26/04/2010
Bas les masques ?
Le port du Niqab, hijab, burqa ou autre signe ostensible d'appartenance doit il être toléré au nom de la liberté d'expression et de culte même si dans le cas présent il s'agit plutôt de revendiquer, pour certaines, le droit, la liberté de se priver de liberté ? Tel est le dilemme auquel est confronté l'ensemble de nos responsables politiques alors que le président de la République vient de se prononcer cette semaine pour une loi interdisant le port de ces étoffes dans les lieux publics.
Comme beaucoup, je suis extrêmement gêné quand je suis confronté à cette tenue qui abrite après tout un être humain. Mes convictions, notamment l'égalité homme femme, ne peuvent rester de marbre devant ce phénomène. Au détour d'une rue, dans une grande surface, sur un marché, ces fantomes de noirs vétus attirent les commentaires acides et les regards, ce qui est assez paradoxale. Ce long drap enveloppant l'ensemble du corps pour dissimuler courbes du corps et traits du visage attire aussi surêment nos yeux qu'une femme se promenant dans le plus simple appareil. Dans une société, ou la mode ou la publicité notamment concourent à ce que les femmes ne soient couvertes que du strict minimum de tissu, et encore, l'apparition de vêtements tout droit venus d'Arabie Saoudite ou de Kandahar ne passent décidément pas inaperçus...
Mais en fait, quel est le rôle exact de cette tenue ? S'agit-il de protéger la femme des regards de l'homme et ainsi de cacher à ces derniers ces traits comme l'affirment certaines, sans doute extrêmement pudiques ? Au contraire, s'agit il de protéger les hommes de la tentation que constituent pour eux ces êtres de chaires et de sang, forcément objet de désir et de luxure ? Or l'homme, pêcheur par essence, ainsi tenté, peut succomber à l'attrait féminin. Mais que les choses soient claires ; ce n'est pas lui bien sûr qui fait preuve de faiblesse dans ce cas là mais la femme, véritable diablesse et tentatrice. Ne nous voilons pas la face sur cet aspect du débat, la misogynie y détient une part sans doute prépondérante.
Autre débat, celui de la contrainte supposée du port d'un tel accoutrement. La femme qui l'endosse est-elle, oui ou non contrainte de le porter ? Et si oui, comment faire la part de la vérité dans les propos tenus par les principales intéressées. On imagine déjà des propos recueillis en exclusivité sur TF1 ou une jeune femme floutée mais complètement voilé confie qu'elle est contrainte de le porter sous peine de correction par son mari barbu. La notion de contrainte est ainsi difficilement évaluable. La pression du milieu familiale, du quartier, de la communauté...
Est-ce un symbole religieux ou au contraire un symbole de l'asservissement de la femme ? Est un objet, certes religieux, symbole du passéisme que prône une minorité active au sein de l'Islam de France ou au contraire constitue t-il pour la femme l'équivalent de la laisse pour le chien ?
Je ne suis pas persuadé qu'une interdiction formelle sous forme de loi, d'origine gouvernementale ou non, réglera cette situation qui concerne une infime part de notre population, quelques centaines de femmes pour une communauté religieuse de 5 millions de personnes. Et puis la patrie des droits de l'Homme ne doit elle pas permettre à chacun d'exprimer ses convictions politiques ou religieuses, dans le respect strict de la loi, même si ces dernières peuvent être jugées absurdes ou immorales. On connaît tous les propos de l'ami Voltaire sur la liberté notamment (Est-ce qu'une interdiction pure et simple du Front National aurait empêché la banalisation du racisme et de la xénophobie en France des dernières années, je n'en suis pas certain malheureusement). Le débat avait déjà été vif au sujet du voile il y a cinq ans et le vote de la loi sur les signes ostentatoires, pardon ostensibles, ne semble pas avoir réglé la question loin s'en faut. Si le sujet n'était pas aussi sérieux car concernant l'avenir de nombreuses femmes, il offrirait de franches rigolades...
Le cas de la conductrice verbalisée cette semaine pause la question de l'instrumentalisation politique de cette affaire par le gouvernement français. En effet, le mari de cette dernière serait un polygame, ayant plusieurs femmes et une ribambelle de mouflets, ce qui constitue un merveilleux moyen pour pratiquer l'amalgame et jeter l'opprobe sur un ensemble d'individus. Les femmes portant ce vêtement étriqué et ses gants noirs sont donc toutes placées sous la coupe de maris polygames qui profitent des largesses de notre système d'aide sociale pour entretenir leurs familles. Formidable coup médiatique en effet pour un gouvernement qui veut interdire la burqa et autre niqab et pour un président qui s'est formellement prononcé dans ce sens cette semaine.
Mais l'interdiction pure et simple va-t-il empêcher une certaine forme de pratique religieuse (Tabligh, wahhabisme, salafisme) quelque que soit son nom sur notre territoire. Je n'en suis pas certain et c'est là tout le problème. La loi de règlera rien et le fondamentalisme religieux pourra une nouvelle fois se poser en victime d'une inquisition anti-islam menée, selon ses différents portes paroles, par les autorités françaises à l'encontre des fidèles de Mahomet.
Il faudra un jour crevé l'abcès.
05/04/2010
Urbi et orbi
Certains représentants du Saint Siège s'érigent et s'agitent de manière frénétique, actuellement, pour dénoncer les multiples attaques, qu'ils jugent portées en dessous de la ceinture, à l'encontre du pape Benoît XVI, accusé d'avoir couvert, par son silence assourdissent, des cas de prêtres pédophiles avant qu'il n'accède au rang de vice-dieu infaillible en avril 2005. Nombreux sont aujourd'hui ceux qui s'attirent ainsi les foutres du Vatican par leurs nouvelles prises de position. Et puis la presse, à l'affût de la moindre information, envoit désormais la purée sur le sujet. Pour le défendre, d'autres sèment la zizizanie et mettent sans dessus-dessous les rapports étroits qu'entretient l'Eglise catholique avec la communauté juive notamment. A l'heure ou le procès en canonisation du défunt Jean Paul II traîne en longueur faute de miracles incontestables, il semble miraculeux que des dizaines de pédophiles au sein de l'Eglise ait échappé à la justice humaine pendant toutes ces années sans un soutien actif de la part de Rome. Bref la position actuelle du Vatican reste des plus précaire alors que pas un jour ne se passe sans qu'un nouveau scandale n'éclate.
Les calottes, hier encore, de couleur écarlate perdent de leur superbe et se font de plus en plus porter pâles. Les cardinaux ne semblent pas disposer de capotes assez grandes pour se protéger des multiples scandales qui secouent l'Eglise et atteignent la figure du saint père. Il aurait fallu depuis longtemps décalotter et défroquer certains représentants du christ si prompt à hisser pavillon en présence de certaines ouailles innocentes.
Tous, du prêtre au cardinal, serrent les rangs, et accessoirement les fesses, devant la fronde qui s'élève dans le monde après les multiples révélations des dernières semaines. Ce n'est pas encore la débandade totale, le pape Benoît XVI n'a d'ailleurs pas cru bon d'y faire allusion lors de son homélie du dimanche pascale, mais la panique pourrait naître si de nouvelles accusations voyaient le jour.
Il est certain que Benoît XVI, ancien préfet de la Congrégation de la foi, susse par le passé les dérives de certains des représentants de l'Eglise catholique. Mais il les a couvert afin de préserver, lui si hostile aux moyens de protection et de contraception, certains pêcheurs dans leurs fonctions durant l'enquequete.menée au sein du Vatican. Bref la pilule reste difficile à avaler pour beaucoup.
Ce qui est certain, c'est que le doute pénètre l'esprit des fidèles après que le vice de certains est pénétré certains orifices après l'office. Quand il s'agenouille à hauteur de braguette pour recevoir le corps du Christ, le croyant est désormais tourmenté. Alors qu'il avale ce corps étranger, ses pensées sont toutes emplies des révélations passées. Bref la masturbation intellectuelle concernant l'Eglise ne fait que commencer.
Les serviteurs de Dieu se trouvent à la croisée des chemins, l'Eglise ayant les jambes écartées, l'une plantée solidement dans le passé et ses traditions, le fameux célibat des prêtres en est un exemple, et l'autre attirée par une volonté de réformes à l'heure ou les bancs des édifices religieux se vident, que l'érection de nouveaux lieux de culte n'est plus d'actualité et que les fidèles ne font plus la queue pour aller à la confession.
Que Dieu vous pénisse donc. Certains prélats méritent de la part de nos seins, après la preuve de leur cul-pabilité, un châtiment exemplaire.
16:55 Publié dans Politique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : religion, pédophilie, benoît xvi, politique, actu, actualité, eglise, catholique, france
17/02/2010
Le soleil de Vancouver d'un côté, les vents couverts de l'actualité de l'autre
Le fameux départ à la retraite à 60 ans relève désormais du passé. Affirmer cela, ce n'est que souligner une simple évidence. Encore un pilier de l'Identité nationale française qui s'effondre me direz vous alors que notre ministre Eric Besson, hier encore secrétaire national à l'Economie au parti socialiste, regarde ailleurs, notamment vers les sans papiers. Compte tenu du nombre d'annuités nécessaires pour prétendre à partir en retraite à cet âge, soit 41 ans actuellement et bientôt 42 ou 43, il faudrait alors rentrer sur le marché du travail dès 18 ans, année ou les futurs bacheliers passent normalement le premier diplôme leur permettant d'accéder aux études supérieures. Pour eux, les années d'études s'étant considérablement allongées, la rentrée sur le marché du travail se fait à partir de 22 ou 23 ans en moyenne...
Mais le débat, pardon le sommet social organisé autour du président de la République ne doit pas seulement se résumer à une bataille de chiffres, même l'équipe gouvernementale déclame en cœur que toutes « les cartes sont sur la table ». La pénibilité du travail doit notamment être prise en compte pour que la réforme des retraites, chantier si important pour notre société, se fasse dans un souci d'équité et de justice sociale et non d'une recherche d'un égalitarisme à tout crin qui nie les spécificités de chacun. Il ne résume pas non plus à une simple réforme dont le président pourrait se servir comme trophée en cas de succès. La pénibilité a pour principale corolaire l'espérance de vie. Cet indice, que l'on doit calculer par catégorie socioprofessionnelle ne peut être absent du débat. En moyenne, un homme a désormais une espérance de vie de 78 ans mais il reste de grandes disparités entre celle d'un cadre et celle d'un maçon par exemple. Il ne s'agit pas ici d'un débat idéologique mais de mettre en relief un simple état de fait.
Les entreprises doivent également être mises à contribution car bien que le nombre d'actifs diminue malgré le taux de fécondité record détenu par notre pays au niveau européen, la productivité moyenne, elle, au contraire croît chaque année. Ce ratio économique doit également être pris en compte dans cette équation à entrées multiples que constitue la réforme des retraites. Qu'un ouvrier crée plus de valeur ajoutée aujourd'hui qu'autrefois, cela ne va toujours de soi pour les grosses huiles patronales.
Et puis, la réalité sociale d'aujourd'hui a bien évolué depuis la mise en place de la protection sociale à la fin du second conflit mondial. Chômage, temps partiel, désiré ou non, intérim, salaires bas, tous cela entraînent de lourdes conséquences pour les prestations de demain.
Les brèves :
Halal akbar : Quick, l'un des leaders de la restauration rapide dans notre pays s'essaye dans certaines de ses enseignes à la viande halal. Du coup, plus de bacon dans le «strong bacon», mais de la dinde au «goût bacon». Et dire que le slogan du groupe reste « Quick, nous, c'est le goût » La Mecque est dite quoi.
Bonne intention : La France a adopté sa propre 'liste noire' de paradis fiscaux, ce qui lui permettra de taxer davantage les entreprises françaises implantées dans ces dix-huit pays. Cette déclaration de bonne intention renvoi à l'adoption d'une liste noire des compagnies aériennes après le crash de Charm El Cheick en 2001. Cela n'a pas empêché, entre autre, celui quelques années plus tard de celui de la Yemenia Airlines.
Joyeux anniversaire : Le 17 février 1986, la France lançait l'opération "Epervier" au Tchad. Un millier de soldats français étaient envoyés à N'Djamena pour faire face à l'époque aux rebelles soutenus par la Libye. Depuis, la France, qui entretient depuis plus d'un millier d'hommes dans ce pays, fait la pluie et le beau temps dans ce pays, base stratégique pour contrôler un près carré africain qui se réduit comme peau de chagrin. Le chagrin, un sentiment assez partagé dans un pays victime de la dictature militaire d'Idriss Deby Itno depuis 1990, soutenue en sous main par notre pays.
Boulettes suédoises : Ikea, le géant suédois de l'ameublement se vante à l'entrée de ses magasins d'être le plus compétitif, grâce à différentes plaques placées à cet effet à l'entrée de ses magasins, et cela pour diverses raisons, notamment grâce à l'emballage de ses produits et à la généralisation des meubles en kit. La direction pourrait installer une nouvelle plaque réservée à l'abnégation de ses employés....auxquels on ne propose qu'une modeste augmentation d'1%. On dirait une augmentation dans la fonction publique...
Se voiler la face : Comment peut on être féministe, anticapitaliste d'obédience trotskiste et laïque tout en portant en signe religieux ostentatoire ? Tel est le débat au centre duquel se trouve bien malgré elle la jeune Ilham Moussaïd et qui agite la classe politique bien au-delà des rangs du simple NPA d'Olivier Besancenot. Ce symbole, qui a tant fait débat au moment du vote de la loi sur les signes ostensibles dans les lieux publics me choquerait moins si les hommes de confession musulmane et croyant portait le broile, le voile à barbe, pour ne pas constituer avec cette dernière un objet de tentation pour les femmes. La religion constitue elle toujours l'opium des peuples ? En tout cas, celui-ci fait bien le beurre des taliban.
Diplomatie : Le premier ministre canadien Stephen Harper a effectué lundi une visite officielle en Haïti, la première d'un chef de gouvernement d'un pays du G20 depuis le tremblement de terre. Ouf, nous allons sans doute échapper à un nouvel excès de notre président sur Facebook, à moins que François Fillon soit de nouveau près à jurer le contraire...
Tournée : L'inimitable Dominique de Villepin cherche toujours à se donner à la France, patrie qu'il aime tant et qu'il voudrait conquérir après sa traversée du désert. Lundi, il effectuait en Bretagne sa première sortie publique depuis le verdict du procès Clearstream, expliquant vouloir se placer "au-delà des partis", dans la plus pure tradition gaulliste. Candidat potentiel pour la présidentielle de 2012, l'ancien Premier ministre s'est défendu d'être en campagne électorale. Pourtant, les phrases consensuelles et attendues étaient de la partie. « La France a besoin de nous et nous sommes là pour la servir". "L'agriculture française, l'agriculture bretonne, c'est l'affaire de tous, c'est un enjeu majeur". "Il n'est pas question que la France l'abandonne à d'autres pays, comme les Etats-Unis ou d'autres pays qui émergent." "Que serait la France si l'esprit de nos campagnes, de nos territoires ruraux venaient à s'effacer ? (...) La diversité des productions et des territoires constitue une force qu'il faut défendre"...etc etc etc. Tel un Rastignac, il pourraît bien prochainement déclarer : "A nous deux, Sarkozy".