29/07/2014
Commémorations de la Grotte de la Luire
Il y a 70 ans, l'hôpital du maquis, installé depuis la nuit du 22 juillet à la Grotte la Luire, était découvert par un groupe de soldats allemands. Après une fouille de cette dernière et une vérification brutale de l'état des blessés, le groupe (les blessés, le personnel médical et quelques civils) fut scindé en deux. Les blessés capables de se déplacer, le personnel médical, constitué de sept infirmières et de trois médecins et les quelques civils présents dans la grotte lors de sa découverte furent envoyés en direction du col du Rousset. Les 11 blessés, trop gravement atteint pour pouvoir se mouvoir, furent, eux lâchement exécuté à proximité de la grotte, sur l'actuel parking, leurs corps enterrés de manière sommaire.
Parmi les blessés, quatre soldats de la Wehrmacht d'origine polonaise (blessés lors de combats en juin 1944 à Montclus), un sous lieutenant américain, Chester-Meyers, membre du commando US (Opération Justice) dropé sur le Vercors le 29 juin dernier et opéré après une crise d'appendicite, deux femmes de Vassieux blessées lors du bombardement du village (13 et 14 juillet), Juliette Lesage, infirmière elle aussi, blessée lors de l'attaque du PC radio de Combovin dans la Drôme (22 juin 1944) et qui réussi à se faire passer pour une habitante du plateau.
La femme et le fils du médecin Jean Ganimède étaient également présents dans la grotte lors de la découverte. Ils furent parmi les rares survivants.
Le personnel médical était composé de sept infirmières (Anita Winter, Odette Malossane, France Pinhas,...) et de trois médecins (Docteur Ladislas Fischer, Docteur Ullman et Docteur Ganimède). Les infirmières capturées furent ensuite emprisonnées au fort Mont-Luc à Lyon avant d'être déportées au camp de Ravensbrück en Allemagne le 11 août 1944 dans l'un des derniers convois de la mort quittant le sol national (Odette Malossane y succomba au mois de mars 1945)
Les médecins tout comme le révérend-père Yves Moreau de Montcheuil furent conduits à Grenoble. Jean Ganimède profita d'une faille dans sa surveillance pour se faire la belle mais les autres médecins et le religieux furent exécutés au Polygone de Grenoble, le 10 ou 11 août 1944.
Enfin les huit blessés français capables de marcher prirent eux aussi la direction du Rousset. Mais en cours de route, ils croisèrent un groupe de soldats nazis provenant sans doute de Vassieux en Vercors. Ils furent exécutés près du lieu dit le Pont des Oules. L'un d'eux, Abdeselem Ben Ahmed, fut pendu après avoir traité un officier de sale boche. Un autre, Françis Billon, bien qu'appartenant à l'armée régulière (Il était membre du BCRA et de la mission Pacquebot parachutée dans le Vercors début juillet 1944 pour participer à l'aménagement d'une piste d'aviation à Vassieux. Il s'était fracturé la cuisse lors de sa réception), chose visible car arborant une tenue militaire, fut lui aussi exécuté
Sur la parking de la grotte de la Luire, quelques objets symboliques furent présentés. Issus en partie de la collection du musée de la Résistance de Vassieux en Vercors et pour d'autres d ma propre collection (Pansements, trousse à pharmacie, gamelle et gourde, musettes, paire de béquilles, brancard, quelques photos, des brassards de la croix rouge et enfin le drapeau qui ornait l'entrée de la grotte)
Moment de recueillement devant la stèle de la grotte de la Luire
Une plaque, résumant les principaux faits relatifs à la Grotte de la Luire évoque la mort de 11 grands blessés alors que 14 noms sont inscrits sur la stèle.
Nous pouvons observer que le nom de Paul Walperwyler fut rajouter par la suite, sur une plaque accolée. Deux autres résistants, blessés, qui avaient pu quitter la grotte avant sa découverte ont eux aussi été exécutés à proximité de cette dernière. C'est pour cela que leurs noms ont été rajoutés sur la plaque, portant l'ensemble à 14.
A noter : M Rolland Guerry est enterré à la nécropole, désormais nationale depuis peu, de Vassieux en Vercors sous le nom de Faure-Guerry.
M Joseph Locatelli de Rencurel a été exécuté le jour même ou la ferme familiale était brûlée par les nazis
Le frère de Roger Feneyrol fut lui aussi gravement blessé lors des combats, mais réussi à survivre bien qu'il est fallu procéder à l'amputation d'une de ses jambes.
Sous le porche de la grotte elle même
Les cérémonies
Madame Robbles, de Romans sur Isère, était présente à la Grotte de la Luire mais réussit à partir pour rejoindre la plaine, avant la découverte de l'hôpital du maquis le 27/07/1944. Pour en savoir plus, je vous conseille l'ouvrage Jean aime la citronnelle
Au pont des Oules
12:38 Publié dans Histoire | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : vercors 39 45, reconstitution, militaria, ww2, wwii, militaire, armée, wwii? maquis du vercors, grotte de la luire, commémoration, libération, 1944, maquis, maquis du vercors, résistance, ffl, résistant, maquisard
21/07/2014
Merci France 2 pour ce beau reportage.
En deux minutes, que de bétises racontées sur France 2 ce soir à propos du maquis du Vercors. Le reportage reposait sur trois apports visuels : Témoignages de deux anciens du maquis, images extraites du film Au coeur de l'Orage et prises de vue anciennes (De belles images du Vercors...ensoleillé)
- Le Vercors fut attaqué après les parachutages massifs de juillet 1944, notamment celui du 14/07 à Vassieux même. Or l'ordre d'attaquer le Vercors, opération Bettina, fut pris fin juin, début juillet. Le parachutage d'armes fut sans doute un acte aggravant mais non un déclencheur d'opération.
- Le Vercors aurait été attaqué par environ 15 000 hommes. Entre 8000 et 10 000 selon Peter Lieb auraient participé aux opérations, chiffres déjà considérables. (Et tous ne jouèrent pas le même rôle, plusieurs milliers d'hommes étant cantonnés aux taches de basse police et de vérouillage de certains accès/sorties du Vercors et ne participèrent donc pas aux opérations militaires)
- Pour parler de l'attaque de Vassieux le 21 juillet 1944, beaucoup d'images de parachutistes allemands alors que l'attaque du village reposa sur la précision (sites d'atterissages choisis) et sur la vitesse (300 km environ en phase d'approche) des planeurs de combats DFS 230 nazis. (Donc de troupes aérotransportées et non aéroportées)
- 840 personnes auraient succombé en une semaine d'attaque. L'estimation de M La Picirella, fondateur du musée de la Résistance de Vassieux, publiée dans l'ouvrage, Témoignages sur le Vercors, avance environ 450 victimes pour les mois de juin-août 1944. Le chiffre de 840 victimes (639 résistants et maquisards et 201 civils) date de 1945 (commission américaine Nash) et concerne l'ensemble des victimes, tant civiles que militaires, tombées dans le Vercors entre 1943 et 1944.
- Et puis pas un mot sur les cérémonies du 21 juillet 2014, dommage.
20/07/2014
Aujourd'hui à Saint Julien en VERCORS : Une exposition vivante
Je vais peu écrire aujourd'hui, vous laissant consulter les quelques photos mises ci dessous présentant la manifestation
A l'aide d'une photo d'époque, certains essayent de reprendre un cliché à l'identique. (Précisions : Fin juin 1944, un commando de 15 soldats américains dirigés par le capitaine Vernon Hopper et le sous lieutenant Chester Meyers fut parachuté sur le Vercors avec pour mission principale d'instruire les maquisards au maniement du nouveau matériel largué sur le massif ) On peut les voir notamment dans le livre de Marcel Jansen, Reporter au Vercors, en compagnie de membres des compagnies civiles de Romans sur Isère
Un peu plus loin, à l'intérieur d'une exposition vivante, au sens propre comme au sens figuré...
Un mannequin de Gebirdjager allemand avec son matériel. Un bel ensemble de belles pièces.
Une tente ressource...avec de nombreuses publications concernant le maquis du Vercors.
14:32 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vercors 39 45, reconstitution, militaria, ww2, wwii, militaire, armée, wwii? maquis du vercors
10/06/2012
Trouvailles du dimanche pour un chineur se levant tôt....
Il y a un peu plus de deux ans désormais, je commençais à animer des séances consacrées à la résistance dans le Vercors au cours de la seconde guerre mondiale. Au début, ces dernières se résumaient à quelques explications, carte du massif à l'appui. Puis pour les rendre plus attrayantes pour les enfants, j'ai cherché à collecter quelques objets qui pourraient me servir de supports visuels/symboliques pour mes interventions. Depuis, la liste de mes acquisitions s'est grandement allongée. Ces objets de la grande guerre me serviront sans doute en début de séance, lorsque la fameuse der des ders est évoquée.
Ci dessus, une caisse militaire française en bois. Il est indiqué dessus : 750 étuis laiton de 12,7 M/M (Net : 39,75 kg, Brut : 50 kg). Elle date sans doute de la seconde guerre mondiale, mais je n'ai pas réussi à trouver de caisses correspondantes sur le web pour l'instant.
Ensemble trouvé dans un seul et même lot et comprenant des carcasses de fusil (sans doute l'un des deux est-il un mauser) et deux baïonnettes (Une pour mauser et une US modèle 1913) ainsi qu'un reste de gourde. Le tout provient de Verdun.
Enfin voisi une "Rosalie" avec une lame cruciforme typique. Je n'arrive pas pour l'instant à l'identifier avec précision. Elle proviendrait de la Guadeloupe.
0' toi lecteur, si tu as de plus amples informations sur les objets présentés, n'hésites pas à m'en faire par....
16:25 Publié dans Blog, Histoire | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : vercors, vercors résistance, vercors ww2, ww2, wwii, 39 45, caisse militaire bois française 39 45, baionnette, baïo, fouille, allemand, autrans, autrans vercors, autrans résistance, autrans guerre, vercors 39 45, isère résistance, drôme résistance