Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17/02/2010

Le soleil de Vancouver d'un côté, les vents couverts de l'actualité de l'autre

Le fameux départ à la retraite à 60 ans relève désormais du passé. Affirmer cela, ce n'est que souligner une simple évidence.  Encore un pilier de l'Identité nationale française qui s'effondre me direz vous alors que notre ministre Eric Besson, hier encore secrétaire national à l'Economie au parti socialiste, regarde ailleurs, notamment vers les sans papiers. Compte tenu du nombre d'annuités nécessaires pour prétendre à partir en retraite à cet âge, soit 41 ans actuellement et bientôt 42 ou 43, il faudrait alors rentrer sur le marché du travail dès 18 ans, année ou les futurs bacheliers passent normalement le premier diplôme leur permettant d'accéder aux études supérieures. Pour eux, les années d'études s'étant considérablement allongées, la rentrée sur le marché du travail se fait à partir de 22 ou 23 ans en moyenne...

Mais le débat, pardon le sommet social organisé autour du président de la République ne doit pas seulement se résumer à une bataille de chiffres, même l'équipe gouvernementale déclame en cœur  que toutes  « les cartes sont sur la table ». La pénibilité du travail doit notamment être prise en compte pour que la réforme des retraites, chantier si important pour notre société, se fasse dans un souci d'équité et de justice sociale et non d'une recherche d'un égalitarisme à tout crin qui nie les spécificités de chacun. Il ne résume pas non plus à une simple réforme dont le président pourrait se servir comme trophée en cas de succès. La pénibilité a pour principale corolaire l'espérance de vie. Cet indice, que l'on doit calculer par catégorie socioprofessionnelle ne peut être absent du débat. En moyenne, un homme a désormais une espérance de vie de 78 ans mais il reste de grandes disparités entre celle d'un cadre et celle d'un maçon par exemple. Il ne s'agit pas ici d'un débat idéologique mais de mettre en relief un simple état de fait.

Les entreprises doivent également être mises à contribution car bien que le nombre d'actifs diminue malgré le taux de fécondité record détenu par notre pays au niveau européen, la productivité moyenne, elle, au contraire croît chaque année. Ce ratio économique doit également être pris en compte dans cette équation à entrées multiples que constitue la réforme des retraites. Qu'un ouvrier crée plus de valeur ajoutée aujourd'hui qu'autrefois, cela ne va toujours de soi pour les grosses huiles patronales.

Et puis, la réalité sociale d'aujourd'hui a bien évolué depuis la mise en place de la protection sociale à la fin du second conflit mondial. Chômage, temps partiel, désiré ou non, intérim, salaires bas, tous cela entraînent de lourdes conséquences pour les prestations de demain.

Les brèves :

Halal akbar : Quick, l'un des leaders de la restauration rapide dans notre pays s'essaye dans certaines de ses enseignes à la viande halal. Du coup,  plus de bacon dans le «strong bacon», mais de la dinde au «goût bacon». Et dire que le slogan du groupe reste « Quick, nous, c'est le goût » La Mecque est dite quoi.

Bonne intention : La France a adopté sa propre 'liste noire' de paradis fiscaux, ce qui lui permettra de taxer davantage les entreprises françaises implantées dans ces dix-huit pays. Cette déclaration de bonne intention renvoi à l'adoption d'une liste noire des compagnies aériennes après le crash de Charm El Cheick en 2001. Cela n'a pas empêché, entre autre, celui quelques années plus tard de celui de la Yemenia Airlines.

Joyeux anniversaire : Le 17 février 1986, la France lançait l'opération "Epervier" au Tchad. Un millier de soldats français étaient envoyés à N'Djamena pour faire face à l'époque aux rebelles soutenus par la Libye. Depuis, la France, qui entretient depuis plus d'un millier d'hommes dans ce pays,  fait la pluie et le beau temps dans ce pays, base stratégique pour contrôler un près carré africain qui se réduit comme peau de chagrin. Le chagrin, un sentiment assez partagé dans un pays victime de la dictature militaire d'Idriss Deby Itno depuis 1990, soutenue en sous main par notre pays.

Boulettes suédoises : Ikea, le géant suédois de l'ameublement se vante à l'entrée de ses magasins d'être le plus compétitif, grâce à différentes plaques placées à cet effet à l'entrée de ses magasins,  et cela pour diverses raisons, notamment grâce à l'emballage de ses produits et à la généralisation des meubles en kit. La direction pourrait installer une nouvelle plaque réservée à l'abnégation de ses employés....auxquels on ne propose qu'une modeste augmentation d'1%. On dirait une augmentation dans la fonction publique...

Se voiler la face : Comment peut on être féministe, anticapitaliste d'obédience trotskiste et laïque tout en portant en signe religieux ostentatoire ? Tel est le débat au centre duquel se trouve bien malgré elle la jeune Ilham Moussaïd et qui agite la classe politique bien au-delà des rangs du simple NPA d'Olivier Besancenot. Ce symbole, qui a tant fait débat au moment du vote de la loi sur les signes ostensibles dans les lieux publics me choquerait moins si les hommes de confession musulmane et croyant portait le broile, le voile à barbe, pour ne pas constituer avec cette dernière un objet de tentation pour les femmes. La religion constitue elle toujours l'opium des peuples ? En tout cas, celui-ci fait bien le beurre des taliban.

Diplomatie : Le premier ministre canadien Stephen Harper a effectué lundi  une visite officielle en Haïti, la première d'un chef de gouvernement d'un pays du G20 depuis le tremblement de terre. Ouf, nous allons sans doute échapper à un nouvel excès de notre président sur Facebook, à moins que François Fillon soit de nouveau près à jurer le contraire...

Tournée : L'inimitable Dominique de Villepin cherche toujours à se donner à la France, patrie qu'il aime tant et qu'il voudrait conquérir après sa traversée du désert. Lundi, il effectuait en Bretagne sa première sortie publique depuis le verdict du procès Clearstream, expliquant vouloir se placer "au-delà des partis", dans la plus pure tradition gaulliste.  Candidat potentiel pour la présidentielle de 2012, l'ancien Premier ministre s'est défendu d'être en campagne électorale. Pourtant, les phrases consensuelles et attendues étaient de la partie. « La France a besoin de nous et nous sommes là pour la servir". "L'agriculture française, l'agriculture bretonne, c'est l'affaire de tous, c'est un enjeu majeur". "Il n'est pas question que la France l'abandonne à d'autres pays, comme les Etats-Unis ou d'autres pays qui émergent." "Que serait la France si l'esprit de nos campagnes, de nos territoires ruraux venaient à s'effacer ? (...) La diversité des productions et des territoires constitue une force qu'il faut défendre"...etc etc etc. Tel un Rastignac, il pourraît bien prochainement déclarer : "A nous deux, Sarkozy".