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15/06/2010

Merci mon canard

C'est donc de nouveau grâce à une information obtenue et publiée par le Canard Enchaîné, qu'une  fois de plus une figure de notre classe politique se fait épinglée pour une faveur injustifiée et injustifiable de la part des plus hautes sphères de l'état. Il faut dire que la synécure offerte à l'ancienne ministre du logement pour 9500 euros par mois en plus de ses indémnités d'ancienne parlementaire et d'ancienne conseillère générale ne pouvait guère laissée indifférent le bon peuple de France en cette période de disette budgétaire et de marasme footballistique.

 

Une fois de plus, les français ont donc cette douloureuse impression que le gouvernement leur demande de se serrer la ceinture, d'avaler les mesures d'austérité les unes après les autres, alors que certaines dépenses semblent injustifiées. (1) Heureusement, cette petite histoire aura permis de lever le voile sur ce petit monde que constitue les recasés de la République, anciens ministres, amis...qui émargent aux frais du contribuable pour des missions guère convaincantes. Celle de Christine Boutin prête, elle, franchement à la rigolade, tant le sujet semble à la fois d'une banalité hallucinante. C'est extrêmement honéreux, un rapport à 9500 euros par mois, surtout pour qu'il finisse dans l'un des multiples placards amménagés pour ces derniers sous les hauts plafonds dorés de la République.

 

Sur France 2, Christine, la même qui autrefois pourfendé l'adoption du PACS bible à la main à l'Assemblée Nationale, a annoncé qu'elle renonçait à ses 9500 euros pour ne point choquer les français vivant plus que modestement. Si le Canard Enchaîné n'avait pas révélé le montant de sa rémunération pour une mission concernant les conséquences sociales de la mondialisation, gageons que la présidente du Parti chrétien démocrate aurait continué de dormir à poings fermés. Cette rémunération ne l'avait en tout cas pas géné, la mère Boutin, ce qui lui permettait d'émarger à 18 000 euros par mois.

 

Mais dès que l'on demande un devoir d'exemplarité de la part de notre classe dirigeante, le gouvernement sort l'artillerie lourde et dénonce un populisme de bas étage dont il serait la victime. Pourtant ceux sont les mêmes qui affirment de manière péremptoire vouloir dépenser chaque euro de manière juste et efficace.

 

(1) Notre Réné Dosière national, député apparenté PS de l'Aisne vient de rendre public une nouvelle hausse des frais de fonctionnements de l'Elysée pour l'année prochaine malgré le gel des dépenses publiques claironné haut et fort par notre premier sinistre, M François Fillon.

 

10/05/2010

J'attends vos commentaires...

La situation économique que connaît actuellement la Grèce nous demande de remonter aux origines de cette crise financière internationale sans précédent depuis le fameux Jeudi Noir de 1929 afin de mieux comprendre les raisons d'un tel naufrage. Pour obtenir 110 milliards d'euros de crédits de la part du FMI et de l'Union Européenne, le gouvernement grec a du mettre en place un ensemble de mesures radicales afin d'assainir ses comptes publics (Baisse générale des pensions, des salaires, des dépenses sociales, hausse de la TVA). Le citoyen lamba grec est donc aujourd'hui la victime de manipulations financières réalisées sur les marchés financières de certaines places mondiales par une petite minorité invisible dont les membres sont surnommés traders.(1)


La crise économique actuelle, contrairement à celle de naguère, explicable par des facteurs définis comme la surproduction, le protectionnisme, la dévaluation des dévises..., reste incompréhensible du commun des mortels tout comme le cortège de noms employés dans ce microcosme que constitue les élites financières. Après les fonds de pension, les hedge fund, les joint venture, voilà donc ces fameux prêts toxiques, les subprimes ou comment abuser de la misère des milliers de familles américaines pour en faire un nouveau placement hautement rentable mais extrêmement risqué. Quand ce marché s'est écroulé à la fin de l'année 2008, cela a entraîné la pire crise immobilière américaine mais également la pire crise économique internationale, car jamais l'économie mondiale n'a été si intiment liée. Mais qui se cachaient derrière ces pyramides financières. Qui sont les véritables coupables? Qui sont les créateurs de ces placements, vendus à travers le monde à des banques ou autres détenteurs de fonds? S'agit d'une minorité opérant au sein de grands organismes bancaires ou des places financières internationales? L'opacité de ce monde, véritable gangrène au sein de nos sociétés démocratiques n'a toujours pas été remis en cause malgré les déclarations grandiloquentes de notre ancien omniprésident qui avait affirmé vouloir, puis avoir moralisé le capitalisme financier.


L'année 2009 a vu l'explosion des déficits publics, les états ayant recours à l'endettement massif pour atténuer l'impact de la crise économique, l'augmentation colossale des dettes publiques, évaluées non pas en milliards de dollars mais en pourcentage du PIB, la hausse du chômage, la desinstrualisation de pans entiers de l'économie, la pauperisation toujours plus importante d'une part trop importante de cos concitoyens...


A l'heure ou l'Europe réfléchit à la mise en mécanisme de régulation afin de limiter la contagion, l'Espagne et le Portugal étant tout deux menacés de devenir de nouvelles Grèce, il me semble primordial de revenir aux racines de la crise actuelle afin non pas de dénoncer le capitalisme financier international dans son ensemble mais de comprendre les décisions qui ont entraîné notre économie mondiale vers les abysses. J'attends toujours de lire, d'entendre une analyse objective et pondérée de celle-ci. Nos élites politiques semblent, elles, plus que jamais désarmées face à la crise, ne l'ayant ni vu venir et ne sachant comment y remédier. Plus que jamais, le véritable pouvoir semble se trouver à Wall Street, à la City ou à la bourse de Milan et non à la Maison Blanche, au 10 Downing Street ou à l'Elysée. Et c'est cette absence de tout contrôle de la part des élus politiques sur ce monde qui semble poser le plus problème, ces derniers incapables de véritablement museler cette petite oligarchie qui sème le vent et ne récolte que bonus, jetons de participations, golden hello et parachutes dorés.

En France, les caisses de l'état sont vides et M Fillon est à la tête d'un gouvernement dans un pays en quasi faillite.


François Fillon vient d'annoncer l'heure du gel des dépenses publiques afin de ramener nos déficits budgétaires vers le sacro-saint seuil des 3% du PIB autorisé par les critères de Maastricht. Une foi de plus, sa prestation télévisée réalisée sur le plateau de TF1 m'a laissé pantois, surtout sa défense inconditionnelle et fidèle de la politique d'un homme qu'il critique si souvent en petit comité. Soit, dans un esprit gaullien, il s'agit de relever la France après la tempête. Mais ce gel qui s'apparente à une politique de rigueur après la mise en place de mécanismes de relance cette année (Notamment dans le secteur de l'automobile mais aussi dans le domaine sociale avec la prime de 500 euros pour les chômeurs non indemnisables) ne va concerner qu'une partie de la population française, celle qui est déjà la plus démunie et la plus touché par la crise. Ainsi les contrats aidés, véritables ballons d'oxygènes pour les trops rares qui en bénéficient, vont être sérieusement limités alors qu'avec plus de 10% de chomeurs de catégorie A, on parle de relever le temps de cotisation et de reculer l'âge légal de départ à la retraite. Paradoxe.


Et puis comment demander au peuple de se serrer la ceinture et de remonter ses manches quand l'exemple ne vient pas d'en haut. Trève de populisme, comment faire accepter par nos concitoyens des gels dans les programmes sociaux alors qu'une mesure phare n'est prise concernant notre élite politique (Salaires de nos élus, dépenses des ministères et de l'Elysée, retraites de nos parlementaires, frais de représentation...)

(1) Sans oublier bien sûr les manipulations comptables et les mensonges opérés par les différents gouvernements grecs successifs.

06/05/2010

Sueurs froides

Non mais quel cauchemar. Ainsi dans ce dernier, un vertébré, appartenant à la classe des primates mais non à la famille des hominidés, dénommé Mickaël Vendetta, l'avocat du rien, du triomphe du paraître sur l'être à des fins mercantiles et de recherche éperdue de notoriété, devenait le nouveau Alfred Dreyfus de notre époque, des millions de français après avoir suivi ses exploits dans une ferme en Afrique se divisant et s'opposant violemment sur sa personnalité (sic). Et dire, que même déprogrammé faute d'audience en seconde partie de soirée, l'émission a quand même réuni plus de 3 millions de fans, tous obnubilés par le charisme (prononcer ka et non cha pour ceux qui auraient suivi l'émission), les réflexions d'un Greg le millionnaire ou d'un David Charvet

 

D'une émission débile, (Mais après tout le métier de TF1 n'est il pas de rendre les cerveaux des téléspectateurs maléables afin de vendre du temps de cerveau humain disponible à des grands entreprises? ) voilà que j'étais propulsé à Washington dans le bureau de Dominique Strauss Kahn, seul, soulignons le pour dissiper tout malentendu. Notre gloire internationale depuis sa prise de fonction dans la capitale américaine comme directeur général du FMI en 2007 continuait dans les sondages d'opinion publiés dans mon rêve angoissant à engranger de bonnes intentions de vote en cas de candidature à la présidentielle de 2012. Dans le même temps, il imposait une sévère cure d'austérité à un pays européen, une politique économique digne de celles appliquées avec le succès que le sait dans le passé en Asie et en Afrique (Coupes générales dans les services publics, baisse des salaires et des pensions, hausses des taxes et autres prélèvements...) avec son cortège de poussées de violence, de hausse générale de la pauvreté... Avec ce nouvel exemple emblématique du libéralisme à tout crin, l'américain Josph Stiglitz, Prix Nobel d'Economie, peut de nouveau s'asseoir à sa table de travail et écrire la suite de la Grande Désillusion, classique du genre, écrit au début des années 2000 pour dénoncer les politiques mises en place dans les années 90 au nom d'un libéralisme totalement débridé et sûr de lui après la chute de l'URSS. Il est fort DSK, maintenant, c'est le tour de la Grèce de subir les assauts de l'étalon....or?

 

Dans ce cauchemar toujours, Eric Zemmour continuait d'officier à la grand'messe cathodique du samedi soir sur France 2 au côté du toujours si drôle et percutant Laurent Ruquier. Ses sorties sur les noirs et arabes des banlieues pathologiquement et génétiquement déviants ainsi que ses propos sur la différence des races ? Non, décidemment on ne se prive pas d'un homme qui risque de déclencher un buzz médiatique à chaque apparition publique et qui contribue ainsi à l'audience générale de l'émission. Et puis, ce n'est pas tout les jours qu'un journaliste du Figaro, pardon du Figaro Madame (D'après mes proches, j'aurais poussé un hurlement de rire dans mon sommeil à un moment donné) a voix au chapitre à la télévision.

 

Ensuite, un voile épais s'abattait sur ma ballade nocturne. J'étais en présence d'une classe politique française prenant position sur la loi concernant la burqa, sujet éminemment important et justifiant la rédaction et la vote d'une loi en urgence.  « La Maison brûle, mais nous regardons ailleurs » aurait pu déclarer notre ancien président, Jacques Chirac, compte tenu de la situation économique de la zone euro. Chirac, le SDF, qui émargeant à 31000 euros par mois n'est pas foutu de se loger par ses propres moyens. Merci PPR ou Bernie va pouvoir grappiller quelques sous et la famille Hariri.

 

Ensuite, apparaissait le visage avenant, doux et je n'ai pas peur de le dire, amical, de notre ancien ministre de l'Intérieur, Charles Pasqua, Charlie quoi pour les adeptes du Canard Enchaîné, condamné à une peine de principe malgré un faisceaux de preuve prouvant sa culpabilité dans trois affaires de corruption, notamment à cause de son histoire politique et de son engagement au service de la France (Ah, les fameux S.A.C du temps du grand Charles, Malik Oussenine qui aurait du rester chez lui...). Bref on dirait un nouveau procès Pétain, sans Isorni bien sûr mais avec Lev Forster, ou l'accusé est jugé coupable mais est dédouané par ses propres pairs au nom sans doute de l'intérêt supérieur de la nation ou, c'est selon, d'une banale complaisance de classe...politique.

Je me réveille en sursaut avec la musique de Lady Gaga

02/05/2010

La haine tranquille

Alors que notre président de la République est parti cette semaine faire du tourisme en Chine au bras de l'ancienne avocate de la polygamie et ex mannequin de son état, que le caillassage de bus semble devenu un nouveau sport national dans certains quartiers sensibles de notre pays, qu'un ancien premier ministre se voit accusé d'avoir perçu des retro-commissions lors d'une vente de sous marins au Pakistan afin d'alimenter les caisses de sa campagne électorale et que la polémique sur la burqa constitue un formidable moyen pour la majorité minoritaire gouvernementale de noyer le poisson dans notre pays confronté à une montagne de problèmes économiques et sociaux, c'est la montée de la haine en France combiné au repli identitaire qui me semble le sujet de le plus brûlant actuellement. Cette semaine en effet, par l'intermédiaire de deux émissions télévisées (Les Infiltrés sur France 2 et Dimanche + sur Canal), certains extrémistes, qu'ils soient proches des milieux intégristes catholiques à Bordeaux ou membres du Bloc Identitaire (Ex Unité Radical, auquel appartenait Maxime Brunerie, celui qui avait voulu assassiner Jacques Chirac le 14 juillet 2002 sur les Champs Elysées) ont fait beaucoup de bruit dans le paysage médiatique. La première montrait à quel point l'endoctrinement peut être facile chez des jeunes pousses tandis que le second soulignait à quelque point internet est gangrené par la diffusion de nombreux documents de propagande par un petit groupe radical extrêmement actif et particulièrement bien rodé aux nouvelles techniques issus du Web 2.0.

 

Le fameux débat sur l'Identité Nationale, officieusement enterré depuis la dérouillé subie par la droite aux dernières élections régionales a permis de cristalliser certains fantasmes et nourri le discours d'une extrême droite que l'on a déjà enterré à plusieurs reprises. Le débat actuel sur la burqa, qui ne concerne au final qu'une extrême minorité des musulmans de France permet de caricaturer toute une communauté afin de grappiller quelques électeurs du Front National reparti le temps d'un scrutin auprès porc breton. Ce dernier peut encore se permettre cette semaine de défendre le régime du Vichy, comme il l' avait déjà fait moult fois dans le passé, sans que cela ne trouble le moins du monde son électorat. Après avoir défendu la gestapo dans une interview diffusée dans le journal d'extrême droite Rivarol en 2005, Jean Marie Le Pen, qui aurait voulu tenir un meeting au Vel d'Hiv lors de sa dernière campagne életorale, défend de nouveau un régime condamnait unanimement pour sa collaboration avec l'Allemagne nazie notamment en ce qui concerne la déportation des juifs étrangers puis français vers les camps d'extermination allemands. Et pourtant le Front National, qui sera conduit dans quelques mois par Marine Le Pen, continuera d'enregistrer de puissants scores dans les années à venir, surfant sur les peurs du moment entretenues de manière populiste par certains grands médias nationaux ou des politiciens français en mal de notoriété ou de suffrages.


09/04/2010

A propos de la notion de fidélité.

Fidèle à un engagement pris pendant sa campagne présidentielle, le chef de l'Etat est revenu comme chaque année sur le plateau des Glières, en Haute-Savoie. Ah cette notion de fidélité...

De l'infidélité dans le couple Sarkozy alors ? Comme dirait Dominique Galouzeau de Villepin, « un homme qui ne peut garder sa femme, ne peut garder la France ». Mais cette affaire née d'une simple rumeur est devenu au cours de la semaine une véritable affaire d'Etat ou une ancienne courtisane du monarque d'hier se voit accusée par des valets de la cour d'être à l'origine des calomnies. Une chose est sûre, le bon peuple s'en moque totalement en cette période de disette sociale.

En mai 2007, Nicolas Sarkozy s'était marié avec la France lors de son élection à la magistrature suprême. Pour convaincre la belle de se donner à lui, le rusé avait promis d'apporter dans sa dot, différents éléments qui avaient convaincues l'imprudente. La rupture avec les années Chirac ? A-t-elle un jour seulement commencée, mis à part les effets d'annonce et autres ajustements relevant du cosmétique. Le pouvoir d'achat des français ? Les points de croissance qu'il avait promos d'aller « chercher avec les dents » ? La baisse de l'insécurité et de sa principale corollaire, le sentiment d'insécurité ? La fin d'une realpolitik qui bafouait les droits de l'homme au profit de contrats juteux pour les grands groupes français ? Un plan Marshall pour les banlieues ?

A l'heure actuelle, Nicolas Sarkozy veut inscrire son nom dans le grand livre de l'Histoire de France en maintenant coût que coût son fameux bouclier fiscal, si décrié à droite comme à gauche et un faisant voter une loi par le parlement proscrivant le port de la burqa dans le domaine public !!! Chapeau l'artiste.


 

25/03/2010

Circus politicus.

Après la déculotté enregistrée par la droite aux élections régionales, notre président ne pouvait rester sans agir et s'agiter en tout sens. Fini l'ouverture à gauche, si peu rémunératrice en terme de suffrages, bonjour l'ouverture à sa famille d'origine, composée d'une multitude de chapelles, chacune animée par une ambition particulière. Nicolas Sarkozy renoue, mais n'a-t-il jamais arrêté, avec son discours musclé, voire  martial, sur la sécurité et propose de nouveau de durcir les textes existants. Au plus bas dans les sondages, distancé par certains ténors socialistes, il doit également subir l'affront de la popularité relative de son premier ministre. L'année 2010 conditionnera son avenir politique et sa présence ou non à l'échéance de 2012. La réforme des retraites peut lui servir de tremplin pour se relancer avant de gérer les affaires courantes en 2011 tout en profitant de signaux revenus dans le vert après une sortie de crise moins hypothétique que prévue. La France de Sarkozy, c'est une France où chaque fait divers, si tragique soit-il, doit immédiatement se traduire en une nouvelle loi. Qu'elle soit appliquée ou non, que les décrets en découlant ne soient pas codifiés ou bien qu'elle n'est aucun effet, peu importe. Il s'agit dans la France de Sarkozy de donner le sentiment que l'on agit alors que l'on s'agite, que l'on est du côté du peuple alors que l'on tombe dans le populisme.  Dans la France de Sarkozy, le président de Radio France se croit obligé de présenter ses excuses après une attaque appuyé de l'un de ses employés sur une antenne du groupe à l'encontre d'un ministre, si peu objet de polémique d'habitude. Dans la France de Sarkozy, l'Ecologie, grand thème de campagne pour draguer l'électeur concerné par les enjeux environnementaux de notre époque, est sacrifié sur l'autel d'une recherche électoraliste effrénée et d'une volonté de renouer avec un monde agricole productiviste, champion du monde en consommation en engrais chimiques mais si précieux lors des scrutins. Dans la France de Sarkozy, le Grenelle de l'Environnement est taillé en pièce alors que la qualité de nos cours d'eau et réserves est loin d'être satisfaisante à cause de la quantité d'intrants utilisés. Dans la France de Sarkozy, l'insécurité règne dans les manifestations ou protestations ou les coups de flashball, cette arme non létale qui a cependant déjà coûté la vie à sept yeux depuis qu'elle est autorisée, sont légions tout comme les fameux "outrages et rébellion" et autres gardes à vue arbitraires. Dans la France de Sarkozy, on nous apprend que les français sont avides de réformes et qu'il faut donc maintenir le cap, à savoir une casse généralisée du service public et notamment de l'un des piliers du pacte républicain, à savoir l'Ecole. Dans la France de Sarkozy, il faut aimer la patrie ou la quitter. Certains ne demandraient rien d'autre mais faute de pouvoir d'achat ou tout simplement d'emploi à l'heure ou nos banques se groiffent de bénéfices réalisés grâce à de l'argent public, cela s'avère plus que difficile. Dans la France de Sarkozy, mis à part les retraites, le port de la burqua semble s'avèrer comme le principal défit auquel notre pays est confronté. Dans la France de Sarkozy, l'insécurité semble omniprésente dans les discours des ténors de la majorité alors que ceux-ci sont aux commandes depuis près de huit années et que les lois se multiplent. Dans la France de Sarkozy, le nombre des représentants de la police nationale sera réduit cette année alors que leurs missions ne cessent d'augmenter afin de faire respecter de nouvelles lois parfois liberticides. Bref la France de Sarkozy, sauf grande surprise, il va falloir l'endurer encore deux ans minimum et rien n'est gagné pour 2012.

Le retour de l'ORTF ? Le président de Radio France, Jean-Luc Hess, nommé à cette fonction par qui l'on sait, s'est cru obligé de présenter  " les excuses du groupe" à Eric Besson, hier après-midi, sur le site du magazine "Le Point", à la suite d'une chronique de l'humoriste Stéphane Guillon dans la matinale de France Inter, comparant le ministre de l'Identité nationale à une "taupe du FN" (Front national), infiltrée au sein de l'UMP. Il s'agit ici sans doute d'un cas de service minimum dans un service public, car M Hees aurait pu également défendre notre ministre qui avec le lancement à des buts purement électoralistes du débat sur l'Identité Nationale est accusé au sein même de la majorité présidentielle d'avoir apporté son modeste concours au succès du Front National aux élections régionales.


Sondage : D'après une enquête réalisée avant le second tour des élections régionales, 33% des sondés souhaitent que le chef de l'Etat brigue un second mandat dans deux ans, et 58% ne le souhaitent pas. Voilà donc un sondage non commandé à Opinion Way par l'Elysée, et cela avec de l'argent public, pour ensuite en faire profiter la presse amie dont le Figaro que nous ne citerons pas.

A la question: entre le Premier ministre et le chef de l'Etat, "quelle personnalité préférez-vous?", 65% des sondés répondent François Fillon et 29% citent Nicolas Sarkozy. Les français préfèrent celui qui annonce des temps difficiles et une hausse du chômage à celui qui prophétisait il y a peu encore une baisse du nombre de demandeurs d'emplois dans les semaines et les mois qui viennent.

Jean d'Arc : Dominique de Villepin, via ses valets, annonce qu'à partir de jeudi et dans les semaines qui vont venir, il va s'attacher à présenter aux Français un « autre projet, une alternative pour 2012, tout simplement parce que c'est absolument indispensable". Donnant un magnifique exemple à l'adage qui stipule qu'il faut parfois garder ses ennemis près de soi afin de mieux les contrôler, Nicolas Sarkozy a donné un sous ministère à George Tron qui avec Mariton, Le Grand ou Goulard constitue le petit noyau de fidèles de notre ancien premier ministre. Quand Villepin parle alternative, il pense à la réactivation de cellules pour déstabiliser ses adversaires, au CPE ou CNE, à la mise en place de l'état d'urgence, à la protection contre vents et marées de son mentor et  recordman national de casseroles, Jacques Chirac. Attention, Villepin veut se donner à la France de manière maladive, attention au risque de viol surtout avec ce que les jeunes ont faillis se prendre il y a peu encore.  (Sur ce sujet, j'aime la saillie de Dominique de Villepin lors de l'affaire Cécilia : « Un homme qui ne peut garder sa femme, ne peut garder la France »...)

Qu'est que la fidélité en politique ? Selon une dépêche de Reuters, Eric Woerth, notre nouveau ministre en charge de l'épineux dossier des retraites, en remplacement du sacrifié Xavier Darcos,  fut autrefois un inconditionnel de Jacques Chirac. En 2002, il fonda le Club de la Boussole, qui rassemblait alors une quarantaine de députés UMP "réformistes" ayant juré fidélité à l'ancien président, puis à Dominique de Villepin nous rappelle le perfide personnage auteur de ses quelques lignes.  Depuis 2007, le fidèle est ministre de l'ennemi intime de ses deux anciens mentors. La fidélité se mesure au maroquin proposé. Même un sous sous secrétaire d'Etat ou autre sinécure avec chauffeur peut faire l'affaire.

Cour des comptes. Alors que Roselyne Bachelot va être entendue ce mardi devant une commission d'enquête du Sénat sur l'influence supposée des laboratoires pharmaceutiques sur les experts sanitaires, dans le cadre du plan contre la grippe A, le chiffre est tombé. Selon Le Figaro, «L'État devrait payer au final 48 millions d'euros aux groupes pharmaceutiques, en lieu et place des 358 millions d'euros prévus initialement pour les 50 millions de doses annulées». Cela fait quand même 48 millions de raisons de tousser ou de rire jaune, c'est selon.

Tête à claques  : « Les Français issus de l'immigration sont plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes.. » déclarait il y a peu Eric Zemmour sur le plateau de Salut les Terriens, l'émission de l'humble Ardisson sur Canal +.  Bénie soit la police, car si les contrôles se réalisaient non à la couleur de peau ou à l'origine supposée de l'individu contrôlé mais à la tête de con, Zemmour aurait du souci à se faire. Et puis si ils se font contrôler plusieurs fois, c'est que les policiers ont à coeur de bien leur travail, c'est tout!

Révélation : "Mais je peux aussi ne pas être candidate. Et à l'heure où je vous parle, je ne suis pas candidate", a affirmé la présidente de Poitou Charentes lors de son passage sur TF1 (Une tribune médiatique en solo, c'est quand même mieux qu'une photo de groupe derrière Martine, non?) Attention l'heure tourne et l'échéance des primaires arrivent.

Popularité : Les cotes de popularité des leaders du Front national sont en nette amélioration, selon le tableau de bord politique Ifop pour Paris Match diffusé mardi. Merci qui? Un homme aux yeux de fouine serait actuellement fortement suspecté. Selon cette enquête, la cote de popularité de Martine Aubry, premier secrétaire du PS reste stable (à 61%) tandis que celle du directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, (à 73%) se tasse légèrement. Cela en fait des français qui connaissent les fonctions et les actions du président du Fond Monétaire International ou qui apprécient les frasques de l'ancien ministre de l'Economie et des Finances de Lionel Jospin avec le personnel féminin de l'institution basée aux Etats-Unis. Pour en revenir au FN,  le chef du mouvement, Jean-Marie Le Pen, voit aussi sa cote progresser de manière significative (+5 points) et retrouver le niveau (24% de bonnes opinions) qui était le sien au lendemain du dernier scrutin présidentiel, en 2007. Le président du F Haine pourrait donc ainsi aisément remplir le Vel'd'Hiv comme il en révait lors de la campagne des régionales', nein ?

Comique de répétition ? Nicolas Sarkozy a assuré aujourd'hui que les assassins du policier français, seraient retrouvés et "châtiés avec la plus extrême sévérité", promettant une "tolérance zéro" face aux agressions des représentants des forces de l'ordre. « Quiconque porte atteinte à un policier, à un gendarme, à un fonctionnaire par l'insulte ou par le geste, porte atteinte à la République elle-même", a-t-il affirmé. "Face à ses agressions, nous appliquerons la tolérance zéro" Le président a réaffirmé que "le Parlement examinera prochainement une modification de la loi pénale destinée à punir plus sévèrement les assassins de policiers et de gendarmes", faisant passer la peine de sûreté incompressible de 22 à 30 ans. Un drame, une loi, mais après, il faudra sans doute « délégiférer ». Enfin tout ceci, laisse la triste impression du déjà entendu. Et puis, le président de la République, malgré son statut vis à vis du CSM, le Conseil Supérieur de la Magistrature n'est point juge. Le discours est exactement le même qu'à l'époque de l'assassinat de Nelly Cremel.

Titre du Figaro : Sarkozy promet «d'éradiquer» les bases de l'ETA en France. Après avoir promis de nettoyer la cité des 4000 au Karcher, super Sarko pioche de nouveau dans son champ lexical martial. Le succès sera sans doute foudroyant.

Taxe carbone : Le gouvernement a renvoyé mardi l'instauration d'une taxe carbone en France à un hypothétique accord sur un tel dispositif à l'échelle européenne, ce qui revient à renvoyer le projet aux calendes grecques, provoquant des remous jusqu'au sein de l'exécutif. Premier objectif donc de l'après déroute des régionales, renouer avec les catégories sociales de droite ayant fait défaut lors du scrutin et notamment avec les agriculteurs productivistes de la FNSEA. Mais la secrétaire d'Etat à l'Ecologie Chantal Jouanno a spectaculairement rompu avec la solidarité gouvernementale en y voyant bien un recul du gouvernement."Je suis désespérée de ce recul, désespérée que ce soit l'écolo-scepticisme qui l'emporte", aurait déclaré, citée par son entourage. Cette déclaration contraste avec la langue de bois, particulièrement bien sculptée des différentes responsables de l'UMP ayant à se prononcer sur le sujet.

Bruno Rey.

22/03/2010

En route pour 2012

elections-regionales.jpgUne abstention en baisse de près de quatre points, certes, mais une abstention frôlant encore les 50% des inscrits, ce qui soulèvent à juste titre de multiples interrogations sur les raisons d'un tel désanchantement vis à vis du monde politique et de notre classe dirigeante par une frange si importante de la population. (Notons que de nombreux électeurs potentiels ne sont mêmes pas inscrits sur les listes électorales) Certains d'entre nous ne se sont sans doute pas déplacés pour ce scrutin local car après tout, une victoire massive de la gauche, quelque que soit son ampleur, ne changera pas, à juste titre, du jour au lendemain la politique économique et sociale mise en place par Nicolas Sarkozy dans notre pays depuis 2007. Pour d'autres, l'abstention marque donc un désintérêt ou plus simplement un désavoeux supplémentaire  pour la majorité présidentielle sans que celui-ci n'entraîne une adhésion à une opposition dont les propositions dans de nombreux domaines se font toujours attendre.  

Et puis il y a le triomphe du FN dans les 11 régions ou le parti avait pu se maintenir au second tour et notamment en région PACA avec sa tête de liste Jean Marie Le Pen qui receuille plus de 22 % des suffrages exprimés ou dans le Nord avec la liste conduite par Marine Le Pen. Avec plus de 15% des voix, le FN reste bien implanté en région Rhône-Alpes. Le nouveau dérapage de Le Pen sur le Vel d'Hiv, lieu ou il aurait voulu organiser un meeting lors de la campagne, n' a eu aucun impact, et après tout qui s'en souvient tellement les frasques du vieux fossile sont fréquentes, alors que le film La Rafle vient de sortir sur les écrans. Donné comme mort politiquement il y a encore quelques mois, le FN et sa future nouvelle présidente ont encore un bel avenir politique dans un pays qui veut voter une loi contre le port de la burqua alors que des aménagements constitutionnels, sans doute beaucoup moins méditiques, permettraient d'obtenir le même résultat, à savoir pas grand chose.

Finalement comment qualifier les résultats de ce scrutin? Une victoire de la gauche et donc à fortiori, une défaite de la droite? Un triomphe des listes du FN comme a pu le soutenir son président? Une victoire de l'abstention comme l'affirme le président de région Georges Frêche? (Ce dernier continue d'ailleurs ses critiques tout azimut à l'égard de la premier secrétaire du PS tombant dans la bétise la plus totale). Une "mise en démeure et une sévère déroute" pour le président de la République selon Ségolène Royal, brillamment réélue dans son fief de Poitou-Charentes avec plus des 61% des suffrages? Et puis quel mérite attribuer à la première secrétaire du PS, Martine Aubry, plus que jamais candidate potentielle à la présidentielle de 2012. S'agit il d'une victoire personnelle ou au contraire d'une victoire d'une staff socialiste et des présidents de région. Incontestablement, Martine Aubry sort renforcé de ce scrutin qui la conforte dans son nouveau statut de présidenciable.

Pour l'ancien premier secrétaire du parti socialiste et candidat à la primaire pour la présidentielle de 2012, François Hollande, la victoire de la gauche est nette avec un vote de confiance des français en faveur des présidents des régions françaises. Il y a eu un vote défiance à l'égard du président de la République et du chef du gouvernement. Pour le secrétaire général de l'UMP, l'ancien assureur Xavier Bertranrd le vote de ce dimanche est avant tout un vote d'abstention et non un vote d'adhésion.

Enfin, enfin, la majorité parle de défaite. Le discours a changé avec une dose d'autoritique et d'humilité de la part de ses différents portes paroles qui ont pris leurs petites fiches à Matignon avant d'aller commenter les résultats sur les plateaux de télévision. Il faut revenir à nos fondamentaux selon Jean François Copé. (Fini donc l'ouverture à gauche si peu  rentable en termes de report de suffrages, mais une façon de ne pas être sectaire selon Xavier Bertrand). Il faut construire un nouveau pacte au sein de la majorité selon Jean François Copé,  ou tout simplement restaurer le dialogue interne selon Hervé Morin, le patron du Nouveau Centre, l'ancien bras de l'incarnation de l'ancien centre, François Bayrou.Une manière de soutenir un argument gauche qui dénonce depuis longtemps la caporalisation des différentes composantes de la droite présentes au sein de l'UMP.

Et maintenant?

Sur France 2, François Hollande posait la question du candidat unique des partis de la gauche institutionnelle pour 2012. Une position dangereuse pour rassembler et élargir l'assise électorale à un maximum de personnes au premier tour La présentation de liste unique de la droite sous étiquette UMP a connu de fortes déconvenues à ces élections régionales et cela doit servir d'enseignement à la gauche.

Pour François Fillon, la crise économique reste la principale raison du désanchentement des français vis à vis de la classe politique. Pour Luc Chatel, le gouvernement doit garder le cap, celui-ci ayant été établi en 2007 après l'élection de Nicolas Sarkozy. Il faut donc continuer les réformes selon Xavier Bertrand, alors que le président avait appelé, dans une interview diffusée deux jours avant le premier tour des élections régionales, à une pause dans les réformes dans l'année prochaine permettant ainsi aux parlementaires de "déligéférer".  Réformer oui, mais quelles réformes? Le débat reste ouvert. On attend avec impatience les contre propositions de la gauche notamment sur les retraites, l'avenir des services publics....

11/03/2010

Peine incompressible

Petit tour du monde de l'actualité française et internationale, avec sans doute une pointe de mauvaise foi.. De longs mois nous séparent encore de 2012 et le semblant d'unité autour de la première secrétaire du parti socialiste ne constitue pas un gage de réussite pour transformer l'écrasante victoire attendue des élections régionales en triomphe pour la gauche lors de la prochaine élection présidentielle. En attendant, la droite "décompléxée" et sans tabou"' continue de ternir l'image de la France.

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Sarkophrénie : «Je crois à l'agriculture durable», a affirmé le président lors de sa visite express et en catimini au salon de l'Agriculture en assurant qu'il voulait que la France soit «au premier plan des pays, en matière d'économie durable et d'agriculture durable». Voilà une déclaration qui ne mange pas de pain. Puis....nous avons eu le « parce que, là aussi, ça commence à bien faire » avec une volte face de notre président promettant aux agriculteurs de revenir sur les limitations de pesticides, mesure phare du lointain Grenelle de l'Environnement

La "Gueuse " : Lu dans le Dauphiné Libéré à propos de la liste FN menée par Joël Cheval dans la Drôme: « Le 14 mars, les électeurs ont un pistolet à un coup, c'est le bulletin de vote Front national et il ne faut pas le manquer. Le vote FN c'est une arme d'autodéfense. ». Tirer sur la « gueuse », encore et toujours le leitmotiv du Front National, semble t-il. Au niveau national, après sa sortie sur le "Vel d'Hiv" ou il auatait vu organiser un meeting, Jean Marie Le Pen continue de lutter contre les "fellaghas"

Elections : Après l'élection d'Ali Bongo, fils de feu Omar Bongo au Gabon, celle de Faure Eyadema, fils de l'ancien sergent putschiste Gnassingbé Eyadéma et les probables futures successions dynastiques en Egypte, Gamal succédant à son père Hosni Moubarak, et en Libye, Seif El Islam (Epée de l'Islam) succédant à Mouammar Kadhafi, le prince Jean pourrait être tenté de partir à la conquête de Paris depuis son futur fief des Hauts-de Seine dès 2017 afin de succéder à papa.

Volontarisme : A propos de l'objectif « volontariste » porté haut et fort par notre président concernant le secteur industriel. Henri Guaino, le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, a depuis reconnu qu'une augmentation de 25% ramènerait effectivement la production industrielle au niveau de 2008. "Rattraper tout ou partie de ce retard est déjà un objectif très volontariste". On a connu plus volontariste comme discours ou objectif. Prochaine proclamation, faire diminuer le chômage de 25%, afin de le ramener à son niveau de mai 2007...

Disparition : Roger Gicquel, le présentateur-vedette du journal télévisé dans les années 1970, resté célèbre pour sa phrase d'ouverture du journal de 20 heures le 18 février 1976 : 'La France a peur', qui soulignait l'émotion provoquée par le meurtre du petit Philippe Bertrand par Patrick Henry., est mort, samedi 6 mars, des suites d'un infarctus, à l'âge de 77 ans. Depuis, la droite, bien aidée en cela par quelques médias avides d'audimat ou de ventes, maintien notre pays dans un climat de peur pour son plus grand bénéfice en termes électoraux.

Polémique : Le futur président de la Halde devrait être issu du "corps français traditionnel", selon le chef de file des sénateurs UMP, Gérard Longuet. Le socialiste Malek Boutih, fils d'immigrés algériens, est en effet donné favori pour succéder à Louis Schweitzer à la présidence de la Haute autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (Halde). Pour Gérard Longuet, "ce n'est pas le bon personnage. Parce qu'il vaut mieux que ce soit le corps français traditionnel qui se sente responsable de l'accueil de tous nos compatriotes. « "La Halde, cela veut dire que c'est la France qui s'ouvre aux populations nouvelles. Schweitzer, c'est parfait. Un vieux protestant, parfait »."Si vous mettez quelqu'un de symbolique, extérieur, vous risquez de rater l'opération". Et puis après tout, les noirs et les arabes, dealers et voleurs de leur état selon le grand défenseur de la liberté de pensée, Eric Zemmour, ne peuvent incarner nos valeurs portées haut par notre gouvernement. (Mensonges, copinages, dérapages racistes, populisme...). Après les dérapages de Nadine Morano, de Brice Hortefeux, de certains maires d'Ile de France, voilà un nouvel exemple de la droite « décomplexée » et « sans tabou ».

Sécurité : Le ministère de l'Intérieur annonce aujourd'hui qu'il "mobilise" une somme de 13,1 millions d'euros pour l'installation de 3.203 caméras de vidéoprotection dans 231 communes, 19 établissements scolaires et 19 ensembles d'habitation. Pour mobiliser cette somme, rien de mieux que de supprimer (pardon, de ne pas remplacer) plus de 7000 postes dans les effectifs de la police nationale cette année. Mais bon, si c'est pour de la vidéosurveillance, pardon, de la vidéoprotection, alors mobilisons des sommes conséquentes. Toujours au chapitre de la sécurité, la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) pointe dans un rapport dévoilé par France Inter les dangers liés à l'utilisation du Flash-Ball...(C'est vrai que pour l'instant, ces armes nous semblaient bien inoffensives...)Ces armes non létales avaient été utilisées lors de heurts qui avaient opposé en juillet dernier à Montreuil (Seine-Saint-Denis) des membres des forces de l'ordre et des manifestants. La commission estime que son utilisation n'était alors "pas indispensable [ni] proportionnée à la menace". Bref, sept personnes ont perdu un œil depuis 2005. Mais comme on dit, aux pays des aveugles vidéo-protégés, le borgne est roi.

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Prison : Vétusté, brutalité, pauvreté, indignité" (Le Contrôleur général des lieux de privation de liberté Jean-Marie Delarue qui a résumé mercredi les problèmes des prisons françaises en présentant son 2e rapport annuel). La droite multiple les lois depuis 2002 sans donner de moyens suffisants à la justice ni au système pénitencier, le dernier d'Europe. http://fr.news.yahoo.com/3/20100310/tfr-prisons-rapport-controleur-56633fe.html

International

Pays Bas : Bas de plafond. Le parti d'extrême-droite du député néerlandais, Geert Wilders, est arrivé en tête aux municipales de la ville d'Almere, au nord du pays. Un avant-goût des législatives de juin. Ce scrutin a fait figure de test, à trois mois des élections législatives anticipées. Dans un article du Monde, signé du correspondant Jean-Pierre Stroobants, on pouvait lire leprogramme du Parti des libertés: interdiction du foulard et des minarets, fin des subventions pour "les macramés turcs et les peintures au doigt arabes", arrêt de l'immigration et de l'islamisation." Le PVV prévoyait également la réduction des subventions culturelles. "Plutôt que de donner de l'argent aux élites, il faut l'utiliser pour lutter contre les terroristes des rues." En Autriche, c'est une femme proche des milieux néo-nazis qui sera la candidate de l'extrême droite à la prochaine élection présidentielle. En France, en confondant, islamisme radical, immigration, islam, drapeau algérien, Marine Le Pen reste le clone de son père, les dérapages sur la seconde guerre mondiale en moins.

Russie : Dimitri Medvedev, président de la Fédération de Russie à propos des relations hier tendues entre son pays et l'Ukraine du président sortant Viktor Ioutchenko. "Même quand l'ambassadeur de notre pays n'était pas à Kiev, je me réveillais en pensant à l'Ukraine ». Et même pas une petite pensée pour la Géorgie ?

Libye-Etats-Unis : La Libye a accepté mercredi les excuses du haut responsable du département d'Etat américain qui avait fait, fin février, une plaisanterie sur les paroles du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, lorsqu'il avait appelé à la guerre sainte contre la Suisse, qui venait de voter une interdiction des minarets. La semaine dernière, la Libye avait mis en garde contre des conséquences négatives pour les Etats-Unis si ceux-ci ne s'excusaient pas. Le porte-parole en chef du département d'Etat, J.P. Crowley, a ainsi présenté ses excuses mardi. Plier l'échine et accepter cette humiliation médiatique, pour quelques gouttes de pétrole, voilà sans doute la nouvelle politique de l'hôte de la Maison Blanche.

 

22/01/2010

Choses lues ou entendues

Le retour sur le devant de la scène médiatique (et politique ?) de l'ancien premier ministre Lionel Jospin en ce début d'année avec un livre, un documentaire retraçant sa carrière politique et de multiples interventions dans les médias nationaux, soulève toujours les mêmes questions, plus d'un septennat de temps politique après le choc de 2002 et son élimination dès le premier tour au profit du leader frontiste, Jean Marie Le Pen. L'ancien premier ministre Lionel Jospin a-t-il terminé troisième de la compétition en 2002 à cause d'une mauvaise campagne électorale essentiellement axée sur la certitude d'un duel au second tour contre le président sortant Jacques Chirac et sur son propre bilan, certes globalement positif, en tant que chef du gouvernement ? Ou alors, est-ce à cause de l'émiettement de la gauche, encouragée au début par le parti socialiste pour ratisser le plus large possible, au premier tour de la présidentielle avec pas moins de sept autres candidatures (Daniel Gluckstein, Olivier Besancenot, Arlette Laguiller, Robert Hue, Christiane Taubira, Jean Pierre Chevènement et Noël Mamère) ? Est-ce à cause de la personnalité du candidat, qualifié d'austère (A l'image de l'annonce de a candidature à la fonction suprême réalisée grâce un simple fax) contre un Jacques Chirac, véritable bête politique et champion en serrage de paluches ? Est-ce à cause du climat délétère de l'époque avec une insécurité omniprésente dans les médias grâce en partie au travail de sape organisé par le chef de l'Etat ? Il ne fait aucun doute que Lionel Jospin avait (a) la stature pour assurer la fonction et que beaucoup ont regretté de ne pas avoir « voté utile » un certain 21 avril 2002.

Une situation qui semble analogue à celle de 2002.

Il n'empêche, plus de sept ans plus tard, la situation reste sensiblement la même. La gauche française reste plus que jamais divisée entre différentes paroisses et chapelles, entre les tenants d'une alliance avec le parti socialiste et les autres, entre la gauche de gouvernement et la gauche d'opposition continue. Les Verts, membre de la Coalition Europe Ecologie, comptent sans doute plus de végétariens dans leurs rangs que d'autres partis. Pour autant, ils semblent avoir sortis les crocs, qui désormais abîment les parquets de la rue de Solferino, pour tenter d'affaiblir encore un peu plus l'éléphant socialiste blessé. Blessé depuis le ratage de 2002, le congrès de Reims, l'échec relatif du référendum interne, la perte d'adhérents, le décrochage opéré lors de l'élection européenne de 2009 ou encore la fronde menée en interne par Ségolène Royal, le parti socialiste en reste encore cantonné à prôner « le rassemblement » au lieu de constituer une opposition crédible avec propositions et « shadow cabinet » à l'appui.

L'avenir du pays passe par le parti socialiste.

La survie à plus au moins moyen terme d'Europe Ecologie me semble sujette à caution. Ce qui est sûr, c'est que l'alternative politique à une droite qui monopolise le pouvoir exécutif et législatif notamment depuis 2002 passe par le parti socialiste. Comme le soulignait Nicolas Sarkozy, se considérant un temps comme DRH du PS, ce parti ne manque pas de personnalités à même de personnifier le changement. Les primaires, qui seront organisées à une date encore inconnue, devraient être ouvertes aux adhérents mais également aux sympathisants afin de faire émerger une vraie figure incarnant l'opposition aux dérives du sarkozysme. Pour l'instant Manuel Valls et François Hollande ont fait officiellement acte de candidature. Il en reste encore une pléthore derrière.

Une disparition.

Cette semaine, la mort de Philippe Seguin ne me laisse pas indifférent. Homme politique réputé intègre pour l'ensemble de ses pairs, il dirigeait de manière indépendante, en tant que premier président, la Cour des comptes depuis 2004 et cela, grâce à son tempérament, de manière énergique. Gaulliste « dit de gauche », il l'un des rares des années Chirac à n'avoir pas été inquiété par la Justice (Juppé, Roussin, Pasqua, Léotard, Carignon...) ce qui constitue déjà un titre plus qu'honorable pour un homme, un temps très proche de l'ancien président de la République. Il était également l'un de nombreux hommes politiques de droite à fustiger le débat sur l'Identité Nationale, « nul et non avenu » selon lui et l'hyperprésidence de Nicolas Sarkozy.

Les brèves :

MEDEF : L'organisation patronale veut que toutes les entreprises frappées par la taxe carbone nouvelle version reçoivent une compensation intégrale après avoir subi ce nouvel impôt. Tous les salariés victimes de licenciements boursiers seraient très heureux de recevoir eux aussi une « compensation intégrale » pour leur labeur après avoir été jetés par leurs entreprises. Et si Total devait un jour payer cette taxe, elle pourrait au moins servir à la marge pour contribuer à réparer les ravages écologiques causés par l'épave flottante dénommée Erika qui sombra en 1999.

Dubaï : L'émirat vient d'inaugurer une nouvelle tour, la plus haute du monde avec ses 828 mètres pour un coût estimé à 1,5 milliards de dollars. Pas fous, les cheikhs locaux ont pris une assurance en réservant un étage de la tour pour une mosquée (Pour permettre aux croyants de se rapprocher un peu plus de Dieu ?). Certains y voient plutôt un gage de protection contre une attaque future perpétrée à l'aide d'un avion par exemple.

Paris : La bourse de Paris a gagné 22% en 2009 après avoir enregistré une baisse de plus de 40% en 2008. Encore un peu de temps à ce rythme là, et le gouvernement Fillon va nous ressortir des cartons la retraite par capitalisation en cette année, ou la réforme du régime des retraites (Travailler plus pour gagner moins) sera un chantier du « renouveau » annoncé par notre président de la République.

Nomination : L'ancien ministre de l'Agriculture puis des Finances et actuel député de Savoie Hervé Gaymard vient d'être nommé président du conseil d'administration de l'ONF. Voilà au moins un poste ou l'intéressé ne disposera pas d'un appartement de fonction. N'oublions pas la nouvelle mesure d'un appartement, qui se compte en Gaymard depuis 2004, soit une unité basée sur  une surface habitable de 600 m2.

Grippe A : Alors que la polémique enfle en France sur la gestion de la grippe A et notamment les dépenses induites par l'achat en masse de vaccins, devenus depuis inutiles, une solution toute simple semble s'imposer : Les donner aux pays du tiers monde afin qu'ils en fassent profiter à leurs populations. Bien sûr un tel don...devrait être déduit au tarif fort (Celui que la France a payé pour ses doses) de l'aide publique au développement de toute façon réduite chaque année par notre pays. Cynisme ?

Société : Après une nouvelle agression, celle-ci mortelle dans un lycée du Kremlin Bicêtre, le gouvernement va sans doute nous ressortir l'installation de portiques de sécurité à l'entrée des lycées comme dans les lieux publics dits sensibles. Nous vivons dans une société ultra violente où il est devenu presque banal de se faire agresser dans le sanctuaire du savoir qu'est l'école de la République. Et puis pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? On devrait également mettre des bacs à l'entrée des lycéens comme dans les aéroports pour confisquer tout objet potentiellement dangereux comme des ciseaux ou des compas. Et puis inscrire des jeunes policiers dans les classes comme les US Marshall mis dans certains vols sensibles à destination des États-Unis. La politique du tout sécuritaire prônée depuis des années par les hommes actuellement installés aux plus hautes fonctions politiques de notre pays ne conduit qu'à une impasse si l'on ne s'attaque pas aux racines du mal : Banalisation de la violence, verbale ou physique, à tous les échelons de notre société, creusement des inégalités, de salaires ou de savoirs, inégalité d'accès à l'emploi....

Quotas : Pour ou contre des quotas d'élèves boursiers, 30% d'ici 2012, dans les grandes écoles que comptent notre pays. Cette forme de discrimination positive s'avère nécessaire là ou le principe d'égalité, pilier de notre système républicain et démocratique n'est plus que l'ombre d'une utopie.

Justice : Nicolas Sarkozy peut désormais se constituer partie civile et agir ainsi comme un citoyen ordinaire. Par contre Sarkozy Nicolas, président de la République, n'est guère inquiété par la justice notamment à propos de son ancien appartement situé sur l'Ile de la Jatte. Vu la caporalisation d'une partie de la justice, on imagine le devenir de cette institution voulu par Nicolas Sarkozy avec la suppression du juge d'instruction.

Burqa : Faut il interdire le port de la burqa, ce sac à patate qui déshumanise celle qui l'a revête. Faut il une simple résolution du parlement en rappelant les principes républicains ou au contraire une loi qui aurait un aspect contraignant et coercitif. La liberté de se priver de liberté doit elle être défendue au nom de la liberté de conscience et de culte ? Tel est le vrai débat auquel nous sommes confronter avec le problème que soulève le port du voile intégrale (niqab ou burqa) en France. De plus, ce port qui ne concerne qu'une frange infinitésimale de femmes de confession musulmane prend aujourd'hui une autre dimension avec le débat sur l'Identité Nationale.

La phrase de la semaine : Le ministre du Budget, Eric Woerth, présentant ses vœux au personnel de Bercy a fait sensation le 7 janvier dernier en remerciant les douaniers qui « montent la garde » devant son ministère. Monter la garde pour protéger Christine ? Facile celle-là, elle fait moins rire jaune que l'imbroglio au tour de la fameuse liste des évadés fiscaux, obtenue de manière frauduleuse par Bercy et ce même Eric Woerth.

Vers un premier rôle : François Hollande a en marre des « petits rôles » ou des « personnages secondaires ». Après avoir été le premier secrétaire du PS pendant près de 12 ans, un « petit rôle » en effet, il avait été le compagnon de Ségolène Royal en tant que premier rôle de sa vie amoureuse avant de devenir un personnage secondaire.

Un départ prévu : François Fillon, en commun accord avec le président de la République, devrait quitter son poste quelques mois avant l'élection présidentielle de 2012. Pour l'instant, le premier ministre continue de capitaliser sur sa personne un taux de satisfaction beaucoup plus important que celui de son patron du 55 faubourg Saint Honoré. Cette inversion des rôles est inédite sous la Vème République, ou généralement le premier ministre sert de paratonnerre, de fusible au président de la République.

Une intervention de trop : Patrick Devedjian accuse les sages du Conseil Constitutionnel de décision à motifs politiques de vouloir faire la loi en lieu et plac après la censure la taxe carbone en décembre dernier. Attaquer le Conseil Constitutionnel lorsque celui-ci rend une décision contraire qui casse une loi gouvernementale...Considéré comme chiraquien, le conseil constitutionnel, garant du respect ,de notre Constitution risque de connaître une vague sarkozyste, trois membres devant être remplacés au cours du mois de février.

Une comparaison osée : Martine Aubry endosse les habits d'une Merkel de gauche si l'on en croit le titre d'un article consacré à la première secrétaire du parti socialiste publié dans le journal Le Monde daté du jeudi 14 janvier.  Sûre que la comparaison, du moins si l'on en reste au plan physique flattera l'actuelle maire de Lille.

Le droit de vote de immigrés. Ou comment faire d'un vieux sujet, 80ème des 110 propositions du candidat Mitterrand en 1981 un objet de politique politicienne afin de mettre devant ses incohérences le ministre de l'Immigration, Eric Besson, ancien membre du parti, devenu depuis le secrétaire adjoint de l'UMP.

Ma petite entreprise : Titre lu dans le journal Le Monde : Les Traders retrouvent les bonus géants d'avant crise. Les principales banques américaines auraient déjà ainsi provisionner 90 milliards de dollars afin de remercier ses traders méritants. Et dire que ces mêmes banques, hier dans le rouge sont parvenues à renouer avec les bénéfices grâces aux aides des états et des banques centrales. Après avoir écouté l'intervention du président de la République le 31 au soir, je croyais candidement que le capitalisme d'hier, grâce à l'énergie déployée par notre grand homme, avait été réformé pour justement arrêter ce type de pratique scandaleuse.

Temps de travail : En France, le temps de travail a fortement baissé depuis la Libération. A tel point que la France, bien que devant l'Allemagne, se trouve derrière d'autres pays comme les États-Unis, le rêve au niveau social ou encore le Japon. Conclusion du journaliste : « La France, qui passe souvent pour un pays ou l'on travaille peu, n'a pas totalement usurpé sa réputation ». Vive le « travailler plus pour gagner plus » alors ou vive le travailler moins pour gagner moins mais vivre mieux, sachant que le travail, vecteur parmi d'autres de socialisation, n'est pas une fin en soi. Vive les feignasses ! Alors que les États-unis, société morale et pacifique que l'on connaît si bien détient toujours le record mondial du nombre de détenus (2,3 millions de personnes), le Japon lui détient un autre record, celui du nombre de personnes qui se suicident chaque année. Ah oui, au fait, que fait on du taux de productivité qui doit également être pris en compte pour faire une analyse en toute objectivité.

Lecture : Le Monde, Le Canard Enchaîné, Libération, Le Courrier International, Charlie Hebdo. Audio : France Inter.

Bruno Rey, Autrans.

07/01/2010

Quelle Europe?

Herman Van Rompuy est désormais le nouveau président de l'Union Européenne. Pardon du conseil européen. Pardon encore, mais je croyais que c'était l'Espagne qui assurait cette fonction pour six mois à partir du 1er janvier...

Revenons pour l'instant à notre ancien premier ministre belge, figure tellement effacée et méconnue dans notre paysage politique qu'elle a été choisi sagement pour devenir le représentant officiel et la figure emblématique de l'Europe politique nouvelle, née du Traité de Lisbonne. Il sera assisté dans sa tache par une nouvelle représentante chargée de la politique extérieure de l'UE, à savoir la britannique Catherine Ashton, baronne de son état. A ce stade, on arrive à peu près à suivre les réformes institutionnelles introduites par le Traité de Lisbonne, notamment la nomination pour de 2 ans et demi avec mandat renouvelable une fois, d'un président du conseil européen par l'ensemble des chefs d'état et de gouvernements membres de l'UE. Ce que l'on comprend moins bien, c'est le rôle désormais tenu par le pays président le Conseil européen pour 6 mois. Depuis le 1erjanvier, c'est à l'Espagne de José Luis Rodriguez Zapatero qu'incombe ce rôle comme nous l'avons déjà souligné.

Pour le commun de mortels, auquel j'appartiens, la diarchie ou présidence bicéphale ainsi constitué est déjà fort complexe pour comprendre, le niveau et l'étendue des pouvoirs de chacun. Et c'est sans compter sur José Manuel  Barosso, notre président de la commission européenne, autre figure de l'exécutif européen. Là faut-il parler désormais de triarchie ou d'anarchie dans les prérogatives respectives de chacun des acteur nommés.  

Les modifications du mode de fonctionnement de l'UE ne permettent toujours de répondre à des aspirations de nombre de concitoyens, notamment en terme de politique sociale et d'harmonisation fiscale. Le référendum d'initiative populaire, nécessitant 1 millions de signatures d'européens, vendu comme une avancée démocratique par une Europe soucieuse des attentes de nos concitoyens et se voulant plus proche de ces derniers, est conditionné au bon vouloir de la commission européenne qui peut valider...ou non une telle démarche.

D'autres questions restent en suspend notamment en ce qui concerne l'élargissement de l'Union Européenne envers d'autres pays européens (Albanie, Serbie, Croatie, Bosnie Herzégovine, Kosovo, Macédoine, Ukraine, Biélorussie,..............Norvège, Islande, Suisse). La Turquie reste encore un lourd dossier malgré les véritables progrès enregistrés sous l'ère Erdogan et contribue au débat sur les frontières de l'Union Européenne. Sont elles physiques, humaines, culturelles, religieuses ? Pour ma part, je tent à incliner pour une entrée d'une Turquie démocratique et respectueuse de sa minorité kurde dans l'Union Européenne. Le « partenariat stratégique » vendu par certains hommes politiques pour complaire à leurs opinions publiques risque d'entraîner ce pays vers ces turpitudes passés au lieu de l'ancrer dans un espace porteur de valeurs fortes.

Et notre Défense commune dans tout cela. En réintégrant la France dans le commandant intégré de l'OTAN, dont notre pays était sortie en 1966 par volonté du général, le président Sarkozy a torpillé tout espoir de voir naître un jour une véritable force européenne de défense. Nain diplomatique, nous restons sous étroite emprise américaine sur ce dossier.

Et puis il y a tous les autres sujets, de l'harmonisation fiscale à la mise en place d'une vraie politique sociale européenne.

Je reste persuadé que le règlement intérieur de la maison Europe aurait du être établi avant l'élargissement massif de 2004 à 10 pays issus en grande partie de l'ancien glacis soviétique. Mais on ne pas revenir sur le passé et le Traité de Lisbonne montre bien à sa manière que le Plan B ou Plan Bis qui n'était pas censé exister après le rejet massif du Traité Constitutionnel européen en mai 2005 par le peuple français a bien pu voir le jour. Au prix, certes, d'une confiscation d'un débat politique et démocratique, le traité ayant été adopté par le Parlement réunis en Congrès et non par le peuple.