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11/02/2010

24 heures qui font une journée

Voici un petit résumé des faits marquants ayant illustrés l'actualité française des 24 dernières heures.

eric_besson_doigt_honneur.jpgToujours dans le cadre du fameux débat sur l'Identité Nationale, le gouvernement français, dans le but de renforcer la "fierté d'être Français", annonce que le drapeau tricolore sera dressé dans chaque école le 14 juillet et la Déclaration des droits de l'homme affichée dans chaque classe. Les enfants seront-ils présents dans les établissements scolaires pendant les vacances scolaires ? Ne faudrait-il pas commencer par afficher la Déclaration des droits de l'homme et du Citoyen dans le bureau du ministre en charge de l'Immigration et de l'Identité Nationale, un certain, Eric Besson ? Pour sa part, notre premier ministre affirme que "d'une certaine manière, le débat qu'Eric Besson a organisé a été exemplaire" et que si il fallait le refaire, rien ne serait changé. Tout réside dans l'expression "une certaine manière"...

Pour le recteur de la grande mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, le fameux "débat" qui colle aux basques du gouvernement « a ouvert la boîte de Pandore avec des dérapages lors des débats sur l'identité nationale et le port de la burqua". M Besson s'est félicité des 58 000 contributions postés sur le site internet dédié au "débat" oubliant le pourcentage très élevé de textes à caractères racistes ou islamophobes.

Service minimum : Depuis le 3 février, au lendemain de l'agression d'un lycéen de 15 ans, blessé d'un coup de couteau dans l'enceinte d'un établissement, les enseignants du lycée Adolphe Chérioux de Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne)  ont cessé le travail, exerçant leur "droit de retrait". Et personne à l'UMP pour demander la mise en place d'un service minimum....

 

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Réjouissances : Les ventes d'armes françaises se sont élevées l'an dernier à 7,95 milliards d'euros, selon les chiffres rendus publics ce matin par le directeur général de l'armement, Laurent Collet-Billon, qui s'est félicité d'une augmentation de 21 % par rapport aux 6,58 milliards de l'année 2008. On a les réjouissances que l'on peut. Les armes que vend la France n'entraînent bien sûr ni souffrance supplémentaire dans le monde et ne sont vendu qu'à titre purement décoratif, pardon défensif. Les commandes d'équipements par l'Etat français ont, elles; augmenté de 123% à 19,3 milliards d'euros. A titre d'exemple, ont été commandés 65 bâtiments et embarcations de la Marine, 832 nouveaux véhicules pour l'armée de terre et 160 Rafale, portant ainsi à 180 le nombre d'appareils commandés, précise la DGA dans un communiqué dressant le bilan de l'année. Et dire que tous ces merveilleux jouets ne seront pas employés en Afghanistan où ils auraient été si précieux pour apporter paix et prospérité dans cette lointaine contrée. En outre, la France a accepté de vendre à la Russie un bâtiment de type Mistral, devenant le premier pays de l'Otan à franchir ce pas en dépit des inquiétudes exprimées par la Géorgie mais aussi les Etats-Unis et d'autres pays. Et dire que pendant la campagne présidentielle de 2007, un certain Nicolas Sarkozy brocardait une "realpolitik qui brade nos principes d'humanité pour d'hypothétiques contrats". Conclusion, la braderie, c'est quand l'incertitude est levée...

Nomination : C'est donc Anne Marie Idrac, ancienne patronne de la RATP et de la SNCF, et actuelle secrétaire d'Etat au commerce extérieur qui remplacera Philippe Seguin en tant que premier président de la Cour des Comptes. Gageons qu'elle se montrera aussi pugnace que son prédesseur qui depuis 2004, avait fait de la Cour un véritable contre-pouvoir, notamment par ses rapports publics sur des sujets ponctuels. Il avait épinglé l'Elysée en juillet sur le recours coûteux à des sondages, les voyages privés de Nicolas Sarkozy effectués survols réguliers alors qu'un avion de l'Etat l'accompagne, les frais de bouche du palais présidentiel et le coût des résidences officielles. Le dernier rapport rendu public aujourd'hui est une critique en règle des orientations économiques mise en oeuvre par l'actuel gouvernement de M Fillon. En effet, selon, la Cour des Comptes, le  grand emprunt de 35 milliards d'euros "ne peut qu'aggraver cette perspective", à savoir une dette représentant plus de 100% du PIB national. Toujours selon la Cour des Comptes, le déficit public est passé de 3,4% du PIB en 2008 à environ 8% en 2009. "Moins de la moitié de ce déficit (...) résulte de la crise économique", estime la Cour. La récession a certes fait baisser les recettes publiques et augmenter les allocations chômage; elle a en outre nécessité des mesures de relance. Cependant, la moitié de ce déficit est de nature "structurelle", calcule la Cour des comptes. Selon elle, ce déficit structurel, d'au moins quatre points de PIB, s'est dégradé d'environ 0,6 point de PIB l'année dernière. Cette dégradation "résulte principalement de la forte croissance des dépenses publiques" mais "elle tient aussi aux mesures de baisse pérenne des impôts, comme la réduction du taux de la TVA dans la restauration". Dans le ciel, il y en a un qui doit bien se marrer...

Polémique : Cela s'est il y a tout juste un an, le 9 février 2009 -- L'Etat décide six milliards d'euros de prêts pour Renault et PSA, en contrepartie de quoi les deux entreprises s'engagent à ne fermer aucun site en France pendant cinq ans et à ne pas licencier en 2009. A peine un an plus tard, éclatait une polémique sur la construction en Turquie de la nouvelle Clio obligeant Nicolas Sarkozy a convoquer en grande pompe Carlos Ghosn, le patron du groupe. Depuis Nicolas Sarkozy aurait eu cette petite phrase : « Je considère que, dans ces conditions lorsqu'on achète une Renault aujourd'hui, on aggrave le déficit commercial de la France ». L'Etat actionnaire puis l'Etat banquier généreux fait décidement très peur aux pontes du grand capital.

Sondage : La politique du gouvernement à l'égard de la fonction publique et des fonctionnaires est jugée mauvaise par 57% des Français, à en croire un sondage BVA pour les Echos, BFM TV et la Tribune. La réprobation est partagée par les classes supérieures (58%) et populaires (56%). Les salariés du privé la désapprouvent aussi à 50% contre 42%, et ceux du public à 72% contre 22%. Heureusement, notre grand homme de l'Elysée n'est pas du genre à axer sa politique sur des sondages ni à passer commande de manière délicteuse de ces précieux indicateurs. Et puis après tout, Bercy marche beaucoup mieux depuis que l'on a taillé dans les effectifs selon le ministre du Budget, Eric Woerth. Il suffit aussi de voir  l'atmosphère harmonieuse qui sévit dans certains établissement scolaires depuis que l'on taille dans les effectifs...(70 000 postes supprimés depuis 2002)

Insécurité : Un collégien participant au forum des métiers de Dole (Jura), le 28 janvier dernier, a reçu un coup de taser de la part d'un gendarme, faisant une démonstration du taser à un groupe de collégiens. Depuis le pandore a été sanctionné selon son chef qui précise : "Cette sanction administrative s'ajoute à sa sanction morale: il s'en veut énormément». Au moins le collégien sait à quoi s'attendre quand plus grand il ira dans des manifestations contre le bradage de l'Education Nationale, à moins qu'il ne reçoive un petit coup de flashball de la part des garants de la liberté publique quand il osera protester contre les arrestations de sans papiers.

09/02/2010

De ma montagne....

ps.jpgQui sera donc le candidat du parti socialiste à l'élection présidentielle de 2012 ? Nicolas Sarkozy est seulement à mi mandat, mais cette question qui taraude beaucoup d'esprits mérite d'être posée et débattue.

Mal élue lors du cauchemardesque congrès de Reims en décembre 2008, l'actuelle première secrétaire du parti, Martine Aubry, semble de plus en plus afficher une posture de candidate en devenir. Le journal de « référence » Le Monde ne l'a-t-elle pas comparé à une sorte d'Angela Merkel de gauche le mois dernier ? L'actuelle maire de Lille pourra sans doute capitaliser sous son nom la très nette victoire attendue pour le parti socialiste aux élections régionales de mars prochain. Avec 28% d'intentions de vote, le parti socialiste rivalise par le parti présidentiel, qui lui contrairement à son principal adversaire, ne dispose pas de réserves de voix à droite, ayant déjà constitué des listes d'union avec ses satellites comme le Nouveau Centre d'Hervé Morin ou le très important Forum des Républicains Sociaux de Christine Boutin. Cette soudaine montée en grâce de Martine Aubry, vilipendée encore aujourd'hui pour la fameuse loi portant à 35 heures la durée hebdomadaire de travail, a sans doute poussé l'actuel président du FMI et ancien ministre des Finances dans la « dream team » de Lionel Jospin, DSK, a évité de fermer une porte cette semaine arguant de conditions particulières ou il se poserait la question. (Le fera t-il dans le miroir de sa salle de bain un matin en se rasant ?) de sa candidature à l'élection présidentielle. L'ancien premier secrétaire du parti, François Hollande, autrefois surnommé « flamby » pour sa recherche frénétique de consensus et de synthèse a fait un flop total en annonçant vouloir exercer un rôle de premier plan et donc être candidat aux primaires organisées l'année prochaine, après selon lui avoir été cantonné à des seconds rôles depuis des années. (D'abord dans l'ombre de Lionel Jospin en tant que premier secrétaire du parti socialiste puis dans celle de son ex compagne, Ségolène Royal)

Reste encore une pléthore de candidats potentiels, une situation  qui semble parfois constituer une faiblesse du parti socialiste, en raison des batailles d'égos entre éléphants, mais qui est en réalité un formidable avantage. Qui sera en effet le candidat des Verts, ou des Verts nouvelle mouture au sein d'Europe Ecologie ? Pour Daniel Cohn Bendit, il faut « être fou » pour postuler à la fonction suprême. Exit donc le leader de mai 68. Aurons-nous une candidature féminine en la personne de la secrétaire nationale actuelle, Cécile Duflot ? Portée, peut être grisée également, par le succès d'Europe Ecologie aux élections européennes de juin 2009, Cécile Duflot, qui affirmait autrefois avoir « le charisme d'une moule » pourra t-elle défendre les couleurs d'un parti qui défend justement mollusques et autres gastéropodes lors d'une élection présidentielle ? Et puis, nous aurons sans doute une candidature d'Olivier Besancenot, la troisième déjà et celle dans un candidat du Front de Gauche si celui-ci est toujours d'actualité en 2012.

Bien sûr, d'autres personnalités au sein du parti socialiste peuvent prétendre à exercer des fonctions de premier plan comme Laurent Fabius, l'homme à "la tronche pas catholique" Manuel Valls, le bouillonnant député maire d'Evry, Arnaud Montebourg...D'autres habitués aux dorures des palais de la République ou simplement par opportunisme ont déjà répondu aux appels de Nicolas Sarkozy : Kouchner, Bockel, Besson ou encore Jack Lang, l'ancien ministre que la Terre nous envie, habitué aux soirées mondaines, aux déclarations grandiloquentes sur l'Education ou la Culture, et à la teinture pour faire oublier un âge déjà avancé.

N'oublions pas non plus l'OPNI (Objet politique non identifié) que constitue Ségolène Royal qui essaye vaille que vaille de pratiquer dans sa région l'ouverture qu'elle aimerait capitaliser sous sa personne au niveau national. La main tendue à François Bayrou au soir du premier tour de la présidentielle de 2007, puis de nouveau au moment de la constitution des listes pour les régionales de mars prochain n'a pas été saisie par le président du MoDem, contrairement à certains éléments de sa base, qualifiés de "harkis" par le ministre des Transports et tête de liste UMP en Poitou Charentes, Dominique Bussereau.

Les Brèves :

Protection : Cette semaine également, à l'instigation de la principauté de Monaco et son prince Albert, le Thon rouge de Méditerranée va être classé comme CITES, annexe 1. Enfin pas tout de suite, mais peut être dans 18 mois selon une demande de la France. En tout cas, le paradis fiscal monégasque, lui, n'est pas une espèce en danger malgré les discours grandiloquents de notre omniprésident sur la supposé moralisation du capitalisme financier international.

Promptitude : Deux personnes âgées assassinées dans l'Oise et hop, ce fait divers nauséabond fait se précipiter l'ami de 30 ans de Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux qui annonce une énième loi sur la sécurité et des peines plus sévères pour les auteurs de tels crimes. Et dire que la droite assure ne pas utiliser ce thème pour faire campagne. Toujours les mêmes ficelles, certes, mais les électeurs ne sont pas des pantins. « Ca commence à bien faire, à chaque fois qu'il y a un problème, on invente une loi ». L'auteur de cette déclaration est bien placée, étant actuellement garde des sceaux, et donc aux premières loges depuis des années pour constater les résultats spectaculaires enregistrés par la droite malgré l'arsenal juridique vendu depuis des années et notamment depuis l'arrivée place Beauvau d'un certain Nicolas Sarkozy en 2002.

Popularité : Nicolas Sarkozy, selon différents sondages publiés cette semaine, est à son niveau le plus bas depuis son élection de 2007, en termes de côte de popularité. Et dire que plus de 30% des sondés soutiennent encore notre président malgré la cascade de revers et de scandales subis par le grand homme depuis des mois (Affaire Jean Sarkozy, Affaire Mitterrand, Affaire Villepin, Affaire Henri Proglio, rejet de la Taxe Carbone par le Conseil Constitutionnel, hausse massive du chômage, explosion des déficits publics, dérapage du « débat » sur l'Identité Nationale....). L'accès au savoir et à l'information doit rester un combat quotidien malgré la résistance menée par TF1 notamment.

Communication : Haïti aura donc l'immense privilège de recevoir le 17 février prochain, le président de la République français, donc la visite sur place s'imposait d'elle même. Gageons qu'il aura eu la sagesse de remiser Ray-Ban et montre Pathek Philip  dans un tiroir de ce son bureau afin que son apparition publicitaire ne jure pas avec le paysage apocalyptique de ce petit pays.

Entreprise : Didier Lombard passe donc la main plus vite que prévu à Stéphane Richard à la tête de France Télécom. Tant mieux, car il était décidément passé de « mode » chez les employés de l'opérateur téléphonique.

Politique : Après la relaxe prononcée par la justice à l'encontre de l'ancien premier ministre Dominique de Villepin, notre grand défenseur de la séparation des pouvoirs, Nicolas Sarkozy aurait déclaré cette semaine que « la justice dans ce pays n'est vraiment pas tenue » dans notre pays selon des propos rapportés par le Canard Enchaîné. Vite vite, une réforme de la justice afin de supprimer les juges d'instruction et mettre ainsi l'ensemble des magistrats français sous la coupe de la Chancellerie et donc de l'Elysée, afin qu'ils aient tous la bride au cou. Le « coupable » promis à un « croc de boucher » garde donc pour l'instant toute sa liberté. Toujours à propos de Dominique de Villepin, l'actuel ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire, son ancien directeur de cabinet quand le héron (Néron ?) occupait Matignon, estime dans un entretien accordé à Libération que ce dernier « doit occuper » la place qui lui revient » au sein de la majorité. Suspendu à un croc de boucher rue de Boétie, le quartier général de l'UMP à Paris par exemple ? Et dire que selon un sondage publié cette semaine, Dominique de Villepin serait crédité de 10% d'intentions de vote si il se présentait en 2012. Cela en fait des nostalgiques du plongeon dans l'océan orchestré devant photographes et caméras. Ou plus inquiétant, cela révèle une hausse important du nombre de nos concitoyens atteints par Alzheimer en France oubliant ainsi les frasques de Dominique quand il était premier ministre.

Social : Les retraites constitueront donc le dossier social de cette année 2010. Le départ à 60 ans, acquis social, sera donc bientôt plus qu'un mirage. Le temps de cotisation, pour des prestations sans doute moindre, sera allongé sans que d'autres pistes soient explorées. Ne reste plus qu'aux ouvriers français qu'à obtenir stock options, jetons de participations, présences multiples au sein de conseil d'administration, golden hello et parachutes dorés pour envisager l'avenir de manière plus sereine.

Opinion : Dans en entretien accordé au journal Le Monde, le maître es sondages Rolland Cayrol s'interroge : « Il y a un pilote, Sarkozy, clairement identifié. Mais a t-il un cap ? Bonne question Rolland à laquelle il est très facile de répondre, le pilote Sarkozy cherchant par tous les moyens à redresser sa côte de popularité après avoir atteint un plafond extrêmement bas.

Prostitution : L'ancienne colistière de John McCain à l'élection présidentielle américaine de 2008 Sarah Palin tarifie ses apparitions 100.000 dollars. L'accès à sa dernière convention de trois jours revenait 549 dollars à ses partisans. Voilà au moins un secteur qui ne connaît pas la crise.

Bon allez, je dois aller acheter une Citroën afin de faire comme Sébastien Loeb et devenir un « winner » puis regarder les émissions de télé-irréalités programmés sur TF1.

03/02/2010

Quelle assurance pour un ancien assureur!


Clash entre Xavier Bertrand et Le Courrier Picard
envoyé par jouvat2006. - Regardez les dernières vidéos d'actu.


Lire l'article de Rue 89

31/01/2010

Sur la scène française

Biz.Clearstream.jpgAprès sa relaxe prononcée par la justice dans la ténébreuse affaire Clearstream, au grand dam de l'Elysée pour qui cette décision constitue un véritable soufflet, notre ancien premier ministre, avec son lyrisme habituel se pose désormais en victime d'une cabale montée contre lui par l'actuel locataire de l'hôtel situé au 55 rue du Faubourg Saint Honoré à Paris. Sur la scène politique française, les prestations de Dominique de Villepin, toujours pleine de panaches comme hier devant le conseil de sécurité des Nations Unies en plein conflit diplomatique sur le dossier irakien n'ont guère d'échos auprès des électeurs. Seul un carré de députés (Hervé Mariton, George Tron, Jean Pierre Legrand..) lui restent fidèles et l'affirmation lancée par l'un d'entre eux que les clubs Villepin, lancés par l'ancienne secrétaire d'Etat à l'Outre Mer, Brigitte Girardin, pourraient à terme se transformer en véritable parti politique capable de fédérer sous un nom, près de 100 000 personnes, relève du grotesque.

Invité, depuis la décision de justice, par tous les médias nationaux, Dominique de Villepin, dans son rôle de metteur en scène, place le public devant une représentation parfaitement calibrée. L'homme, s'affirmant hier serein en pleine tempête, est aujourd'hui un homme qui affirme vouloir « tourner la page », positionnement presque biblique en affirmant ne pas vouloir répondre aux attaques supposés des cerbères du pouvoir. Quel belle image en effet que celle d'un homme, se présentant comme une victime de la haine et de l'acharnement d'un autre et qui pourtant tend l'autre joue au nom de l'unité et du rassemblement. Une larme coule sur ma joue au moment ou j'écris ces quelques lignes. Lui, le poète, l'homme de lettres, traîné dans la boue depuis des années face au Goliath (sic) de l'Elysée.

Il faut dire que l"indépendance de la justice en France en souvent remise en question, parfois à juste titre notamment dans les affaires impliquants de grands noms du paysage politique, et que le statut du président de la République pose probème, pouvant être à la fois partie civile mais non justiciable comme le commun des mortels. Les sorties du procureur général, Jean Claude Martin sur Europe 1, radio appartenant à la famille Lagardère en constituent un autre.

Jamais élu au suffrage universel par des électeurs auxquels il propose aujourd'hui une alternative politique en prônant le rassemblement autour de sa modeste personne, Dominique De Villepin transforme l'arène politique, remplis de fauves à la solde du président en tribune médiatique. Pourtant il n'y a pas si longtemps, le nom de Dominique de Villepin était accolé à celui du CPE ou la proclamation de l'état d'urgence avec les émeutes dans les banlieues. L'affaire Clearstream, en lui servant de tribune médiatique a masqué un temps ses turpitudes politiques passées. Le terme «abracadabrantesque » soufflé au président Chirac en plein étalages des affaires, c'est lui. La lutte acharnée contre les juges, coupables de mener des instructions contre le président, c'est lui aussi. L'utilisation des réseaux de renseignements français à des fins politiques quand il était place Beauvau, c'est lui également. Quelle magnifique incarnation de l'idéal républicain en effet !

D'ici peu, il pourra se comparer au personnage joué par Yves Montand dans le fameux film de Costa Gavras, le Procès. Mieux, c'est un nouvel Edmond Dantes que nous avons aujourd'hui devant nous.

Dans un autre registre, c'est un autre spectacle, celui-ci affligeant, que nous propose une nouvelle fois le président de la région Languedoc-Roussillon (Le terme de Septimanie pour qualifier le fief sur lequel George Frêche n'ayant pas été adopté), le socialiste George Frêche avec ses propos portant sur « la tronche pas catholique » de Laurent Fabius. Après avoir traité de « sous hommes » les harkis et regretté qu'il y ait trop de « blacks » dans l'équipe de France, et il ne s'agit ici que de quelques perles relayées par la presse, l'indéboulonnable président de la région et ancien maire de Montpellier fait honte au parti. Une victoire ne doit pas être entaché de cette façon par un homme qui ne représente pas les idéaux défendus par le parti socialiste.

Enfin, le débat reste toujours aussi vif en France sur le bien fondé d'une interdiiction dans les lieux publics de costumes dignes des temps les obscurs comme le niqab, la burqa ou autres prisons de tissus.

30/01/2010

Chronique de la semaine passée

elections-regionales.jpgA deux mois des élections régionales, suffrage à deux tours avec scrutin de liste par département avant panachage et accord pour le deuxième entre les différentes formations politiques, il fait peu de doute que le parti socialiste, malgré les déconvenues enregistrées au niveau national depuis plusieurs années, sortira de nouveau vainqueur de cette consultation. La campagne menée actuellement par le parti présidentiel et son secrétaire général, l'ancien ministre du Travail, Xavier Bertrand, est, à bien des égards, populiste, étant axée uniquement sur des mensonges et des vœux pieux. De plus, pour ce dernier, les objectifs du parti présidentiel semblent bien modestes. « Chaque région gagnée sera une victoire » assène t-il en effet depuis des semaines, une affirmation qui laisse pantois et que l'on pourrait compléter par celle-ci : Chaque région perdue sera une défaite. Mais finalement cette « raffarinade » ne s'adresse qu'à l'Alsace dirigée par Adrien Zeller et à la Corse ou les divisions de la gauche ont permis l'élection d'un élu UMP en 2004. L'UMP ne vise donc pas à reconquérir certaines régions perdues il y a six ans, après la Bérézina que l'on connaît, tache extrêmement difficile en plein désamour entre un président au plus bas dans les sondages et une opinion publique sourcilleuse, mais simplement à limiter la portée de ce scrutin, qui ne deviendrait d'ampleur nationale bien sûr que si le score du parti présidentiel est honorable et ne transforme pas un vote sanction pour la politique menée par l'actuelle majorité depuis 2007. On imagine déjà le soir du premier tour et les ténors de la majorité invités sur les plateaux de télévision afin de commenter les résultats et se gargariser sur les scores obtenus par leur parti, sans doute autour de 30%. Bon chiffre pour un parti que l'on n'avait pas connu depuis une décennie mais qui cache une autre réalité, à savoir que l'UMP ne dispose d'aucune ressource de voix pour le second tour.

« La première priorité c'est l'emploi » affirme le gentil Xavier Bertrand. Et dire que pour l'instant, la campagne de l'UMP semblait uniquement axé sur le thème de la sécurité couplé à celui de l'Immigration en plein « débat » sur l'Identité Nationale, un « débat essentiel » selon Xavier Bertrand. Soulignons que la Région, en tant qu'entité administrative a pour principale prérogative la formation et non la création d'emplois, cette dernière relevant d'une politique nationale volontariste dans ce domaine. Prenons Renault par exemple, dont l'Etat détient encore 15% du capital, qui continue sa politique de délocalisation de ses sites de production. (75% de ses voitures fabriquées hors de l'Hexagone en 2009) alors que la France a fortement soutenu le géant de l'automobile avec un prêt de 3 milliards l'année dernière. La moralisation du capitalisme est sans aucun doute en bonne voie grâce aux bons offices de notre président... « Je considère que, dans ces condition lorsqu'on achète une Renault aujourd'hui, on aggrave le déficit commercial de la France » aurait déclaré le président de la République si l'on en croit des propos rapportés cette semaine par le Canard Enchaîné. Principale priorité des français, le chômage ne cesse de croître (20% de hausse en 2009) en France.

Revenons sur ce bon vieux thème de campagne, chère à la droite depuis 2002 à savoir  l'insécurité. On ne parle plus de vidéo-surveillance, mais de vidéo-protection terme que George Orwell n'aurait pas renié. (Après tout dans 1984, le ministère de l'Amour...s'occupe de la guerre...) Malgré les résultats, plus que mitigés en Grande Bretagne, pays ultra surveillé, la droite semble vouloir équiper nos villes de ces appareils. C'est vrai qu'une caméra est tellement plus sympathique qu'un policier municipal. Finalement, elle pourrait presque répondre au besoin de proximité souhaité par les français et répondre aux impératifs de Bercy, qui cherche toujours à se débarrasser de la moitié des fonctionnaires. Il y a quelques jours, notre ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, se vanté d'avoir fait baisser la délinquance en France de 1,04%. Nous savons tous à quoi nous en tenir en matière de chiffre. Il suffit de prendre par exemple le nombre de voitures brûlées à la Saint Sylvestre qui n'a rien à voir avec celui publié, avec un satisfecit, par la place Beauvau. Les violences aux personnes ont augmenté l'année dernière de 3% pour une hausse globale de 14% entre 2003 et 2008, période ou Sarkozy, Villepin, Alliot-Marie ont été les locataires successifs de la place Beauvau.

Et puis, il y a le haro de la droite sur la politique fiscale menée pendant le six dernières années par les régions dirigées par la gauche. Ces dépensiers ont fait flambé les taxes locales, très basses en pourcentage mais ne rencontrons pas dans ce type de détail qui entraîne réflexion et du « temps de cerveau humain disponible ». Surtout n'insistons pas sur les charges supplémentaires consécutives à la politique de décentralisation relancée par Jean Pierre Raffarin. Ce surcroît de charges n'a pas été compensé à « l'euro près ». Et il en sera de même avec la suppression de la taxe professionnelle, remplacée par une Contribution Territoriale.

« Les régions socialistes ont fait blocage, en ne participant pas au plan de relance ». Ah ce plan de relance. Et dire que la France, comme bien d'autres pays, ont prêté d'énormes liquidés à des banques, hier encore en difficultés, qui aujourd'hui renouent avec les pratiques immorales de l'avant crise. Et dire que le président Sarkozy s'était fait le champion de la moralisation du capitalisme, à défaut d'être un homme politique pouvant moraliser la vie politique française de par sa nature.

Les Brèves :

Sinécure : Bernard Kouchner affirme vivre « une souffrance quotidienne » selon le Nouvel-Obs comme locataire du Quai d'Orsay. Mais celle-ci doit sans doute être facilement surmontée par ce grand homme pour des motifs prestigieux et non pour les dîners mondains et les quelques privilèges découlant de la fonction exercée comme pourraient le persifler certains esprits mesquins. Alors Kouchner, un tiers- mondiste, deux tiers mondains ?

Don de sa personne : Le Maire de Bordeaux et ancien premier ministre, Alain Juppé a annoncé son refus de succéder au défunt Philippe Seguin au poste de premier président de la Cour des Compte. Argument avancé par l'éphémère ministre du premier gouvernement de François Fillon : « Cela aurait impliqué que je renonce à mon mandat de maire de Bordeaux. Je ne ferais pas ça aux Bordelaises et Bordelais ». Monsieur droit dans ses bottes est trop bon, la ville risquerait sinon de tomber dans le chaos et l'anarchie. Quel émouvant don de soi à ses administrés. Plus loin dans cet entretien accordé au journal Les Echos, il affirme que « l'idée (qu'il pourrait) s'ennuyer à Bordeaux est une idée qu'il faut se sortir de la tête ». En tout cas il n'a pas eu le temps de s'ennuyer au poste de ministre de l'Environnement, sa défaite à une élection législative l'ayant obligé, jurisprudence Sarkozy de l'époque, à démissionner deux mois après sa prise de fonction. Et puis, sa réélection anticipée à la mairie, après sa peine d'un an inéligibilité écoulée, a coûté la bagatelle de 300 000 euros aux « bordelaises et bordelais ». Alain Juppé n'est le genre d'homme à s'ennuyer avec de tels détails prosaïques.

Mauvaise cuisine : A propos de notre président, le Courrier International a consacré un long dossier sur un homme qui « multiplie les annonces inattendues (Suppression de la publicité sur les chaînes publiques, lancement d'un grand emprunt, projet d'une Union pour la Méditerranée, projet de « civilisation »....) et spectaculaires, généralement dans les moments ou il se trouve en difficulté ». Conclusion du journaliste de Newsweek, il risque de se lancer dans une réelle inflation de telles initiatives dans une période où la crise économique que l'on vient de subir n'a pas fini de se faire sentir.

Le retour du Héron : Lors d'un déplacement un banlieue, notre ancien premier ministre Dominique de Villepin a claironné sa volonté de servir la France et les Français et « d'offrir une alternative politique » à nos concitoyens. Notre héron, jadis qualifié de Néron par Bernadette Chirac après la calamiteuse dissolution de 1997 quand ce dernier était encore secrétaire général de l'Elysée se voit en libérateur de la France, pays placé sous la coupe du tyran Sarkozy. Pour l'instant « l'alternative politique » Villepin reste associée aux Affaires Chirac, au CPE, à la proclamation de l'Etat d'urgence et aux émeutes dans les banlieues, et enfin à l'affaire Clearstream. Autant de faits d'armes qui resteront longtemps ancrés dans les mémoires de chacun.

Immunité : Après la catastrophe humaine qui a frappé Haïti, notre ministre de l'Identité Nationale et de l'Immigration, Eric Besson, s'est cru obligé de donner sa petite contribution en annonçant la suspension du renvoi d'immigrés clandestins vers ce pays. Monsieur est trop bon. Le porte parole de l'UMP, l'homme pour qui la dénonciation est un « devoir républicain » Frédéric Lefevre, lui, aurait voulu sans doute que le processus ne soit pas interrompu pour que ces derniers participent à la reconstruction de leur pays. Après tout, si l'on expulse des afghans, c'est bien pour qu'ils combattent les talibans.

Bonus-malus : Et dire que des centaines de milliers de chômeurs vont se trouver en fin de droit en cette année 2010 alors que quelques milliers des traders vont se partager des milliards d'euros. En 2010, les actions de entreprises cotées en Bourse au CAC 40 devraient augmenter de 35,5% tandis que les revenus des patrons de ces dernières restent modestes avec une rémunération moyenne de 3,6 millions soit simplement 211 Smic annuels en baisse, signalons le. Gérard Mestrallet, le patron GDF Suez, lui, a empoché une plue value de 830 500 euros sur ses stock options cette année. Henri Proglio, patron d'EDF et président du conseil d'administration de Véolia (Salaire de 2 050 000 euros annuels) a du donc renoncer à l'une de ses deux rémunérations en pleine polémique sur son salaire, que notre premier ministre François Fillon, avait qualifié il y a peu de « normal ». Encore une promesse du candidat Sarkozy non tenue : On ne peut décidément pas « travailler plus pour gagner plus » en France.

Identité Nationale : Un lycéen marocain sans papiers de 18 ans, scolarisé à Colombes se trouvait vendredi au centre de rétention de Vincennes, dans l'attente d'une possible expulsion. Il avait été arrêté dimanche à Paris précise cette brève lue dans Libération. Si il avait haïtien, il aurait bénéficié de la mansuétude de notre grand humaniste, Eric Besson qui a décidé de mettre en moratoire sur les expulsions  vers ce petit pays. On imagine les images si cette semaine un charter (Aurait il pu simplement atterrir ?) avait convoyé des clandestins vers leur pays d'origine en ruine. Plus qu'à attendre pour lui une catastrophe dans son pays, seule possibilité pour échapper à l'expulsion, provenir d'un pays en guerre civile comme l'Afghanistan ne constituant pas un sauf conduit.

International : Le bénéfice de McDonald's a bondi de 23% au 4ème trimestre 2009 (1,2 milliards de dollars). Sur l'ensemble de l'année à 4,5 milliards de dollars en progression de 6% sur l'année. Décidément, ça en fait une quantité industrielle de merdes vendues pour obtenir un tel résultat. La direction et les actionnaires remercient également tous leurs employés, partiels et précaires, pour les dividendes de fin d'année. McDo, ou l'art de transformer de la merde en or.

Déficit : Le déficit budgétaire de la France s'élève à 138 milliards d'euro en 2009. La dette n'est pas un don de nos parents mais un legs que nous laissons à nos enfants.

Amélioration : Pour notre ministre du Budget, la diminution du nombre de fonctionnaires va se poursuivre en 2010 et prend pour exemple l'administration fiscale « qui marche infiniment mieux qu'il y a quelques années avec moins de fonctionnaires ». Le recours aux traitements des donnés par internet avec le développement des déclarations en ligne doit sans doute y avoir eu un rôle également. C'est vrai que tous les fonctionnaires traitent des données...Les enseignants traitent par exemple des unités appelés communément élèves tandis que les policiers s'acharnent à faire diminuer les statistiques de la délinquance rivés derrière un bureau. Il en va de même pour le personnel hospitalier ou les membres de la magistrature.

Haïti : Après la terrible catastrophe qui a frappé ce pays il y a maintenant plus de dix jours, notre président annonce sa prochaine venue dans l'île afin selon lui, après la réunion préparatoire de Montréal du 25 janvier, de « permettre aux chefs d'Etat et de gouvernement de venir, dès sa conclusion, rendre compte de ses résultats au peuple haïtien lui-même » C'est surtout, un bon plan com' pour notre président en ces temps médiatiques si difficile pour lui.

 

22/01/2010

Choses lues ou entendues

Le retour sur le devant de la scène médiatique (et politique ?) de l'ancien premier ministre Lionel Jospin en ce début d'année avec un livre, un documentaire retraçant sa carrière politique et de multiples interventions dans les médias nationaux, soulève toujours les mêmes questions, plus d'un septennat de temps politique après le choc de 2002 et son élimination dès le premier tour au profit du leader frontiste, Jean Marie Le Pen. L'ancien premier ministre Lionel Jospin a-t-il terminé troisième de la compétition en 2002 à cause d'une mauvaise campagne électorale essentiellement axée sur la certitude d'un duel au second tour contre le président sortant Jacques Chirac et sur son propre bilan, certes globalement positif, en tant que chef du gouvernement ? Ou alors, est-ce à cause de l'émiettement de la gauche, encouragée au début par le parti socialiste pour ratisser le plus large possible, au premier tour de la présidentielle avec pas moins de sept autres candidatures (Daniel Gluckstein, Olivier Besancenot, Arlette Laguiller, Robert Hue, Christiane Taubira, Jean Pierre Chevènement et Noël Mamère) ? Est-ce à cause de la personnalité du candidat, qualifié d'austère (A l'image de l'annonce de a candidature à la fonction suprême réalisée grâce un simple fax) contre un Jacques Chirac, véritable bête politique et champion en serrage de paluches ? Est-ce à cause du climat délétère de l'époque avec une insécurité omniprésente dans les médias grâce en partie au travail de sape organisé par le chef de l'Etat ? Il ne fait aucun doute que Lionel Jospin avait (a) la stature pour assurer la fonction et que beaucoup ont regretté de ne pas avoir « voté utile » un certain 21 avril 2002.

Une situation qui semble analogue à celle de 2002.

Il n'empêche, plus de sept ans plus tard, la situation reste sensiblement la même. La gauche française reste plus que jamais divisée entre différentes paroisses et chapelles, entre les tenants d'une alliance avec le parti socialiste et les autres, entre la gauche de gouvernement et la gauche d'opposition continue. Les Verts, membre de la Coalition Europe Ecologie, comptent sans doute plus de végétariens dans leurs rangs que d'autres partis. Pour autant, ils semblent avoir sortis les crocs, qui désormais abîment les parquets de la rue de Solferino, pour tenter d'affaiblir encore un peu plus l'éléphant socialiste blessé. Blessé depuis le ratage de 2002, le congrès de Reims, l'échec relatif du référendum interne, la perte d'adhérents, le décrochage opéré lors de l'élection européenne de 2009 ou encore la fronde menée en interne par Ségolène Royal, le parti socialiste en reste encore cantonné à prôner « le rassemblement » au lieu de constituer une opposition crédible avec propositions et « shadow cabinet » à l'appui.

L'avenir du pays passe par le parti socialiste.

La survie à plus au moins moyen terme d'Europe Ecologie me semble sujette à caution. Ce qui est sûr, c'est que l'alternative politique à une droite qui monopolise le pouvoir exécutif et législatif notamment depuis 2002 passe par le parti socialiste. Comme le soulignait Nicolas Sarkozy, se considérant un temps comme DRH du PS, ce parti ne manque pas de personnalités à même de personnifier le changement. Les primaires, qui seront organisées à une date encore inconnue, devraient être ouvertes aux adhérents mais également aux sympathisants afin de faire émerger une vraie figure incarnant l'opposition aux dérives du sarkozysme. Pour l'instant Manuel Valls et François Hollande ont fait officiellement acte de candidature. Il en reste encore une pléthore derrière.

Une disparition.

Cette semaine, la mort de Philippe Seguin ne me laisse pas indifférent. Homme politique réputé intègre pour l'ensemble de ses pairs, il dirigeait de manière indépendante, en tant que premier président, la Cour des comptes depuis 2004 et cela, grâce à son tempérament, de manière énergique. Gaulliste « dit de gauche », il l'un des rares des années Chirac à n'avoir pas été inquiété par la Justice (Juppé, Roussin, Pasqua, Léotard, Carignon...) ce qui constitue déjà un titre plus qu'honorable pour un homme, un temps très proche de l'ancien président de la République. Il était également l'un de nombreux hommes politiques de droite à fustiger le débat sur l'Identité Nationale, « nul et non avenu » selon lui et l'hyperprésidence de Nicolas Sarkozy.

Les brèves :

MEDEF : L'organisation patronale veut que toutes les entreprises frappées par la taxe carbone nouvelle version reçoivent une compensation intégrale après avoir subi ce nouvel impôt. Tous les salariés victimes de licenciements boursiers seraient très heureux de recevoir eux aussi une « compensation intégrale » pour leur labeur après avoir été jetés par leurs entreprises. Et si Total devait un jour payer cette taxe, elle pourrait au moins servir à la marge pour contribuer à réparer les ravages écologiques causés par l'épave flottante dénommée Erika qui sombra en 1999.

Dubaï : L'émirat vient d'inaugurer une nouvelle tour, la plus haute du monde avec ses 828 mètres pour un coût estimé à 1,5 milliards de dollars. Pas fous, les cheikhs locaux ont pris une assurance en réservant un étage de la tour pour une mosquée (Pour permettre aux croyants de se rapprocher un peu plus de Dieu ?). Certains y voient plutôt un gage de protection contre une attaque future perpétrée à l'aide d'un avion par exemple.

Paris : La bourse de Paris a gagné 22% en 2009 après avoir enregistré une baisse de plus de 40% en 2008. Encore un peu de temps à ce rythme là, et le gouvernement Fillon va nous ressortir des cartons la retraite par capitalisation en cette année, ou la réforme du régime des retraites (Travailler plus pour gagner moins) sera un chantier du « renouveau » annoncé par notre président de la République.

Nomination : L'ancien ministre de l'Agriculture puis des Finances et actuel député de Savoie Hervé Gaymard vient d'être nommé président du conseil d'administration de l'ONF. Voilà au moins un poste ou l'intéressé ne disposera pas d'un appartement de fonction. N'oublions pas la nouvelle mesure d'un appartement, qui se compte en Gaymard depuis 2004, soit une unité basée sur  une surface habitable de 600 m2.

Grippe A : Alors que la polémique enfle en France sur la gestion de la grippe A et notamment les dépenses induites par l'achat en masse de vaccins, devenus depuis inutiles, une solution toute simple semble s'imposer : Les donner aux pays du tiers monde afin qu'ils en fassent profiter à leurs populations. Bien sûr un tel don...devrait être déduit au tarif fort (Celui que la France a payé pour ses doses) de l'aide publique au développement de toute façon réduite chaque année par notre pays. Cynisme ?

Société : Après une nouvelle agression, celle-ci mortelle dans un lycée du Kremlin Bicêtre, le gouvernement va sans doute nous ressortir l'installation de portiques de sécurité à l'entrée des lycées comme dans les lieux publics dits sensibles. Nous vivons dans une société ultra violente où il est devenu presque banal de se faire agresser dans le sanctuaire du savoir qu'est l'école de la République. Et puis pourquoi s'arrêter en si bon chemin ? On devrait également mettre des bacs à l'entrée des lycéens comme dans les aéroports pour confisquer tout objet potentiellement dangereux comme des ciseaux ou des compas. Et puis inscrire des jeunes policiers dans les classes comme les US Marshall mis dans certains vols sensibles à destination des États-Unis. La politique du tout sécuritaire prônée depuis des années par les hommes actuellement installés aux plus hautes fonctions politiques de notre pays ne conduit qu'à une impasse si l'on ne s'attaque pas aux racines du mal : Banalisation de la violence, verbale ou physique, à tous les échelons de notre société, creusement des inégalités, de salaires ou de savoirs, inégalité d'accès à l'emploi....

Quotas : Pour ou contre des quotas d'élèves boursiers, 30% d'ici 2012, dans les grandes écoles que comptent notre pays. Cette forme de discrimination positive s'avère nécessaire là ou le principe d'égalité, pilier de notre système républicain et démocratique n'est plus que l'ombre d'une utopie.

Justice : Nicolas Sarkozy peut désormais se constituer partie civile et agir ainsi comme un citoyen ordinaire. Par contre Sarkozy Nicolas, président de la République, n'est guère inquiété par la justice notamment à propos de son ancien appartement situé sur l'Ile de la Jatte. Vu la caporalisation d'une partie de la justice, on imagine le devenir de cette institution voulu par Nicolas Sarkozy avec la suppression du juge d'instruction.

Burqa : Faut il interdire le port de la burqa, ce sac à patate qui déshumanise celle qui l'a revête. Faut il une simple résolution du parlement en rappelant les principes républicains ou au contraire une loi qui aurait un aspect contraignant et coercitif. La liberté de se priver de liberté doit elle être défendue au nom de la liberté de conscience et de culte ? Tel est le vrai débat auquel nous sommes confronter avec le problème que soulève le port du voile intégrale (niqab ou burqa) en France. De plus, ce port qui ne concerne qu'une frange infinitésimale de femmes de confession musulmane prend aujourd'hui une autre dimension avec le débat sur l'Identité Nationale.

La phrase de la semaine : Le ministre du Budget, Eric Woerth, présentant ses vœux au personnel de Bercy a fait sensation le 7 janvier dernier en remerciant les douaniers qui « montent la garde » devant son ministère. Monter la garde pour protéger Christine ? Facile celle-là, elle fait moins rire jaune que l'imbroglio au tour de la fameuse liste des évadés fiscaux, obtenue de manière frauduleuse par Bercy et ce même Eric Woerth.

Vers un premier rôle : François Hollande a en marre des « petits rôles » ou des « personnages secondaires ». Après avoir été le premier secrétaire du PS pendant près de 12 ans, un « petit rôle » en effet, il avait été le compagnon de Ségolène Royal en tant que premier rôle de sa vie amoureuse avant de devenir un personnage secondaire.

Un départ prévu : François Fillon, en commun accord avec le président de la République, devrait quitter son poste quelques mois avant l'élection présidentielle de 2012. Pour l'instant, le premier ministre continue de capitaliser sur sa personne un taux de satisfaction beaucoup plus important que celui de son patron du 55 faubourg Saint Honoré. Cette inversion des rôles est inédite sous la Vème République, ou généralement le premier ministre sert de paratonnerre, de fusible au président de la République.

Une intervention de trop : Patrick Devedjian accuse les sages du Conseil Constitutionnel de décision à motifs politiques de vouloir faire la loi en lieu et plac après la censure la taxe carbone en décembre dernier. Attaquer le Conseil Constitutionnel lorsque celui-ci rend une décision contraire qui casse une loi gouvernementale...Considéré comme chiraquien, le conseil constitutionnel, garant du respect ,de notre Constitution risque de connaître une vague sarkozyste, trois membres devant être remplacés au cours du mois de février.

Une comparaison osée : Martine Aubry endosse les habits d'une Merkel de gauche si l'on en croit le titre d'un article consacré à la première secrétaire du parti socialiste publié dans le journal Le Monde daté du jeudi 14 janvier.  Sûre que la comparaison, du moins si l'on en reste au plan physique flattera l'actuelle maire de Lille.

Le droit de vote de immigrés. Ou comment faire d'un vieux sujet, 80ème des 110 propositions du candidat Mitterrand en 1981 un objet de politique politicienne afin de mettre devant ses incohérences le ministre de l'Immigration, Eric Besson, ancien membre du parti, devenu depuis le secrétaire adjoint de l'UMP.

Ma petite entreprise : Titre lu dans le journal Le Monde : Les Traders retrouvent les bonus géants d'avant crise. Les principales banques américaines auraient déjà ainsi provisionner 90 milliards de dollars afin de remercier ses traders méritants. Et dire que ces mêmes banques, hier dans le rouge sont parvenues à renouer avec les bénéfices grâces aux aides des états et des banques centrales. Après avoir écouté l'intervention du président de la République le 31 au soir, je croyais candidement que le capitalisme d'hier, grâce à l'énergie déployée par notre grand homme, avait été réformé pour justement arrêter ce type de pratique scandaleuse.

Temps de travail : En France, le temps de travail a fortement baissé depuis la Libération. A tel point que la France, bien que devant l'Allemagne, se trouve derrière d'autres pays comme les États-Unis, le rêve au niveau social ou encore le Japon. Conclusion du journaliste : « La France, qui passe souvent pour un pays ou l'on travaille peu, n'a pas totalement usurpé sa réputation ». Vive le « travailler plus pour gagner plus » alors ou vive le travailler moins pour gagner moins mais vivre mieux, sachant que le travail, vecteur parmi d'autres de socialisation, n'est pas une fin en soi. Vive les feignasses ! Alors que les États-unis, société morale et pacifique que l'on connaît si bien détient toujours le record mondial du nombre de détenus (2,3 millions de personnes), le Japon lui détient un autre record, celui du nombre de personnes qui se suicident chaque année. Ah oui, au fait, que fait on du taux de productivité qui doit également être pris en compte pour faire une analyse en toute objectivité.

Lecture : Le Monde, Le Canard Enchaîné, Libération, Le Courrier International, Charlie Hebdo. Audio : France Inter.

Bruno Rey, Autrans.

07/01/2010

Quelle Europe?

Herman Van Rompuy est désormais le nouveau président de l'Union Européenne. Pardon du conseil européen. Pardon encore, mais je croyais que c'était l'Espagne qui assurait cette fonction pour six mois à partir du 1er janvier...

Revenons pour l'instant à notre ancien premier ministre belge, figure tellement effacée et méconnue dans notre paysage politique qu'elle a été choisi sagement pour devenir le représentant officiel et la figure emblématique de l'Europe politique nouvelle, née du Traité de Lisbonne. Il sera assisté dans sa tache par une nouvelle représentante chargée de la politique extérieure de l'UE, à savoir la britannique Catherine Ashton, baronne de son état. A ce stade, on arrive à peu près à suivre les réformes institutionnelles introduites par le Traité de Lisbonne, notamment la nomination pour de 2 ans et demi avec mandat renouvelable une fois, d'un président du conseil européen par l'ensemble des chefs d'état et de gouvernements membres de l'UE. Ce que l'on comprend moins bien, c'est le rôle désormais tenu par le pays président le Conseil européen pour 6 mois. Depuis le 1erjanvier, c'est à l'Espagne de José Luis Rodriguez Zapatero qu'incombe ce rôle comme nous l'avons déjà souligné.

Pour le commun de mortels, auquel j'appartiens, la diarchie ou présidence bicéphale ainsi constitué est déjà fort complexe pour comprendre, le niveau et l'étendue des pouvoirs de chacun. Et c'est sans compter sur José Manuel  Barosso, notre président de la commission européenne, autre figure de l'exécutif européen. Là faut-il parler désormais de triarchie ou d'anarchie dans les prérogatives respectives de chacun des acteur nommés.  

Les modifications du mode de fonctionnement de l'UE ne permettent toujours de répondre à des aspirations de nombre de concitoyens, notamment en terme de politique sociale et d'harmonisation fiscale. Le référendum d'initiative populaire, nécessitant 1 millions de signatures d'européens, vendu comme une avancée démocratique par une Europe soucieuse des attentes de nos concitoyens et se voulant plus proche de ces derniers, est conditionné au bon vouloir de la commission européenne qui peut valider...ou non une telle démarche.

D'autres questions restent en suspend notamment en ce qui concerne l'élargissement de l'Union Européenne envers d'autres pays européens (Albanie, Serbie, Croatie, Bosnie Herzégovine, Kosovo, Macédoine, Ukraine, Biélorussie,..............Norvège, Islande, Suisse). La Turquie reste encore un lourd dossier malgré les véritables progrès enregistrés sous l'ère Erdogan et contribue au débat sur les frontières de l'Union Européenne. Sont elles physiques, humaines, culturelles, religieuses ? Pour ma part, je tent à incliner pour une entrée d'une Turquie démocratique et respectueuse de sa minorité kurde dans l'Union Européenne. Le « partenariat stratégique » vendu par certains hommes politiques pour complaire à leurs opinions publiques risque d'entraîner ce pays vers ces turpitudes passés au lieu de l'ancrer dans un espace porteur de valeurs fortes.

Et notre Défense commune dans tout cela. En réintégrant la France dans le commandant intégré de l'OTAN, dont notre pays était sortie en 1966 par volonté du général, le président Sarkozy a torpillé tout espoir de voir naître un jour une véritable force européenne de défense. Nain diplomatique, nous restons sous étroite emprise américaine sur ce dossier.

Et puis il y a tous les autres sujets, de l'harmonisation fiscale à la mise en place d'une vraie politique sociale européenne.

Je reste persuadé que le règlement intérieur de la maison Europe aurait du être établi avant l'élargissement massif de 2004 à 10 pays issus en grande partie de l'ancien glacis soviétique. Mais on ne pas revenir sur le passé et le Traité de Lisbonne montre bien à sa manière que le Plan B ou Plan Bis qui n'était pas censé exister après le rejet massif du Traité Constitutionnel européen en mai 2005 par le peuple français a bien pu voir le jour. Au prix, certes, d'une confiscation d'un débat politique et démocratique, le traité ayant été adopté par le Parlement réunis en Congrès et non par le peuple.

05/01/2010

Un dimanche français

Que la France se rassure, la délinquance recule dans notre pays. En effet, cette année, selon les chiffres officiels diffusés par le ministère de l'Intérieur, le nombre de voitures brûlées a reculé de 10. 10% me demandez vous ? Non, 10 voitures, soit 1137 contre 1147 un an plus tôt. La relative stabilisation de l'imbécillité, cette dernière constituant peut être une infime part de notre Identité Nationale, est un « signal positif » pour notre ministre de l'Intérieur et ami des auvergnats, Brice Hortefeux. Il faut dire que l'année dernière, les chiffres avaient été catastrophiques avec une augmentation de 30. 30 voitures brûlées me demandez vous ? Non, de 30% avec 1147 voitures brûlées contre 878 un an plus tôt. De plus, il serait intéressant de savoir comment le ministère procède au décomptage. Une voiture brûlée par contagion est elle aussi comptabilisée par exemple par ces services? « La baisse est même très sensible dans l'agglomération parisienne » annonce que le ministre au journal Le Monde tout en affirmant qu'il y a une rupture de la tendance à la hausse du nombre de voitures brûlées ». Ah, ce bon slogan de la rupture, cela faisait longtemps... En tout cas, par effet de vases communiquant, si les voitures brûlent moins dans un territoire de la République et que dans le même temps le chiffre global stagne c'est que mathématiquement, certaines autres zones ont, elles, été plus touchées par les incendiaires, non ? Quels sont les préfets qui vont se faire tirer les oreilles ? Vous le saurez en lisant au journal officiel les prochaines mutations d'inspiration élyséenne.  Et dire que Nicolas Sarkozy avait promis de priver de permis de conduire tous ceux qui auraient été condamnés pour un tel acte tant qu'ils n'auraient pas dédommagé les victimes. Depuis, cette déclaration péremptoire est restée comme un accord de Copenhague, un engagement mort né. (1)

 L'opposition socialiste étant rapidement montée au front pour dénoncer ce chiffre, notre ministre annonçait une baisse de 14% de la délinquance depuis l'arrivée aux affaires de la droite en 2002 après une augmentation de 15% sous l'ère socialiste (1997-2002). On ne sait pas d'où le ministre sort ces chiffres qui laissent pantois quand on sait que les violences faites aux personnes sont en constante augmentation par exemple, quel que soit la couleur politique du parti au pouvoir me direz vous avec justesse.

Un classement annuel.

Un deuxième point de l'actualité me fait réagir avec la publication du classement annuel des personnalités préférées des français dans le journal du Dimanche. Le numéro 1 reste Yannick Noah, celui qui avait déclaré en 2007 que si Nicolas Sarkozy était élu à la présidence de la République, il quittait le sol de la métropole alors qu'à la même époque il vivait dans un appartement new-yorkais. L'ancien président Jacques Chirac, abonné aux sondages plus mauvais les uns que les autres quand il était le locataire de l'Elysée doit remercier le ciel de lui avoir accordé un successeur si amical que lui, Jacques, en devient presque un être regretté par une large frange de la population. Il faut dire que papy Chirac, malgré la multitude de casseroles accrochées à ses basques avait un air plus avenant qu'un Nicolas Sarkozy, agressif par nature. Sa femme, Bernadette de Chaudron de Courcelle, épouse Chirac, alias Bernie se classe à la 46ème position du classement. Ah Bernie, que de souvenirs à son sujet. Des frais de bouches de la mairie de Paris aux dépenses induites par des demandes et caprices quand Jacques occupait le poste de président de la République. Le sondé ne connaît pas les montants dépensés par son double contribuable.  (2)

Les restes de l'actu'

Lionel revient....Dans un article du Journal du Dimanche, l'ancien premier ministre assume pour la première fois sa responsabilité dans la défaite historique de 2002. Enfin ! Du coup, on peut désormais vraiment taper sur ce salaud de Chevènement, toujours à la tête du MRC. Du quoi ? Ben du MRC. L'ex Pole républicain devenu le Mouvement Républicain et citoyen, parti moribond au nouveau national. Et cette Christiane Taubira et son minable 1%. Et ....Heu, sept ans pour assumer, un septennat quoi.

Les jeunes de l'UMP ont réalisé une vraie daube, pardon ce que l'on appel un Lip Dub, chanter en play back sur une musique, mais en plus, ils vont devoir s'acquitter de la somme de 32500 euros supplémentaires au titre des droits d'auteurs. Une obscure candidate de la star academy québécoise (On voit le niveau), était « l'auteur » de la version utilisée par ces derniers. Merci les jeunes UMP pour cette « merde » selon le qualificatif employé par le président de la République pour décrire ce si beau coup médiatique.

La France a commandé plus de 90 millions de vaccins auprès de quatre grands groupes pharmaceutiques dans la précipitation, pour la modique somme de 869 millions d'euros. Au moment de la commande, la grippe H1N1 était vendue comme la nouvelle grippe espagnole du XXIème siècle. Depuis, avec ses 188 victimes depuis le début de la pandémie, la grippe H1N1 semble beaucoup plus bénigne que la grippe classique est son cortège de 3500 à 5000 morts annuels. Il faut dire que le gouvernement reste hanté par la catastrophe sanitaire de 2003 ou 15 000 anciens avaient trouvé la mort. L'image d'un ministre en polo devant un panorama luxuriant dans sa villégiature d'été, Jean François Mattei depuis nommé à la tête de la présidence de la Croix Rouge française pour ne pas le citer, avait elle aussi été catastrophique pour l'image du gouvernement. Depuis, Roselyne s'est fait vacciner devant une nuée de caméras et de photographes pour rassurer ces imbéciles de français sur la non nocivité du vaccin. Mais que faire des millions de doses de vaccins restantes ? Les vendre, les donner. Déjà 300 000 seraient vendues au Qatar (A défaut de lui fourguer des Rafales...) mais les autres?

Enfin, un début d'année se doit d'être accompagné d'une large brochette de nouveaux détenteurs de la Légion d'Honneur. Une brochette de patrons, d'Anne Lauvergeon, la patronne d'Areva, en passant par Louis Gandois (EADS), Jean François Spinetta (Air France) ou encore Guillaume Pepy pour la SNCF sans oublier l'éco tartuffe Yann Artus Bertrand, qui se déplace en hélico mais compense carbone alors arrêter de critiquer bande de médisants, et Paco Rabanne, celui qui avait prédit que la station spatiale russe MIR s'écraserait sur Paris. Il ne manquerait plus que cette distinction soit accordée à Johnny Hallyday, notre martyr national...

J'arrête, il faut que j'allume ma télévision pour être abreuver de faits divers dans un premier temps puis regarder le Dakar. (3)

(1) 45 000 membres des forces de l'ordre étaient mobilisés cette année contre 35 000, un an auparavant, soit un ratio de 1000 fonctionnaires supplémentaires pour une voiture brûlée en mois. A ce rythme, il nous faudrait donc 1 137 000 représentants de plus de l'ordre l'année prochaine.

(2) Bernadette Chirac remercie notamment la défunte compagnie aérienne Euralair pour l'ensemble de ses prestations payées en liquide.

(3) Le Dakar qui comme son nom l'indique se déroule en Amérique Latine (Espérons qu'il y aura moins de victimes imbéciles en plein milieu de la route..) devrait générer 20 000 tonnes de CO2.

04/01/2010

Revue de presse du front

L'actualité internationale s'écrit chaque jour en grande partie avec des « actions » (Attentats au Pakistan, enlèvements en Afghanistan, vidéos de propagande et fermetures d'ambassade au Yémen...) menées et revendiquées par des groupes, souvent présentés comme étant liés à l'organisation terroriste Al Qaïda (La base). Il faut dire que Al Qaïda est une franchise, une hydre avec de multiples facettes dont chacun peut se revendiquer si l'action entreprise cadre avec les préceptes sanglants et passéistes promus par l'organisation. Soulignons également que mettre une photo, à savoir celle d'Oussama Ben Laden, et un nom, Al Qaïda, rassure nombre de nos semblables, l'ennemi obscure combattu étant clairement identifié, ce qui est bien sûr loin d'être le cas dans la réalité. Une facilité avec laquelle nos journalistes et nos responsables politiques jouent souvent...

Les attentats du 11 septembre n'ont pas été le déclencheur d'une nouvelle vague de terreur s'abattant sur notre monde occidental, terre de corruption morale pour nos ennemis mais un simple révélateur, particulièrement spectaculaire et meurtrier, d'une situation de fait qui dure depuis des décennies.

Certains combattants djihadistes comme Jallaludin Haqqani ou Oussama Ben Laden, pour ne citer que les plus connus, se sont illustrés lors de la guerre sainte menée en Afghanistan après l'invasion de ce pays par l'armée rouge en 1979. D'autres se sont illustrés sur d'autres théâtres de guerre comme en Bosnie avec une légion internationale des combattants, en Tchétchénie sous la conduite du chef de guerre Chamil Bassaïev, ou encore au Cachemire. Autre exemple, la confrérie des Frères musulmans a, elle, été fondée en 1929 en Egypte, pays ou le président Anouar El Sadate a été assassiné en octobre 1981 par un officier islamiste lors d'une parade.

Petit tour du monde d'Ouest en Est du front.

L'islamisme, quelque soit les adjectifs qu'on lui colle, radical, salafiste, fondamentaliste...est une idéologie totalitaire par essence. Le Coran et la Charia servent alors de justificatifs à toutes les actions menées par ses zélateurs qui cherchent à dominer par la force et la violence et éliminent sans scrupules tout opposant. La confrérie des Frères musulmans par exemple, s'est fait notamment connaître avec son slogan «  le Coran est notre constitution ». Depuis, cette dernière fondée par un instituteur, et grand père du très discuté Tariq Ramadan, Hassan El Bana a renoncé officiellement à la violence ce qui a ouvert la voie à d'autres groupuscules terroristes comme le Djihad Islamique, dont fut membre le numéro 2 de l'organisation Al Qaïda, le docteur Ayman Al Zawahiri.

Sur le continent africain :

Dans la région du Sahel, un groupuscule dénommé Al Qaïda au pays du Maghreb islamique (AQMI) s'est rendu coupable de multiples actions contre les gouvernements en place dans la région ou contre des représentants de l'Occident, tant honni, notamment des touristes ou des représentants d'organisations humanitaires. L'AQMI est en partie composé de membres issus d'anciens groupes actifs en Algérie lors de « la sale guerre » des années 90 comme le GSPC (Groupe salafiste pour la prédiction et le combat) issu lui même des anciens GIA (Groupes islamiques armés). Outre l'enlèvement d'occidentaux, le groupe s'est illustré en menant une attaque, certes manqué, contre l'ambassade de France à Nouakchott, capitale de la Mauritanie, en tendant des embuscades aux forces de sécurité de certains pays sur lesquels elle sévit (Mauritanie, Algérie, Niger) ou en abattant de manière barbare des touristes français en 2007. Ce groupe mouvant, qui agit sur une région grande comme l'Europe semble pour l'instant insaisissable malgré l'investissement américain (Aides militaires, envoi de « conseillers) sur place après les attentats du 11 septembre.

La Somalie est un pays en pleine anarchie politique depuis le renversement du dictateur Siyad Barré en 1991. Les américains, avec l'opération Restore Hope, ont bien tenté de mettre un peu d'ordre avant de quitter précipitamment le pays en 1993 après une journée noire et la perte de nombreux soldats (La chute du Faucon noir de Ridley Scott résume cette journée qui a conditionné l'armée américaine). Depuis le pays a été divisé en trois parties : Le Somaliland, qui correspond à l'ancienne Somalie britannique, le Puntland et enfin le reste qui constitue toujours la Somalie avec Mogadiscio comme capitale. Il y a trois ans, les forces islamistes étaient près de conquérir l'ensemble du pays et le gouvernement transitoire s'était réfugié dans une ville proche de la frontière éthiopienne. Ce pays, majoritairement chrétien, voyait d'un mauvais œil la progression islamiste chez son voisin et décidait d'intervenir. Tandis que les forces éthiopiennes progressaient, les milices islamistes, elles, recevaient de l'armement de l'ennemi du premier, à savoir l'Erythrée, pays musulman. Depuis les forces d'Addis-abeba se sont retirées pour laisser la place à une force composée des pays membres de l'Union africaine. Cette dernière, cible de nombreuses attaques des islamistes ne contrôlent que quelques quartiers de la capitale. Bref, l'anarchie perdure et le marché de Bakara en plein centre de la capitale reste un enjeu stratégique et politique pour les deux camps. Pour finir, il semble également important de souligner qu'une Fitna (séparation) semble s'être opéré dans ce pays, une partie des islamistes d'hier s'étant désormais alliée au gouvernement fédéral de transition (GFT)

Dans la péninsule arabique :

Au Yémen, la présence de l'organisation salafiste est combattue par le pouvoir de Sanaa en coordination avec l'Arabie Saoudite, pays avec lequel le Yémen a eu autrefois des relations musclées pour des raisons territoriales. Cette zone, la plus pauvre de la région a vu la naissance en début d'année de la branche Al Qaïda dans la Péninsule arabique (AQPA). En 2004, une rébellion conduite par un cheikh local, tué depuis, s'est transformée en véritable insurrection dans le nord du pays. C'est désormais Abdel Malik Al Houthi qui la dirige. C'est au Yémen également, que le jeune nigérian de 23 ans, qui a tenté de faire sauter un avion de ligne reliant Amsterdam à Détroit, aurait reçu l'entraînement et le matériel nécessaire à son acte. En 2000, le navire américain USS Cole avait visé par un attentat au bateau suicide en rade d'Aden, entraînant la mort de 11 marins. C'est également dans ce pays qu'un attentat a été commis l'année dernière contre l'ambassade américaine, entraînant la mort de 19 yéménites. Enfin depuis deux jours, certaines ambassades occidentales (États-unis, France, Grande Bretagne) ont été fermées pour cause de menace terroriste.

Plus au nord, l'Arabie Saoudite semble en avoir fini pour l'instant avec les attentats qui l'avaient fortement secoué après l'invasion de l'Irak par les États-unis en 2003. Ces attentats qui visaient des installations pétrolières visaient à déstabiliser un pouvoir qui a un besoin vital des revenus issus de l'or noir pour se perpétuer. C'est également dans ce pays, que le premier kamikaze muni d'un slip piégé a fait son œuvre l'année dernière, malgré des mesures de sécurité draconiennes, en visant le vice ministre de l'Intérieur. L'Arabie Saoudite, cible indirecte des néo-conservateurs américains lors de l'invasion de l'Irak a fermé en grande partie les robinets qui alimentaient tant de groupuscules islamistes à travers le monde. Mais comme pour le Pakistan, les liens tissés pendant de longues années entre certains cercles du pouvoir et ces groupes ne peuvent être rompus en quelques mois ou même quelques années.

Au Proche Orient :

Au Liban, le parti de Dieu, le Hezbollah, constitue un Etat dans l'Etat avec sa propre milice, financée et armée par l'Iran des ayatollah, et ses propres services sociaux. Ainsi, après la guerre menée par l'état hébreu dans le sud du pays en juillet 2006, le Hezbollah a été le premier à promettre des aides pour la reconstruction des maisons détruites lors des bombardements et combats entre ce dernier et Tsahal Au Liban, cette milice chiite est l'alliée naturelle du Hamas, le mouvement de la résistance islamique, un parti sunnite dirigé désormais par Khaled Meshaal, son chef du bureau politique, en exil actuellement à Damas. Cette alliance contre l'ennemi commun « sioniste », contre nature d'un point de vu théologique confirme bien l'adage : l'ennemi de mon ennemi est mon ami. Le pays a également connu de lourds et sanglants combats avec des groupuscules islamistes au cours des années passés. A suivre donc.

Dans les territoires occupés, outre une fracture entre la Bande de Gaza dirigée par le Hamas et sa figure de proue, le premier ministre Ismael Haniyeh et la Cisjordanie contrôlée par le Fatah de Mahmoud Abbas, des groupuscules extrémistes, que la situation dans les territoires et notamment à Gaza se développent. Le choix du pourrissement suivi avec zèle par le gouvernement israélien ne peut que se renforcer. Le Hamas, lui, devra un jour faire un choix et se transformer en véritable partenaire politique comme l'OLP autrefois. Les négociations, menées sous l'égide du Caire, concernant la libération du soldat franco-israélien Gilat Shalit avec des représentants du Hamas est un signe encourageant.

Au Moyen Orient :

En Irak, la situation sécuritaire s'est indéniablement améliorée cette année. 2008 annonçait déjà des résultats encourageants. Des ennemis d'hier se sont ralliés au régime du premier ministre sunnite Nouri Al Maliki, on pense ici au « Fils de l'éveil » tandis que la milice chiite d'un Moqtada Al Sadr ne fait plus parler d'elle depuis des mois. Sans doute que le retrait programmé des troupes américaines pour 2011 joue un rôle dans cette situation, chacun fourbissant ses armes en attendant d'en découdre plus tard. Ce qui est par contre certain, c'est que l'année 2009 a été l'année la moins meurtrière en Irak depuis l'invasion de ce pays en 2003. Le mois de décembre a été le premier mois en 6 années d'occupation ou l'armée américaine, qui vit certes désormais essentiellement dans des camps à l'extérieure des villes, n'a pas enregistré la moindre perte dans ces rangs. Le « surge » voulu par le chef des opérations en Irak d'alors, le général David Patraeus a donc porté ses fruits. Les 30 000 soldats supplémentaires (Sans compter les 7000 hommes promis par les partenaires de l'OTAN) qui seront envoyés en Afghanistan dans les mois qui viennent après une longue hésitation du président Obama auront-ils le même effet. A suivre.

Le Pakistan semble, lui, être devenu bien malgré lui le centre du djihadisme international depuis que ses principaux leaders ont été chassé d'Afghanistan en 2001. L'opération Liberté Immuable lancée par les États-unis et ses alliés de l'OTAN en octobre de cette année s'est terminée par un fiasco en décembre avec la fuite d'Oussama Ben Laden et de ses séides, l'armée américaine n'ayant pas mis assez de troupes à disposition sur le terrain. Les zones tribales frontalières, zone échappant en grande partie au pouvoir central d'Islambad sont donc devenus de parfaits refuges pour des hommes en fuite. Les attentats meurtriers commis par les anciens alliés d'hier entraînent un peu plus de morts chaque jour. Une vague d'attentats lancée en représailles de l'assaut de l'armée gouvernementale dans une zone tribale du Pakistan a entraîné plus de 500 morts en trois mois sans compter la centaine de victimes supplémentaires d'un attentat kamikaze commis sur un terrain de volley le 1er janvier dernier. Le Mouvement des talibans pakistanais semblent disposer d'un vivier de nouveaux candidats au martyr inépuisable mais également d'une quantité importante de munitions et d'explosifs. Les liens tissés patiemment pendant de longues années entre les groupes islamistes, clés importantes du jeu au Cachemire mais également en Afghanistan, et le pouvoir pakistanais, notamment au travers des services secrets de l'ISI n'ont sans doute pas été totalement rompu au lendemain du changement d'alliance radicale post 11 septembre. Rawalpindi, Lahore, Peshawar...ces noms de villes qui n'évoquaient rien chez nous hier, sont aujourd'hui la cible d'attentats.

La situation afghane est liée à celle du Pakistan.

En Asie :

L'insurrection islamiste dans le sud de la Thaïlande semble avoir été maté, avec crimes à l'appui, par le gouvernement de Bangkok tandis que l'Indonésie, premier pays musulman au monde, subit de temps à autre un attentat sur son territoire. Les séides de la Jamaah Islamaya, organisation liée à Al Qaïda semblent encore actifs même si le malaisien, Noordin Top, cerveau présumé des attentats de Bali de 2002 (Plus de 200 morts) a été tué par les forces de sécurités indonésiennes cette année.

En Asie centrale :

L'Asie Centrale post URSS a connu de nombreux attentats imputables à des groupes terroristes islamistes depuis l'éclatement de l'empire.  Le MIO, le Mouvement Islamique d'Ouzbékistan, hier actif dans la vallée du Ferghana, ne fait plus parler de lui, mais une partie de ses membres a rejoint le combat des talibans en Afghanistan, véritable centre de la guerre sainte contre le croisé occidental. Son chef,Taher Yoldashev serait d'ailleurs mort au Pakistan. Il faut également souligner que l'ensemble des régimes en place dans la région est d'essence autoritaire, combattant toute opposition, libérale ou islamiste. Le massacre d'Andijan en 2005 commis par le pouvoir d'Islam Karimov en Ouzbékistan est encore dans toute les mémoires de même que la guerre, opposant communistes et islamistes au Kirghiztan entre 1991 et 1996.

Et En Europe ?

La tentative d'assassinat du caricaturiste danois, Kurt Westergaard par un ressortissant somalien, appartenant sans doute aux milices Al Chaahab, qui sèment le sang et la mort dans son pays d'origine,  nous renvoie à l'assassinat du cinéaste Théo Van Gogh en pleine rue par un islamiste en novembre 2004 aux Pays-Bas. La liberté d'expression, le droit à la satyre politique, constitue pour certains une corruption morale et une attaque impardonnable contre le prophète qui mérite la mort.

La Russie connaît toujours des attentats terroristes dans le nord Caucase notamment en Ingouchie et au Daghestan mais le reste du pays n'est pas pour autant épargné en témoigne l'attentat commis en plein centre du pays avec l'express reliant Moscou à Saint Petersbourg en automne dernier.  Pour en revenir aux différentes petites républiques qui forment le Nord Caucase, Ramzan Kadyrov, le prince de Tchétchénie s'y verrait bien en « protecteur » général de cette région avec toutes les atteintes aux droits Cela fait bien longtemps que les nationalistes ont été éliminés de la résistance tchétchène au profit de combattants islamistes.

02/01/2010

Casse toi 2009!

voeux.jpgQue penser au fond de l'intervention présidentielle de Nicolas Sarkozy ? Il s'agit d'un discours certes de bonne facture dans la forme grâce aux bons offices de la plume Henri Guaino mais qui reste sonne désespérément faux sur le fond comme l'ensemble de ces discours annuels.

Le président Nicolas Sarkozy a-t-il prononcé « un discours volontariste » comme l'affirme une dépêche de l'agence de presse américaine Associated Press ? A-t-il employé un « ton inhabituellement modeste » comme se permet de le souligner sa consœur anglo-saxonne Reuters ? S'agit il d'une « autocélébration » d'un président « déconnectée du réel » comme le dénonce  le porte parole du parti socialiste, Benoît Hamon, ou au contraire un discours « rassembleur » comme l'affirme le porte parole de l'UMP, Dominique Paillé ?  Sarkozy reste il donc « plus sourd que jamais » aux attentes de l'opinion publique ou a-t-il décidé de se montrer un peu plus modeste pour l'année à venir? A vous de piocher...

Il faut dire que l'exercice était particulièrement difficile à réaliser pour l'intéressé avec si peu de points positifs à mettre au crédit de l'action gouvernementale et tant de camouflets enregistrés au cours de cette si longue année 2009. Et le mois de décembre en particulier fut un véritable chemin de croix pour notre super président. (Echec du sommet de Copenhague pour lequel il avait tant communiqué et gesticulé comme à son habitude, dérapages induits par un débat non cadré lancé sur l'Identité National, rejet de la Taxe carbone par le Conseil Constitutionnel, bourdes médiatiques d'une Rachida Dati ou d'une Nadine Morano...)

Nicolas Sarkozy s'est réjouit que notre pays ait été moins touché par la crise que de nombreux autres pays occidentaux, les Etats-Unis, le Japon mais également, plus près de chez nous, avec les exemples allemand ou britannique. C'est vrai que si l'on regarde les chiffres pour cette année 2009, notamment en termes de récession économique, la France s'en tire mieux qu'une grande partie de ses voisins et partenaires. Le fameux modèle social français, tant décrié par le passé par ce même Nicolas Sarkozy, est désormais glorifié car il ne fait aucun doute qu'il a servi de soupape aux effets induits par la crise économique avec une répartition des richesses qui a permis à la consommation des ménages français de rester constante par exemple et de soutenir ainsi l'économie nationale. Il faut dire aussi, ici, que l'économie française compte moins sur ces recettes d'exportation qu'un pays comme l'Allemagne d'Angela Merkel, fort exportateur de biens manufacturés à forte valeur ajoutée et donc plus touché en cas de baisse de la demande mondiale comme ce fut le cas. Une économie moins impliquée, moins dépendante est une économie moins touchée. Le plan de relance et la création d'un ministère avec le très effacé Patrick Devedjan n'ont que peu changé la donne quelque soit les affirmations présidentielles sur le sujet.

« Ensemble, nous avons évité le pire ». Cette déclaration nous fait bien sûr penser au slogan de campagne de 2007, « Ensemble tout devient possible », porteur d'un espoir pour certains à l'époque et rapidement douché depuis.  Louant le « sang froid et le courage des français », le président, lui-même connu pour son agitation perpétuelle fait sourire le spectateur devant ce magnifique acte de modestie. Du moins, cette affirmation est osée car associer les français à une politique économique décriée reste assez gonflée. Avec les chiffres nationaux, explosion de la dette, hausse massive du chômage, hausse des déficits publics, on a du mal à imaginer une situation pire que le pire que nous avons évité.

Son appel à la Fraternité semble être surtout un appel du pied à son zélé ministre de l'Immigration Eric Besson pour que soit mis en sourdine le fameux débat sur l'identité nationale, source de dérives xénophobes et racistes. Le président souhaite que cette notion retrouve tout son sens en 2010, une manière d'avouer qu'elle avait été battue en brèche l'année passée.

Son « Respectons nous les uns les autres » ressemble à un appel quasi christique à nos concitoyens sur le registre du « Aimez vous les uns les autres » alors que le président Sarkozy, auteur du célèbre « Casses- toi pauvre con » remplit chaque semaine les colonnes du Canard Enchaîné avec ses saillies vulgaires et ses insultes à l'emporte pièce contre l'ensemble du personnel politique. Bref cette supplique est aussi crédible que lorsque l'ancien président Jacques Chirac demandait la tolérance zéro en matière de déviances et d'infractions.

Ne s'appesantissant pas sur le camouflet subi par le gouvernement avec le rejet de la Taxe Carbone par le Conseil Constitutionnel, l'égalité devant l'impôt n'étant pas respectée selon les sages, le président annonce une nouvelle mouture pour le 20 janvier. Sur que les plus gros pollueurs, ne seront pas concernés par cette taxe. A propos de Copenhague, le président arrive à transformer un échec en relatif succès à mettre au crédit de la France avec l'adoption d'un accord par l'ensemble des pays réunis au sommet. Un accord non contraignant soulignons le et arraché à la dernière minute pour éviter de mettre ce fiasco total sous la lumière des projecteurs médiatique. Alors Copenhague, « une porte ouverte sur l'avenir » ?

Si l'on croit le président de la République, la lutte contre les paradis fiscaux et les dérives du capitalisme boursier a été couronné de succès...Il faudrait le dire aux traders. La moralisation du capitalisme mondial n'est pas pour demain. Enfin l'année 2009 a été une année horribilis pour beaucoup de nos concitoyens. Le président Sarkozy a émis une pensée pour tous ceux qui ont perdu leur emplois (Plus de 480 000 personnes) mais a passé à la trappe tous ceux qui n'ont pas pu s'insérer sur le marché du travail. (Soit 6,4 millions de personnes au total). Bonne année à tous et à toutes. Encore  plus de deux ans à purger. Et nous ne sommes pas à l'abri d'une nouvelle condamnation à cinq ans fermes en 2012!