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11/09/2010

"Trou du cul"

Vendredi, nous apprenions que le mot "perquisition" tapé sur Google renvoyait directement sur le site de l'UMP, grâce à un achat de mot-clé par le parti majoritaire souhaitant rectifier l'usage, selon lui, abusif du terme, après une opération de police visant son siège parisien dans l'affaire Bettencourt. " Résultat : à la requête "perquisition" sur Google répondait l'affichage en tête de page d'un lien proclamant "l'UMP pas perquisitionnée", avec un renvoi sur le site du parti et l'explication suivante: "L'UMP a juste répondu à une demande du procureur de la République."  Il y a quelque jours, une autre expression clé, "trou du cul" renvoyait, dans le même moteur de recherche en appuyant sur la case "J'ai de la chance" à la page Facebook du président de la République....(Depuis, l'UMP a repris les choses en main, le lien ne fonctionnant plus...)

 

A l'avenir, l'UMP va sans doute acheter d'autres mots clés pour se justifier de certaines décisions prises par le gouvernement. Pas sûr que les définitions données contentent le parti présidentiel.

 

- Charter : Renvoyer des personnes "volontaires" vers un pays de l'espace Schengen au mépris de l'émotion suscitée en Europe par ce genre de politique.

 

- Copinage : Fait d'octroyer une décoration contre une contribution versée sonnante et trébuchante au parti majoritaire.

 

- Diktat : Hier, mot employé par Adolf Hitler pour dénoncer le traité de Versailles, aujourd'hui utilisé par le ministre Eric Besson pour dénoncer la résolution prise par le parlement Européen au sujet des roms.

 

- Légion d'honneur : Simple hochet décerné à des personnalités pour créer une caste d'affidés.

 

- Rupture : Continuité dans le changement.

 

- Solidarité intergénérationnelle : Fait, pour le parti présidentiel, d'aider un ancien président de la République dans le besoin en versant 1,65 millions d'euros dans une affaire d'emplois fictifs.

 

International

 

L'Iran a annoncé la libération, avant de fair marche arrière, de Sarah Shourd, qui fait partie des trois Américains emprisonnés depuis plus de 13 mois dans ce pays, dans le cadre de la grâce marquant la fin du Ramadan. Le président iranien serait intervenu en partie à cause "du point de vue particulier de la république islamique d'Iran sur la dignité des femmes", a rapporté l'agence de presse iranienne Mehr. Un pont de vu particulier....dans un pays qui menace depuis des mois de mettre à mort un femme par lapidation.

09/09/2010

Boulevard du palais

Après une journée de grève nationale marquée par une forte mobilisation en France contre le fameux projet de loi gouvernemental sur les retraites, notre ministre en charge du dossier, M Woerth a déclaré sur le plateau de TF1-Bouygues qu'"il y aura des avancées" sur le sujet. Des avancées?  Jusqu'où le gouvernement va t-il donc reculer...?

 

Boulevard du palais

 

Plus que jamais l'opposition incarnée par le parti socialiste et par sa première secrétaire, Martine Aubry, semble archi-favorite pour l'élection présidentielle du printemps 2012.

 

Avec un président au plus bas dans les sondages, un gouvernement en pleine période de pré-remaniement et qui cumule les casseroles et un parti présidentiel déchiré par une guerre d'égos, ce n'est même plus un boulevard mais une véritable autoroute qui est tracée pour le candidat de l'opposition afin de l'emmener tout droit au 55 faubourg Saint Honoré un soir de juin 2012. 

 

Nicolas Sarkozy a complètement raté son quiquénat comme son prédécesseur, Jacques Chirac, dont le seul mérite fut de s'opposer aux desseins de Bush et Cie au Moyen Orient. (1) Elu, comme tout bon candidat, sur une liste de promesses (Qui n'engagent que ceux qui y croient selon la fameuse expression de Charles Pasqua), le chantre de la rupture, a rapidement déçu un électorat qui avait été séduit par ces thêmes de campagne. Du travailler plus pour gagner plus dans une société rongée par le chômage de masse à la hausse du pouvoir d'achat, réservée uniquement à quelques catégories socio-professionnelles indispensables au parti majoritaire (Les agriculteurs, les restaurateurs et les bénéficaires du bouclier fiscal), Nicolas Sarkozy, malgré ses voeux ocuméniques du ensemble tout est possible et sa politique d'ouverture à des personnalités issues de la gauche, a largement déçu, au delà de son propre camp politique, une majorité de nos concitoyens qui lui avait octroyé leur bulletin de vote.

 

Promesses non tenues donc,  mais également, échec de la politique sécuritaire ou le language martial et l'inflation législative ne suffisent pas pour constituer une véritable politique dans une société ou le "vivre ensemble" est de plus en plus un voeux pieux.(2)

 

La fonction présidentielle issu d'un système politique crée par et pour l'homme du 18 juin et ses affilés rend bien sûr schizophrène, le chef de l'état étant à la fois chef de parti mais également le président de tout les français. Le sentiment parfois de véritable dyarchie entre un président "omnipotent, omniprésent et omniscient" et un premier ministre, François Fillon toujours porté par des sondages plus ou moins flatteurs en comparaison de ceux enregistrés par Nicolas Sarkozy depuis plus d'un an, n'arrange rien à la situation. Mariage express avec un mannequin après un mariage tumultueux et ultra médiatisé avec "C", usage de la famille à des fins politiques, utilisation intempestive du portable même en présence du roi d'Arabie Saoudite, propos grivois au salon de l'Agriculture avec le désormais cultissime "casse toi pauvre con", visite dans une usine avec des employés triés sur le volet...e fonction de leur taille...voilà quelques exemples qui ne permettent pas vraiment à l'intéressé de se hisser à la stature de Président de la République.(3)

 

Nicolas Sarkozy voulait décomplexer les français avec l'argent, les réconcilier avec le grand capital mais la soirée du Fouquet's avec les membres du premier cercle, le mini séjour sur un yacht prété par l'industriel Vincent Bolloré au large de Malte, la panoplie "bling bling" déployée lors des premiers mois de la présidence, les a surtout frustrés dans une société ou l'injustice sociale et les inégalités de revenus ne cesse de croître. L'adoption du bouclier fiscal n'a fait que conforter une majorité de français dans leur sentiment que Nicolas Sarkozy était le président des plus riches même si une partie de la loi TEPA profitait également aux classes moyennes.

 

Puis est venue le temps des "affaires" qui ont fini de plomber la première moitié du quiquennat. L'ouverture politique à des personnalités issues de l'opposition ou de la société civile a entraînée l'affaire Frédérique Mitterrand qui a soulevé des vagues d'indignation principalement dans le camp présidentiel, parti, militants et sympathisants sans apporter une once de plus value à la côte du gouvernement et du président de la République. Immédiatement une autre affaire a chassé l'ancienne, celle de l'élection de Jean Sarkozy à la tête de l'EPAD, le quartier d'affaires de la Défense. Bien que s'étant désisté devant a grogne succité dans le pays, Jean Sarkozy a cristalisé en quelques semaines la rancoeur, la frustration de millions de personnes et notamment chez les jeunes diplomés. Rappelons que le fils du président, venait de tripler sa seconde année de droit alors que notre pays compte des dizaines de milliers de jeunes diplomés, de la licence au doctorat en passant par le master, qui n'arrivent pas intégrer le monde du travail. Cette affaire a donné l'impression que la monarchie républicaine que constitue notre système politique faisait un pas de plus vers la royauté avec un prince, entouré des courtisans du roi, les Balkany et consorts .Puis l'affaire Henri Proglio, l'homme qui voulait cumuler les fonctions et les revenus à la tête d'EDF et de Véolia a fini de discréditer notre président en cette fin d'année 2009.

 

Et que dire du chantre de la République "irréprochable" avec l'affaire des sondages de l'Elysée, l'obole versée à l'ancien président de la République par l'UMP, les cas Blanc et Joyandet. Sans oublier l'affaire Woerth ou la majorité fait chorus pour défendre un ministre carbonisé sur lequel plane de sérieuses suspiçions.

 

Et que dire du défenseur passionné des droits de l'homme recevant hier le très libéral colonel Kadhafi, s'amourachant du buteur de tchétchènes "jusque dans les chiottes", Vladimir Poutine, et devenu désormais, grâce au zèle de son ministre Eric Besson le premier exportateur européen de roms. (Dommage que cela ne figure pas dans les cahiers du commerce extérieur, pour une fois que notre pays est premier...)

 

Au plus bas dans les sondages avec des ministres discrédités, le président en revient donc à ses "fondamentaux", qui lui avaient si bien réussis dans le passé avec ses grosses ficelles. Mais ces dernières, usées jusqu'à la corde suscitent des réserves au sein même du camp présidentiel. Les Juppé, Raffarin ou autre  Dominique  de Villepin traduisent bien une mésalliance grandissante entre un exécutif en roue libre dans la surrenchère sécuritaire et une majorité de français qui s'inquiètent d'une politique qui bafoue les fondations même de notre régime. Aujourd'hui, la France ne vient elle pas d'être condamné par le parlement européen pour sa politique d'expulsion massive perpetrée contre les roms? 

 

Le gouvernement français va être remanié dans les semaines qui viennent? Fillon sera t-il remplacé? Et si oui par quelle personnalité du sérail UMP? Depuis plusieurs jours l'hypothèe Borloo est envisagée, une manière de mettre une individualité issue du centre au coeur des responsabilités avec un président qui craint par dessus tout une candidature centriste en 2012. Hervé Morin, l'inconnu de la Défense crève d'envie d'exister médiatiquement et rève de présenter la famille centriste nouvelle mouture, sans François Bayrou bien sûr, à la prochaine élection présidentielle. Il laissera sans doute sa place. Tout comme Bernard Kouchner, hier connu pour son combat pour les "boat people", aujourd'hui condamné pour son silence assourdissant concernant les "plane people".

 

 

Alors oui, le parti socialiste, premier parti d'opposition en France a une grande chance de revenir au premier plan dans deux ans. Il faudra pour cela ne pas tomber dans l'angélisme au niveau sécuritaire, l'un des rares espaces de la vie politique française ou Nicolas Sarkozy garde une avance sur ses adversaires selon les enquêtes d'opinion. L'insécurité tout comme l'insécurité sociale seront donc deux grands chantiers de l'ère post Sarkozy.

 

 

(1) Jean Claude Gaudin a usé de ce prétexte pour justifier la contribution de l'UMP dans le remboursement des emplois fictifs de l'ère Chirac à la mairie de Paris. Il faut dire qu'à l'époque une grande majorité de français étaient contre l'intervention programmée des Etats-Unis en Irak.

 

(2) Hier les amendements déposés par l'UMP au Sénat et consécutifs au discours du 30 juillet dernier à Grenoble ont été rétoqués.

 

(3) Sans oublier les photos retouchées pour faire disparaître les bourrelets présidentiels lors des vacances de haut standing aux Etats-Unis en  2007, la photo ou l'ancien président Bush (1,85 m) est à la même hauteur que Nicolas Sarkozy...

17/02/2010

Le soleil de Vancouver d'un côté, les vents couverts de l'actualité de l'autre

Le fameux départ à la retraite à 60 ans relève désormais du passé. Affirmer cela, ce n'est que souligner une simple évidence.  Encore un pilier de l'Identité nationale française qui s'effondre me direz vous alors que notre ministre Eric Besson, hier encore secrétaire national à l'Economie au parti socialiste, regarde ailleurs, notamment vers les sans papiers. Compte tenu du nombre d'annuités nécessaires pour prétendre à partir en retraite à cet âge, soit 41 ans actuellement et bientôt 42 ou 43, il faudrait alors rentrer sur le marché du travail dès 18 ans, année ou les futurs bacheliers passent normalement le premier diplôme leur permettant d'accéder aux études supérieures. Pour eux, les années d'études s'étant considérablement allongées, la rentrée sur le marché du travail se fait à partir de 22 ou 23 ans en moyenne...

Mais le débat, pardon le sommet social organisé autour du président de la République ne doit pas seulement se résumer à une bataille de chiffres, même l'équipe gouvernementale déclame en cœur  que toutes  « les cartes sont sur la table ». La pénibilité du travail doit notamment être prise en compte pour que la réforme des retraites, chantier si important pour notre société, se fasse dans un souci d'équité et de justice sociale et non d'une recherche d'un égalitarisme à tout crin qui nie les spécificités de chacun. Il ne résume pas non plus à une simple réforme dont le président pourrait se servir comme trophée en cas de succès. La pénibilité a pour principale corolaire l'espérance de vie. Cet indice, que l'on doit calculer par catégorie socioprofessionnelle ne peut être absent du débat. En moyenne, un homme a désormais une espérance de vie de 78 ans mais il reste de grandes disparités entre celle d'un cadre et celle d'un maçon par exemple. Il ne s'agit pas ici d'un débat idéologique mais de mettre en relief un simple état de fait.

Les entreprises doivent également être mises à contribution car bien que le nombre d'actifs diminue malgré le taux de fécondité record détenu par notre pays au niveau européen, la productivité moyenne, elle, au contraire croît chaque année. Ce ratio économique doit également être pris en compte dans cette équation à entrées multiples que constitue la réforme des retraites. Qu'un ouvrier crée plus de valeur ajoutée aujourd'hui qu'autrefois, cela ne va toujours de soi pour les grosses huiles patronales.

Et puis, la réalité sociale d'aujourd'hui a bien évolué depuis la mise en place de la protection sociale à la fin du second conflit mondial. Chômage, temps partiel, désiré ou non, intérim, salaires bas, tous cela entraînent de lourdes conséquences pour les prestations de demain.

Les brèves :

Halal akbar : Quick, l'un des leaders de la restauration rapide dans notre pays s'essaye dans certaines de ses enseignes à la viande halal. Du coup,  plus de bacon dans le «strong bacon», mais de la dinde au «goût bacon». Et dire que le slogan du groupe reste « Quick, nous, c'est le goût » La Mecque est dite quoi.

Bonne intention : La France a adopté sa propre 'liste noire' de paradis fiscaux, ce qui lui permettra de taxer davantage les entreprises françaises implantées dans ces dix-huit pays. Cette déclaration de bonne intention renvoi à l'adoption d'une liste noire des compagnies aériennes après le crash de Charm El Cheick en 2001. Cela n'a pas empêché, entre autre, celui quelques années plus tard de celui de la Yemenia Airlines.

Joyeux anniversaire : Le 17 février 1986, la France lançait l'opération "Epervier" au Tchad. Un millier de soldats français étaient envoyés à N'Djamena pour faire face à l'époque aux rebelles soutenus par la Libye. Depuis, la France, qui entretient depuis plus d'un millier d'hommes dans ce pays,  fait la pluie et le beau temps dans ce pays, base stratégique pour contrôler un près carré africain qui se réduit comme peau de chagrin. Le chagrin, un sentiment assez partagé dans un pays victime de la dictature militaire d'Idriss Deby Itno depuis 1990, soutenue en sous main par notre pays.

Boulettes suédoises : Ikea, le géant suédois de l'ameublement se vante à l'entrée de ses magasins d'être le plus compétitif, grâce à différentes plaques placées à cet effet à l'entrée de ses magasins,  et cela pour diverses raisons, notamment grâce à l'emballage de ses produits et à la généralisation des meubles en kit. La direction pourrait installer une nouvelle plaque réservée à l'abnégation de ses employés....auxquels on ne propose qu'une modeste augmentation d'1%. On dirait une augmentation dans la fonction publique...

Se voiler la face : Comment peut on être féministe, anticapitaliste d'obédience trotskiste et laïque tout en portant en signe religieux ostentatoire ? Tel est le débat au centre duquel se trouve bien malgré elle la jeune Ilham Moussaïd et qui agite la classe politique bien au-delà des rangs du simple NPA d'Olivier Besancenot. Ce symbole, qui a tant fait débat au moment du vote de la loi sur les signes ostensibles dans les lieux publics me choquerait moins si les hommes de confession musulmane et croyant portait le broile, le voile à barbe, pour ne pas constituer avec cette dernière un objet de tentation pour les femmes. La religion constitue elle toujours l'opium des peuples ? En tout cas, celui-ci fait bien le beurre des taliban.

Diplomatie : Le premier ministre canadien Stephen Harper a effectué lundi  une visite officielle en Haïti, la première d'un chef de gouvernement d'un pays du G20 depuis le tremblement de terre. Ouf, nous allons sans doute échapper à un nouvel excès de notre président sur Facebook, à moins que François Fillon soit de nouveau près à jurer le contraire...

Tournée : L'inimitable Dominique de Villepin cherche toujours à se donner à la France, patrie qu'il aime tant et qu'il voudrait conquérir après sa traversée du désert. Lundi, il effectuait en Bretagne sa première sortie publique depuis le verdict du procès Clearstream, expliquant vouloir se placer "au-delà des partis", dans la plus pure tradition gaulliste.  Candidat potentiel pour la présidentielle de 2012, l'ancien Premier ministre s'est défendu d'être en campagne électorale. Pourtant, les phrases consensuelles et attendues étaient de la partie. « La France a besoin de nous et nous sommes là pour la servir". "L'agriculture française, l'agriculture bretonne, c'est l'affaire de tous, c'est un enjeu majeur". "Il n'est pas question que la France l'abandonne à d'autres pays, comme les Etats-Unis ou d'autres pays qui émergent." "Que serait la France si l'esprit de nos campagnes, de nos territoires ruraux venaient à s'effacer ? (...) La diversité des productions et des territoires constitue une force qu'il faut défendre"...etc etc etc. Tel un Rastignac, il pourraît bien prochainement déclarer : "A nous deux, Sarkozy".