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22/01/2010

Choses lues ou entendues

Le retour sur le devant de la scène médiatique (et politique ?) de l'ancien premier ministre Lionel Jospin en ce début d'année avec un livre, un documentaire retraçant sa carrière politique et de multiples interventions dans les médias nationaux, soulève toujours les mêmes questions, plus d'un septennat de temps politique après le choc de 2002 et son élimination dès le premier tour au profit du leader frontiste, Jean Marie Le Pen. L'ancien premier ministre Lionel Jospin a-t-il terminé troisième de la compétition en 2002 à cause d'une mauvaise campagne électorale essentiellement axée sur la certitude d'un duel au second tour contre le président sortant Jacques Chirac et sur son propre bilan, certes globalement positif, en tant que chef du gouvernement ? Ou alors, est-ce à cause de l'émiettement de la gauche, encouragée au début par le parti socialiste pour ratisser le plus large possible, au premier tour de la présidentielle avec pas moins de sept autres candidatures (Daniel Gluckstein, Olivier Besancenot, Arlette Laguiller, Robert Hue, Christiane Taubira, Jean Pierre Chevènement et Noël Mamère) ? Est-ce à cause de la personnalité du candidat, qualifié d'austère (A l'image de l'annonce de a candidature à la fonction suprême réalisée grâce un simple fax) contre un Jacques Chirac, véritable bête politique et champion en serrage de paluches ? Est-ce à cause du climat délétère de l'époque avec une insécurité omniprésente dans les médias grâce en partie au travail de sape organisé par le chef de l'Etat ? Il ne fait aucun doute que Lionel Jospin avait (a) la stature pour assurer la fonction et que beaucoup ont regretté de ne pas avoir « voté utile » un certain 21 avril 2002.

Une situation qui semble analogue à celle de 2002.

Il n'empêche, plus de sept ans plus tard, la situation reste sensiblement la même. La gauche française reste plus que jamais divisée entre différentes paroisses et chapelles, entre les tenants d'une alliance avec le parti socialiste et les autres, entre la gauche de gouvernement et la gauche d'opposition continue. Les Verts, membre de la Coalition Europe Ecologie, comptent sans doute plus de végétariens dans leurs rangs que d'autres partis. Pour autant, ils semblent avoir sortis les crocs, qui désormais abîment les parquets de la rue de Solferino, pour tenter d'affaiblir encore un peu plus l'éléphant socialiste blessé. Blessé depuis le ratage de 2002, le congrès de Reims, l'échec relatif du référendum interne, la perte d'adhérents, le décrochage opéré lors de l'élection européenne de 2009 ou encore la fronde menée en interne par Ségolène Royal, le parti socialiste en reste encore cantonné à prôner « le rassemblement » au lieu de constituer une opposition crédible avec propositions et « shadow cabinet » à l'appui.

L'avenir du pays passe par le parti socialiste.

La survie à plus au moins moyen terme d'Europe Ecologie me semble sujette à caution. Ce qui est sûr, c'est que l'alternative politique à une droite qui monopolise le pouvoir exécutif et législatif notamment depuis 2002 passe par le parti socialiste. Comme le soulignait Nicolas Sarkozy, se considérant un temps comme DRH du PS, ce parti ne manque pas de personnalités à même de personnifier le changement. Les primaires, qui seront organisées à une date encore inconnue, devraient être ouvertes aux adhérents mais également aux sympathisants afin de faire émerger une vraie figure incarnant l'opposition aux dérives du sarkozysme. Pour l'instant Manuel Valls et François Hollande ont fait officiellement acte de candidature. Il en reste encore une pléthore derrière.

Une disparition.

Cette semaine, la mort de Philippe Seguin ne me laisse pas indifférent. Homme politique réputé intègre pour l'ensemble de ses pairs, il dirigeait de manière indépendante, en tant que premier président, la Cour des comptes depuis 2004 et cela, grâce à son tempérament, de manière énergique. Gaulliste « dit de gauche », il l'un des rares des années Chirac à n'avoir pas été inquiété par la Justice (Juppé, Roussin, Pasqua, Léotard, Carignon...) ce qui constitue déjà un titre plus qu'honorable pour un homme, un temps très proche de l'ancien président de la République. Il était également l'un de nombreux hommes politiques de droite à fustiger le débat sur l'Identité Nationale, « nul et non avenu » selon lui et l'hyperprésidence de Nicolas Sarkozy.

Les brèves :

MEDEF : L'organisation patronale veut que toutes les entreprises frappées par la taxe carbone nouvelle version reçoivent une compensation intégrale après avoir subi ce nouvel impôt. Tous les salariés victimes de licenciements boursiers seraient très heureux de recevoir eux aussi une « compensation intégrale » pour leur labeur après avoir été jetés par leurs entreprises. Et si Total devait un jour payer cette taxe, elle pourrait au moins servir à la marge pour contribuer à réparer les ravages écologiques causés par l'épave flottante dénommée Erika qui sombra en 1999.

Dubaï : L'émirat vient d'inaugurer une nouvelle tour, la plus haute du monde avec ses 828 mètres pour un coût estimé à 1,5 milliards de dollars. Pas fous, les cheikhs locaux ont pris une assurance en réservant un étage de la tour pour une mosquée (Pour permettre aux croyants de se rapprocher un peu plus de Dieu ?). Certains y voient plutôt un gage de protection contre une attaque future perpétrée à l'aide d'un avion par exemple.

Paris : La bourse de Paris a gagné 22% en 2009 après avoir enregistré une baisse de plus de 40% en 2008. Encore un peu de temps à ce rythme là, et le gouvernement Fillon va nous ressortir des cartons la retraite par capitalisation en cette année, ou la réforme du régime des retraites (Travailler plus pour gagner moins) sera un chantier du « renouveau » annoncé par notre président de la République.

Nomination : L'ancien ministre de l'Agriculture puis des Finances et actuel député de Savoie Hervé Gaymard vient d'être nommé président du conseil d'administration de l'ONF. Voilà au moins un poste ou l'intéressé ne disposera pas d'un appartement de fonction. N'oublions pas la nouvelle mesure d'un appartement, qui se compte en Gaymard depuis 2004, soit une unité basée sur  une surface habitable de 600 m2.

Grippe A : Alors que la polémique enfle en France sur la gestion de la grippe A et notamment les dépenses induites par l'achat en masse de vaccins, devenus depuis inutiles, une solution toute simple semble s'imposer : Les donner aux pays du tiers monde afin qu'ils en fassent profiter à leurs populations. Bien sûr un tel don...devrait être déduit au tarif fort (Celui que la France a payé pour ses doses) de l'aide publique au développement de toute façon réduite chaque année par notre pays. Cynisme ?

Société : Après une nouvelle agression, celle-ci mortelle dans un lycée du Kremlin Bicêtre, le gouvernement va sans doute nous ressortir l'installation de portiques de sécurité à l'entrée des lycées comme dans les lieux publics dits sensibles. Nous vivons dans une société ultra violente où il est devenu presque banal de se faire agresser dans le sanctuaire du savoir qu'est l'école de la République. Et puis pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? On devrait également mettre des bacs à l'entrée des lycéens comme dans les aéroports pour confisquer tout objet potentiellement dangereux comme des ciseaux ou des compas. Et puis inscrire des jeunes policiers dans les classes comme les US Marshall mis dans certains vols sensibles à destination des États-Unis. La politique du tout sécuritaire prônée depuis des années par les hommes actuellement installés aux plus hautes fonctions politiques de notre pays ne conduit qu'à une impasse si l'on ne s'attaque pas aux racines du mal : Banalisation de la violence, verbale ou physique, à tous les échelons de notre société, creusement des inégalités, de salaires ou de savoirs, inégalité d'accès à l'emploi....

Quotas : Pour ou contre des quotas d'élèves boursiers, 30% d'ici 2012, dans les grandes écoles que comptent notre pays. Cette forme de discrimination positive s'avère nécessaire là ou le principe d'égalité, pilier de notre système républicain et démocratique n'est plus que l'ombre d'une utopie.

Justice : Nicolas Sarkozy peut désormais se constituer partie civile et agir ainsi comme un citoyen ordinaire. Par contre Sarkozy Nicolas, président de la République, n'est guère inquiété par la justice notamment à propos de son ancien appartement situé sur l'Ile de la Jatte. Vu la caporalisation d'une partie de la justice, on imagine le devenir de cette institution voulu par Nicolas Sarkozy avec la suppression du juge d'instruction.

Burqa : Faut il interdire le port de la burqa, ce sac à patate qui déshumanise celle qui l'a revête. Faut il une simple résolution du parlement en rappelant les principes républicains ou au contraire une loi qui aurait un aspect contraignant et coercitif. La liberté de se priver de liberté doit elle être défendue au nom de la liberté de conscience et de culte ? Tel est le vrai débat auquel nous sommes confronter avec le problème que soulève le port du voile intégrale (niqab ou burqa) en France. De plus, ce port qui ne concerne qu'une frange infinitésimale de femmes de confession musulmane prend aujourd'hui une autre dimension avec le débat sur l'Identité Nationale.

La phrase de la semaine : Le ministre du Budget, Eric Woerth, présentant ses vœux au personnel de Bercy a fait sensation le 7 janvier dernier en remerciant les douaniers qui « montent la garde » devant son ministère. Monter la garde pour protéger Christine ? Facile celle-là, elle fait moins rire jaune que l'imbroglio au tour de la fameuse liste des évadés fiscaux, obtenue de manière frauduleuse par Bercy et ce même Eric Woerth.

Vers un premier rôle : François Hollande a en marre des « petits rôles » ou des « personnages secondaires ». Après avoir été le premier secrétaire du PS pendant près de 12 ans, un « petit rôle » en effet, il avait été le compagnon de Ségolène Royal en tant que premier rôle de sa vie amoureuse avant de devenir un personnage secondaire.

Un départ prévu : François Fillon, en commun accord avec le président de la République, devrait quitter son poste quelques mois avant l'élection présidentielle de 2012. Pour l'instant, le premier ministre continue de capitaliser sur sa personne un taux de satisfaction beaucoup plus important que celui de son patron du 55 faubourg Saint Honoré. Cette inversion des rôles est inédite sous la Vème République, ou généralement le premier ministre sert de paratonnerre, de fusible au président de la République.

Une intervention de trop : Patrick Devedjian accuse les sages du Conseil Constitutionnel de décision à motifs politiques de vouloir faire la loi en lieu et plac après la censure la taxe carbone en décembre dernier. Attaquer le Conseil Constitutionnel lorsque celui-ci rend une décision contraire qui casse une loi gouvernementale...Considéré comme chiraquien, le conseil constitutionnel, garant du respect ,de notre Constitution risque de connaître une vague sarkozyste, trois membres devant être remplacés au cours du mois de février.

Une comparaison osée : Martine Aubry endosse les habits d'une Merkel de gauche si l'on en croit le titre d'un article consacré à la première secrétaire du parti socialiste publié dans le journal Le Monde daté du jeudi 14 janvier.  Sûre que la comparaison, du moins si l'on en reste au plan physique flattera l'actuelle maire de Lille.

Le droit de vote de immigrés. Ou comment faire d'un vieux sujet, 80ème des 110 propositions du candidat Mitterrand en 1981 un objet de politique politicienne afin de mettre devant ses incohérences le ministre de l'Immigration, Eric Besson, ancien membre du parti, devenu depuis le secrétaire adjoint de l'UMP.

Ma petite entreprise : Titre lu dans le journal Le Monde : Les Traders retrouvent les bonus géants d'avant crise. Les principales banques américaines auraient déjà ainsi provisionner 90 milliards de dollars afin de remercier ses traders méritants. Et dire que ces mêmes banques, hier dans le rouge sont parvenues à renouer avec les bénéfices grâces aux aides des états et des banques centrales. Après avoir écouté l'intervention du président de la République le 31 au soir, je croyais candidement que le capitalisme d'hier, grâce à l'énergie déployée par notre grand homme, avait été réformé pour justement arrêter ce type de pratique scandaleuse.

Temps de travail : En France, le temps de travail a fortement baissé depuis la Libération. A tel point que la France, bien que devant l'Allemagne, se trouve derrière d'autres pays comme les États-Unis, le rêve au niveau social ou encore le Japon. Conclusion du journaliste : « La France, qui passe souvent pour un pays ou l'on travaille peu, n'a pas totalement usurpé sa réputation ». Vive le « travailler plus pour gagner plus » alors ou vive le travailler moins pour gagner moins mais vivre mieux, sachant que le travail, vecteur parmi d'autres de socialisation, n'est pas une fin en soi. Vive les feignasses ! Alors que les États-unis, société morale et pacifique que l'on connaît si bien détient toujours le record mondial du nombre de détenus (2,3 millions de personnes), le Japon lui détient un autre record, celui du nombre de personnes qui se suicident chaque année. Ah oui, au fait, que fait on du taux de productivité qui doit également être pris en compte pour faire une analyse en toute objectivité.

Lecture : Le Monde, Le Canard Enchaîné, Libération, Le Courrier International, Charlie Hebdo. Audio : France Inter.

Bruno Rey, Autrans.

05/01/2010

Un dimanche français

Que la France se rassure, la délinquance recule dans notre pays. En effet, cette année, selon les chiffres officiels diffusés par le ministère de l'Intérieur, le nombre de voitures brûlées a reculé de 10. 10% me demandez vous ? Non, 10 voitures, soit 1137 contre 1147 un an plus tôt. La relative stabilisation de l'imbécillité, cette dernière constituant peut être une infime part de notre Identité Nationale, est un « signal positif » pour notre ministre de l'Intérieur et ami des auvergnats, Brice Hortefeux. Il faut dire que l'année dernière, les chiffres avaient été catastrophiques avec une augmentation de 30. 30 voitures brûlées me demandez vous ? Non, de 30% avec 1147 voitures brûlées contre 878 un an plus tôt. De plus, il serait intéressant de savoir comment le ministère procède au décomptage. Une voiture brûlée par contagion est elle aussi comptabilisée par exemple par ces services? « La baisse est même très sensible dans l'agglomération parisienne » annonce que le ministre au journal Le Monde tout en affirmant qu'il y a une rupture de la tendance à la hausse du nombre de voitures brûlées ». Ah, ce bon slogan de la rupture, cela faisait longtemps... En tout cas, par effet de vases communiquant, si les voitures brûlent moins dans un territoire de la République et que dans le même temps le chiffre global stagne c'est que mathématiquement, certaines autres zones ont, elles, été plus touchées par les incendiaires, non ? Quels sont les préfets qui vont se faire tirer les oreilles ? Vous le saurez en lisant au journal officiel les prochaines mutations d'inspiration élyséenne.  Et dire que Nicolas Sarkozy avait promis de priver de permis de conduire tous ceux qui auraient été condamnés pour un tel acte tant qu'ils n'auraient pas dédommagé les victimes. Depuis, cette déclaration péremptoire est restée comme un accord de Copenhague, un engagement mort né. (1)

 L'opposition socialiste étant rapidement montée au front pour dénoncer ce chiffre, notre ministre annonçait une baisse de 14% de la délinquance depuis l'arrivée aux affaires de la droite en 2002 après une augmentation de 15% sous l'ère socialiste (1997-2002). On ne sait pas d'où le ministre sort ces chiffres qui laissent pantois quand on sait que les violences faites aux personnes sont en constante augmentation par exemple, quel que soit la couleur politique du parti au pouvoir me direz vous avec justesse.

Un classement annuel.

Un deuxième point de l'actualité me fait réagir avec la publication du classement annuel des personnalités préférées des français dans le journal du Dimanche. Le numéro 1 reste Yannick Noah, celui qui avait déclaré en 2007 que si Nicolas Sarkozy était élu à la présidence de la République, il quittait le sol de la métropole alors qu'à la même époque il vivait dans un appartement new-yorkais. L'ancien président Jacques Chirac, abonné aux sondages plus mauvais les uns que les autres quand il était le locataire de l'Elysée doit remercier le ciel de lui avoir accordé un successeur si amical que lui, Jacques, en devient presque un être regretté par une large frange de la population. Il faut dire que papy Chirac, malgré la multitude de casseroles accrochées à ses basques avait un air plus avenant qu'un Nicolas Sarkozy, agressif par nature. Sa femme, Bernadette de Chaudron de Courcelle, épouse Chirac, alias Bernie se classe à la 46ème position du classement. Ah Bernie, que de souvenirs à son sujet. Des frais de bouches de la mairie de Paris aux dépenses induites par des demandes et caprices quand Jacques occupait le poste de président de la République. Le sondé ne connaît pas les montants dépensés par son double contribuable.  (2)

Les restes de l'actu'

Lionel revient....Dans un article du Journal du Dimanche, l'ancien premier ministre assume pour la première fois sa responsabilité dans la défaite historique de 2002. Enfin ! Du coup, on peut désormais vraiment taper sur ce salaud de Chevènement, toujours à la tête du MRC. Du quoi ? Ben du MRC. L'ex Pole républicain devenu le Mouvement Républicain et citoyen, parti moribond au nouveau national. Et cette Christiane Taubira et son minable 1%. Et ....Heu, sept ans pour assumer, un septennat quoi.

Les jeunes de l'UMP ont réalisé une vraie daube, pardon ce que l'on appel un Lip Dub, chanter en play back sur une musique, mais en plus, ils vont devoir s'acquitter de la somme de 32500 euros supplémentaires au titre des droits d'auteurs. Une obscure candidate de la star academy québécoise (On voit le niveau), était « l'auteur » de la version utilisée par ces derniers. Merci les jeunes UMP pour cette « merde » selon le qualificatif employé par le président de la République pour décrire ce si beau coup médiatique.

La France a commandé plus de 90 millions de vaccins auprès de quatre grands groupes pharmaceutiques dans la précipitation, pour la modique somme de 869 millions d'euros. Au moment de la commande, la grippe H1N1 était vendue comme la nouvelle grippe espagnole du XXIème siècle. Depuis, avec ses 188 victimes depuis le début de la pandémie, la grippe H1N1 semble beaucoup plus bénigne que la grippe classique est son cortège de 3500 à 5000 morts annuels. Il faut dire que le gouvernement reste hanté par la catastrophe sanitaire de 2003 ou 15 000 anciens avaient trouvé la mort. L'image d'un ministre en polo devant un panorama luxuriant dans sa villégiature d'été, Jean François Mattei depuis nommé à la tête de la présidence de la Croix Rouge française pour ne pas le citer, avait elle aussi été catastrophique pour l'image du gouvernement. Depuis, Roselyne s'est fait vacciner devant une nuée de caméras et de photographes pour rassurer ces imbéciles de français sur la non nocivité du vaccin. Mais que faire des millions de doses de vaccins restantes ? Les vendre, les donner. Déjà 300 000 seraient vendues au Qatar (A défaut de lui fourguer des Rafales...) mais les autres?

Enfin, un début d'année se doit d'être accompagné d'une large brochette de nouveaux détenteurs de la Légion d'Honneur. Une brochette de patrons, d'Anne Lauvergeon, la patronne d'Areva, en passant par Louis Gandois (EADS), Jean François Spinetta (Air France) ou encore Guillaume Pepy pour la SNCF sans oublier l'éco tartuffe Yann Artus Bertrand, qui se déplace en hélico mais compense carbone alors arrêter de critiquer bande de médisants, et Paco Rabanne, celui qui avait prédit que la station spatiale russe MIR s'écraserait sur Paris. Il ne manquerait plus que cette distinction soit accordée à Johnny Hallyday, notre martyr national...

J'arrête, il faut que j'allume ma télévision pour être abreuver de faits divers dans un premier temps puis regarder le Dakar. (3)

(1) 45 000 membres des forces de l'ordre étaient mobilisés cette année contre 35 000, un an auparavant, soit un ratio de 1000 fonctionnaires supplémentaires pour une voiture brûlée en mois. A ce rythme, il nous faudrait donc 1 137 000 représentants de plus de l'ordre l'année prochaine.

(2) Bernadette Chirac remercie notamment la défunte compagnie aérienne Euralair pour l'ensemble de ses prestations payées en liquide.

(3) Le Dakar qui comme son nom l'indique se déroule en Amérique Latine (Espérons qu'il y aura moins de victimes imbéciles en plein milieu de la route..) devrait générer 20 000 tonnes de CO2.

04/01/2010

Revue de presse du front

L'actualité internationale s'écrit chaque jour en grande partie avec des « actions » (Attentats au Pakistan, enlèvements en Afghanistan, vidéos de propagande et fermetures d'ambassade au Yémen...) menées et revendiquées par des groupes, souvent présentés comme étant liés à l'organisation terroriste Al Qaïda (La base). Il faut dire que Al Qaïda est une franchise, une hydre avec de multiples facettes dont chacun peut se revendiquer si l'action entreprise cadre avec les préceptes sanglants et passéistes promus par l'organisation. Soulignons également que mettre une photo, à savoir celle d'Oussama Ben Laden, et un nom, Al Qaïda, rassure nombre de nos semblables, l'ennemi obscure combattu étant clairement identifié, ce qui est bien sûr loin d'être le cas dans la réalité. Une facilité avec laquelle nos journalistes et nos responsables politiques jouent souvent...

Les attentats du 11 septembre n'ont pas été le déclencheur d'une nouvelle vague de terreur s'abattant sur notre monde occidental, terre de corruption morale pour nos ennemis mais un simple révélateur, particulièrement spectaculaire et meurtrier, d'une situation de fait qui dure depuis des décennies.

Certains combattants djihadistes comme Jallaludin Haqqani ou Oussama Ben Laden, pour ne citer que les plus connus, se sont illustrés lors de la guerre sainte menée en Afghanistan après l'invasion de ce pays par l'armée rouge en 1979. D'autres se sont illustrés sur d'autres théâtres de guerre comme en Bosnie avec une légion internationale des combattants, en Tchétchénie sous la conduite du chef de guerre Chamil Bassaïev, ou encore au Cachemire. Autre exemple, la confrérie des Frères musulmans a, elle, été fondée en 1929 en Egypte, pays ou le président Anouar El Sadate a été assassiné en octobre 1981 par un officier islamiste lors d'une parade.

Petit tour du monde d'Ouest en Est du front.

L'islamisme, quelque soit les adjectifs qu'on lui colle, radical, salafiste, fondamentaliste...est une idéologie totalitaire par essence. Le Coran et la Charia servent alors de justificatifs à toutes les actions menées par ses zélateurs qui cherchent à dominer par la force et la violence et éliminent sans scrupules tout opposant. La confrérie des Frères musulmans par exemple, s'est fait notamment connaître avec son slogan «  le Coran est notre constitution ». Depuis, cette dernière fondée par un instituteur, et grand père du très discuté Tariq Ramadan, Hassan El Bana a renoncé officiellement à la violence ce qui a ouvert la voie à d'autres groupuscules terroristes comme le Djihad Islamique, dont fut membre le numéro 2 de l'organisation Al Qaïda, le docteur Ayman Al Zawahiri.

Sur le continent africain :

Dans la région du Sahel, un groupuscule dénommé Al Qaïda au pays du Maghreb islamique (AQMI) s'est rendu coupable de multiples actions contre les gouvernements en place dans la région ou contre des représentants de l'Occident, tant honni, notamment des touristes ou des représentants d'organisations humanitaires. L'AQMI est en partie composé de membres issus d'anciens groupes actifs en Algérie lors de « la sale guerre » des années 90 comme le GSPC (Groupe salafiste pour la prédiction et le combat) issu lui même des anciens GIA (Groupes islamiques armés). Outre l'enlèvement d'occidentaux, le groupe s'est illustré en menant une attaque, certes manqué, contre l'ambassade de France à Nouakchott, capitale de la Mauritanie, en tendant des embuscades aux forces de sécurité de certains pays sur lesquels elle sévit (Mauritanie, Algérie, Niger) ou en abattant de manière barbare des touristes français en 2007. Ce groupe mouvant, qui agit sur une région grande comme l'Europe semble pour l'instant insaisissable malgré l'investissement américain (Aides militaires, envoi de « conseillers) sur place après les attentats du 11 septembre.

La Somalie est un pays en pleine anarchie politique depuis le renversement du dictateur Siyad Barré en 1991. Les américains, avec l'opération Restore Hope, ont bien tenté de mettre un peu d'ordre avant de quitter précipitamment le pays en 1993 après une journée noire et la perte de nombreux soldats (La chute du Faucon noir de Ridley Scott résume cette journée qui a conditionné l'armée américaine). Depuis le pays a été divisé en trois parties : Le Somaliland, qui correspond à l'ancienne Somalie britannique, le Puntland et enfin le reste qui constitue toujours la Somalie avec Mogadiscio comme capitale. Il y a trois ans, les forces islamistes étaient près de conquérir l'ensemble du pays et le gouvernement transitoire s'était réfugié dans une ville proche de la frontière éthiopienne. Ce pays, majoritairement chrétien, voyait d'un mauvais œil la progression islamiste chez son voisin et décidait d'intervenir. Tandis que les forces éthiopiennes progressaient, les milices islamistes, elles, recevaient de l'armement de l'ennemi du premier, à savoir l'Erythrée, pays musulman. Depuis les forces d'Addis-abeba se sont retirées pour laisser la place à une force composée des pays membres de l'Union africaine. Cette dernière, cible de nombreuses attaques des islamistes ne contrôlent que quelques quartiers de la capitale. Bref, l'anarchie perdure et le marché de Bakara en plein centre de la capitale reste un enjeu stratégique et politique pour les deux camps. Pour finir, il semble également important de souligner qu'une Fitna (séparation) semble s'être opéré dans ce pays, une partie des islamistes d'hier s'étant désormais alliée au gouvernement fédéral de transition (GFT)

Dans la péninsule arabique :

Au Yémen, la présence de l'organisation salafiste est combattue par le pouvoir de Sanaa en coordination avec l'Arabie Saoudite, pays avec lequel le Yémen a eu autrefois des relations musclées pour des raisons territoriales. Cette zone, la plus pauvre de la région a vu la naissance en début d'année de la branche Al Qaïda dans la Péninsule arabique (AQPA). En 2004, une rébellion conduite par un cheikh local, tué depuis, s'est transformée en véritable insurrection dans le nord du pays. C'est désormais Abdel Malik Al Houthi qui la dirige. C'est au Yémen également, que le jeune nigérian de 23 ans, qui a tenté de faire sauter un avion de ligne reliant Amsterdam à Détroit, aurait reçu l'entraînement et le matériel nécessaire à son acte. En 2000, le navire américain USS Cole avait visé par un attentat au bateau suicide en rade d'Aden, entraînant la mort de 11 marins. C'est également dans ce pays qu'un attentat a été commis l'année dernière contre l'ambassade américaine, entraînant la mort de 19 yéménites. Enfin depuis deux jours, certaines ambassades occidentales (États-unis, France, Grande Bretagne) ont été fermées pour cause de menace terroriste.

Plus au nord, l'Arabie Saoudite semble en avoir fini pour l'instant avec les attentats qui l'avaient fortement secoué après l'invasion de l'Irak par les États-unis en 2003. Ces attentats qui visaient des installations pétrolières visaient à déstabiliser un pouvoir qui a un besoin vital des revenus issus de l'or noir pour se perpétuer. C'est également dans ce pays, que le premier kamikaze muni d'un slip piégé a fait son œuvre l'année dernière, malgré des mesures de sécurité draconiennes, en visant le vice ministre de l'Intérieur. L'Arabie Saoudite, cible indirecte des néo-conservateurs américains lors de l'invasion de l'Irak a fermé en grande partie les robinets qui alimentaient tant de groupuscules islamistes à travers le monde. Mais comme pour le Pakistan, les liens tissés pendant de longues années entre certains cercles du pouvoir et ces groupes ne peuvent être rompus en quelques mois ou même quelques années.

Au Proche Orient :

Au Liban, le parti de Dieu, le Hezbollah, constitue un Etat dans l'Etat avec sa propre milice, financée et armée par l'Iran des ayatollah, et ses propres services sociaux. Ainsi, après la guerre menée par l'état hébreu dans le sud du pays en juillet 2006, le Hezbollah a été le premier à promettre des aides pour la reconstruction des maisons détruites lors des bombardements et combats entre ce dernier et Tsahal Au Liban, cette milice chiite est l'alliée naturelle du Hamas, le mouvement de la résistance islamique, un parti sunnite dirigé désormais par Khaled Meshaal, son chef du bureau politique, en exil actuellement à Damas. Cette alliance contre l'ennemi commun « sioniste », contre nature d'un point de vu théologique confirme bien l'adage : l'ennemi de mon ennemi est mon ami. Le pays a également connu de lourds et sanglants combats avec des groupuscules islamistes au cours des années passés. A suivre donc.

Dans les territoires occupés, outre une fracture entre la Bande de Gaza dirigée par le Hamas et sa figure de proue, le premier ministre Ismael Haniyeh et la Cisjordanie contrôlée par le Fatah de Mahmoud Abbas, des groupuscules extrémistes, que la situation dans les territoires et notamment à Gaza se développent. Le choix du pourrissement suivi avec zèle par le gouvernement israélien ne peut que se renforcer. Le Hamas, lui, devra un jour faire un choix et se transformer en véritable partenaire politique comme l'OLP autrefois. Les négociations, menées sous l'égide du Caire, concernant la libération du soldat franco-israélien Gilat Shalit avec des représentants du Hamas est un signe encourageant.

Au Moyen Orient :

En Irak, la situation sécuritaire s'est indéniablement améliorée cette année. 2008 annonçait déjà des résultats encourageants. Des ennemis d'hier se sont ralliés au régime du premier ministre sunnite Nouri Al Maliki, on pense ici au « Fils de l'éveil » tandis que la milice chiite d'un Moqtada Al Sadr ne fait plus parler d'elle depuis des mois. Sans doute que le retrait programmé des troupes américaines pour 2011 joue un rôle dans cette situation, chacun fourbissant ses armes en attendant d'en découdre plus tard. Ce qui est par contre certain, c'est que l'année 2009 a été l'année la moins meurtrière en Irak depuis l'invasion de ce pays en 2003. Le mois de décembre a été le premier mois en 6 années d'occupation ou l'armée américaine, qui vit certes désormais essentiellement dans des camps à l'extérieure des villes, n'a pas enregistré la moindre perte dans ces rangs. Le « surge » voulu par le chef des opérations en Irak d'alors, le général David Patraeus a donc porté ses fruits. Les 30 000 soldats supplémentaires (Sans compter les 7000 hommes promis par les partenaires de l'OTAN) qui seront envoyés en Afghanistan dans les mois qui viennent après une longue hésitation du président Obama auront-ils le même effet. A suivre.

Le Pakistan semble, lui, être devenu bien malgré lui le centre du djihadisme international depuis que ses principaux leaders ont été chassé d'Afghanistan en 2001. L'opération Liberté Immuable lancée par les États-unis et ses alliés de l'OTAN en octobre de cette année s'est terminée par un fiasco en décembre avec la fuite d'Oussama Ben Laden et de ses séides, l'armée américaine n'ayant pas mis assez de troupes à disposition sur le terrain. Les zones tribales frontalières, zone échappant en grande partie au pouvoir central d'Islambad sont donc devenus de parfaits refuges pour des hommes en fuite. Les attentats meurtriers commis par les anciens alliés d'hier entraînent un peu plus de morts chaque jour. Une vague d'attentats lancée en représailles de l'assaut de l'armée gouvernementale dans une zone tribale du Pakistan a entraîné plus de 500 morts en trois mois sans compter la centaine de victimes supplémentaires d'un attentat kamikaze commis sur un terrain de volley le 1er janvier dernier. Le Mouvement des talibans pakistanais semblent disposer d'un vivier de nouveaux candidats au martyr inépuisable mais également d'une quantité importante de munitions et d'explosifs. Les liens tissés patiemment pendant de longues années entre les groupes islamistes, clés importantes du jeu au Cachemire mais également en Afghanistan, et le pouvoir pakistanais, notamment au travers des services secrets de l'ISI n'ont sans doute pas été totalement rompu au lendemain du changement d'alliance radicale post 11 septembre. Rawalpindi, Lahore, Peshawar...ces noms de villes qui n'évoquaient rien chez nous hier, sont aujourd'hui la cible d'attentats.

La situation afghane est liée à celle du Pakistan.

En Asie :

L'insurrection islamiste dans le sud de la Thaïlande semble avoir été maté, avec crimes à l'appui, par le gouvernement de Bangkok tandis que l'Indonésie, premier pays musulman au monde, subit de temps à autre un attentat sur son territoire. Les séides de la Jamaah Islamaya, organisation liée à Al Qaïda semblent encore actifs même si le malaisien, Noordin Top, cerveau présumé des attentats de Bali de 2002 (Plus de 200 morts) a été tué par les forces de sécurités indonésiennes cette année.

En Asie centrale :

L'Asie Centrale post URSS a connu de nombreux attentats imputables à des groupes terroristes islamistes depuis l'éclatement de l'empire.  Le MIO, le Mouvement Islamique d'Ouzbékistan, hier actif dans la vallée du Ferghana, ne fait plus parler de lui, mais une partie de ses membres a rejoint le combat des talibans en Afghanistan, véritable centre de la guerre sainte contre le croisé occidental. Son chef,Taher Yoldashev serait d'ailleurs mort au Pakistan. Il faut également souligner que l'ensemble des régimes en place dans la région est d'essence autoritaire, combattant toute opposition, libérale ou islamiste. Le massacre d'Andijan en 2005 commis par le pouvoir d'Islam Karimov en Ouzbékistan est encore dans toute les mémoires de même que la guerre, opposant communistes et islamistes au Kirghiztan entre 1991 et 1996.

Et En Europe ?

La tentative d'assassinat du caricaturiste danois, Kurt Westergaard par un ressortissant somalien, appartenant sans doute aux milices Al Chaahab, qui sèment le sang et la mort dans son pays d'origine,  nous renvoie à l'assassinat du cinéaste Théo Van Gogh en pleine rue par un islamiste en novembre 2004 aux Pays-Bas. La liberté d'expression, le droit à la satyre politique, constitue pour certains une corruption morale et une attaque impardonnable contre le prophète qui mérite la mort.

La Russie connaît toujours des attentats terroristes dans le nord Caucase notamment en Ingouchie et au Daghestan mais le reste du pays n'est pas pour autant épargné en témoigne l'attentat commis en plein centre du pays avec l'express reliant Moscou à Saint Petersbourg en automne dernier.  Pour en revenir aux différentes petites républiques qui forment le Nord Caucase, Ramzan Kadyrov, le prince de Tchétchénie s'y verrait bien en « protecteur » général de cette région avec toutes les atteintes aux droits Cela fait bien longtemps que les nationalistes ont été éliminés de la résistance tchétchène au profit de combattants islamistes.

02/01/2010

Casse toi 2009!

voeux.jpgQue penser au fond de l'intervention présidentielle de Nicolas Sarkozy ? Il s'agit d'un discours certes de bonne facture dans la forme grâce aux bons offices de la plume Henri Guaino mais qui reste sonne désespérément faux sur le fond comme l'ensemble de ces discours annuels.

Le président Nicolas Sarkozy a-t-il prononcé « un discours volontariste » comme l'affirme une dépêche de l'agence de presse américaine Associated Press ? A-t-il employé un « ton inhabituellement modeste » comme se permet de le souligner sa consœur anglo-saxonne Reuters ? S'agit il d'une « autocélébration » d'un président « déconnectée du réel » comme le dénonce  le porte parole du parti socialiste, Benoît Hamon, ou au contraire un discours « rassembleur » comme l'affirme le porte parole de l'UMP, Dominique Paillé ?  Sarkozy reste il donc « plus sourd que jamais » aux attentes de l'opinion publique ou a-t-il décidé de se montrer un peu plus modeste pour l'année à venir? A vous de piocher...

Il faut dire que l'exercice était particulièrement difficile à réaliser pour l'intéressé avec si peu de points positifs à mettre au crédit de l'action gouvernementale et tant de camouflets enregistrés au cours de cette si longue année 2009. Et le mois de décembre en particulier fut un véritable chemin de croix pour notre super président. (Echec du sommet de Copenhague pour lequel il avait tant communiqué et gesticulé comme à son habitude, dérapages induits par un débat non cadré lancé sur l'Identité National, rejet de la Taxe carbone par le Conseil Constitutionnel, bourdes médiatiques d'une Rachida Dati ou d'une Nadine Morano...)

Nicolas Sarkozy s'est réjouit que notre pays ait été moins touché par la crise que de nombreux autres pays occidentaux, les Etats-Unis, le Japon mais également, plus près de chez nous, avec les exemples allemand ou britannique. C'est vrai que si l'on regarde les chiffres pour cette année 2009, notamment en termes de récession économique, la France s'en tire mieux qu'une grande partie de ses voisins et partenaires. Le fameux modèle social français, tant décrié par le passé par ce même Nicolas Sarkozy, est désormais glorifié car il ne fait aucun doute qu'il a servi de soupape aux effets induits par la crise économique avec une répartition des richesses qui a permis à la consommation des ménages français de rester constante par exemple et de soutenir ainsi l'économie nationale. Il faut dire aussi, ici, que l'économie française compte moins sur ces recettes d'exportation qu'un pays comme l'Allemagne d'Angela Merkel, fort exportateur de biens manufacturés à forte valeur ajoutée et donc plus touché en cas de baisse de la demande mondiale comme ce fut le cas. Une économie moins impliquée, moins dépendante est une économie moins touchée. Le plan de relance et la création d'un ministère avec le très effacé Patrick Devedjan n'ont que peu changé la donne quelque soit les affirmations présidentielles sur le sujet.

« Ensemble, nous avons évité le pire ». Cette déclaration nous fait bien sûr penser au slogan de campagne de 2007, « Ensemble tout devient possible », porteur d'un espoir pour certains à l'époque et rapidement douché depuis.  Louant le « sang froid et le courage des français », le président, lui-même connu pour son agitation perpétuelle fait sourire le spectateur devant ce magnifique acte de modestie. Du moins, cette affirmation est osée car associer les français à une politique économique décriée reste assez gonflée. Avec les chiffres nationaux, explosion de la dette, hausse massive du chômage, hausse des déficits publics, on a du mal à imaginer une situation pire que le pire que nous avons évité.

Son appel à la Fraternité semble être surtout un appel du pied à son zélé ministre de l'Immigration Eric Besson pour que soit mis en sourdine le fameux débat sur l'identité nationale, source de dérives xénophobes et racistes. Le président souhaite que cette notion retrouve tout son sens en 2010, une manière d'avouer qu'elle avait été battue en brèche l'année passée.

Son « Respectons nous les uns les autres » ressemble à un appel quasi christique à nos concitoyens sur le registre du « Aimez vous les uns les autres » alors que le président Sarkozy, auteur du célèbre « Casses- toi pauvre con » remplit chaque semaine les colonnes du Canard Enchaîné avec ses saillies vulgaires et ses insultes à l'emporte pièce contre l'ensemble du personnel politique. Bref cette supplique est aussi crédible que lorsque l'ancien président Jacques Chirac demandait la tolérance zéro en matière de déviances et d'infractions.

Ne s'appesantissant pas sur le camouflet subi par le gouvernement avec le rejet de la Taxe Carbone par le Conseil Constitutionnel, l'égalité devant l'impôt n'étant pas respectée selon les sages, le président annonce une nouvelle mouture pour le 20 janvier. Sur que les plus gros pollueurs, ne seront pas concernés par cette taxe. A propos de Copenhague, le président arrive à transformer un échec en relatif succès à mettre au crédit de la France avec l'adoption d'un accord par l'ensemble des pays réunis au sommet. Un accord non contraignant soulignons le et arraché à la dernière minute pour éviter de mettre ce fiasco total sous la lumière des projecteurs médiatique. Alors Copenhague, « une porte ouverte sur l'avenir » ?

Si l'on croit le président de la République, la lutte contre les paradis fiscaux et les dérives du capitalisme boursier a été couronné de succès...Il faudrait le dire aux traders. La moralisation du capitalisme mondial n'est pas pour demain. Enfin l'année 2009 a été une année horribilis pour beaucoup de nos concitoyens. Le président Sarkozy a émis une pensée pour tous ceux qui ont perdu leur emplois (Plus de 480 000 personnes) mais a passé à la trappe tous ceux qui n'ont pas pu s'insérer sur le marché du travail. (Soit 6,4 millions de personnes au total). Bonne année à tous et à toutes. Encore  plus de deux ans à purger. Et nous ne sommes pas à l'abri d'une nouvelle condamnation à cinq ans fermes en 2012!

30/12/2009

Petit tour du monde

Profitons de la fin de l'année 2009 pour faire un petit tour du monde et examiner la situation des droits de l'homme dans certains pays. Celle-ci n'est guère brillante et même notre petit hexagone n'échappe pas à la règle. Notre système politique alliant République et Démocratie se doit d'être exemplaire, ce qui est loin d'être le cas, mais nous y reviendrons. Alors que certains pays progressent en matière de démocratie, de devoir de mémoire, on pense ici à l'Amérique Latine notamment, d'autres continuent de s'enfoncer dans un autoritarisme à tout crin. La démocratie est le pire des systèmes politiques à l'exception de tous les autres. Tachons de nous en souvenir alors que nombreux adversaires de la "gueuse" cherchent à la détruire.

En Amérique.

En Argentine, quatre ans après le vote d'une loi cassant l'amnistie générale votée pour protéger les membres de la dictature au pouvoir entre 1976 et 1984 de toutes poursuites pour les forfaits commis, la lumière se fait de petit à petit jour sur les disparitions et meurtres commis dans le cadre du plan Condor. Le capitaine de corvette Alfredo Astiz, surnommé « l'ange blond » de la mort est actuellement jugé pour la disparition de deux religieuses françaises notamment. Plus de 10 000 personnes auraient trouvé la mort durant la dictature.

En Colombie, bien que très diminuées, les FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie) avec leurs 9000 hommes continuent de semer la terreur dans certaines régions du pays. Les effectifs ont fondu de moitié depuis le début des années 2000, le numéro 1 Manuel Marulenda et le numéro 2, Raul Reyes sont morts, enfin les otages emblématiques ont été libérés. Leurs ennemis, les AUC (Autodéfenses unies de Colombie) financées par les grands propriétaires terriens ont déposé les armes en 2006 contre une amnistie générale malgré les massacres qu'elles avaient commises dans le passé. Le dernier crime en date, est l'assassinat d'un gouverneur par les FARC la semaine dernière dans le sud du pays.

A Cuba, un Castro en a remplacé un autre mais les réformes et l'ouverture du régime se font toujours attendre malgré les signes de bonne volonté envoyés par la nouvelle administration américaine de Barack Obama. Une majorité des 75 opposants politiques arrêtés et condamnés à de lourdes peines de prison en avril 2003 reste derrière les barreaux des prisons de la Révolution. Le projet Varela défendu par l'opposant Oswaldo Paya et signé par plus de 10 000 cubains malgré les risques d'arrestations a entraîné une modification constitutionnelle afin de rendre immuable la révolution et ses principes, à savoir le régime en place.

Aux Etats-Unis, la peine de mort est toujours applicable dans de nombreux états. Malgré le processus de mise à mort considéré comme inhumain et dégradant, des dizaines de détenus ont encore été exécutés cette année notamment au Texas. Pourtant, un chiffre est à retenir, celui du nombre de détenus innocentés avec la généralisation des tests ADN depuis quelques années, soit 257 cas dont certains attendaient depuis des années dans les couloirs de la mort. Le dernier exemple en date reste celui d'un prisonnier noir qui est resté enfermé plus de 35 ans avant que son innocence soit établie. La mort par injection a montré ses limites une fois de plus cette année avec l'exécution décalée d'un prisonnier, les bourreaux n'ayant pas réussi à trouver une veine. Sur un autre sujet, la prison de Guantanamo surnommée le chenil ou le bagne devait être fermée au bout d'un an, promesse de campagne du candidat démocrate Obama. Cela ne sera pas le cas. La question est de savoir où mettre les prisonniers restant. Les renvoyés vers leurs pays d'origine ? Ils risquent d'être torturés dans certains cas et dans bien d'autres, leurs pays ne désirent pas les recevoir. Certains attendent toujours d'être jugés, 8 ans après avoir été arrêtés et la plupart vont sans doute finir dans une nouvelle prison fédérale, située cette fois-ci sur le territoire américain. Le dossier des « combattants illégaux » n'est pas près d'être bouclé.

A Haïti, pays le plus pauvre d'Amérique Latine, la misère entraîne violence, esclavagisme moderne, prostitution et trafics divers. Le pays est devenu est une vraie plaque tournante pour les trafiquants de drogue sud américains. L'instabilité gouvernementale et les faibles ressources du pays ne permettent pas d'ouvrir un avenir moins sombre à ces habitants.

Au Mexique, rien de semble pouvoir enrayer le cycle sans fin de violence que connaît la région de Ciudad Juarez. L'augmentation des forces de sécurité décidée par le président Felipe Calderon n'a pas pour l'instant entraîné d'amélioration notable dans un territoire ou la guerre que se mène les cartels pour le contrôle du marché de la drogue se chiffre en centaine de victimes, trafiquants de cartels rivaux mais également de nombreux civils. La dernière barbarie en date concerne le massacre de la famille d'un militaire lui même tué lors d'affrontements avec l'un des cartels. Pour l'instant, près de 2000 personnes ont été tuées depuis le début de l'année.

Au Pérou, la condamnation de l'ancien président Alberto Fujimori, surnommé « El Chino », pour des crimes commis dans ses fonctions au début des années 90 est un bon pas dans un pays toujours marqué par les longs et sanglants combats menés par armée contre les guérilleros du Sentier lumineux ou de Tupac Amaru (Plus de 65000 sont mortes dans les années 80)

Le Salvador est un petit état d'Amérique centrale. Des immigrés aux Etats-Unis ont crées au début des années 90 des gangs ultra violent dénommés les maras. Depuis celles-ci ont essaimé au Salvador mais également dans d'autres pays de la région apportant leur cortège d'assassinats et de trafics en tout genre.

Au Venezuela, le président Hugo Chavez continue sa politique populiste axée sur une dénonciation constante de l'impérialisme américain. Fermeture de médias d'oppositions, nationalisation de banques, rien n'arrête le présentateur vedette de l'émission Allo Présidente. La Colombie, elle, le soupçonne d'avoir soutenu en sous mains les membres des FARC en lui fournissant notamment des armes et des renseignements, ce que Caracas dément.

Proche Orient :

En Arabie Saoudite, le roi Abdallah qui a succédé à son demi frère Fadh en 2006 a axé sa politique contre « le déviationnisme » pourtant longtemps encouragé par le régime et par la lutte contre les extrémismes religieux non inféodés au pouvoir de la famille Séoud. Arès tout le wahhabisme n'est qu'une déclinaison du salafisme, l'école d'interprétation la plus rigoriste de l'Islam. Le pays se situe toujours parmi les premiers états au monde en terme du terme de condamnation à la peine capitale et d'exécutions. Les femmes n'ont toujours pas accès à de très nombreuses fonctions et n'ont toujours le droit de conduire ou de se déplacer seules. La minorité chiite en pays Hasa est toujours mise au ban de la société et la liberté de culte est nulle.

Malgré des progrès indéniables en Irak, surtout si l'on compare l'année 2009 aux années comprises entre 2004 et 2007, l'ancienne Mésopotamie connaît encore de trop nombreux attentats. La population chrétienne a été divisée par deux depuis l'invasion de 2003 et plusieurs centaines de milliers de personnes sont encore réfugiés, soit à l'intérieur de l'Irak même soit en Jordanie. Le retrait prévu pour 2011 des forces américaines laissent planer de sérieux doutes sur la viabilité démocratique de cet état à court terme.

Une élection frauduleuse, des manifestations réprimées dans le sang, une presse censurée, l'année 2009 a été riche en évènements en Iran. Mahmoud Ahmadinedjad, le président sortant réélu, qui veut rayer Israël de la carte et qui poursuit son marchandage nucléaire reste soutenu par une petite clique de mollah dirigée par le guide de la révolution Ali Khamenei. L'Iran reste toujours dans le peloton de tête des pays appliquant la peine de mort.

En Israël, l'opération « Plomb Durci » dirigée par Tsahal dans la bande de Gaza en décembre 2008 et janvier 2009 a entraîné la mort de plus de 1400 palestiniens, dont de nombreux civils non membres des forces paramilitaires du Hamas. Le coût total des destructions se chiffre en centaines de millions de dollars. De plus, Israël, malgré des déclarations, continuent de construire de nouvelles habitations à Jérusalem Est et en Cisjordanie, empêchant de la sorte toute reprise du dialogue avec l'autorité palestinienne de Mahmoud Abbas. Israël a été épinglé par un rapport de l'ONU sur les crimes de guerres commis par ses soldats dans la bande de Gaza. Sa poursuite d'annexion et d'expulsions de palestiniens dans la partie orientale de Jérusalem lui vaut des condamnations unanimes de la diplomatie internationale, même américaine, mais cela n'a que peu de conséquence sur le processus.

Au Liban, malgré la victoire du Courant du Futur de Saad Hariri aux élections législatives, il a fallu de long mois pour qu'un gouvernement d'union nationale se mette en place au pays du Cèdre. Malgré cela, le Hezbollah, du cheikh Hassan Nasrallah, continue de constituer un état dans l'état avec son propre réseau d'aide sociale et ses forces paramilitaires, réarmées depuis le conflit avec l'état israélien en juillet 2006. Ses partisans du parti de Dieu (Hezb Allah) constituent une menace pour l'équilibre précaire qui règne depuis trois ans au sud Liban ou sur la vie politique libanaise de manière générale.

Au Koweït, les élections législatives sont ouvertes depuis près de cinq ans au sexe féminin. C'est un début dans une région où les femmes n'ont souvent pas voix au chapitre.

Au Qatar, tout comme chez les voisins des Emirats Arabes Unis, les constructions titanesques envisagées sont réalisées grâce à la sueur et au sang de milliers de travailleurs étrangers, notamment philippins ou indiens. Ces derniers travaillent dans des conditions effroyables et ne peuvent pas exercer leur culte librement et non bien sûr au aucun droit. Ils constitueraient la moitié de la population totale du Qatar.

En Syrie, Bachar El Asad dirige toujours d'une main de fer un pays dont il a hérité à la mort de son père en 2000. Son implication dans la mort de Rafic Hariri en février 2005 n'est toujours pas clairement prouvée mais son inaction contre l'infiltration de combattants djihadistes en Irak, à partir de son pays, est elle réelle. Les militants des droits de l'homme subissent toujours le courroux de l'ancien médecin ophtalmologue. Toute opposition est réduite au silence par les forces de sécurité.

Le Yémen et son président Ali Abdallah Saleh doivent combattre une insurrection conduite depuis 2004 dans le nord du pays avec les conséquences qu'un tel conflit peut avoir : Mort de civils, camps de réfugiés...Il semble désormais établi que la nébuleuse islamiste Al Qaïda, ou du moins des islamistes ayant décidé de se placer sous cette franchise, soit établie dans ce pays.

Au Maghreb :

Au Maroc, critiquer, évoquer même simplement le roi ou sa famille peut vous entraîner en prison. On se souvient du journaliste Ali Lmrabet envoyé dans une geôle marocaine pour avoir évoquer une résidence du roi, crime absolu au royaume chérifien. Le royaume se distingue pour les publications fermées et les formes amendes dont écopent régulièrement des journalistes. Ces dernières, si élevées, condamnent les journaux à la fermeture.

Sans parler du Sahara Occidental, vaste territoire de sable et de phosphates que le Maroc continue toujours d'occuper depuis son annexion de faîte réalisée en 1975 et la marche verte organisée par feu Hassan II.

Alors que l'Algérie est toujours dirigée par Abdelaziz Bouteflika, vieillissant certes mais au commande, la Tunisie de Zine Ben Abidine Ben Ali poursuit sa politique de lutte contre toute critique de son pouvoir. Dernière victime en date, le journaliste Taoufik Ben Brik.

La Libye est toujours dirigée par Mouammar Kadhafi qui détient actuellement deux ressortissants suisses, détenus parce que la justice helvétique  a osé s'attaqué au fils, Hannibal, accusé de coups et blessures sur des membres de son personnel domestique. La France, par le passé et une vitesse hallucinante sur les champs Elysées avait décidé de passer l'éponge sur les écarts de conduite justement du fils du guide.

L'Egypte, sous la gouverne de Hosni Moubarak depuis 1981, poursuit sa répression contre toute opposition, que soit islamiste avec la confrérie des Frères musulmans ou de tendance libérale. Le pouvoir semble préparer l'accession au pouvoir à moyen terme, soit d'un proche de Moubarak, soit de son propre fils, Gamal.

En Afrique noire :

Au Burkina Faso, depuis qu'il a assassiné le capitaine Thomas Sankara en 1987, Blaise Compaoré reste au pouvoir bien que ces proches soient impliqués dans l'assassinat du journaliste Norbert Zongo en 1998. Ce dernier enquêtait sur la mort d'un employé du frère du président avant qu'il ne trouve la mort dans un « accident » de voiture. Pour la France, le Pays des hommes intègres (Burkina Faso) constitue l'une des pierres angulaires de notre politique africaine avec le Gabon des Bongo.

Au Cameroun, Paul Biya au pouvoir depuis 1984, n'a pas la réputation de rester souvent dans le pays qu'il préside. Cet été, il a encore dépensé des millions en vacances en France, pays ou il dispose de bien acquis avec l'argent national.

En Centrafrique, François Bozizé, auteur d'un coup d'état à l'encontre d'Ange Félix Patassé continue toujours de diriger le pays malgré des mouvements de rébellion dans le nord notamment.

En Côte d'Ivoire, Laurent Gbabgo continue de diriger le pays, l'élection présidentielle étant constamment repoussée depuis près de trois ans. Victime d'une tentative de coup d'état en septembre 2002, Laurent et sa femme Simone sont soupçonnés d'avoir utilisé des escadrons de la mort pour faire disparaître certains opposants. De plus, le propre beau frère du président serait impliqué dans la disparition du journaliste français Guy André Kieffer en 2004.

A Djibouti, malgré certaines avancés, les meurtriers du juge français Bernard Borrel courent toujours. Des proches de l'actuel président seraient impliqués.

Au Gabon, la mort d'Omar Bongo, au pouvoir depuis 1967, pouvait laisser entrevoir une démocratisation du système politique gabonais. Mais avec un scrutin à un tour, c'est bien le fils et ministre de la Défense sortant, Ali Bongo qui détient désormais les commandes de ce petit pays de l'Afrique équatoriale, riche en bois et ressources minières dont la population ne voit pas la couleur. Et pour cause, Omar Bongo avec d'autres satrapes locaux se sont vu accusés cette année d'avoir acquis des biens, notamment en France (Appartements, résidences) avec l'argent des caisses de leur état respectif. Une procédure depuis clause...

La Guinée Conakry dirigée pendant plus de 20 ans par le dictateur Lansana Conté, puis par la capitaine Dadis Camara a connu un grave massacre organisé le 28 septembre dernier dans les rues de sa capitale, Conakry. Depuis le capitaine Camara a essuyé une tentative d'assassinat de la part de son bras droit et reste toujours hospitalisé au Maroc.

En Guinée Equatoriale, la petite clique au pouvoir, appartenant au clan du président Théodose Obiang se goinfrent avec les revenus pétroliers tandis que la population de ce petit pays d'Afrique Equatoriale s'enfonce un peu plus chaque jour dans la misère. Il faut dire que l'achat de biens aux Etats-Unis, de voitures de luxe semblent être les priorités d'Obiang et de ces enfants.

En République démocratique du Congo, vaste territoire difficilement contrôlable par un pouvoir faible, les crimes et meurtres se poursuivent malgré la présence d'une force très importante de l'ONU. Le pays a connu plus de 6 millions de morts depuis le milieu des années 90.

A Madagascar, un ancien disque-jockey, Andry Rajoelina a réussi en s'alliant avec une partie de l'armée à chasser le président Marc Ravalomana, homme le plus riche du pays, élu démocratiquement après une joute l'ayant opposé à son prédécesseur Didier Ratsiraka.

La Mauritanie, sous dictature militaire, a été la cible cette année de plusieurs actions terroristes menées par la branche de la nébuleuse Al Qaida, à savoir Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI). Les enlèvements de plusieurs ressortissants occidentaux en ce mois de décembre ntêtre l'œuvre de l'organisation tout comme l'attentat contre l'ambassade de France. Il y a deux ans, plusieurs touristes français avaient été exécutés par le groupe.

Au Niger, Mamadou Tandja s'accroche toujours au pouvoir en ayant modifié la constitution afin de pouvoir briguer un nouveau mandat. Au pays le plus pauvre d'Afrique, terre d'Areva, les minorités ethniques ne sont guère ménagées.

Au Sénégal, alors que l'élection en 2000 de l'opposant historique (Au président Léopold Sedan Senghor d'abord puis à son successeur Abdou Diouf), Abdoulaye Wade inaugurait l'une des premières expériences d'alternance démocratique en Afrique, les sénégalais ont depuis largement déchanté devant le népotisme qui semble se perpétuer quelque que soit le couleur politique du parti au pouvoir.

En Somalie, c'est toujours l'anarchie meurtrière perpétuée par des miliciens islamistes membres des chahabs en grande partie. Chaque semaine, la capitale, Mogadiscio est la cible de violence entre le gouvernement transitoire que ne contrôle que quelques quartiers de la capitale. Ce dernier est soutenu comme il peut par des soldats de l'Union Africaine contre des militants islamistes armés dont certains seraient proches de la mouvance de Ben Laden.

Au Soudan, l'actuel président Omar El Bechir, au pouvoir depuis son coup d'état de 1989, a été formellement inculpé cette année par la Cour Pénale Internationale de la Haye pour crimes contre l'humanité. Il faut dire que la guerre civile qui ravage la province du Darfour a fait près de 300 000 morts depuis 2003 tandis que la guerre qu'il mena contre le sud chrétien et sécessionniste jusqu'en 2005 se solda par la mort de 2 millions de personnes.

Au Tchad, le président Idriss Deby Itno peut dire merci à la France et au dispositif Epervier mis en place depuis l'éviction de son prédesseur, Hissène Habré. Le régime est autoritaire certes mais il s'agit de le protéger contre des attaques menées à partir du Soudan voisin par d'anciens alliés d'hier, membres comme Deby de l'ethnie des Zaghawas. Le Tchad fait toujours parti du fameux près carré de la France.

Au Togo, Faure Eyadema, auteur d'un coup d'état constitutionnel dans un premier temps puis vainqueur d'une élection trucquée en 2005 a succédé à son père, Gnassingbé, ancien sergent de l'armée française devenu président lui même à la suite d'un coup d'état. A sa mort en 2005, le président français de l'époque, Jacques Chirac, avait déclaré avoir perdu un « ami personnel ».

Au Zimbabwe, malgré la mise en place d'un gouvernement alliant les ennemis d'hier, les membres de la ZAPU-FP du président Robert Mugabe et les partisans de Morgan Tsangirai, l'ancien héros de l'indépendance de l'ex Rhodésie reste bien accroché au pouvoir. Les opposants sont toujours la cible des forces de sécurité et un proche de Tsvangirai reste toujours emprisonné.

En Asie :

Le Cambodge est toujours dirigé d'une main der fer par un ancien colonel khmer rouge, Hun Sen mais la condamnation cette année d'un ancien dirigeant khmer plus de trente ans après le génocide peut être souligné. Il en reste encore d'autres qui ont profité des années durant de l'amnésie du pouvoir à leur égard. Douch, l'ancien responsable de la prison de Phnom Penh, S 21, responsable à ce titre de milliers d'exécutions et d'actes de barbarie a été condamné à 40 ans de prison.

En Corée du Nord, tout semble laisser penser que Kim Jong Il prépare sa succession, ayant connu des problèmes de santé l'année dernière. Le pays continue son chantage nucléaire alors que sa population connaît une fois de plus de gros problèmes alimentaires. Dernier régime totalitaire de type stalinien au monde, le pays doté de la bombe atomique semble figé dans le temps et emprisonne toujours plus de 22 millions de personnes dans un monde digne du roman 1984 de Georges Orwell.

En Chine du président Hu Jintao avec 5000 exécutions annuelles, ses milliers d'internés politiques envoyés dans des camps de rééducation ou la devise nazie de hier « Arbeit macht Frei" aurait toute sa place, l'autoritarisme continue. Liu Xiaobo est le dernier condamné politique, accusé de subversion alors qu'il demandait simplement une démocratisation du régime. Les affrontements au Tibet et au Xinjiang, deux territoires annexés par Pékin et en proie à une sinisation forcée de la part du pouvoir central ont fait l'actualité cette année. Et hier, un ressortissant britannique était exécuté pour l'exemple, reconnu coupable de trafic de drogue. Une manière de montrer sa puissance au monde entier, n'ayant guère à craindre de la part de ses partenaires commerciaux.

Le Laos, dirigé depuis plus de trente ans par le Pathet Lao, le parti communiste national, reste toujours l'un des pays les plus fermés de la planète avec d'autres régimes « frères » comme la Corée du Nord. Des membres de l'ethnie minoritaire Hmong, considérés comme traître pour avoir combattu avec les américains lors de la guerre du Vietnam, continue toujours de vivre cachés pour échapper aux foudres de Vientiane.

Le Japon reste l'un de deux seuls pays de l'OCDE a pratiqué la peine de mort avec les Etats-Unis. La mise à mort par pendaison n'est toujours pas remise en cause dans l'empire du soleil levant.

La Malaisie et son gouvernement tente toujours d'empêcher son principal opposant, Anwar Ibrahim de pouvoir se présenter comme candidat à l'élection présidentielle. Il avait déjà été écarté de la vie politique malaisienne dans le passé, condamné qu'il fut à une longue peine de prison pour « sodomie », accusation infame dans un pays musulman.

Au Népal, le départ d'un roi detesté et l'instauration d'un régime démocratique a permi de mettre fin à une rebellion armée d'obédience maoïste, lancée en 1996. Ce conflit avait entraîné la mort de plus de 15 000 personnes. Depuis, les maoïstes ont quitté le pouvoir qu'il partagé au sein d'une coalition et l'avenir politique semble plus que précaire.

Au Sri Lanka, la guerre menée par le gouvernement de Colombo contre la rébellion des Tigres Tamouls s'est soldée par une victoire dans le sang en ce début d'année après plus de 25 ans de combat. Le chef des tigres de l'Ealam Tamoul a été tué en même temps que des centaines de civils. Plusieurs centaines de milliers de tamouls ont été parqués dans des camps dits de réfugiés mais en réalité de filtration. Plus de 200 000 personnes seraient encore emprisonnées dans ces camps.

La Thaïlande vient encore de faire parler d'elle en décidant d'expulser 4000 membres de l'ethnie Hmong vers la Laos communiste et extrêmement autoritaire du Pathet Lao voisin ou cette minorité est persécutée.

Le Vietnam qui a suivi la même voie que le grand frère Chinois avec une ouverture économique mais un vérouillage continu du paysage politique, est avant tout un régime communiste autoritaire ou les dissidents n'ont pas voix au chapitre.

Asie centrale :

L'Afghanistan a connu une année 2009 particulièrement sanglante avec une vague d'attentats sans précédent en huit ans de présence de troupes internationales sous commandemement de l'OTAN.  Des attentats des talibans en très forte hausse, des frappes de l'OTAN toujours aussi imprécises avec leurs « dommages collatéraux », une élection présidentielle entachée de fraude et sans second tour, le docteur Abdullah s'étant retiré de la compétition, une forte hausse des assassinats politiques, un développement inquiétant des cultures de pavot, le bilan est loin d'être positif huit ans après l'opération Liberté immuable lancée par les attentats du 11 septembre pour chasser le régime oppressif et passéiste du mollah Omar allié de circonstance du terroriste Ben Laden. L'envoi de 30 000 hommes décidé par le président Obama changera t-il la donne dans ce pays qui ne connaît que guerre depuis plus 30 ans?

En Ouzbékistan, c'est toujours l'ancien apparatchik communiste d'hier, Islam Karimov qui est au pouvoir. Le massacre d'opposant à Adijan, les exécutions, les enlèvements et tortures de 2005 semblent bien loin.

Le Pakistan, pays détenteur de la bombe atomique, subit directement la situation anarchique et violente de son voisin afghan. Il est de plus la cible une vague d'attentats islamistes qui sèment instabilité et morts. L'offensive gouvernementale dans une partie des zones tribales, à savoir le Sud Waziristan ne semble pas entamer la détermination des combattants islamistes qui font régulièrement la navette entre Pakistan et Afghanistan, profitant d'une frontière extrèmement poreuse. Depuis son retournement stratégique consécutif aux attentats du 11 septembre, le régime d'Islamabad est devenu la cible de groupuscules, hier alliés et soutenus par les services secrets de l'ISI.

Au Turkménistan, malgré la mort du turkmenbachi, Sapamourat Niazov, qui avait instauré un véritable culte de la personnalité avec l'obligation de lire par exemple un recueil de poèmes écrit de sa main, l'autoritarisme du régime se poursuit. Etat gazier par exemple, il vient de se tourner vers la Chine communiste pour exporter ce précieux or bleu et échapper ainsi au monopole du géant russe Gazprom.

Ex CEI :

Arménie : Elu dans des conditions douteuse en février 2008, le président Serge Sarkassian a renoué les relations avec l'Azerbaïdjan voisin en vu d'un règlement pacifique de la question du Haut Karabagh, enclave arménienne, sujet de querelle et d'un conflit larvé depuis 1988. Il a renoué également, par la diplomatie du football, avec le voisin turc. Plusieurs personnes sont mortes lors de l'élection de Sarkissian, lors de la repression de manifestations organisées par l'opposition.

Azerbaïdjan. Ayant succédé à son père Guaidar, Ilan Aliev dirige toujours d'une main de fer ce petit pays pétrolier.

Au pouvoir depuis 1994, l'ancien directeur de kolkhoze, Alexandre Loukachenko continue à diriger un pays, la Biélorussie, considéré comme la dernière dictateur d'Europe. Bien que certains dirigeants soient déclarés persona non grata sur le territoire communautaire, le régime semble immuable.

Géorgie. La guerre d'août 2008 continue de diviser l'opinion géorgienne entre partisans et adversaires du président pro-occidental, Mikhaïl Saakhachvili. Les frappes russes après l'entrée de troupes géorgiennes en Ossétie du Sud ont entraîné de gros dégâts dans ce petit pays. Depuis la Russie, avec la Nicaragua, a reconnu l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, entraînant chez son voisin géorgien ce qu'elle a combattu dans le nord Caucase pendant des années, à savoir la partition du territoire national.

En  Russie, les commanditaires de l'assassinat de la journaliste russe Anna Politikovsakaïa, tuée en plein Moscou à l'entrée de son domicile en 2006, le jour de l'anniversaire de Vladimir Poutine courent toujours comme ceux responsables de la mort de la militante des droits de l'homme, Natalia Estemirova. La corruption reste endémique et les atteintes aux droits de l'homme sont légions notamment dans le nord Caucase en proie à une insurrection islamiste, en Ingouchie et au Daghestan. En Tchétchénie, l'homme lige du Kremlin, Ramzan Kadyrov règne en maître sur son petit royaume et n'a de rendre à compte qu'à son maître, l'ancien président et actuel premier ministre russe, Vladimir Poutine. A lire Tchétchénie an III de Jonathan Littell, le dernier ouvrage publié à ce sujet.

En Europe :

Profitant de la crise, des peurs et angoisses de nos concitoyens, de nombreux partis populistes voient leur audience grandir auprès d'une frange toujours plus large de la population. Aux Pays, l'islamophobe, Geert Wilders devrait faire un score très important aux prochaines élections législatives. En Suisse, l'UDC (Union Démocratique du Centre) vient de remporter un bon coup avec son référendum d'initiative populaire portant sur l'interdiction d'édifier de nouveaux minarets. Cette disposition devrait être condamnée par la Cour Européenne des droits de l'homme. En Italie, Silvio Berlusconi malgré ses nombreux déboires (Affaire des prostituées de luxes dans sa villa en Sardaigne, annulation d'une disposition législative lui accordant l'immunité durant son mandat de président du conseil par la cour constitutionnelle italienne, liens avec la mafia une nouvelle fois mis en avant...) continue de capitaliser une importante popularité sous son nom. En Europe de l'Est des pays comme la Hongrie ou la Roumanie n'en font toujours pas assez pour lutter contre les discriminations dont sont victimes leurs minorités ethniques, les roms notamment.

France :

L'expulsion d'immigrés clandestins afghans vers leur pays, en situation de guerre civile larvée, constitue une tache indélébile sur notre fameuse identité nationale. Qu'est  ce que serait la France, si elle n'incarnait pas aux yeux d'un grand nombre une série d'idéaux, inscrits sur le fronton de nos bâtiments publics mais également dans notre constitution avec notre fameuse déclaration des droits de l'homme. La politique dite du quota, soit 25 000 expulsion à atteindre constitue une bien mauvaise publicité pour notre pays.

La France, c'est également un système carcéral, classé juste devant la Moldavie au niveau européen, avec son taux de suicide chez les détenus classé au premier rang parmi les membres de l'UE.

La France, c'est également de trop nombreuses bavures policières (Plus de 3400 sanctions contre des policiers ont été prises cette année par l'IGS ou IGPN) consécutives à la religion du chiffre instaurée par Nicolas Sarkozy à son arrivée place Beauvau en 2002.

L'emploi d'armes dites non léthales, tasers ou autres flashball entraînent parfois des blessures irréversibles étant utilisées dans des conditions non-conformes au règlement.

27/12/2009

Tchétchénie an III

1585715047pd.jpgC'est à une vraie rafale de chiffres plus terrifiants les uns que les autres que nous expose le journal Le Monde ce matin pour illustrer deux articles publiés dans son édition de dimanche. Ils sont le funeste résultat de milliers de tirs d'armes automatiques Uzi, de bombes larguées par des chasseurs F-16 achetés au grand frère américain ou d'obus de chars Merkava.

Le « quotidien de référence » revenait bien sûr sur l'opération israélienne « Plomb durci », menée dans la bande de Gaza pendant 23 jours, entre le 27 décembre 2008 et  le 18 janvier 2009. Outre le nombre douloureusement élevé de victimes civiles palestiniennes tuées ou blessées (Sur les 1393 personnes tuées dénombrées, 347 étaient des enfants) dans des conditions barbares, le journal listait les dommages causés aux infrastructures : 18 écoles détruites, 3500 habitations rasées, 56 000 autres endommagés, 700 ateliers ou entreprises détruits ou endommagés, 30 km de canalisation, 17% des terres cultivés et 20 des 29 usines produisant du béton détruits réduits en bouillie.

L'organisation Human Rights Watch a accusé Israël de crimes de guerre commis dans la bande de Gaza. Outre le meurtre de centaines de civils, l'armée israélienne est également accusée d'avoir utilisé des boucliers humains palestiniens dans ses opérations, d'avoir détruit des habitations sans aucun intérêt militaire....

Les dégâts sont estimés entre 700 et 900 millions de dollars mais l'aide promise ne peut arriver à cause du bouclage du territoire imposé par les autorités israéliennes. Les points de passage avec l'Egypte ou Israël sont fermés et seules quelques marchandises sont autorisées à rentrer dans le petit territoire selon la bonne/mauvaise volonté de Tel-Aviv. Ce goutte à goutte est loin d'être suffisant pour une population dont 80% vit sous le seul de pauvreté et dépend en immense partie de l'aide humanitaire internationale.

Demain doit se dérouler à Rafah, ville palestinienne frontalière de l'Egypte, une marche internationale pour la liberté de Gaza, interdite par le Caire à l'occasion du premier anniversaire de l'offensive israélienne contre le territoire palestinien. Une manière de rappeler nos dirigeants à leurs responsabilités en agissant autrement que par des communiqués larmoyants peu contraignants. Car tant que cette situation perdurera dans les territoires palestiniens, le fossé ne cessera de croître entre le monde occidental et le monde arabo-musulman. Cette situation sert de catalyseur pour de nombreuses mouvances à tendance terroriste.

Mais il y a un aspect positif à cela, le seul peut être, c'est la précision des chiffres. Le moindre blessé, la moindre destruction est comptabilisée, notée, recensée...Cela s'explique par la qualité d'une presse israélienne libre et parfois extrêmement critique face au pouvoir en place, une société civile très impliquée avec des associations de défense des droits de l'homme comme la Paix Maintenant, une exposition médiatique unique dans le monde en termes de nombre de médias présents sur le terrain pour couvrir les différentes évolutions du conflit. (Même si durant ce conflit, rares ont été les reporters qui ont pu faire leur métier face au black out decrété par Israël)

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Rien de tel, dans une petite République membre de la Fédération de Russie, à savoir la frondeuse Tchétchénie, placée depuis trois ans sous la coupe d'un homme, Ramzan Kadyrov. C'est l'auteur du phénoménal ouvrage Les Bienveillantes, Jonathan Littell, romancier mais également ancien de l'action humanitaire dans ce petit territoire qui nous y emmène à travers un nouveau livre intitulé Tchétchénie an III. Et là bas, la réalité, est trop souvent méconnue en Occident. Pour estimer le nombre de morts, les défenseurs des droits de l'homme en sont réduits à extrapoler en fonction des rares témoignages recueillis.

L'auteur avoue avoir réécrit une partie de son livre après l'assassinat en juillet dernier de Natalia Estemirova, figure de proue des défenseurs des droits de l'homme dans ce qu'il faut bien qualifier de zone de non droit, ou la vie et la mort ne semble dépendre que du desiderata d'une seule personne, à savoir son président Ramzan Kaydrov. Ce dernier, chef de clan est le symbole même de la politique dite de tchétchénisation mise en place par Vladimir Poutine dans ce petit territoire afin que la sale boulôt soit désormais effectué par des milices locales et non par des troupes fédérales.

Méconnu, complexe, faisant intervenir de multiples acteurs, cette zone qui englobe tout le Caucase Nord fait rarement la une des actualités occidentales. Seuls des évènements sanglants comme la prise d'otages de Beslan en 2004 ou les assassinats de figures locales font exception à la règle.

A Groznyï (Ce qui signifie Terrible en russe), tout a été reconstruit tel un immense village de Potemkine donnant ainsi une parfaite illusion de normalité. Pourtant les assassinats, enlèvements, viols continuent sans que l'on puisse les dénombrer. Assassiner les rares figures qui se battent pour la justice et la vérité constitue la meilleure arme pour empêcher toute recherche et toute enquête.

Pour en savoir plus sur la Tchéchénie, le livre d'Hélène Blanc (Auteur notamment de KGB Connexion) intitulé T comme Tchétchénie, reste pour moi la référence. A lire également les différentes ouvrages de la journaliste russe assassinée, le jour de l'anniversaire de Vladimir Poutine, Anna Politkovskaïa (Voyage en enfer, Le Déshonneur russe ou La Russie selon Poutine), le livre du Comité Tchétchénie intitulé tout simplement Tchétchnie, dix clefs pour comprendre, Tchétchénie,une affaire intérieure? dans la collection autrement. A lire également le témoignage du docteur Khassan Baiev, Le Serment tchétchène. Enfin le meilleur livre pour comprendre la politique russe et son tsar actuel, Vladimir Poutine reste le libre de Jean Michel Le Carré.

26/12/2009

Impuissance!!!!

Voilà mon sentiment actuel, un sentiment sans doute partagé par des millions de mes semblables, non pas après le placage en règle qu'a subi  Benoît XVI hier soir par une déséquilibrée vaticaniste mais après la condamnation à 11 ans de prison pour « subversion » d'un dissident chinois. Un de plus vous me direz. Son nom a été égrainé toute la journée et pourtant j'ai encore un peu de mal à le retrouver. Ah oui Liu Xiaobo. Il ira peut être rejoindre les détenus des camps de rééducation, les Laogais (Combien sont ils au total ?) et encore doit il s'estimer heureux de ne pas avoir été fusillé comme des milliers de personnes chaque année.

Quand la chine s'éveillera ? La Chine communiste de Mao s'est muée en l'espace d'une quinzaine d'années en véritable tigre économique avec sa croissance annuel à deux chiffres, véritable fantasme pour tout économiste européen. Je ne sais pas ce qui est le pire : La dictature des 10% qui sert à justifier notre silence assourdissant devant les multiples atteintes aux droits élémentaires de ses concitoyens ou la dictature communiste en tant que telle, ridicule, pompeuse, anonyme mais terriblement sanguinaire. Ah la Chine, véritable eldorado, ou toute économie nationale qui se respecte se doit d'avoir ses parts de marché. Le dernier responsable politique en date à s'être rendu en Chine est notre premier ministre, François Fillon. A propos des droits de l'homme, les oreilles des dirigeants chinois sifflent encore...

Vais-je me donner bonne conscience en écrivant une lettre estampillée Amnesty International et adressée à Wen Jiabao, le premier ministre chinois ou mieux, à Hu Jintao, le président, autrefois bourreau sanguinaire du Tibet pour demander une grâce? Dois-je militer au sein d'une organisation de défense des droits de l'homme comme Human Right Watch ? Donner de l'argent à une association alors ? Mettre un drapeau tibétain à ma fenêtre?  Non, mon arme à moi, c'est le portefeuille (Mince, le mien a sans doute été fabriqué en Chine)

Demain, c'est décidé, je n'achète plus chinois. Enfin jusqu'à ce que je succombe au dernier gadget à petit prix fabriqué par une ouvrière mineure payé au lance pierre dans des conditions d'hygiène et de sécurité nulles et cela 12 heures par jour avec comme seul droit, celui de se taire.

Non c'est décidé, j'irais désormais chiner chez Emmaüs, je continuerais à jouer aux dames chinoises au lieu d'acheter le dernier jeu à la mode, je poursuivrais mes chinoiseries sur mon blog. Du moins pour le moment...En effet, interrogé sur Radio Courtoisie, le député UMP des Yvelines Jacques Myard a déclaré la semaine dernière « J'espère que l'on va prendre conscience de la nécessité de nationaliser ce réseau, d'avoir la capacité de mieux maîtriser, les Chinois l'ont fait ! » Et avec les conséquences directes sur la toile que l'on connaît.

Non, pire encore, par geste militant pur, je vais consacrer mon temps à soutenir le régime dissident de Taïwan, ancienne Formose. Pour se faire, je  dois d'acheter un produit local afin de donner au régime de Taipeh les devises nécesaires pour acheter du matériel militaire chez l'oncle Sam. Mais Taïwan a bien changer également en quelques années. Au revoir produits rapidement périssables made in Taïwan. Bonjour semi-conducteurs ou écrans LCD.  Je vais donc acheter un nouvel ordinateur par exemple, un Acer. Avec ce geste, je combats le régime chinois, la firme Lenovo, et je retrouve un certain poids sur la scène politique internationale. Non, pas convaincu ? Moi non plus.

 

24/12/2009

Changeons le monde

nouvelobs.jpgDenis Olivennes, le directeur général délégué et directeur de la publication de l'hebdomadaire le Nouvel Observateur nous l’assure dans son édito, l’an prochain, son magasin donnera « encore plus d’information (nous) permettant de former (notre) jugement sur un monde que nous rêvons toujours de changer ».

En tout cas, le Nouvel Obs ne crache pas sur les annonces diffusées dans ces pages et qui proviennent en majorité de grandes compagnies que nous aimerions voir un peu moins présentes dans notre vie afin de réellement changer le petit monde dans lequel nous vivons.

Ainsi sur les 30 pages de publicités que renferme le Nouvel Observateur cette semaine,  quatre concernent des voitures, deux  des parfums, cinq des alcools…mais également on retrouve une fois de plus notre fameux George Clooney, ambassadeur d’une marque symbole même du gaspillage avec ces sachets et dosettes non recyclables. Nespresso. What else ? Ben, des tonnes de déchets. A l’approche des fêtes de Noël, il semble qu’il s’agisse du cadeau à la con que l’on se sente obligé d’acheter cette année. L’année dernière, c’était le cadre numérique qui depuis prend la poussière quelque part sur un meuble du salon. Et l'année prochaine, encore un autre gadget technologique fabriqué dans des conditions de travail dantesque en provenance de Chine?

Le must du must est atteint par Mac Donald, le symbole même de la standardisation de modes d’alimentation et du taylorisme salarial avec six pages d’affilés de pub dans le magazine qui rève de changer le monde... Mac Do, une nourriture saine, avec ses steaks cuits au gril avec « juste une pincée de poivre », des pommes de terre cultivées dans le Nord de Pas de Calais, la Picardie…rigoureusement triées,selectionnées puis découpées et un café cultivé selon des principes de développement durable. Bref, Mac Do, un restaurant éco-responsable. Défense de rire avec les tonnes de déchets générés chaque année par la chaîne de fast food américaine.

Vient ensuite une page sur le fameux I Phone et sa batterie au Lithium. Le lithium, un métal tellement précieux qu'il est source de guerre et de ravages en République démocratique du Congo notamment. Mais il est tellement important pour que nous autres consommateurs occidentaux puissions changer de portable tous les 6 mois environ.  

Et enfin une page de pub pour Novotel, une marque du groupe Accor, le principal groupe hôtelier qui investit des millions dans la Tunisie de notre ami Ben Ali. Une petite pensée ici pour Taoukik Ben Brik emprisonné actuellement dans ce si beau pays.

C'est beau de vouloir changer le monde. Encore faut ilo s'en donner réellement les moyens en adoptant au moins un semblant d'ethique.

22/12/2009

Des chiffres qui font un monde

Voici un petit florilège des principaux chiffres lus dans la presse au cours de la dernière journée.

20 : Et bien non la France n'est pas le seul pays à pratiquer des expulsions sommaires vers des contrées dangereuses et tortueuses. Ainsi vingt réfugiés ouighours viennent d'être chassés manu militari du Cambodge vers la Chine voisine ou cette minorité turcophone et musulmane vit sous le joug de Pékin depuis plus de 50 ans. Ils seront sans doute accueilli à kalachnikov ouverte une fois arrivé.

10000 : C'est le nombre estimé de victimes de la Grippe A depuis le début de la pandémie en mars dernier dont 164 en France selon le ministère de la Santé. C'est un peu plus que le nombre de victime du virus du Sida en une journée dans le monde. Mais la Grippe H1N1 touchant nos contrées riches et opulentes, en quelques semaines, vaccins et médicaments étaient achetés en grand nombre pour nous prémunir contre un virus mutant et dangereux. Les 40 millions de porteurs du VIH, majoritairement présents en Afrique subsaharienne peuvent bien encore attendre leurs anti-rétroviraux.

247 :La peine de mort est encore en vigueur dans plus d'une trentaine d'états aux Etats-Unis. Pourtant un chiffre laisse songeur, c'est celui du nombre de personne inoncentées depuis que les tests ADN ont été généralisés soit 247 personnes dont plus d'une dizaine attendaient dans les couloirs de la mort. Il y a quelques jours, un noir accusé d'enlèvement et de viol était reconnu innocent après avoir croupi 35 ans dans une geôle américaine. A méditer donc, surtout dans un pays comme le notre ou les partisans de la peine de mort sont encore nombreux.

37: C'est en pourcentage le nombre de français ayant une opinion favorable de l'action du président de la République, Nicolas Sarkozy selon le dernier baromètre IFOP. Une question se pose donc : Sur quels critères, ces 37% de nos concitoyens jugent ils positifs les actions entreprises par notre président ? (L'aide aux chaînes privées avec une baisse votée de la taxation compensatoire après la suppression d'une partie de la publicité sur le service publique, la préférence familiale avec l'histoire Jean Sarkozy, les dérapages du débat, non cadré, sur l'Identité Nationale...)

2 : L'objectif était de limiter la hausse de la température terrestre à 2° d'ici la fin du siècle. Un objectif qui semble désormais quasi impossible à atteindre après l'échec du sommet de Copenhague.

1:  Clothilde Reiss reste encore l'otage du régime de Téhéran. Le président négationniste Mahmoud Ahmadinedjad veut bien nous la rendre à condition que la France libère un iranien, condamné et incarcéré sur notre territoire pour le meurtre du dernier premier ministre du Chah d'Iran. Si cela ne s'appelle pas du chantage...En Chine, c'est le dissident et militant Liu Xiaobo qui est la cible de Pékin. Mais rares sont les gouvernements à oser aborder le sujet avec leurs homologues chinois, contrats obligent.

0 : C'est peut être le nombre de régions que la droite dominée par l'UMP dirigera après les élections régionales de mars prochain. Il faut dire que depuis quelques semaines, la majorité enchaîne les bourdes, qu'elles soient sans gravité (Lib dup des jeunes populaires...) ou bien plus polémiques (Affaire Jean Sarkozy, Scandale Mitterrand, Débat sur l'Identité Nationale...)

210 : Enfin, le parlement vient d'adopter l'indemnisation des victimes des essais nucléaires menés d'abord au Sahara, puis en Polynésie française à partir de 1966. La population totale potentiellement contaminée s'élève à 147.500 personnes, civils et militaires, selon l'étude d'impact du ministère de la Défense jointe au projet de loi: 20.000 au Sahara et 127.500 en Polynésie.

225 000 : C'est le nombre d'enfants réduits à l'état de serviteurs à Haïti, l'état le plus pauvre d'Amérique selon la Fondation panaméricaine pour le développement.

9000 : C'est le nombre de combattants des FARC encore actifs en Colombie selon Bogota. La guérilla a été sérieusement ébranlée l'année dernière (Libération spectaculaire d'Ingrid Bettancourt, mort de ses numéros 1 et 2) mais reste encore capable de tuer.

21/12/2009

Un silence

Pacelli-sort-Chancellerie.jpgEn déclarant « vénérable » Pie XII dans le but de le béatifier puis de la canoniser, le pape Benoît XVI et à travers son auguste personne, le Vatican tout entier, continue toujours, contre toute évidence, à nier la réalité des faits. Pour défendre le mutisme ou plutôt le silence assourdissant de Pie XII lors de la seconde guerre mondiale, les services pontificaux ressortent la fable selon laquelle le pape a privilégié la discrétion par crainte qu'une action ouverte ne nuise aux juifs et aux catholiques d'Europe.

Sachant que près de 6 millions de personnes dont une grande majorité de juifs sont morts dans les camps de concentrations ou d'exterminations de l'Europe Hitlérienne on voit mal comment une « action ouverte » du Vatican aurait pu nuire davantage aux enfants d'Abraham. Dans les derniers jours de la guerre d'ailleurs, alors que tout semblait perdu pour le régime d'Adolf Hitler, la priorité des transports ferroviaires était encore donnée aux convois de déportés vers les camps de la mort et non à ceux transportant des munitions pour les troupes allemandes en pleine débandade sur le front oriental.

Certains diplomates ont agi de manière discrète ou indirecte, notamment des représentants des pays neutres, pour sauver des chambres à gaz de nombreux juifs d'Europe. Certains ont pris de gros risques en négociant avec le chef de la SS, Himmler dans les derniers jours du IIIème Reich.

Le pape, lui, n'a que réagi mollement quand les troupes SS, occupant Rome à la suite de la demande d'armistice de 1943 et la chute provisoire de Mussolini, ont commencé à arrêter des centaines de juifs sous ses propres fenêtres (1021 Juifs italiens ont été envoyé ensuite en direction d'Auschwitz)

La réalité nous renvoi à deux aspects : Primo, une partie de l'Eglise considérait les juifs comme des déicides responsables collectivement de la mort de Jésus (Mais si il n'était pas mort sur le Golgotha il n'y aurait pas eu d'Eglise du tout, mais cela relève d'un autre débat....) Secundo, le bolchevisme était vu comme le mal absolu. Pour se protéger de ce dernier, il existait le nazisme, idéologie raciste considérée comme un véritable rempart européen contre les hordes communistes de Staline.

Heureusement à titres individuels, de nombreux croyants et religieux ont sauvé des milliers de vie, participés à des actions contre « l'ordre nouveau » en Europe que tentait d'imposer Hitler et ses sbires. Leurs noms peuplent l'allée des Justes à Jérusalem.

Pie XII aurait pu protester. N'oublions pas que c'est l'Eglise protestante allemande qui en protestant justement publiquement contre le programme A4 (Aktion 4) a sauvé des milliers de faibles d'esprits, de fous, d'infirmes du plan d'euthanasie général programmé par Berlin. Et cela ouvertement et non pas en adoptant une attitude toute en discrétion.

Le film Amen de Costa Gavras est à voir et revoir. S'inspirant librement du livre, le Vicaire, il présente le processus d'extermination et la folie meurtrière nazie et l'attitude plus que condamnable des hautes sphères du Vatican.

Le passé de l'Eglise catholique romaine refait surface ces derniers mois avec des révélations et des prises de positions plus affligeantes les unes que les autres : Abus sexuels, esclavagisme modernes dans des centres pour filles « perdues » en Irlande (Voir l'excellent Madgalene Sisters de Peter Mullan), violences dans des institutions en Australie, indemnisations records lors de procès pour pédophilie aux Etats-Unis, réconciliation avec une branche dissidente porteuse en son sein d'un avocat du négationnisme, présentation du préservatif comme instrument aggravant la pandémie du Sida....

Pour remédier à un besoin criant en liquidité, le Vatican a recours à un  marchandising digne d'un grand club de football européen. Jésus avait chassé les marchands du temple, l'Eglise a construit un temple avec l'argent des indulgences et entretient actuellement en vendant des produits en son sein comme dans tout magasin de supporters du ballon rond.