09/08/2011
Musée de la résistance de Vassieux en Vercors.
Vassieux, village compagnon de la libération mais village martyr à jamais marqué par la barbarie de l'homme.
En 1973, Joseph La Picirella, un ancien du maquis, ouvre un musée consacré à la Résistance dans le massif du Vercors. Après avoir été cédé au Conseil général de la Drôme en 1999, le musée a été entièrement restauré en 2010. Malheureusement, cette année fut également marquée par la mort de son fondateur, quelques semaines avant la réouverture.
Je vous propose quelques photos d'un site à visiter.
13:07 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : ffi, maquis, ww2, wwii, résistance, 39 45, waffen ss, wehrmacht, vercors, libération, occupation, collaboration, guerre mondiale, pétain, de gaulle, la picirella, milice
20/07/2011
Dossier de présentation de l’exposition consacrée à la Résistance dans le Vercors proposée par Bruno Rey, animateur Nature et Patrimoine à Autrans, mai 2011
Je tiens à remercier Albert Fié, ancien résistant pour sa lettre et ses encouragements, le personnel du centre Montagne et Musique à Autrans dans le lequel j’ai exercé comme animateur nature pendant deux ans, ainsi que Manu qui avec gentillesse a pu me trouver des livres inestimables pour mener à bien mon travail.
Sommaire.
Introduction.
I) Le matériel à ma disposition.
A)La salle d’exposition.
B)Les documents.
a) Les revues et journaux.
b) Les vieux papiers.
c) Les affiches et cartes.
d) Les livres.
C) Les objets d’époque.
a) Les objets de la vie civile
b) Les objets militaires
II) L’exposition.
A) Recueil des connaissances du public.
B) Présentation générale de la seconde guerre mondiale.
C)La résistance, des débuts à la Libération.
D) La tragédie du Vercors.
III) L’espace d’échanges.
A) Résistance, Résister, hier et demain.
B) Apprendre autrement.
IV) Découverte de lieux historiques sur la commune.
Annexes :
1) Mon C.V.
2) Les Lettres d’enseignants.
3) L'articulation de mon animation
4) Listing du matériel d’époque.
Introduction
Depuis plusieurs années déjà, selon les sollicitations, j’évoque simplement ou mène de véritables interventions sur la Résistance dans notre région. Celles-ci ont pour cadre les différents centres du Parc du Vercors accueillants des classes vertes transplantées dans lesquelles j’ai travaillé depuis que je suis animateur nature.
Le public rencontré jusqu’à présent, se compose essentiellement de classes de cycle 3 et presque exclusivement de CM2, l’étude de la Seconde Guerre Mondiale étant dans leur programme d’Histoire.
Depuis cette année, j'y consacre une, voire plusieurs séances d’animation pour présenter d’abord la guerre 39-45, la Résistance en France sous l’occupation afin de mieux situer le chapitre dévolu au Vercors.
Perpétuer le souvenir des milliers d'hommes qui s'y sont battus, et qui par centaines y ont laissé la vie en juillet 1944, constitue un devoir, je crois. Les derniers témoins du drame disparaissent et il faut que nous ne cessions d’alimenter la flamme de notre mémoire. L’actualité nous démontre chaque jour à quel point l’oubli peut être parfois meurtrier, du moins préjudiciable à l’Humanité.
C’est donc à l’aide de différents éléments qui me servent de support pour mon intervention (cartes, documents d’époque, objets de la vie courante…), que je suis à même de plonger le public dans l’une des pages les plus sombres mais également des plus glorieuses de notre histoire.
Je m’attache donc dans la présentation qui suit à énumérer tout d’abord les objets qui me servent de support, puis à exposer le déroulement de mon intervention et enfin à insister sur les échanges suscités lors de cette intervention et des possibles aménagements ou prolongements.
I) Le matériel à ma disposition.
Pour mettre le public dans le contexte de l’époque, j’appuie mon animation sur un ensemble de documents d’époque afin de mieux le plonger dans cette période de notre histoire nationale. Tous ces objets ont été acquis par mes soins et sur mes fonds personnels au cours des années passées. Ils sont multiples et touchent à l’ensemble des points abordés lors des séances.
Ainsi du matériel agricole est présent pour évoquer la vie paysanne dans le Vercors d’autrefois tout comme de nombreux objets de la vie courante qui sont autant de sources de curiosité et de questionnement. Enfin des effets militaires glanés aux fils des années sont disposés dans la salle ainsi que de nombreux documents d’époque.
A) La salle d’exposition.
La salle d’exposition se situe dans les combles du centre Montagne et Musique à Autrans, centre dans lequel je travaille au moment où j’élabore ce dossier de présentation. L’exposition ne peut être que temporaire, la salle servant à de multiples usages tout au long de l’année. Il me faut donc compter près d’une heure de mise en place, sans compter le rangement, pour chaque séance. De plus, le nombre d’objets ou de cadres à placer n’a cessé de s’accroître ces derniers mois grâce à de nouvelles acquisitions ou à des dons.
B) Les objets à disposition.
Je mets en annexe la liste non exhaustive des objets que je possède pour animer ma séance. Ils sont multiples, tant dans leurs origines, civiles ou militaires que dans les opinions qu’ils véhiculent notamment en ce qui concerne les documents, livres et journaux.
a) Les revues et journaux d’époque.
Je dispose ainsi d’une soixantaine de numéros de France Libre des années 1944 et 1945 ainsi que le premier numéro du Parisien Libéré en date du 22 août 1944. Ils font partis d’un ensemble estimé à plus de 300 pièces collectées par mes soins et dont une liste partielle est établie dans l’Annexe du présent document (Plusieurs revues allemandes de propagande Signal, une grande partie des Illustration ayant trait à cette époque, diverses revues comme Match, des années 1939 et 1940…)
b) Les vieux papiers.
Mon intervention nécessite également la collecte et la mise en valeur de papiers d’époque dont voilà quelques exemples : Des tickets de rationnement, des papiers de l’Etat français estampillés comme tels et qui jurent ainsi avec ceux issus de la défunte République, de nombreuses brochures de propagande de l’Etat français, de vieilles cartes postales (Les Barraques en Vercors,Le Pont de la Goule noire)….
(Les tickets de rationnement qui ne disparaîtront pas à la fin de la guerre mais perduront pour certains jusqu'en 1949)
D’autres documents illustrent également l’exposition : Billets de banque, pièces de monnaie avec Marianne ou Francisque, timbres à l’effigie du maréchal Pétain ou d’Hitler, dizaines photos d’origine civile ou militaire, en grande majorité allemande montrant des soldats de la Werhmacht dans leur vie quotidienne, à l’entraînement ou sur les différents théâtres d’opérations militaires.
(Les allemands à Paris, photos symboliques de la victoire de juin 1940)
(Le général de Gaulle en visite au Etats-Unis)
c) Les affiches et cartes.
Sur les murs de la salle, j’utilise des reproductions d’affiches de l’époque. (issues de la série Journaux de guerre, et du coffret La Résistance d’Alain Guérin). Il s’agit de parfaits exemples de propagande, tant alliés que nazis et qui plongent le public parfois dans ce qu’il y a de plus de vil chez l’homme.
J’expose également une vieille affiche placardée dans la ville de Romans par les allemands le 25 juin 1940, jour de la rentrée en vigueur de l’armistice et qui dresse un liste d’interdits et des vexations imposées à la population civile. J’ai également recours à différentes sources cartographiques que je présente en annexe.
(Le monde en 1940, affiche d'époque éditée par le journal le Matin)
J’ai également crée des affiches avec des photos issues des Dossiers de la Résistance dont voici les principaux thèmes.
- La Résistance.
- La Collaboration.
- Charles de Gaulle.
- Le Vercors.
- La Libération.
- Quatre années d’occupation.
d) Les livres que je laisse à disposition.
Qu’ils soient d’époque ou non, l’exposition mets à disposition du public des dizaines d’ouvrages sur la seconde guerre mondiale. Une trentaine concernent l’histoire du Vercors (Citons Paul Dreyfus, Joseph La Picirella parmi les auteurs livres en question), d’autres ont trait à la guerre en général où à la Résistance en particulier. De nombreux livres pour enfants sont à leur disposition à la fin de l’intervention et peuvent donc être empruntés tout au long de leur séjour. Cela explique en partie pourquoi j’essaye de mettre en place ma ou mes séances en début de semaine afin de laisser du temps, à ceux qui le souhaitent, pour apprendre et approfondir par eux-mêmes leurs connaissances.
C) Le matériel d’époque.
L’époque abordée, c’est également tous un ensemble d’objets, militaires ou civils, qui entraînent le public dans un passé pas si lointain que cela. Une approche ludique est parfois envisagée avec un jeu de comparaison entre les objets de la vie courante d’aujourd’hui et ceux de nos grands-parents afin de deviner la fonction et le mode d’utilisation de certains.
a) Les objets de la vie civile.
J’expose et donne la possibilité de manipule à tous un ensemble d’objets d’époque dont des appareils photos, des machines à écrire, des téléphones, des moulins à café, des postes TSF...
b) Les objets militaires.
Pour l’exposition, j’ai pu récupérer au fil du temps tout un nombre d’objets, lui aussi servant de support à l’animation et pouvant être manipulé par le public. Ainsi sont présentés des casques (allemand, français…), des vêtements militaires, des masques à gaz, des ustensiles (gourdes…), des malles, des jerrycans, des pièces de fouille (douilles de fusils, queue de roquette de bazooka…) caisse de munitions…
II) L’intervention.
Avant de commencer à raconter l'Histoire du Vercors lors de la seconde guerre mondiale, une présentation des grandes phases de cette dernière s’avère nécessaire pour mieux situer et replacer les évènements dans le temps. Il arrive souvent que cette période n’est pas encore été étudiée en classe. La durée de l’intervention peut donc fluctuer en fonction des attentes des enseignants et du temps imparti dans le planning de la semaine, déjà chargé, pour mettre en place de telles séances. L’idéal pour moi, se sont deux séances de 50 minutes, l’une axée sur la Seconde Guerre Mondiale et la Résistance en France de manière générale, la seconde recentrant le public sur la Résistance dans notre région et sur le Vercors en particulier. Sans oublier que de nombreuses questions méritent d’être posées et que des débats portant notamment sur le devoir de mémoire par exemple ou sur l’engagement aujourd’hui peuvent s’ouvrir.
A) Un recueil de connaissances.
Quelles sont les connaissances des enfants sur la guerre 39-45 ? Des parents proches ont-ils connus cette période ? Ont-ils des dates qui leur viennent à l’esprit, des noms quand on leur évoque cette période? Sont-ils déjà allés sur des sites historiques consacrés à la Résistance par exemple? Ont-ils vu des films, lu des histoires traitant du sujet… ? Ont-ils déjà abordé le thème en classe ?
Cet échange permet de faire une première évaluation du niveau du public. Il permet d’ajuster le contenu de l’intervention et de rentrer ainsi plus ou moins dans certains détails. La majorité du public étant composée d’enfants de cycle 3, CM1 et CM2, le degré de maturité est très variable bien entendu.
Après cette première approche, l’animation peut également se poursuivre par l’intermédiaire d’un jeu qui permet de familiariser les enfants avec les objets de l’époque. Il consiste à placer dans l’exposition des objets de la vie courante d’aujourd’hui aux côtés de ceux utilisés autrefois, ce qui est loin d’être toujours évident.
B) Présentation générale de la seconde guerre mondiale.
Voici ci-dessous les principaux axes abordés au cours de cette phase de l’exposition.
- Les camps en présence et les principaux protagonistes.
- Les alliances nouées.
- Les enjeux du conflit.
- La chronologie des évènements (Les principales étapes du conflit)
- La vie quotidienne des gens pendant la guerre.
- Les camps de la mort.
A l'aide d'une carte de 1940 "interactive", les enfants peuvent suivre les grandes étapes de la guerre, de l'Anchluss en 1938 à la capitulation de l’Allemagne nazie le 8 mai 1945. Des petits drapeaux servent à matérialiser les mouvements et les différentes phases du conflit. Ces derniers constituent un formidable moyen de visualiser l’extension allemande, l’arrivé de nouveaux acteurs en Europe…
Voici les principales étapes abordées :
- La prise du pouvoir par Hitler en 1933.
- L’annexion de l’Autriche en 1938.
- Les accords de Munich et le démembrement de la République tchèque.
- L invasion de la Pologne en 1939.
- La drôle de guerre.
- L’invasion du Danemark et de la Norvège et la bataille du fer.
- L’invasion de la France et l’armistice.
- La Bataille d’Angleterre.
- La déroute italienne en Grèce et l’invasion de la Yougoslavie et de la Grèce.
- L’opération Barbarossa, l’invasion de l’URSS et l’arrêt devant des allemands aux portes de Moscou.
- Le débarquement américain en Afrique du Nord.
- Le débarquement anglo-américain en Italie et la défaite allemande de Stalingrad.
- Le débarquement des alliés en Normandie et la libération de la France.
- La chute du IIIème Reich, la mort d’Hitler et la fin de la guerre en Europe.
Les théâtres d’opération en Afrique ne sont pas abordés de même que ceux du Pacifique. Juste l’alliance nippo-germanique est abordé pour expliquer l’entrer en guerre des Etats-Unis contre l’Allemagne.
C) La Résistance, des prémices à la libération.
Cette partie de l’exposition s’attache à présenter la Résistance lors de la seconde guerre mondiale dans ses grandes lignes. Elle commence par une série de questions que je pose aux enfants :
· Qu’est que la résistance ? Que veut dire résister ? Comment résister et lutter contre l’oppression ? Avec quels moyens ?
· Quels sont les sentiments du peuple français à cette époque ? Quels sont les principales préoccupations de la population ? Evoluent-ils en fonction des évènements internationaux, de l’évolution du conflit?
Elle se poursuit par une présentation des principaux acteurs de ce chapitre (Le général de Gaulle, Jean Moulin…), des premiers réseaux (missions et besoins…) et des premières actions entreprises.
Mais la résistance s’inscrit dans un contexte, celui de l’occupation d’abord partielle puis totale de notre territoire et du régime de Vichy. Comment évoquer la résistance sans s’attarder un peu sur l’Etat français et sa politique de collaboration. Comment parler de ce chapitre et de la montée en puissance des maquis sans évoquer la mise en place du STO, les revers subis par l’armée allemande et le retour de l’espoir sur le continent avec notamment l’entrée en guerre des Etats-Unis. (Se référer au tableau de présentation mis en annexe)
D) La tragédie du Vercors
Nous rentrons désormais au cœur du but premier de l’intervention. Il s’agit ici de présenter globalement et de manière sommaire un sujet sur lequel on pourrait discourir pendant de longues heures. Il s’agit donc de simplifier les faits tout en inscrivant le Vercors dans un contexte, celui de la Seconde Guerre Mondiale et de l’un de ses chapitres, la Résistance.
Pour commencer une présentation du Vercors d’un point de vu topographique s’impose afin de comprendre le rôle qui lui avait été dévolu dans la bataille pour la libération de la France. Ce travail s’effectue avec une carte en relief du massif.
a) Le contexte.
Après l’invasion de l’URSS en 1941 et l’instauration du S.T.O qui en découle directement deux ans plus tard, le massif du Vercors va se transformer en refuge pour ceux que l’on va qualifier tout d’abord de réfractaires. Nous abordons grâce à une carte en relief du Vercors les atouts que représente le massif pour des personnes désirant se cacher et se soustraire tant aux allemands qu’aux autorités complices de Vichy. Nous ne rentrons par contre pas dans les détails concernant les débuts de la résistance en Isère et dans le Vercors. Cela risquerait de noyer le public sous trop d’informations. Nous présentons ainsi les premiers « maquisards » et les motifs qui les ont poussés à se mettre « hors la loi » vis-à-vis de Vichy et des troupes d’occupation.
b) Les premiers besoins.
Avant de devenir des résistants luttant les armes à la main contre les allemands et leurs valets, les hommes venus au Vercors recherchent avant tout des choses élémentaires dans une période de pénurie généralisée (Un abri, de la nourriture, de l’eau, des vêtements et des chaussures appropriés…) Pour cela, il s’agit de nouer des contacts avec la population locale pour pallier aux difficultés du ravitaillement. Quels sont leurs soutiens ? Quelle est l’attitude générale de la population ?
c) Les débuts.
Sans arme pour la plupart, sans instruction militaire et sans encadrement suffisant ou adéquat, les débuts sont plus que difficiles pour des hommes qui se sont mis hors la loi et qui vont en grande partie constituer l’ossature de la Résistance dans le Vercors. Les premières armes ne parviendront qu’en petite quantité fin 1943. L’encadrement et l’instruction seront le fait d’agents parachutés ou d’anciens officiers ou sous-officiers de l’armée de métier, devenus sans affectation depuis l’invasion de la zone dite « libre » et la disparition de l’armée d’armistice. Les débuts se sont également les accidents, les missions mal calculées et les incursions ennemies, troupes allemandes ou milice de Darnand. Les motivations de ceux que l’on qualifie à l’époque de « terroristes » sont aussi abordées. Elles permettent notamment de dresser une liste de l’ensemble des interdits, des vexations imposées à cette époque par l’occupant.
d) La vie au maquis.
Par l’intermédiaire de cours passage de livres écrits sur des expériences vécues dans le Vercors, nous pouvons présenter la vie des premiers maquisards dans les différents camps implantés sur le massif. Comment se déroule une journée dite « classique » avec ses corvées, son entraînement, ses tours de garde…
e) Les premières actions et les premières menaces.
Quelles sont les principales actions entreprises par les maquis du Vercors ? Sont-elles toujours couronnées de succès ? Quelles sont les réactions des troupes allemandes et de leurs alliées vichystes ? Nous abordons donc ici les premières attaques et les incursions allemandes ou de la milice dans, ou proximité du Vercors.
f) L’échec du Plan Montagnard
Quel était donc le projet sous-jacent à cette concentration d’hommes, près de 4000 en juillet 1944, dans ce lieu géographique précis ? Il consistait à former une sorte de porte avion en territoire occupé, susceptible d’accueillir des forces alliées en plus des groupes de résistants de la région une fois le second débarquement réalisé dans le midi de la France. Ainsi, ce groupe hétéroclite mais néanmoins déterminé pourrait mener des actions sur les arrières des troupes ennemis alors en plein combat contres les troupes alliées. La bataille de Montélimar en août 1944, montrera que ce plan, si décrié par la suite, pouvait avoir un objectif militaire parfaitement valable. La constitution d’un véritable « bouchon » dans la vallée du Rhône avec les éléments du Vercors aurait peut être entraîné l’anéantissement de toute une armée allemande. Nous ne rentrons pas ici dans les polémiques au regard de la complexité du sujet.
g) LaBataille du Vercors.
Les grandes phases des opérations et les crimes perpétrés par les troupes d’occupation sont présentés au public par l’intermédiaire d’une carte du Vercors. Cette dernière permet de cerner la stratégie allemande, de visualiser les principaux lieux de combats mais également les principaux théâtres d’exactions commis par troupes nazies…
- L’attaque de Malleval et des Barraques en Vercors en janvier 1944
- Les deux attaques contre Saint Nizier en juin 1944.
- L’attaque générale du Vercors : Valchevrière, Vassieux, La Grotte de la Luire, le bombardement de la Chapelle en Vercors….
Puis, nous nous concentrons sur la trop longue liste des disparus, qu’ils soient issus des rangs de la résistance ou simples civils.
III) L’espace d’échanges.
Pour de nouveau laisser la parole aux enfants, j’aime ouvrir un débat portant sur le devoir de mémoire. A quoi sert l’Histoire ? Pourquoi se souvenir d’une période qui semble si lointaine ? De quelles libertés jouissons-nous aujourd’hui comparées à l’arbitraire d’hier. Cette séance permet à beaucoup de découvrir la barbarie, l’arbitraire menés au nom d’une idéologie raciste.
A) Résister aujourd’hui.
- Que veut dire s’engager ?
- Pourquoi ne devons nous pas rester indifférent ?
- Pourquoi devons nous nous montrer critique ?
Voilà des questions qui méritent d’être posées. La peur de l’autre, la xénophobie, le racisme peuvent servir de pont pour lier l’antisémitisme d’hier aux maux de la société actuelle. C’est un sujet sensible, politique qu’il faut aborder avec précaution. La parole est aux enfants et l’animateur se doit de rester objectif, ce qui ne veut pas dire neutre.
B) Apprendre autrement, apprendre par soi et pour soi.
Pour ceux qui le désirent, un espace ressource est en effet mis à leur disposition. Il contient près d’une trentaine d’ouvrages répartis en trois catégories qu’ils sont libres d’emprunter à leur guise durant tout le reste de leur séjour dans le Vercors. Ces derniers peuvent être répartis en trois catégories :
- Ceux traitant de la seconde guerre mondiale de manière générale.
- Ceux traitant de la Résistance de manière générale.
- Ceux traitant de la Résistance dans le Vercors en particulier.
Il s’agit pour la plupart de livre jeunesse et non de livres pour un public plus âgé. Cela n’empêche pas certaines illustrations et certains mots d’être parfois très durs.
IV) A proximité du centre.
Un approfondissement de la (ou des) séance consacrée à la Résistance dans le Vercors lors de la seconde guerre mondiale peut être effectué avec un déplacement dans le village d’Autrans pour trouver des traces du passé. Des plaques commémoratives, des stèles sont présentes dans ou à proximité du centre du village (Place du village, hameau d’Echarlière, hameau des Tranchants, place de la mairie, croix des fusillés au bourg de Dessus) ainsi qu’au cimetière d’Autrans. Les tombes et leurs inscriptions sont un moyen de reconstituer l’Histoire du Vercors, des martyrs de la bataille aux fusillés du Polygone à Grenoble par exemple. L’ensemble de ces lieux permettent également de revenir sur certains sigles (FFI, V de la Victoire) ou symbole (Chamois
Les tombes du Commowealth et les interrogations du public sur leurs présences dans un petit village du Vercors peut servir de fil conducteur pour nous rendre sur les lieux du crash du bombardier anglo-saxon, à proximité du refuge de Gève et de présenter le Camp C3 présent dans ce dernier lors de l’hiver 1944. Cette randonnée du centre du village au plateau de Gève peut également être envisagée afin de prendre la mesure du chemin que devaient parcourir ceux qui ravitaillaient les maquisards cachés à proximité de ce dernier.
Elle permet également d’aborder d’autres aspects, humains, comme la solitude, la solidarité, les privations, la peur, l’angoisse….
Ces séances ne peuvent tout enseigner mais si j’arrive à éveiller la curiosité, l’envie d’en savoir davantage, je pense que j’aurai réussi !
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