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18/11/2010

Sarko show

Plusieurs journaux reviennent ce 18 novembre sur les propos prononcés par Nicolas Sarkozy mardi soir lors de son interview post-remaniement, pour mieux les réfuter ou les nuancer (un exercice auquel Slate s'était essayé en direct). Comme le rapporte Arrêt sur images, Libération et Le Parisien exposent respectivement «une série de contrevérités» (sous le titre de Une «les 9 intox de Sarkozy») et «cinq petits arrangements avec la vérité». Le premier estime que le président de la République a déformé la réalité en affirmant que Eric Woerth avait voulu quitter le gouvernement de lui-même ou qu'il avait nommé un gouvernement allégé de 30% (il l'est en réalité de 19%), ou en prédisant que 50% des lycéens d'aujourd'hui vivraient jusqu'à 100 ans. Lire la suite l'article

 

 

Le Parisien, lui, dément entre autres l'affirmation élyséenne selon laquelle le gouvernement n'est pas «partisan», alors que la proportion des ministres UMP y a augmenté, et s'interroge sur sa défense de la présomption d'innocence d'Eric Woerth alors qu'il avait désigné Dominique de Villepin comme «coupable» depuis New York en 2009, dans le cadre de l'affaire Clearstream.

 

 

Dans le même ordre d'idée, Mediapart fustigeait mercredi «un président flou, flou, flou», notamment dans ses comparaisons avec l'Allemagne: «le recours au prétendu "exemple allemand" est souvent un argument visant à clore la discussion en misant sur l'ignorance de l'interlocuteur», expliquait le site, en affirmant que «au contraire de ce que Nicolas Sarkozy a affirmé à de nombreuses reprises, à tort, [...] l'Allemagne n'a jamais eu de bouclier fiscal».

 

 

Sur le même ton, c'est un catalogue de «contrevérités, esbroufe et fautes de goût» que dressait Rue89, qui s'interrogait notamment sur l'influence attribuée à la France sur la libération d'Aung San Suu Kyi en Birmanie, ou sur l'éloge de la stabilité gouvernementale, et notamment de Bercy, fait par le chef de l'Etat alors que le gouvernement en est désormais à son quatrième ministre des Affaires européennes en autant... Lire la suite sur Slate.fr

16/11/2010

Guignol

 

«Le mieux pour l'intérêt du pays, c'est de poser les questions qui se posent»  Nicolas Sarkozy, 16 novembre 2010

 

 

"J'ai toujours dit que je désirais rester", déclarait dimanche sur RTL Éric Woerth, depuis remercié.

"Lui-même m'a dit qu'il serait plus simple pour lui de se défendre quand il ne serait plus ministre, affirmait Nicolas Sarkozy ce soir, une manière de dire que le départ du  ministre en charge du dossier des retraites s'est fait d'un commun accord...

 

Le sauveur des retraites? Ce sacrifice présidentiel sur l'autel des sondages au nom du sauvetage de nos retraites explique selon lui son actuelle côte de confiance. Quel courage, quelle abnégation!!! Et quelle dénégation de la réalité!

 

Le libérateur d'Aung San Su Kuy? L'opposante, qui a appelé Carla (!!!!) ce week-end, grâce aux bons offices du bon copain chinois, Hu Jintao, c'est en partie son oeuvre.

 

Le champion de l'emploi pour les jeunes ?  Après trois années de vaches maîgres dans ce domaine, nous ne pouvons que rester sceptiques.

 

La stigmatisation d'un groupe ethnique, celui des roms? Un complot médiatique orchestré par les principaux journaux télévisés, alors qu'ils n'ont été que de fidèles relais de la communication présidentielle.

 

Le débat immonde sur l'Identité Nationale? Un malentendu. Bref au lieu de dissiper cette prétendue incompréhension, le ministère est simplement purement supprimé...

 

Very bad trip

 

Que faut il donc retenir de ce remaniement si attendu et si commenté ?

 

Le ministère de l'immigration disparaît. C'est un changement majeur, et une vraie surprise : il n'y a plus ni ministre ni secrétaire d'Etat à l'immigration. La question est désormais rattachée à l'Intérieur, et la notion 'd'identité nationale' n'existe plus. Quelques mois après la surenchère sécuritaire de Grenoble, ce choix sonne comme un aveu d'échec de la stratégie de reconquête des voix du Front national. Quant à Eric Besson, il quitte ce poste pour l'économie. Dernier symbole de la fameuse ouverture à gauche, il est remercié par un retour à la case départ.

 

Nicolas Sarkozy continue de vouloir faire le vide autour du leader de République Solidaire, Dominique de Villepin, en nommant l'une de ses proches, Marie Anne Montchamp, à la....Solidarité, cela ne s'invente pas. Quel magnifique pied de nez au mouvement de l'ancien premier ministre de Jacques Chirac. Après le député Tron, les rares soutiens de Dominique de Villepin semblent impuissants, incapables de résister à un petit maroquin ministériel. Le prince Sarkozy aurait également pensé à nommer Hervé Mariton, député maire de Crest dans la Drôme au rang de bouffon officiel, proposition que l'intéressé aurait pour l'instant décliné.

 

"J'ai toujours dit que je désirais rester", déclarait hier encore sur RTL Éric Woerth, qui est soupçonné de conflits d'intérêts pour ses liens avec le gestionnaire de fortune de l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt. "Je pense que j'ai été un ministre du Budget efficace, et un ministre des Affaires sociales également. C'est au Président de choisir. Ses décisions seront les bonnes, par principe." Infaillible comme le pape, Nicolas Sarkozy a donc décidé de renvoyer Woerth à son hippodrome de Chantilly.

 

Après un passage éphémère au ministère de l'écologie en 2007, Alain Juppé, alias "le meilleur d'entre nous" revient donc au gouvernement avec rang de ministre d'Etat et de numéro 2 du gouvernement. Le fait qu'il conserve pour autant la mairie de Bordeaux et la présidence de la communauté d'agglomération ne gêne pas outre mesure l'intéressé qui a usé ce week-end d'un argument béton en justifiant ce cumul de mandats par la fait que d'autres petits vilains se soient affranchis de cette règle non écrite avant lui (Mais ubert Falco et Christian Estrosi ont depuis été remerciés). Quel exemple! Et quel homme! Des surhommes on vous dit au sein du camp présidentiel, comme Jean François Copé, député, président du groupe UMP, secrétaire général de l'UMP, avocat d'affaires....

 

Nathalie Kosciusko-Morizet devient ministre de l'Ecologie, du développement durable, des transports et du logement après avoir par deux fois secrétaire d'Etat dans les gouvernements FILLON précédents. Cela explique sans doute pourquoi l'Ecologie, contrairement à une promesse de campagne du candidat Sarkozy (Encore une me dira t-on) n'est plus rang de ministère d'Etat. Faire passer NKM de secrétaire d'Etat à ministre d'Etat sans passer par les cases ministre délégué ou ministre de plein droit, impensable...

 

Notons également l'arrivée de Frédéric Lefèvre, fidèle porte flingue du président de la République, remercié en étant nommé à un secrétariat d'Etat. (Secrétaire d'Etat auprès de la ministre de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, chargé du Commerce, de l'Artisanat, des Petites et moyennes entreprises, du Tourisme, des Services, des Professions libérales et de la Consommation, bref un sujet par jour)

 

 

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En déplacement à Grenoble, hier, le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a condamné «la folie de quelques-uns qui n'hésitent pas à viser les soldats du feu et les policiers avec des balles réelles». «Notre détermination à maintenir le calme dans le quartier de la Villeneuve est intacte. Ici comme ailleurs, personne ne fera reculer l'État de droit», a ajouté le ministre.

 

Parallèlement, dans une note adressée en octobre au ministère de l'Intérieur et révélée mercredi par France Info, le directeur de cabinet de François Fillon, Jean-Paul Faugère, rappelait «que la loi interdit aux services de renseignement de se procurer directement les factures détaillées auprès des opérateurs de téléphone».

 

http://fr.news.yahoo.com/64/20101114/tpl-surveillance-tlphonique-matignon-ale-b4551a8.html

 

Personne ne fera reculer l'Etat de droit? Ah bon.

 

 

14/11/2010

La comédie du pouvoir.

J'emprunte aujourd'hui le titre d'un ouvrage de Françoise Giroud, co-créatrice de l'Express et naguère éphémère secrétaire d'Etat à la Condition féminine sous Giscard, pour décrire le triste spectacle offert par l'Elysée et la classe politique française en général.

 

Cela fait plusieurs mois déjà que l'on spécule sur l'avenir de François Fillon à l'hôtel Matignon. Le "collaborateur" de Nicolas Sarkozy, qui avait autrefois comme "mentor"" Philippe Seguin et non l'actuel locataire de l'Elysée, fut donné partant pour être remplacé par son super ministre de l'Ecologie, Jean Louis Borloo. Ce dernier avait d'ailleurs commencé à constituer son cabinet ministériel en prévision d'une nomination, sûr "à 99%" selon lui, à la rentrée. Mais une nouvelle coupe de cheveux n'y a pas suffit et une communication jugée hasardeuse lors du blocage des raffineries en octobre combinée à une fronde non dissimulée des parlementaires umpéistes ont fini par convaincre le prince qu'une nomination de Jean Louis comportait trop de risques. (Sa sortie sur la TVA sociale lors des élections législatives de 2007 avait marqué nos députés soucieux de se faire réélire...)

 

La comédie se poursuit aujourd'hui. Après avoir remis sa démission et celle de son gouvernement, François Fillon était renommé ce matin. Il devrait consulter toute la journée, selon "une source proche de Matignon" (Reuters). Comme si cela dépendait du premier ministre!!! Tout se décide au palais de l'Elysée et non à Matignon. Et le principal objectif de la nouvelle équipe, ce n'est pas bien sûr au bout de trois ans l'Emploi et la Croissance, mais la réélection du prince en 2012 alors que cela semble très mal engagé actuellement.

 

La comédie du pouvoir se poursuit avec le grand Dominique Galouzeau de Villepin, aujourd'hui principal opposant au président de la République, bien qu'il reste encarté à l'UMP qui affirme que Nicolas Sarkozy constitue un problème pour la France. Lui l'auteur de "l'Esprit de cour", grand pourfendeur de cette caste proche du prince, fut le grand chambellan de Jacques Chirac en étant son secrétaire général à l'Elysée entre 1995 et 2002, période faste ou il fallait protéger le prince des infâmes juges. Les emplois fictifs et la cellule corézienne à la mairie de Paris? Il fallait bien aider un département dans le besoin selon lui... En toîle de fond de ses attaques, la fameuse affaire Clearstream...Dominique de Villepin, le grand moralisateur de République Solidaire...

 

Et que penser de la nouvelle dénomination des Verts et d'Europe Ecologie, à savoir Europe Ecologie-Les Verts? A 53%,  ces derniers arrivent à s'entendre sur le plus petit dénominateur commun, eet l'on garde les noms des deux anciennes écuries au lieu de mettre un nouveau nom sur une fusion entre deux entités politiques. Et puis comment nommer ses membres? Les écologistes européens et verts? Les européens écologiques et verts? Les verts naguère?

 

La comédie du pouvoir, c'est également le régime minceur auquel s'astreint l'ancien premier secrétaire du parti socialiste, M François Hollande pour faire plus présidentiable. Pas certain, qu'une ligne affinée et une teinture lui donne le charisme nécessaire pour accéder à la fonction suprême, lui qui était surnommé "flamby" par ses petits copains de la rue Solferino.

 

La comédie du pouvoir, ceux sont nos parlementaires réformant leur propre système de retraite et le montant de leurs indemnités mais renvoyant les modalités d'application à l'après 2012 (On est jamais trop prudent...)

 

La comédie du pouvoir, c'est notre leader du parti du gauche, Jean Luc Mélanchon, grand pourfendeur des médias, mais qui se laisse inviter sur le canapé rouge de Michel Drucker, connut pour sa pugnacité et ses questions à pousser dans les retranchements du divan.

 

On a la classe politique que l'on mérite...Cynisme?

Suis je totalement désabusé? Et quel homme politique, quel parti, cristallise mes aspirations?

 

06/11/2010

A méditer

"En reconnaissant le crime, en présentant des excuses et des regrets, nous ouvrons la voie au pardon et à la réconciliation". Boris Tadic, devenu jeudi le premier président serbe à se rendre sur les lieux du massacre de plus de 200 Croates, perpétré en 1991 à Ovcara, près de la ville-martyre de Vukovar. Il a déposé une gerbe de fleurs sur le site de l'ancienne exploitation agricole où une fosse commune demeure l'un des symboles douloureux de la barbarie serbe pendant le conflit. Une déclaration à méditer dans un pays, comme le mien, qui a tant de mal à reconnaître ses crimes et ses erreurs passées.

 

 

08/10/2010

Grande Braderie.

Emmaüs Saint Paul organise une grande braderie ce samedi à partir de 10 H. Venez nombreux !!!!

18/09/2010

PASSE DROITE

Désormais, un français naturalisé depuis moins de 10 ans risque la déchéance de sa nationalité en cas de meurtre d'un représentant de l'ordre. Ce projet de déchéance, issu des propositions faîtes à Grenoble le 30 juillet dernier par Nicolas Sarkozy, et mis en musique avec zèle par son "ami de 30 ans", Brice Hortefeux a été adopté par le parlement. Sera t-il retoqué par le Conseil Constitutionnel? Pour ma part, j'aimerais connaître le nombre de personnes, en se basant sur les chiffres antérieurs, qui seraient concernées par cette loi?

 

 

Le patron de la police, Frédéric Péchenard, présenté comme celui qui a ordonné l'enquête sur l'origine des fuites concernant le dossier Bettencourt dans le journal Le Monde, doit faire face à une autre affaire. Le directeur général de la police nationale (DGPN), ami d'enfance de Nicolas Sarkozy, serait intervenu en 2009 pour éviter des poursuites à l'encontre de son fils, interpellé à Paris pour état d'ivresse et outrage à agent, affirme, dans son édition de jeudi, Le Parisien/Aujourd'hui en France.

 

 

Il y a quelques jours, en dépit de toute prudence juridique, un texte émanant du cabinet du ministère de l'Intérieur de Brice Hortefeux ciblé nommément la communauté rom dans les projets d'expulsion massive ordonnés par le président de la République, ce qui bafoue l'ensemble des textes dans lesquels le droit français puise sa légitimité. Rappelons au passageque notre ministre a été condamné en première instance pour insultes à caractère raciales.

 

 

Il y a quelques mois, Nicolas Sarkozy voulait imposer son fils à la tête de l'EPAD. Un peu avant, Eric Woerth faisait engager sa femme par Patrice de Maistre.  Je m'arrête là, les faits sont tétus.

11/09/2010

"Trou du cul"

Vendredi, nous apprenions que le mot "perquisition" tapé sur Google renvoyait directement sur le site de l'UMP, grâce à un achat de mot-clé par le parti majoritaire souhaitant rectifier l'usage, selon lui, abusif du terme, après une opération de police visant son siège parisien dans l'affaire Bettencourt. " Résultat : à la requête "perquisition" sur Google répondait l'affichage en tête de page d'un lien proclamant "l'UMP pas perquisitionnée", avec un renvoi sur le site du parti et l'explication suivante: "L'UMP a juste répondu à une demande du procureur de la République."  Il y a quelque jours, une autre expression clé, "trou du cul" renvoyait, dans le même moteur de recherche en appuyant sur la case "J'ai de la chance" à la page Facebook du président de la République....(Depuis, l'UMP a repris les choses en main, le lien ne fonctionnant plus...)

 

A l'avenir, l'UMP va sans doute acheter d'autres mots clés pour se justifier de certaines décisions prises par le gouvernement. Pas sûr que les définitions données contentent le parti présidentiel.

 

- Charter : Renvoyer des personnes "volontaires" vers un pays de l'espace Schengen au mépris de l'émotion suscitée en Europe par ce genre de politique.

 

- Copinage : Fait d'octroyer une décoration contre une contribution versée sonnante et trébuchante au parti majoritaire.

 

- Diktat : Hier, mot employé par Adolf Hitler pour dénoncer le traité de Versailles, aujourd'hui utilisé par le ministre Eric Besson pour dénoncer la résolution prise par le parlement Européen au sujet des roms.

 

- Légion d'honneur : Simple hochet décerné à des personnalités pour créer une caste d'affidés.

 

- Rupture : Continuité dans le changement.

 

- Solidarité intergénérationnelle : Fait, pour le parti présidentiel, d'aider un ancien président de la République dans le besoin en versant 1,65 millions d'euros dans une affaire d'emplois fictifs.

 

International

 

L'Iran a annoncé la libération, avant de fair marche arrière, de Sarah Shourd, qui fait partie des trois Américains emprisonnés depuis plus de 13 mois dans ce pays, dans le cadre de la grâce marquant la fin du Ramadan. Le président iranien serait intervenu en partie à cause "du point de vue particulier de la république islamique d'Iran sur la dignité des femmes", a rapporté l'agence de presse iranienne Mehr. Un pont de vu particulier....dans un pays qui menace depuis des mois de mettre à mort un femme par lapidation.

09/09/2010

Boulevard du palais

Après une journée de grève nationale marquée par une forte mobilisation en France contre le fameux projet de loi gouvernemental sur les retraites, notre ministre en charge du dossier, M Woerth a déclaré sur le plateau de TF1-Bouygues qu'"il y aura des avancées" sur le sujet. Des avancées?  Jusqu'où le gouvernement va t-il donc reculer...?

 

Boulevard du palais

 

Plus que jamais l'opposition incarnée par le parti socialiste et par sa première secrétaire, Martine Aubry, semble archi-favorite pour l'élection présidentielle du printemps 2012.

 

Avec un président au plus bas dans les sondages, un gouvernement en pleine période de pré-remaniement et qui cumule les casseroles et un parti présidentiel déchiré par une guerre d'égos, ce n'est même plus un boulevard mais une véritable autoroute qui est tracée pour le candidat de l'opposition afin de l'emmener tout droit au 55 faubourg Saint Honoré un soir de juin 2012. 

 

Nicolas Sarkozy a complètement raté son quiquénat comme son prédécesseur, Jacques Chirac, dont le seul mérite fut de s'opposer aux desseins de Bush et Cie au Moyen Orient. (1) Elu, comme tout bon candidat, sur une liste de promesses (Qui n'engagent que ceux qui y croient selon la fameuse expression de Charles Pasqua), le chantre de la rupture, a rapidement déçu un électorat qui avait été séduit par ces thêmes de campagne. Du travailler plus pour gagner plus dans une société rongée par le chômage de masse à la hausse du pouvoir d'achat, réservée uniquement à quelques catégories socio-professionnelles indispensables au parti majoritaire (Les agriculteurs, les restaurateurs et les bénéficaires du bouclier fiscal), Nicolas Sarkozy, malgré ses voeux ocuméniques du ensemble tout est possible et sa politique d'ouverture à des personnalités issues de la gauche, a largement déçu, au delà de son propre camp politique, une majorité de nos concitoyens qui lui avait octroyé leur bulletin de vote.

 

Promesses non tenues donc,  mais également, échec de la politique sécuritaire ou le language martial et l'inflation législative ne suffisent pas pour constituer une véritable politique dans une société ou le "vivre ensemble" est de plus en plus un voeux pieux.(2)

 

La fonction présidentielle issu d'un système politique crée par et pour l'homme du 18 juin et ses affilés rend bien sûr schizophrène, le chef de l'état étant à la fois chef de parti mais également le président de tout les français. Le sentiment parfois de véritable dyarchie entre un président "omnipotent, omniprésent et omniscient" et un premier ministre, François Fillon toujours porté par des sondages plus ou moins flatteurs en comparaison de ceux enregistrés par Nicolas Sarkozy depuis plus d'un an, n'arrange rien à la situation. Mariage express avec un mannequin après un mariage tumultueux et ultra médiatisé avec "C", usage de la famille à des fins politiques, utilisation intempestive du portable même en présence du roi d'Arabie Saoudite, propos grivois au salon de l'Agriculture avec le désormais cultissime "casse toi pauvre con", visite dans une usine avec des employés triés sur le volet...e fonction de leur taille...voilà quelques exemples qui ne permettent pas vraiment à l'intéressé de se hisser à la stature de Président de la République.(3)

 

Nicolas Sarkozy voulait décomplexer les français avec l'argent, les réconcilier avec le grand capital mais la soirée du Fouquet's avec les membres du premier cercle, le mini séjour sur un yacht prété par l'industriel Vincent Bolloré au large de Malte, la panoplie "bling bling" déployée lors des premiers mois de la présidence, les a surtout frustrés dans une société ou l'injustice sociale et les inégalités de revenus ne cesse de croître. L'adoption du bouclier fiscal n'a fait que conforter une majorité de français dans leur sentiment que Nicolas Sarkozy était le président des plus riches même si une partie de la loi TEPA profitait également aux classes moyennes.

 

Puis est venue le temps des "affaires" qui ont fini de plomber la première moitié du quiquennat. L'ouverture politique à des personnalités issues de l'opposition ou de la société civile a entraînée l'affaire Frédérique Mitterrand qui a soulevé des vagues d'indignation principalement dans le camp présidentiel, parti, militants et sympathisants sans apporter une once de plus value à la côte du gouvernement et du président de la République. Immédiatement une autre affaire a chassé l'ancienne, celle de l'élection de Jean Sarkozy à la tête de l'EPAD, le quartier d'affaires de la Défense. Bien que s'étant désisté devant a grogne succité dans le pays, Jean Sarkozy a cristalisé en quelques semaines la rancoeur, la frustration de millions de personnes et notamment chez les jeunes diplomés. Rappelons que le fils du président, venait de tripler sa seconde année de droit alors que notre pays compte des dizaines de milliers de jeunes diplomés, de la licence au doctorat en passant par le master, qui n'arrivent pas intégrer le monde du travail. Cette affaire a donné l'impression que la monarchie républicaine que constitue notre système politique faisait un pas de plus vers la royauté avec un prince, entouré des courtisans du roi, les Balkany et consorts .Puis l'affaire Henri Proglio, l'homme qui voulait cumuler les fonctions et les revenus à la tête d'EDF et de Véolia a fini de discréditer notre président en cette fin d'année 2009.

 

Et que dire du chantre de la République "irréprochable" avec l'affaire des sondages de l'Elysée, l'obole versée à l'ancien président de la République par l'UMP, les cas Blanc et Joyandet. Sans oublier l'affaire Woerth ou la majorité fait chorus pour défendre un ministre carbonisé sur lequel plane de sérieuses suspiçions.

 

Et que dire du défenseur passionné des droits de l'homme recevant hier le très libéral colonel Kadhafi, s'amourachant du buteur de tchétchènes "jusque dans les chiottes", Vladimir Poutine, et devenu désormais, grâce au zèle de son ministre Eric Besson le premier exportateur européen de roms. (Dommage que cela ne figure pas dans les cahiers du commerce extérieur, pour une fois que notre pays est premier...)

 

Au plus bas dans les sondages avec des ministres discrédités, le président en revient donc à ses "fondamentaux", qui lui avaient si bien réussis dans le passé avec ses grosses ficelles. Mais ces dernières, usées jusqu'à la corde suscitent des réserves au sein même du camp présidentiel. Les Juppé, Raffarin ou autre  Dominique  de Villepin traduisent bien une mésalliance grandissante entre un exécutif en roue libre dans la surrenchère sécuritaire et une majorité de français qui s'inquiètent d'une politique qui bafoue les fondations même de notre régime. Aujourd'hui, la France ne vient elle pas d'être condamné par le parlement européen pour sa politique d'expulsion massive perpetrée contre les roms? 

 

Le gouvernement français va être remanié dans les semaines qui viennent? Fillon sera t-il remplacé? Et si oui par quelle personnalité du sérail UMP? Depuis plusieurs jours l'hypothèe Borloo est envisagée, une manière de mettre une individualité issue du centre au coeur des responsabilités avec un président qui craint par dessus tout une candidature centriste en 2012. Hervé Morin, l'inconnu de la Défense crève d'envie d'exister médiatiquement et rève de présenter la famille centriste nouvelle mouture, sans François Bayrou bien sûr, à la prochaine élection présidentielle. Il laissera sans doute sa place. Tout comme Bernard Kouchner, hier connu pour son combat pour les "boat people", aujourd'hui condamné pour son silence assourdissant concernant les "plane people".

 

 

Alors oui, le parti socialiste, premier parti d'opposition en France a une grande chance de revenir au premier plan dans deux ans. Il faudra pour cela ne pas tomber dans l'angélisme au niveau sécuritaire, l'un des rares espaces de la vie politique française ou Nicolas Sarkozy garde une avance sur ses adversaires selon les enquêtes d'opinion. L'insécurité tout comme l'insécurité sociale seront donc deux grands chantiers de l'ère post Sarkozy.

 

 

(1) Jean Claude Gaudin a usé de ce prétexte pour justifier la contribution de l'UMP dans le remboursement des emplois fictifs de l'ère Chirac à la mairie de Paris. Il faut dire qu'à l'époque une grande majorité de français étaient contre l'intervention programmée des Etats-Unis en Irak.

 

(2) Hier les amendements déposés par l'UMP au Sénat et consécutifs au discours du 30 juillet dernier à Grenoble ont été rétoqués.

 

(3) Sans oublier les photos retouchées pour faire disparaître les bourrelets présidentiels lors des vacances de haut standing aux Etats-Unis en  2007, la photo ou l'ancien président Bush (1,85 m) est à la même hauteur que Nicolas Sarkozy...

06/09/2010

Le cas Woerth

La légion d'honneur, décoration suprême en France, serait donc devenue qu'un simple petit hochet que l'on pourrait acheter contre une contribution à un parti politique?

 

Cela semble être le cas dans l'affaire Woeth Bettencourt ou pour se justifier, l'ancien ministre du travail a avoué bénoitement que le fait d'accorder la légion d'honneur à des relations était monnaie courante dans le monde politique. Benoîtement, moi aussi, je croyais (Ai-je pêché par naïveté?), que cette décoration magnifique, instituée par l'empereur Napoléon, visait à récompenser des personnes qui se seraient distinguées pour différentes raisons,le courage, l'abnégation, l'érudition....

 

Alors quel est donc le mérite de Patrice de Maistre, l'organisateur en chef de la fortune de la troisième fortune de France? D'avoir permis à l'héritière de l'Oréal de frauder le fisc, d'avoir ouvert des comptes en Suisse tout en obtenant, grâce au fameux boulier fiscal, de recevoir des dizaines de millions d'euros des impôts. Une belle preuve d'abnégation, en effet, auprès d'une personne qui n'hésite pas à donner pour plus d'un milliard d'euro, en cadeaux ou en espèces, à un photographe (PS : Je suis aussi photographe à mes heures perdues...). D'avoir courageusement employé la femme d'un ministre?

 

Dans un premier temps, notre ministre a affirmé n'être en rien impliqué dans l'attribution de la breloque au gestionnaire de fortune de Lilianne Bettencourt. On sait désormais que l'actuel ministre du travail a menti.

 

C'est ce type de pratique, de copinage de classe, ce mélange des genres qui est condamnable, du moins au niveau moral, si ce n'est juridique. (Le trafic d'influence est il encore à prouver?) Comment ne pas devenir soupçonneux quand un homme, député devenu ministre reste en même temps le grand chancelier des comptes du parti majoritaire? Que d'un côté il sollicite les contributions financières des personnes les plus riches de notre pays pour subvenir aux besoins de l'UMP tout en étant à Bercy, le chef d'orchestre des principales meures fiscales qui bénéficient à ces mêmes personnes.

 

Comment ne pas s'interroger quand la femme d'un ministre de la Répulique se fait engager a sein d'une entité financière gérant la fortune d'une vieille dame et qu'en même temps, l'employeur se fait remettre une décoration, très enviée dans certains milieux, par le mari de l'employé.

 

Alors, oui, M Woerth peut être condamné au niveau de la morale politique mais dans une société ou le mélange des genres ont été érigé en pières angulaires de la maison Sarkozy, on ne peut l'accuser que d'avoir fait du sarkozysme.