvement Unitaire Progressiste (MUP) de l'ancien secrétaire général du PCF, Robert Hue.

Les écologistes :

Les écologistes sont eux représentés par notamment par Les Verts, dont la secrétaire nationale est actuellement Cécile Duflot, Génération Ecologiste (GE) de Brice Lalonde et CAP 21, tous deux plutôt classés au centre de l'échiquier politique ou encore le Mouvement Ecologique Indépendant (MEI) d'Antoine Waechter. Sans oublier l'Alliance Ecologiste (AE), présente aux élections européennes de 2009 avec le chanteur Francis Lalanne comme tête de liste et qui regroupait notamment le MEI.  Sans oublier également d'autres groupuscules comme les Nouveaux écologistes (NE) ou le Trèfle et sans compter les défenseurs des animaux. A cela s'ajoute la confusion entre le parti les Verts et le regroupement auquel ils adhèrent Europe Ecologie.

La gauche radicale :

Encore plus à gauche, nous avons non pas un mais trois partis se revendiquant du trotskisme : le Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), issu de la LCR, se voulant plus ouvert politiquement comme creuset de l'ensemble des sensiblités de la gauche radicale, d'Olivier Besancenot et Alain Krivine, Lutte ouvrière emmenée désormais par Nathalie Arthaud (LO)et  le Parti Ouvrier Indépendant (POI), issu de la dissolution du parti des travailleurs en 2008 et dont deux des quatre secrétaires nationaux, Daniel Glukstein et Gérard Schivardi sont deux anciens candidats à la présidence de la République (2002 pour le premier et 2007 pour le second)

Trois partis français sont donc d'obédience trotskiste alors que celle-ci est pratiquement inexistante dans l'ensemble des pays européens, encore une notable exception à la française.

Et tous les autres...

Et puis n'oublions pas les scrutins régionaux ou européens qui déchaînent la créativité de certains. Ceux qui défendent l'Espéranto comme langue fédérale neutre de l'UE (Europe Démocratie Espéranto, EDE) des partis populistes éphémères (Parti de la France d'en bas de Jean Marc Governatori  ou le parti des automobilistes français), le parti de MIGUET (Moins d'impôts, Gérer utilement, l'Emploi pour Tous, superbe trouvaille !!!) devenu ensuite le Rassemblement des Contribuables français (RCF), Diversité pour l'Europe, les différents partis régionalistes (UPLG, Union pour la libération de la Guadeloupe, Alsace d'Abord, FDG, Front démocratique de Guyane, le FMP, Force martiniquaise de progrès, le MDES Mouvement de décolonisation et d'émancipation sociale, MIM, le Mouvement Indépendantiste martiniquais, le MPM, le Mouvement populaire mahorais...) des partis pro-européens comme le parti fédéraliste, des mouvements représentants les décroissants...

Au total, nous avons donc  à droite : 3 partis souverainistes dont 2 de droite extrême (RPF et MPF), une kyrielle de partis regroupés au sein de l'UMP (PCD, PRV et CNI), au moins 5 partis d'extrême droite (FN, MNR, PP...), au moins 5 partis centristes représentant l'Ecologie (CAP 21, MEI, Génération Ecologie...), au moins 5 partis représentants le centre (Nouveau Centre, MoDem, Alliance démocrate...), au moins deux représentants le courant Libéral (AL et PDL), au moins 7 partis représentants la gauche dite institutionnelle (PS, PRG, MRC, Les Verts, PCF, PG, MUP), sans compter 3 partis antirépublicains (AR...) et 3 partis d'extrême gauche (NPA, LO, POI). A ce stade, nous sommes déjà à 37 partis politiques...

Cet éclatement de l'offre politique entraîne invariablement pour quelques points, 1% ou 2% des suffrages, des alliances, des combinaisons et surtout des marchandages électoraux. Bien sûr, on peut se demander le poids réel d'un parti comme l'Alliance Royale en France et de bien d'autres. Mais il ne faut pas oublier la leçon de 2002, ou un Lionel Jospin fut le dindon d'une farce qui nous a donné 5 ans ferme de chiraquisme supplémentaires.

PS: Finalement la réponse m'a été donnée dans l'édition de Libération datée du mardi 22 décembre : Sur 283 formations politiques tenues de déposer leurs comptes devant la CNCCFP (Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques) pour l'année 2008, 215 l'ont fait. 215

Où va le monde...entre crétinisme et stupidité

A force de vouloir faire peuple, on tombe souvent dans le populisme ou comme ici dans une mauvaise parodie d'un clip de la star'ac. Faire proche du peuple, djeun's et branché, ça tombe un peu à côté. Il faut voir aussi le dernier clip de campagne pour les régionales que nous a concocté l'UMP, un pur bonheur, sans doute assez salé au point de vu comptable. (Le petit journal de Canal + a révélé qu'une partie des images utilisées venait d'outre atlantique...). Un clip "dégoûtant de bétise" selon l'ancien ministre, Luc Ferry. "Anachronique et décalé selon Stephane Rozès.

Je viens de relire une citation de Talleyrand au détour d'un livre d'histoire et M Besson, qui apparaît également sur la vidéo, me semble être une parfaite illustration de cette dernière. "En politique, il n'y a pas de convictions, il n'y a que des circonstances". A méditer.

A méditer également cette autre citation : "N'est stupide que la stupidité", formule utilisée par Forrest Gump, dans le film éponyme sorti en France en 1994. "Stupide" donc la question du député PS, Christian Eckert (Meurthe et Moselle) demandant des précisions au ministre du Budget, Eric Woerth, un ministre également trésorier de l'UMP. Cette réponse du ministre, visiblement assez irrité, sur un sujet important (N'y a t-il pas un conflit d'intéret ou pour le moins confusion des genres) cache une réalité. En tant que trésorier, M Woerth gère un budget de plus de 40 millions d'euros dont 33,5 millions en dotation d'état et 9,1 millions d'euros de dons de particuliers (Dons plafonnés à 7500 euros par personne). Ces dons qui s'élèvent à plus de 3000 euros en moyenne proviennent de contribuables français qui ont profité d'une loi mise en place par un ministre du budget, un certain M Woerth Eric, à savoir le fameux bouclier fiscal. 9,1 millions d'euros versés par un petit cercle de nantis, cela fait confusion des genres bien que cela soit légal.

09/12/2009

De l'Islam en France à l'Islam de France

identite-nationale_175.jpgLe débat sur l'Identité Nationale lancé par l'actuelle majorité comme feu de broussaille pour masquer ses échecs patents, notamment en matière de sécurité, et ses promesses non tenues, depuis l'élection il y a plus de deux ans de Nicolas Sarkozy, est en train de se transformer en véritable incendie. Cette notion aux contours très difficile à déterminer se transforme en véritable boîte de Pandore pour le président de la République.

Et cet incendie a été alimenté notamment par la votation helvète sur l'interdiction de la construction de nouveaux minarets au pays du chocolat, des horloges et du secret bancaire. Là-bas, un parti populiste et xénophobe, l'UDC (1) de Christophe Blocher, aime mettre de l'huile sur le feu dès qu'il s'agit de l'étranger, et notamment de l'étranger de confession musulmane. Mais l'incendie n'a pas été uniquement alimenté par le référendum suisse. Il est avant tout l'apanage de notre ministre de l'Immigration et de l'Identité National, M Besson, pour qui même les propos de comptoirs rentrent dans le cadre du vaste débat voulu sur ce thème. Et ces brèves sentent parfois bon la xénophobie franchouillarde. Mais bon, n'est ce pas notre ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, avec ses propos peu douteux, qui a donné l'exemple cet automne ?

Désormais avec toutes les dérives qu'il comporte, le débat sur Identité Nationale porte essentiellement sur l'Islam, sa place au sein de la France, son adaptation aux règles de la République, son rôle auprès des jeunes des quartiers difficiles et aux controverses que suscitent certains interprétations rétrogrades.

Il faut dire que l'Islam est, bien malgré lui, au centre de l'actualité depuis ces dernières années et notamment depuis les attentats du 11 septembre, organisés en partie par des musulmans qui semblaient bien intégrés socialement. L'exemple de Mohammed Atta, l'un des pilotes est assez éloquent à ce sujet. Depuis, trop d'imprécisions, d'approximations ont contribué à envenimer encore un peu plus les choses. L'Islam comme religion est trop souvent confondu avec Islamisme comme doctrine politique, le musulman lui est souvent confondu avec l'intégriste.

Les émeutes dans les quartiers dit sensibles en 2005, la loi sur l'interdiction des signes religieux ostensibles dans les lieux publics mais qui visait en particulier le port de voile à l'école, les horaires aménagés dans certains lieux publics mettant en place une véritable ségrégation des sexes au nom d'une vision de la religion, les guichets séparés, les problèmes rencontrés par certains médecins et notamment les gynécologues dans les hôpitaux, les sifflets lors de la Marseillaise, les prêches d'imans radicaux, les incidents en marge de rencontres sportives impliquant une équipe du Maghreb, la mise en place d'une commission parlementaire sur la burqa et de nombreux faits divers, tout ceci a crée un climat de méfiance vis-à-vis d'une religion. La peur née souvent de la méconnaissance et les craintes sont trop souvent attisées à des fins politiques ou médiatiques. Toute une frange de la population française est stigmatisée en raison des agissements d'un petit nombre. Comme si, tous les chrétiens français étaient constamment associés aux proches de Mgr Lefèvre.

Ne nions pas les faits, ne nous voilons pas la face, pardonnez moi l'expression, et affrontons donc la réalité et les problèmes que peuvent poser certains, mais ceci sans passion mais de façon impartial et rigoureuse.

Les origines d'un malaise.

discrimination.jpgPour Nicolas Sarkozy, alors Ministre de l'Intérieur et ministre des Cultes dans le gouvernement de Dominique de Villepin, derrières les émeutes de l'automne 2005 se cachait la main d'imans radicaux, qui auraient profité de la situation pour encourager certains jeunes dans des actes de vandalismes et de violence. Cette thèse a été depuis contredite par une enquête diligentée par la DST. Il s'agissait bien d'une expression de mal être social reposant sur une discrimination dans la vie de tout les jours, un chômage beaucoup plus important même chez les diplômés, un taux de pauvreté chez les enfants deux fois plus important dans ces quartiers, un bannissement spatial et une politique de l'intégration qui n'en finit plus d'échouer depuis trente ans. Que l'actuel premier magistrat de France n'ait pas su tirer les leçons de cette crise nous en dit long sur l'incompréhension d'une partie de la classe politique française face une réalité. Le plan Marshall des banlieues, lui, se fait toujours attendre et la lutte contre toute forme de discriminations doit être un leitmotiv de l'action politique quelque soit la couleur politique de la majorité en exercice.

L'Identité nationale, la création d'une mémoire commune et l'intégration de nouvelles vagues d'immigrés s'est fait au cours des décennies grâce à l'Ecole de la République, véritable creuset ou se former le futur citoyen français. Faute de volonté politique et de moyens adéquats, ce qui avait marché auparavant ne suffit plus désormais. C'est un constat d'échec qui peut expliquer pourquoi ce symbole de l'ascenseur social que constituait autrefois l'école a été la cible d'émeutiers en 2005, peut être de manière inconsciente. Cela ne s'excuse pas mais donne un nouvel élément d'analyse. L'ascenseur social s'arrête désormais ou commence le règne de la discrimination et de la xénophobie diffuse qui empoisonne notre pays.

Nous continuons toujours de parler de jeunes en leur collant l'étiquette de jeunes issus de l'immigration maghrébine, de confession musulmane, alors que cette génération est née en France de parents français pour la plupart. Cette phraséologie a un impact direct sur la vision propre qu'on ces jeunes de leur propre Identité. Dans bien des cas, ces jeunes se réfugient donc vers la religion, être musulman constituant leur identité propre, un refuge identitaire. Car un nombre important ne se qualifie plus de français pour se définir. Musulman, arabo-musulman, arabe ou turc, français musulman, musulman arabe français, la question du choix est très difficile surtout lorsqu'on continue à stigmatiser toute une catégorie de notre population. Ce repli identitaire peut même entraîner une haine de l'autre, un racisme anti-blanc évoqué par Dominique de Villepin, alors premier ministre en 2006. C'est un fait. Mais si l'on ne s'interroge pas sur les origines de mal être, le mal continuera de croître.

Un risque de récupération et de capitalisation de suffrages.

Cette dérive du débat politique a comme pour principal bénéficiaire le Front National de Jean Marie Le Pen. Déjà la vice présidente et fille, Marine Le Pen profite de l'occasion pour demander une interdiction sur le modèle suisse, expliquant benoitement que la religion doit rester dans la sphère privée. Derrière ces propos, se cachent bien entendu une attaque contre l'Islam, son père dénonçant depuis des années l'islamisation et l'invasion de la France par des hordes d'immigrés clandestins, musulmans bien sûr.

Cette récupération est somme toute logique de la part d'un parti politique français qui a fait de la peur et de l'exploitation des craintes, souvent infondées, son fond de commerce.

Construisons !!

L'Islam est la deuxième religion de France avec entre 4 et 5 millions de musulmans même si ils ne sont pas tous pratiquants. Le repli identitaire, consécutif à la mis au ban d'une partie de la population explique en partie ce chiffre, je pense.

Pour passer de l'Islam en France à l'Islam de France, la construction de mosquées me semble primordiale pour donner une place digne aux croyants français de confession musulmane. L'Islam des caves, outre qu'il est dégradant, peut être dangereux quand les prêches sont le fait d'imams radicaux, proches de la tendance salafiste.

La France est un pays laïc, la séparation de l'Eglise et de l'Etat datant de décembre 1905. Depuis la réalité française, l'immigration de l'après guerre en provenance des pays du Maghreb, oblige à changer les données.

En tant que garant du pacte républicain, l'Etat n'a pas à intervenir dans la construction de mosquées, ni au non d'une « laïcité positive », ni en référant au concordat de 1801 encore en vigueur dans certains départements français, allemand entre 1871 et 1918.

Par contre via les collectivités locales, et les élus des communes concernées, des baux emphytéotiques peuvent être accordés aux musulmans regroupés en association pour la construction d'une mosquée. Le terrain peut être ainsi alloué pour une somme modique et pour une durée de 99 ans reconductible.

Avec minaret, sans minaret ? Le rôle du minaret est l'appel à la prière mais il peut également avoir un rôle architectural. Sa construction ou non dépendra alors du code de l'urbanisme, point.

(1) L'UDC ou Union démocratique du centre nous rappelle comment une dénomination peut être parfois totalement fausse à l'instar des fameuses démocraties populaires d'autrefois qui n'avaient de démocratique que le nom.

 

27/11/2009

Identité nationale

Ce fumeux concept, utilisé pour des raisons électoralistes, les échéances de mars prochain arrivant à grands pas, est un concept mouvant, particulièrement difficile à définir. Processus suffisamment long pour, combiné avec le thème de l’insécurité que l’on attise souvent durant certaines périodes, masquer d’autres sujets brûlants de notre actualité politique. Ce rideau de fumée identitaire vise également à caresser l’électorat frontiste dans le sens du poil bien sûr mais également à souder une majorité UMP, un peu turbulente en ce moment, derrière son président.

Les trois milliards d’euros donnés aux restaurateurs sans contrepartie (Notamment en ce qui concerne les prix et la création d’emplois) au titre de l’abaissement de 19,6% à 5,5% de la TVA, la suppression de la taxe professionnelle sans compensation pour les collectivités locales, la réforme des collectivités territoriales sans consultation, les sondages de l’Elysée, payé par le contribuable et donnés à certains médias pour manipuler l’opinion (Figaro et LCI) (1), les affaires Mitterrand et Sarkozy., la taxation des indemnités pour les accidentés du travail, la hausse vertigineuse du chômage qui n’a d’égale que celle non moins colossale de nos déficits français et de notre dette publique, voilà quelques sujets qu'il s'agit de rapidement chasser de l'espace médiatique au profit de thèmes concensuels pour la base conservatrice du parti(2)

L’Identité Nationale repose sur différents socles, issus de notre histoire commune. Les droits de l’Homme et du citoyen en forment l’un des principaux tout comme les concepts issus de la Révolution française et qui ornent l’ensemble de nos bâtiments publics, Liberté, Egalité, Fraternité. La laïcité est également très importante, car elle est garante de la démocratie, tout comme notre système politique, basé, en théorie, sur la séparation des pouvoirs.

Mais notre identité nationale doit également prendre en compte les pages sombres de notre histoire, et elles sont nombreuses. Or, calquée sur le discours du Front National, la position du président de la République est immorale. Selon Nicolas Sarkozy, la France doit arrêter la politique de la repentance. On ne doit pas s’appesantir sur le passé. Cette politique du déni s’inscrit dans la droite lignée du précédent gouvernement qui avait obligé par une loi, à mettre en exergue les bienfaits et autres aspects positifs de la colonisation.

C’était tout à l’honneur de Jacques Chirac d'avoir reconnu, cinquante ans après les faits, le rôle joué par l’Etat français de Philippe Pétain et de Pierre Laval dans la politique de déportation et d’extermination massive des juifs de France entreprise par les nazis.

Mais de nombreux autres chapitres sanglants restent ouverts : La guerre d’Algérie et les centaines de milliers de morts qu’elle a entraîné, le rôle trouble de la France lors du génocide au Rwanda, les liens occultes entre Paris et Alger lors de la sale guerre des années 90, le soutien de la République aux différentes dictatures qui ont ensanglanté le continent Africain depuis le début des années 60 les pages sombres de notre Histoire sont nombreuses.

 

L'angolagate,-un-éclairage-sur-la-Françafrique_large.jpg

C’est tout à l’honneur d’un peuple que d’être capable de s’élever au dessus des passions et des rancoeurs afin de faire la lumière sur ces faits et de reconnaître les propres torts d’un Etat.

 

L’idée de nation, elle-même, a évolué tout au long de l’histoire. Est une communauté d’appartenance, dont les critères d’admission reposent sur certains piliers (religion, langue, « sang »…) C’est ici la position défendue par les grands démocrates du Front National.

 

Pour nous, la nation, reste une volonté de vivre ensemble, une volonté commune d’avenir partagé qu’elle que soit la couleur de peau, l’orientation religieuse et la provenance géographique des individus de cette communauté. Mais le vivre ensemble reste un immense défi à relever. Et ce n’est pas avec les sorties de Brice Hortefeux et de Jacques Chirac que la tache va se simplifier afin de faire naître un véritable sentiment d’appartenance à une communauté en devenir ans cesse.

 

(1) La requête portait sur le montant des dépenses, l'utilisation des sondages dans des médias jugés proches du pouvoir et l'intervention de spécialistes payés par la présidence de la République. Epinglé l'été dernier par la Cour des comptes, l'Elysée a communiqué à l'Assemblée nationale les factures, après l'audition par la commission des Finances le 13 octobre de Christian Frémont, directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy. Le budget sondages de l'Elysée s'est élevé à 3,281 millions d'euros en 2008, à 1,989 million en 2009 et il est estimé à 1,424 million pour 2010, selon un rapport du député socialiste Jean Launay. L'opposition y voit plusieurs problèmes. Outre le coût jugé important, elle estime que certains sondages pré-électoraux concernant l'UMP n'avaient pas à être financés sur fonds publics.

(2) Sur un an, la hausse du chômage est de 25,1% !.