26/09/2014
Présentation du musée de la Résistance de Vassieux en Vercors
Présentation générale de la muséographie
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La création du musée.
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La fresque du hall d’accueil.
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Le Vercors d’antan.
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La montée des périls.
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L’occupation et ses conséquences
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De la drôle de guerre au régime de Vichy.
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Les débuts de la résistance en France.
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Le Vercors résistant
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La vie au maquis.
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La Mobilisation générale
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La République du Vercors.
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Les parachutages dans le Vercors.
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Les contacts entre le Vercors et les alliés.
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L’attaque générale du Vercors.
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La grande traque.
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La Libération
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Le devoir de mémoire.
L’origine du musée de la Résistance de Vassieux en Vercors.
En 1973, Joseph La Picirella, un ancien du maquis du Vercors, ouvre un musée consacré à la Résistance dans le massif lors de la seconde guerre mondiale. Ce dernier se situe au centre du village de Vassieux dans une ancienne ferme acquise par ses soins. Après avoir été cédé au Conseil général de la Drôme en 1999, le musée a été entièrement restauré en 2010. Malheureusement, cette année 2010 fut également marquée par la mort de son fondateur, quelques semaines avant la réouverture de ce qui fut l’œuvre d’une grande partie de sa vie.
Joseph la Picirella est né à Lyon en 1924. Entré dans l’armée d’armistice, il décide de monter au Vercors en 1943 sous la houlette du capitaine Geyer dit "La Thivollet"…. Membre de la compagnie du capitaine Bourgeois, il participa notamment le 22 juin 1944, à la libération de tirailleurs sénégalais détenus à Lyon, le 10 juillet à l’embuscade du col de Lus La Croix Haute au cours de laquelle de nombreux allemands furent tués, le 22 août à la première libération de Romans sur Isère sous les ordres de Narcisse Geyer, « La Thivollet ». Il fut surtout dans le Vercors lors de l’attaque allemand et en fut marqué à jamais, nombre de ses camarades ayant été tués par la soldatesque nazie.
Après la guerre, il entreprend un formidable travail de recherche sur cette période, reprend des études et publie divers ouvrages dont Témoignages sur le Vercors, qui reste encore à ce jour une référence pour ceux qui s’intéressent à l’histoire du massif. Ce travail vise aussi à rendre une identité (Un nom, un visage, une profession, un lieu…) à toutes les victimes civiles ou maquisardes du Vercors ou des villages ou villes environnant. Ce devoir de mémoire présenté au fil d’une chronologie détaillée sous formes d’affiches est un bel hommage à tous ceux qui sont morts afin que l’on n’oublie pas leur sacrifice.
La fresque du hall d’accueil.
Cette fresque fut offerte par un ami de Jean La Picirella, M Marcel Labesse, lui aussi ancien maquisard, pour l'inauguration du musée. Elle représente les principaux personnages de l’histoire du Vercors lors de la seconde mondiale. La restauration du musée en 2010 a permis de la mettre aujourd'hui à l'abris du temps...
Apparaissent ainsi :
Narcisse Geyer, le commandant militaire du Vercors sud en 1944 dont dépendait le village de Vassieux.
Un tirailleur sénégalais en référence aux 53 tirailleurs libérés en juin 1944 à Lyon par un commando de cinq maquisards dont faisait Joseph La Picirella.
Fabien Marseille, le plus connu des guides du Vercors, l’un des principaux passeurs pour les jeunes désirant se rendre dans le massif pour intégrer l’un des nombreux camps de maquisards.
Mme Bordat dite la « mémé du Vercors » du village du Rousset, une figure locale.
L’une des six infirmières de la Grotte de la Luire qui furent déportées dans un camp de la mort en Allemagne et l’aumônier de cette dernière, qui fut fusillé à Grenoble.
Et de nombreuses autres figures y sont représentés également comme le curé de la Chapelle en Vercors, le lieutenant Chabal, un gendarme (La gendarmerie de la Chapelle en Vercors ayant été décorée de la médaille de la Résistance pour son engagement au cours de la seconde guerre mondiale), la petite Arlette Blanc (Une petite fille de Vassieux qui vécu un véritable calvaire avant de s'éteindre quelques jours après l'attaque de son villlage), Eugène Chavant, le chef civil du Vercors et d’autres encore ainsi que Joseph la Picirella, reconnaissable sur la fresque à sa chéchia sur la tête.
Le Vercors d’Antan.
Entre tradition et modernité.
Au 19ème siècle, l’agriculture constituait l’activité économique essentielle du Vercors. Pendant des siècles, le massif vécut pratiquement en autarcie, les voies de communications avec les vallées environnantes étant difficiles. Il fallait donc vivre avec son environnement, tant par exemple pour la nourriture que pour les matériaux utilisés pour la construction des habitats.
Afin de faciliter les échanges et notamment le transport du bois, l’une des principales richesses du plateau, des routes furent construites au XIXème siècle. Elles remplacèrent progressivement les chemins muletiers, étroits et dangereux. Certaines comme celle de Combe Laval ou des Gorges de la Bourne sont très impressionnantes mais nécessitèrent des travaux extrêmement importants, notamment pour frayer un passage sur des parois calcaires abruptes.
Le développement du tourisme.
Ces ouvertures de routes entraînent l’apparition d’une nouvelle activité économique, le tourisme. Les curieux affluent, des hôtels sont construits. Des guides vantent les mérites de la montagne. Les communes du canton de Villard-De-Lans s’affirment comme stations touristiques, alors que dans celui de la Chapelle en Vercors, le tourisme reste plus modeste et familial.
On vient aussi dans le Vercors pour se soigner, le climatisme étant au début du siècle une pratique courante comme remède pour des problèmes respiratoires. Ainsi le préventorium d’Autrans, l’Escandille (Ce qui signifie le rayon de soleil en provençal) est inauguré en présence du dernier président de la IIIème République, M Albert Lebrun en 1939. D’autres furent construits dans différents villages du Vercors.
Le Vercors compta également de nombreuses maisons d’enfants, souvent de vieilles fermes transformées pour accueillir de jeunes citadins.
La montée des périls.
Les années 20 furent marquées notamment par la crise économique consécutive au jeudi noir de Wall Street, le 24 octobre 1929.
L’ensemble des économies mondiales furent touchées et l’Europe ne fut pas épargnée avec son cortège de maux : chômage de masse, inflation délirante…C’est dans ce contexte que nait et prospère en Allemagne un parti ouvertement nationaliste et raciste, le N.S.D.A.P. Son « Führer », Adolf Hitler, deviendra chancelier le 21 janvier 1933 après avoir tenté de prendre le pouvoir par la force dix ans plus tôt. C’est d’ailleurs en prison qu’il dictera à l’un de ses fidèles, son livre, Mein Kampf (Mon combat)
En quelques mois, le parti nazi transforme la République de Weimar en un régime totalitaire et antisémite. L’incendie du Reichtag en février de la même année et dont la responsabilité est attribuée aux communistes, sert de prétexte au pouvoir pour commencer à éliminer ses nombreux opposants politiques. Dès mars, le tristement célèbre camp de Dachau ouvre ses portes en Bavière. Bientôt, c’est toute l’Allemagne qui va se couvrir de camps de concentration pour accueillir les « indésirables » du régime (Juifs, tziganes, homosexuels, communistes….)
En mars 1935, après un référendum, la Sarre, région administrée depuis 1919 par la France, vote son rattachement au Grand Reich allemand. En mars 1936, le régime allemand fait entrer quelques bataillons en Rhénanie, territoire allemand démilitarisé selon le traité de Versailles de 1919. Ces derniers ont pour ordre de se replier en cas de réactions hostiles des alliés (France et Grande Bretagne). Il s’agit d’un autre test après la restauration du service militaire l’année précédente, là aussi en dépit des interdictions du traité de Versailles, le fameux « diktat » dénoncé par Hitler…En 1938, c’est au tour de l’Autriche de passer sous la coupe allemande.
Le musée dispose d’une fabuleuse collection d’objets relatifs à la période nazie de l’Allemagne. Médailles, écussons, fanions, décorations et documents divers. Les aigles à croix gammées sont présents sur un ensemble d’objets, militaires ou de la vie courante. Et même sur le mobilier…
De la drôle de guerre au régime de Vichy.
Après les accords de Munich signés en septembre 1938, entérinant le dépeçage de la Tchécoslovaquie au profit de l’Allemagne nazie, la soif de conquête d’Hitler, que l’on avait tenté d’étancher sans succès, se retourne vers la Pologne. Le corridor de Dantzig (L’Allemagne étant coupée en deux parties après le nouveau tracé des frontières consécutives au traité de Versailles de 1919) séparant la Prusse Orientale du reste de l’Allemagne va servir de nouveau prétexte au dictateur allemand pour entraîner son pays et le reste de l’Europe, puis le monde, dans le conflit le plus meurtrier de l’Histoire de l’humanité.
Le 1er septembre, après une escarmouche à la frontière montée de toute pièce par les allemands pour présenter un prétexte à son opinion et au monde pour entrer en guerre, les troupes allemandes envahissent la Pologne, pays lié à la France et à la Grande Bretagne par un accord de soutien réciproque en cas de conflit.
La Pologne, malgré le courage de son armée ne peut rien faire face à l’aviation et aux chars allemands. De plus, le 17 septembre, elle est attaquée à revers par l’URSS, un accord secret de partage du pays ayant été conclu lors du pacte germano-soviétique du 23 août 1939.
A l’ouest, c’est la drôle de guerre. Mise à part quelques escarmouches sur la frontière franco-allemande, œuvres de corps francs, il ne passe rien de significatifs jusqu’au mois d’avril 1940.
Les premiers affrontements sérieux se déroulent sur les mers puis en avril en Norvège, principalement autour de la ville de Narvik après l’invasion de ce pays par l’Allemagne. La France et la Grande Bretagne y envoient un corps expéditionnaire
La population s’équipe de masques à gaz pour se protéger d’hypothétiques bombardements, les terribles conséquences de telles attaques étant dans tous les esprits et les récits des poilus de la guerre 1914-1918 encore dans toutes les mémoires.
L’occupation et ses conséquences.
La défaite militaire de la France entraîne la chute de la IIIème République. Le 25 juin, l’armistice entre en vigueur. Philippe Pétain, président du conseil depuis le 17 juin obtient les pleins pouvoirs le 10 juillet, bien aidé en coulisses par Pierre Laval qui deviendra premier ministre du nouveau régime, l’Etat français. L’occupation des 3/5 de la France à de grandes répercutions sur la vie quotidienne des français. Franchir la ligne de démarcation, avoir des nouvelles des siens d’un côté ou de l’autre de cette dernière, obtenir un laisser-passer, un ausweis, voilà bien difficultés alors que l’exode massif de la population aux mois de mai et juin a jeté sur les routes de France, un quart de la population nationale, soit 10 millions de personnes.
A cela s’ajoute, les pénuries, les privations consécutives à l’état de guerre et au blocus maritime maintenu par la flotte britannique qui continue la lutte contre l’Allemagne et le pillage en règle imposé par les autorités allemandes au titre des frais d’occupation.
L’Etat français, c’est d’abord le culte du chef, Philippe Pétain, maréchal de France et vainqueur de Verdun en 1917. Agé de 84 ans en 1940, « le vénérable vieillard » appose sa signature à des lois qui vont vouer le régime de Vichy, nouvelle capitale de l’Etat français, aux gémonies. Bientôt se seront les lois concernant les juifs, la création de la milice, le soutien aux « croisés » de la LVF partis combattre en URSS sous l’uniforme allemand.
Les débuts de la résistance en France.
Rares sont ceux qui ont entendu le discours radiodiffusé du général de Gaulle le 18 juin 1940. Et plus rares encore sont ceux, qui dans ce moment de désarroi général sont prêt à poursuivre la lutte contre l’occupant. Pourtant les premiers réseaux se nouent un peu partout en France, tant en zone occupée que dans la zone dite « libre ». Un des premiers groupes, Combat, a pour fondateur Henry Frenay, capitaine de l’armée française. Ces femmes et ses hommes témoignent en conscience et par des actions concrètes, de leur volonté de nuire à l’occupant, en transgressant l’ordre et les lois.
Mais quels sont les moyens dont disposent les premiers résistants face aux troupes d’occupation et à un régime, l’Etat français, qui a choisi la voix de la collaboration depuis l’entrevue de Montoire entre le maréchal Pétain et Adolf Hitler ?
Les premiers initiatives, parfois œuvre d’une seule personne ou d’un petit noyau d’individus sont sporadiques. Elles couvrent différents domaines. Certaines font dans le renseignement militaire, d’autres dans les filières d’évasion pour les prisonniers évadés des stalags d’Allemagne ou les pilotes britanniques abattus. D’autres enfin éditent tracts, journaux clandestins avec les risques que cela comportent en cas d’arrestation. Composer, imprimer, distribuer, voilà bien des actions difficiles en des temps ou le papier est une denrée rare et la délation importante. D’autres, encore confectionnent des faux papiers avec du matériel volé ou fabriqué artisanalement.
La France libre naît à Londres après l’après l’appel du 18 juin 1940 de Charles de Gaulle qui refuse l’armistice. Elle ne rassemble alors qu’une poignée d’hommes. La France est au début de la guerre en grande majorité favorable au maréchal Pétain.
Le Vercors résistant.
La zone dite « libre » est occupée à partir de novembre 1942 par les troupes allemandes, conséquence du débarquement allié en Afrique du Nord.
Le Vercors fait alors partie de la zone confiée par Berlin à son complice italien. Il passera définitivement sous la coupe allemande en septembre 1943, période ou l’Italie se rallie pour une partie aux alliés.
En janvier 1943, une ferme isolée du plateau, à Ambel, site situé à quelques kilomètres à l’ouest de Vassieux, va servir de premier camp pour accueillir ceux qui désirent se soustraire aux autorités, tant allemandes que vichystes. Occupés à la coupe du bois, les premiers « maquisards » vont même travailler un temps pour …les allemands (à leur insu bien entendu) le bois étant une ressource énergétique précieuse en ces temps de pénurie généralisée.
Ces premiers camps sont à mettre à l’initiative d’anciens élus socialistes dont l’ancien maire de Grenoble, le docteur Léon Martin, le cafetier André Pupin pour la capitale du Dauphiné et Benjamin Malosanne de Saint Jean en Royans, les frères Samuel de Villars de Lans. Ils fondent ainsi un groupe dénommé Franc Tireur-Vercors.
En parallèle, Pierre Dalloz, alpiniste et architecte, imagine une utilisation stratégique du Vercors, vu comme une citadelle naturelle protégée par des remparts de falaises. L’objectif est d’aménager des terrains d’atterrissage pour recevoir, lors d’un débarquement dans le sud de la France des troupes alliées aéroportés. Jean Moulin et l’état major de la France libre valident ce projet en février 1943, il prend le nom de « Montagnards ». Pierre Dalloz rassemble alors une petite équipe composée notamment de militaires pour étudier la mise en œuvre du projet. Le capitaine Alain Le Ray deviendra ainsi le premier chef militaire du Vercors. Il sera remplacé ensuite par Narcisse Geyer, « Thivollet » puis par le lieutenant colonel Huet dit « Hervieux ». Le chef civil du Vercors sera Eugène Chavant, ancien maire de Saint Martin d’Hères, révoqué par le régime de Vichy.
La vie au maquis
La vie au maquis, c’est d’abord partir de chez soi et laisser les siens sans nouvelles pendant des mois. Les contacts avec sa famille sont souvent proscrits pour éviter d’éventuelles imprudences pouvant entraîner de sérieuses conséquences pour les camarades du camp en cas de dénonciation ou d’interception du courrier.
La vie au maquis, c’est également adopter un pseudonyme, cacher sa véritable identité et son passé aux autres afin de limiter les risques en cas d’arrestation. Un résistant arrêté, cela équivaut souvent pour lui à de longues séances de torture infligées par les allemands ou par leurs fidèles valets de la milice française. Le fameux « gueule tordue », Francis André, ancien boxeur, dont le visage était marqué par un rictus consécutif à une paralysie partielle était originaire de Die et officiait à Lyon sous les ordres de Klaus Barbie.
La vie au camp se partage entre tour de garde et corvées. Il s’agit de chercher de la nourriture auprès des habitants du plateau et de l’eau sur un massif karstique* ou les sources sont rares, l’eau s’infiltrant rapidement dans le sol.
Les premiers maquis ne disposent pas ou peu d’armes. De plus, pour apprendre leur maniement, il faut des cadres qui font souvent défaut. L’entrainement véritable commencera avec l’arrivé des premiers parachutages d’armes en novembre 1943 et de militaires issus de la défunte armée d’Armistice. A cette époque, les différents camps comptent environ 300 hommes. La vie dans un camp comprend également de longues phases d’ennui, de nostalgie mais également des périodes de tensions les allemands lançant régulièrement des attaques contre des camps du Vercors. Le 29 janvier 1944, celui de Malleval, au nord ouest du massif est anéanti. Le 18 mars, c’est au tour du PC Radio de Saint Julien de subir le même sort. Du 16 au 24 avril 1944, c’est la milice française qui sème la terreur dans le Vercors, assassinant trois personnes à Vassieux.
* Le mot karstique vient du mot Karst, nom d’une chaîne de montagne en Slovénie. Le massif du Vercors est connu pour ses dolines (dépressions du terrain), ses lapiaz (failles dans la roche calcaire) et ses sialets.
La Mobilisation générale
Le débarquement allié en Normandie le 6 juin 1944, entraîne la mobilisation générale en faveur du Vercors Une des préoccupations des responsables du maquis est d’encadrer ces centaines d’hommes qui affluent.
Dans la nuit du 8 au 9 juin 1944, le chef d’état major régional Descour et le commandant du Vercors ordonnent la mobilisation générale. Les compagnies civiles sont mobilisées, le massif est verrouillé, ses voies d’accès sont contrôlés. Des mines sont positionnées sur certaines routes d’accès notamment à Echevis, sur la route des grands goulets.
Le 13 juin 1944, une semaine après le débarquement allié en Normandie, les allemands lancent une première opération au nord du massif sur la commune de Saint Nizier du Moucherotte. Au cours d’un combat de plus de 12 heures, elles sont contenues par les maquisards au prix d’une dizaine de tués dans leurs rangs. Mais ce n’est qu’un petit coup de griffe, une « modeste » tentative pour tester la force méconnue pour les allemands des maquisards du plateau. En effet, le commandement allemand surestime les forces réelles du Vercors. Le 15, l’ennemi reprend son offensive avec des effectifs plus importants contraignant les résistants à se replier après plusieurs de combat. La forteresse Vercors à l’une des portes enfoncées, le territoire compris entre Saint Nizier et Villard de Lans devenant un no-man’s land militaire. Dans cette partie du Vercors, les résistants se replient au sud sur les hauteurs de la commune de Corrençon en Vercors et à l’ouest, au col de la Croix Perrin, col menant aux communes de Méaudre et d’Autrans.
Ces attaques ont été précédées comme on l’a vu le 9 juin par un ordre de mobilisation générale. En quelques jours, des centaines de jeunes provenant des villes et villages proches du plateau se rendent dans le Vercors. L’effectif du maquis est multiplié par 10, le nombre total de résistants passant de 400 à 4000. Le 11 juillet, tous les habitants du Vercors âgés de 20 à 24 sont mobilisés. Le Vercors devient la plus importante concentration de maquisards de la région. Mais cet afflux massif pose d’énormes logistiques. Il faut encadrer tous ces jeunes désirant se battre et contribuer à la libération nationale. Il faut également les armer et leur dispenser un enseignement rudimentaire quand au maniement des armes, beaucoup n’ayant jamais fait leur service militaire.
La République du Vercors.
Après le « verrouillage » du Vercors le 9 juin, décision consécutive au débarquement allié et à la mobilisation générale, la principale
préoccupation des responsables du Vercors est e doter cette zone libérée de structures administratives solides. En juillet, la République est restaurée, c’est un symbole fort, et qui reste marqué dans les esprits*
Le 3 juillet, la République est officiellement restaurée par Yves Farge, commissaire de la République désigné à Londres par le chef de la France Libre, le général de Gaulle. Les lois et décrets du régime de Vichy sont donc officiellement abrogés. Les valeurs de la République, Liberté, Egalité, Fraternité, remplacent celles de l’Etat français, Travail, Famille, Patrie. C’est à Saint Martin en Vercors, petite commune située au centre du Vercors que la République est officiellement restaurée.
Les parachutages dans le Vercors.
Les parachutages alliés, d’armes, de munitions et d’équipements divers sont essentiels pour les maquis.
Le Vercors dispose de différents terrains pour recevoir ces chargements précieux, le plus important, « Taille Crayon », en termes de matériels réceptionnés, se situe à Vassieux en Vercors. D’autres terrains, sept sont homologués au total, se situent à proximité des villages de la Chapelle en Vercors, Méaudre, et Saint Martin en Vercors. Des hommes sont également parachutés dont un commando américain à la mi-juin 1944 et une mission française dirigée par le capitaine Tournissa « Pacquebot », en mission pour aménager un terrain d’aviation à Vassieux.
C’est le 11 novembre 1943 qu’eu lieu le premier parachutage sur le petit plateau de Darbounouze, non loin de la Chapelle en Vercors. Après l’appel à la mobilisation générale du 9 juin 1944 et devant l’afflux de volontaires, le nombre de largages augmente tant en armes qu’en matériels divers.
Le 14 juillet, en plein jour, 72 forteresses volantes de l’URSAF larguent plus de 800 containers sur le terrain de Vassieux en Vercors. Hélas, de nombreux s’écrasent au sol rendant les armes qu’ils contiennent inopérantes. De plus, l’opération conduite aux vues et aux sus de la chasse allemande positionnée non loin de là, à Chabeuil dans la Drôme, près de Valence entraîne une riposte immédiate. La Luftwaffe se déchaîne sur le terrain, détruisant un matériel précieux pour les maquisards et causant des pertes humaines. Entre 1943 et 1944, ce sont plusieurs dizaines de tonnes d’armes, de munitions et même une chambre complète d’opération qui sont largués sur le Vercors, à 90% après le 6 juin 1944.
Les contacts entre le Vercors et les alliés.
Pour communiquer avec les alliés et la France Libre, les maquis doivent disposer d’équipes radio. Ce service est progressivement mis en place dès 1943 dans le Vercors ; son organisation subit des aléas, du fait du manque de moyens humains et des attaques allemandes. Ainsi, le PC radio de Saint Julien est attaqué avec succès par les allemands le 18 mars 1944. Ces derniers étaient venus notamment avec trois véhiculent goniométriques. Six résistants y laissent la vie.
Plus solidement organisé, ce service, sous la conduite Robert Bennes dit Bob, joue un rôle central à partir de juin 1944. Des contacts humains sont possibles grâce aux missions envoyées par les alliés dans le Vercors en 1944. Elles inspectent le maquis ou apportent de l’aide aux maquisards : en janvier 1944, la mission « Union » est parachutée sur le terrain « Agonie » près d’Eymeux dans la Drôme. Elle doit contrôler la situation du Vercors et préparer les futurs parachutages.
L’Attaque générale du Vercors.
Les allemands décident d’employer les grands moyens pour réduire à néant ce maquis qui semble les narguer depuis les hauteurs du massif. Un drapeau français ne flottait il pas, sans une certaine provocation, sur les hauteurs de Saint Nizier, étant ainsi visible de Grenoble ?
Les allemands sous les ordres du général Karl Pfaum lancent une attaque massive le 21 juillet 1944. Cette offensive combine attaques frontales sur plusieurs axes, un élément de surprise totale avec l’utilisation de planeurs et un verrouillage complet et total des voies d’accès au plateau. D’un rôle de possible assaillant, les résistants du Vercors se retrouvent dans la très inconfortable possible d’assiégés.
(L'une des quatre bornes interactives du musée. Celle photographiée ci-dessus est consacrée à l'attaque du Vercors)
Au nord, ils progressent rapidement en direction de Lans, Villard de Lans, Autrans et Méaudre, villages occupés dès le 21 juillet. Le 22 juillet, l’ensemble des opérations se fige, conséquence d’une météo exécrable. Mais dès le 23 juillet l’offensive reprend, les éléments partis de Grenoble cherchant à opérer leur jonction avec les troupes aéroportées au sud du massif, à Vassieux en Vercors. A Valchevrière, les chasseurs alpins du lieutenant Chabal tentent de stopper leur progression mais le combat est trop inégal et six chasseurs dont leur chef trouvent une mort héroïque en faisant « sidi brahim ». Le « verrou » saute. Les villages de Saint Julien et Saint Martin en Vercors sont occupés à leur tour. A l’est se déroulent la « bataille des pas », les allemands employant des troupes de montagne, les Gebirdjäger pour franchir des falaises escarpées, que les résistants ont jugées à tort trop difficiles d’accès pour constituer un axe de pénétration ennemi en cas d’attaque. Les pas (Pas de la Balme, Pas des Chattons…) sont pris les uns après les autres en deux jours. Au sud du massif, dans la vallée de la Drôme, après avoir pris la ville de Crest, les troupes allemandes sont prises à parti à Saillans par des compagnies de résistants. Les allemands sont freinés mais non stoppés. En représailles, le village d’Espenel est incendié. Ils poursuivent leur progression et atteignent Die le 22 juillet. Bientôt ses éléments pourront rejoindre leurs camarades de Vassieux, toujours assiégés dans le village. En effet, on se bat près du village et cela pendant près de 56 heures. De très nombreux résistants y laissent la vie.
Vassieux, village compagnon de la libération, village martyr à jamais marqué par la barbarie humaine
En 1944, 73 habitants (15% de la population recensée en 1936) et 101 résistants se trouvant dans ou à proximité du village furent tués par des troupes spéciales allemandes. Longtemps, la légende a voulu que ces soldats soient des Waffen SS, il n’en est rien, de nombreux travaux d’historiens ayant été réalisés ces dernières années sur ce chapitre. Ces commandos, arrivés par planeurs aux environs immédiats du village, prirent les résistants totalement par surprise. Ne disposant pas d’un armement suffisant ni de moyens de communication adéquats, les compagnies de maquisards situées à proximité du village furent incapables de mener une opération concertée et décisive. Le village ne put être repris. Le 22 juillet, la météo gela les opérations sur l’ensemble du massif mais dès le 23, une nouvelle vague de planeurs (soit l’effectif d’une compagnie) arriva à Vassieux en Vercors.
(Panneaux réalisés par Joseph La Picirella)
La grande traque.
Le ratissage peut commencer. Le 23, ordre fut donné par le chef militaire du Vercors, le lieutenant colonel Huet, de se disperser. Mais tous les hommes ne purent être mis au courant et bien nombreux furent ceux qui apprirent cet ordre bien des jours plus tard. Les allemands ratissent donc le massif jusqu’au 15 août, jour ils se retirent. Ce même jour, l’opération Dragoon-Anvil vient d’être déclenchée dans le sud est de la France. Il s’agit du second débarquement sur les côtes de France.
Mais avant ce retrait, la soldatesque nazie sème la terreur sur le massif. Le 26 juillet, 16 habitants de la Chapelle en Vercors sont assassinés par les allemands. Le village, lui, est presque entièrement détruit (95%) et devra être totalement reconstruit à la fin de la guerre. La ferme Albert où eut lieu l’effroyable tuerie fut, elle, laissée en l’état. Le 27 juillet, c’est au tour des blessés de la Grotte de la Luire sur la commune de Saint Agnan de connaître une fin tragique. Ils sont froidement achevés. A Saint Nazaire en Royans, à Beauvoir en Royans et sur l’ensemble des contreforts, des dizaines de maquisards cherchant à fuir le Vercors sont arrêtés et fusillés. Certains se noient en essayant de franchir à la nage l’Isère. Le 14 août 1944, 20 jeunes raflés sur la commune de Villard de Lans sont fusillés sur le cours Berriat à Grenoble. C’est le sort également pour deux des trois médecins de la grotte de la Luire. Les infirmières, au nombre de six, sont, elles, envoyées dans un camp de concentration en Allemagne. L’une d’entre elles, Odette Malossane, n’en reviendra pas.
La Libération.
Paris est libérée définitivement le 25 août par les hommes du général Leclerc. Quelques jours plutôt, c’était Grenoble et ses environs proches grâce au concours massif des résistants. Les américains avaient prévu d’atteindre la capitale du Dauphiné en 90 jours. Ce fut fait en unes semaine. C’est le colonel Henri Zeller, chef militaire de la région R1(dont dépend la région Rhône-Alpes) qui avait réussi à convaincre le général Patch, chef de la 7ème armée de faire prendre à une partie de ses hommes la fameuse route Napoléon, entièrement sous contrôle des FFI.
Le 2 septembre, c’est au tour de Lyon, d’être libéré. Au cours de ce même mois de septembre, les deux forces de libération, provenant de Normandie et du sud de la France établissent leur jonction.
Après l’offensive de la dernière chance dans les Ardennes en décembre 1944, ou Hitler espère inverser le sort de la guerre sur le front ouest, et son échec, les alliés reprennent l’offensive et réussissent à franchir le Rhin, dernier obstacle avant le cœur de l’Allemagne, en mars 1945. A l’est les Russes ont lancé leur grande offensive dès février. Le 20 avril 1945, jour anniversaire d’Adolf Hitler, les troupes soviétiques encerclent complètement Berlin, la capitale d’un Reich censé durant 1000 ans. Le 30 avril, après épousé sa maîtresse, Eva Braun, dans le bunker de la chancellerie allemande, réduite à l’état d’amont de gravas, le dictateur allemand se suicide. Le 8 mai 1945, l’Allemagne capitule.
L’avancé des troupes alliées au cœur du IIIème Reich a permis la découverte des camps de la mort et l’ampleur des monstruosités infligées à des hommes par d’autres hommes.
A proximité immédiate du musée de la Résistance.
A l’extérieur du musée, vous pouvez observer les carcasses de deux planeurs allemands DFS 230. Ces mêmes planeurs furent utilisés au cours de la guerre pour d’autres opérations commando sur divers théâtres d’opération. Ce fut le cas dans les Abruzzes en Italie en septembre 1943 lorsqu’un groupe dirigé par le major SS allemand Otto Skorzeny parvint à se poser sur un site extrêmement escarpé pour libérer le dictateur déchu, Benito Mussolini. Ce planeur pouvait transporter 10 hommes dont le pilote. Il était équipe d’une mitrailleuse MG-15 pouvant être utilisée par l’homme situé juste derrière le pilote pour couvrir la sortie de ses camarades. Trois carcasses de ce type d’aéronef sont visibles à Vassieux, deux à proximité du musée de la Résistance, le dernier à quelques centaines de mètres plus au nord, à la nécropole de Vassieux.
(Carcasse de DFS 230, l'un des planeurs allemands s'étant posés à Vassieux le 21 ou le 23 juillet 1944)
Plusieurs autres types d’avion furent utilisés par les allemands dans le Vercors. Le « mouchard » ou Fieseler Storch (Cygogne en allemand) n’était pas un avion de combat. Sa principale mission consister à surveiller les mouvements des résistants ou les aménagements réalisés comme sur le terrain « Taille Crayon » à Vassieux. Les allemands utilisèrent également un autre type de planeur, le Gotha 242, dont seul l’avant reste visible aujourd’hui à la nécropole de Vassieux en Vercors. L’un de ses Gotha se posa au sud du village avec une pièce d’artillerie. Se planeur servait avant tout au transport de matériels contrairement au DFS 230. A noter également qu’un Junker 52, « la bonne à tout faire » de la Luftwaffe put se poser près du village pour évacuer les soldats allemands blessés au cours des combats.
(Quelques photos prise dans le village même ou à proximité, à la Nécropole de Vassieux)
Aux environs du musée de la Résistance de Vassieux.
Le site de la ferme d’Ambel, détruite par la milice en 1944, se situe sur le plateau du même nom, à quelques kilomètres à l’ouest de Vassieux. C’est ici que naquit le C1, le premier camp du plateau en janvier 1943.
Le site de la Grotte de la Luire se situe sur la commune de Saint-Agnan, à l’est de Vassieux en Vercors, sur la route reliant le col du Rousset à la Chapelle en Vercors. De Vassieux, passer par le col de Saint Alexis, plein est. Au Rousset, une stèle indique également l’emplacement où des blessés légers de la grotte furent assassinés.
A Vassieux, outre le musée même, de nombreux lieux de mémoire sont présents sur ce site historique. Tout d’abord, le mémorial de la Résistance situé au col de la Chau et inauguré en 1994, lors du 50ème
anniversaire de la bataille du Vercors. A la sortie de Vassieux, en direction de la Chapelle en Vercors, se trouve la nécropole construite en 1948. Une autre carcasse de planeur allemand se trouve à proximité. De plus dans le village même, de nombreux monuments (stèles, plaques.) et noms de lieux témoignent d’une époque pas si lointaine ou le village fut réduit à un tas de gravas.
Informations supplémentaires : Une visit guidée est organisée tous les mercredis cet été à 15 heures.
(Voici ci dessus les horaires et les tarifs du musée de la Résistance)
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29/07/2014
Commémorations de la Grotte de la Luire
Il y a 70 ans, l'hôpital du maquis, installé depuis la nuit du 22 juillet à la Grotte la Luire, était découvert par un groupe de soldats allemands. Après une fouille de cette dernière et une vérification brutale de l'état des blessés, le groupe (les blessés, le personnel médical et quelques civils) fut scindé en deux. Les blessés capables de se déplacer, le personnel médical, constitué de sept infirmières et de trois médecins et les quelques civils présents dans la grotte lors de sa découverte furent envoyés en direction du col du Rousset. Les 11 blessés, trop gravement atteint pour pouvoir se mouvoir, furent, eux lâchement exécuté à proximité de la grotte, sur l'actuel parking, leurs corps enterrés de manière sommaire.
Parmi les blessés, quatre soldats de la Wehrmacht d'origine polonaise (blessés lors de combats en juin 1944 à Montclus), un sous lieutenant américain, Chester-Meyers, membre du commando US (Opération Justice) dropé sur le Vercors le 29 juin dernier et opéré après une crise d'appendicite, deux femmes de Vassieux blessées lors du bombardement du village (13 et 14 juillet), Juliette Lesage, infirmière elle aussi, blessée lors de l'attaque du PC radio de Combovin dans la Drôme (22 juin 1944) et qui réussi à se faire passer pour une habitante du plateau.
La femme et le fils du médecin Jean Ganimède étaient également présents dans la grotte lors de la découverte. Ils furent parmi les rares survivants.
Le personnel médical était composé de sept infirmières (Anita Winter, Odette Malossane, France Pinhas,...) et de trois médecins (Docteur Ladislas Fischer, Docteur Ullman et Docteur Ganimède). Les infirmières capturées furent ensuite emprisonnées au fort Mont-Luc à Lyon avant d'être déportées au camp de Ravensbrück en Allemagne le 11 août 1944 dans l'un des derniers convois de la mort quittant le sol national (Odette Malossane y succomba au mois de mars 1945)
Les médecins tout comme le révérend-père Yves Moreau de Montcheuil furent conduits à Grenoble. Jean Ganimède profita d'une faille dans sa surveillance pour se faire la belle mais les autres médecins et le religieux furent exécutés au Polygone de Grenoble, le 10 ou 11 août 1944.
Enfin les huit blessés français capables de marcher prirent eux aussi la direction du Rousset. Mais en cours de route, ils croisèrent un groupe de soldats nazis provenant sans doute de Vassieux en Vercors. Ils furent exécutés près du lieu dit le Pont des Oules. L'un d'eux, Abdeselem Ben Ahmed, fut pendu après avoir traité un officier de sale boche. Un autre, Françis Billon, bien qu'appartenant à l'armée régulière (Il était membre du BCRA et de la mission Pacquebot parachutée dans le Vercors début juillet 1944 pour participer à l'aménagement d'une piste d'aviation à Vassieux. Il s'était fracturé la cuisse lors de sa réception), chose visible car arborant une tenue militaire, fut lui aussi exécuté
Sur la parking de la grotte de la Luire, quelques objets symboliques furent présentés. Issus en partie de la collection du musée de la Résistance de Vassieux en Vercors et pour d'autres d ma propre collection (Pansements, trousse à pharmacie, gamelle et gourde, musettes, paire de béquilles, brancard, quelques photos, des brassards de la croix rouge et enfin le drapeau qui ornait l'entrée de la grotte)
Moment de recueillement devant la stèle de la grotte de la Luire
Une plaque, résumant les principaux faits relatifs à la Grotte de la Luire évoque la mort de 11 grands blessés alors que 14 noms sont inscrits sur la stèle.
Nous pouvons observer que le nom de Paul Walperwyler fut rajouter par la suite, sur une plaque accolée. Deux autres résistants, blessés, qui avaient pu quitter la grotte avant sa découverte ont eux aussi été exécutés à proximité de cette dernière. C'est pour cela que leurs noms ont été rajoutés sur la plaque, portant l'ensemble à 14.
A noter : M Rolland Guerry est enterré à la nécropole, désormais nationale depuis peu, de Vassieux en Vercors sous le nom de Faure-Guerry.
M Joseph Locatelli de Rencurel a été exécuté le jour même ou la ferme familiale était brûlée par les nazis
Le frère de Roger Feneyrol fut lui aussi gravement blessé lors des combats, mais réussi à survivre bien qu'il est fallu procéder à l'amputation d'une de ses jambes.
Sous le porche de la grotte elle même
Les cérémonies
Madame Robbles, de Romans sur Isère, était présente à la Grotte de la Luire mais réussit à partir pour rejoindre la plaine, avant la découverte de l'hôpital du maquis le 27/07/1944. Pour en savoir plus, je vous conseille l'ouvrage Jean aime la citronnelle
Au pont des Oules
12:38 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : vercors 39 45, reconstitution, militaria, ww2, wwii, militaire, armée, wwii? maquis du vercors, grotte de la luire, commémoration, libération, 1944, maquis, maquis du vercors, résistance, ffl, résistant, maquisard
25/06/2013
Musée de la Résistance et de la Déportation de Romans sur Isère
Petite visite du musée de Romans, un petit espace concacré à la seconde guerre mondiale
De la montée du nazisme à la victoire hitlérienne de mai-juin 1940
De la défaite à la collaboration...
De vieilles cartes soignées mais un peu viellies....
Les conséquences de la guerre dans la vie quotidienne des français
Les débuts de la Résistance en France
Le Vercors
Les armes de la Résistance (Parachutées ou prises de guerre)
Les moyens de communications, de l'élémentaire à l'innovation....
Et oui, l'emploi du pigeaon voyageur fut encore d'actualité au début du conflit (J'ai réussi à trouver un parachute datée de 1944, présent dans ma collection et servant à ce type de parachutage particulier...)
La Résistance en France
La partie du musée consacrée à la déportation et aux camps de concentration.
14:38 Publié dans Loisirs | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : vercors, vercors résistance, romans sur isère, musée de la résistance romans, drôme résistance, hitler, pétain, de gaulle, ffi, guerre 39 45, ww2, wwii, 2gm, laval, vichy, casque, fusil, sten, munitions, parachute, déportation, auschwitz, dachau, grotte de la luire, vassieux en vercors, la chapelle en vercors, bruno rey, médiation du patrimoine, krieg, 2wk, isère, grenoble bourg de péage, bazooka, armes mitraillettes, emetteur biscuit, jean moulin, charles de gaulle, mussolini, churchill, staline, roosevelt, mours, peyrins, drôme maquis, maquis du vercors, casque allemand